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4,46

sur 1999 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Riad Sattouf continue la chronique de son enfance. Cet épisode est un peu plus sombre que les précédents. Riad arrive à l'adolescence : l'âge des premiers amours, platoniques ; celui où l'on quitte le collège pour le lycée ; le temps des idées noires ; et surtout, pour l'auteur, le conflit familial. le père est rentré en Syrie, emmenant avec lui le petit frère, Fadi, que toute la famille veut faire revenir en France ; mais les démarches sont longues...

J'ai beaucoup aimé les quatre premiers tomes. J'ai été encore plus touché par ce cinquième : quand un ado ne parvient plus à nommer son père "papa" mais seulement "le père Satouff"...
Il y avait dans les premiers tomes une sorte de détachement : l'auteur portait en quelque sorte un regard extérieur, en recul, sur son enfance. La fin du tome 4 marquait une bascule : le départ du père, enlevant le 3ème fils, plongeait Riad dans le conflit familial.
Dans le tome 5, l'enfance est terminée. le gamin n'en a peut-être pas envie, mais il s'implique aux côtés de sa mère, pour retrouver le petit frère plus que contre le père. Cela au tout début de l'adolescence, un moment où il y a la vie que l'on rêve (ou qu'on cauchemarde), et celle, très différente, que l'on vit. le dessin, qui a gardé toute sa pureté, montre bien ces deux dimensions (fond blanc pour la réalité, fond rouge pour le reste). L'auteur semble plus impliqué dans son texte, moins observateur et plus acteur.
Textes et dessins constituent un assemblage réussi de transparence et de pudeur : Riad Sattouf nous dit beaucoup, sans doute pas tout, et le fait avec pudeur. le lecteur n'a jamais le sentiment de devenir voyeur.

Bref, un album fort, sur une période sans doute difficile de la vie du dessinateur. Excellemment réussi !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Je viens de déguster la cinquième livraison de L' Arabe du futur et le régal est toujours là pour moi, l'intérêt intact et toujours renouvelé.
Il faut dire que Riad Sattouf sait maintenir le suspens de son récit entre deux tomes!
Pas de jugement, chez Riad qui grandit, mais une observation juste et acérée, des souvenirs splendidement servis par cette bichromie bleue et rouge pour l'opus 5.
Cette cinquième partie est terrible, baignée dans uns sorte de spiritisme.
Il y a les rêves, les lectures de Lovecraft et le père absent qui s'est barré en Syrie avec Fadi, l'autre frère. Il y a cette maman dévastée, en colère, qui veut récupérer son troisième petit... L'aide des grand-parents ...Et riad qui pousse... collège, lycée, filles, dominants, profs ... Jusqu'à cette réapparition improbable...
Merci à vous ,Riad! prenez soin de vous et ne tardez plus trop à nous livrer le tome 6 de votre histoire.
Oh!.. Cette attente, à chaque fois, de vous retrouver!
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"Je vais te prêter mes Lovecraft, tu DOIS les lire !" (Sébastien, l'un des rares potes à Riad, 14 ans, dans leur collège de Rennes où "L'air sentait la pluie fraîche et les gaz d'échappement.")... Han, si tout cela ne nous évoque pas de merveilleux ou cuisants souvenirs !!! Et juste avant, le même Sébastien, dents écartées et enthousiaste, lâche à la table de leur cantoche : "Riad Sattouf", c'est syrien ?!! HAN LA CHANCE QUE T'AS !" [...] "C'est génial et mystérieux !".

Et nous voilà à nouveau embarqués entre les pages bichromes de ce qui est devenu, album après album, LE génial Classique moderne d'un XXIème siècle sans autre issue mirobolante...

Rapport à la qualité graphique de ce cinquième tome évidemment extraordinaire, ce bon Guillaume ALLARY, éditeur du travail de Riad SATTOUF, aura peut-être un tout petit peu trop "pressé" son auteur-phare pour terminer rapidement l'ouvrage avant "les fêtes" (sans parler de nous tous, ses lecteurs "addicts", toujours impatients de découvrir la suite de cette Odyssée du quotidien d'un gamin d'ascendance syrio-bretonne) ...

Toujours est-il qu'à force d'être plus "souple", aisé et délié, le trait perd parfois en détails (la plage de l'île d'Oléron est tout de même beaucoup moins bien peaufinée que les terrains vagues de Ter Maaleh à la poésie intense des sacs plastique volant tels des mouettes erratiques dans les premiers Tomes) mais on remarque également que certains des personnages comme Anaïck, la Muse de l'ado, ou Clémentine Sattouf, la maman du héros - nez en pyramide du Caire, le même que celui de la chère grand-mère du Cap Fréhel, sont trop rapidement esquissés (à force sans doute de les dessiner, album après album, un peu trop à l'identique... ).

Bon, mais dans "L'Arabe du futur", c'est comme dans "l-halouf "! (l' côchon), tout est bon ! Comme d'hab...

Et ça fourmille de personnages balzaciens, à nouveau !

Tels Gregory la bientôt-star du collège (devenant copie-carbone de Kurt Cobain du groupe "Nirvana" en moins "destroy"), Nicolas et Sébastien (les "dominés" mais fans de "L'Appel de Cthulhu" issu de l'imaginaire du Maître de Providence, clairs initiateurs des lectures de Riad), les "gros bourges" et autres "dominants" au cou de taureau et super-basketteurs "rouleurs de pelle" à doudoune Chevignon, Anaïck la rebelle au père dessinateur" (en fait, non, "typographe" donc "roi des lettres et des pubs") dont Riad devient amoureux (un peu pour son anticonformisme total marié à son odeur de sueur et de lavande), Titouan Juvert (le gogol de service, apprenti-tourmenteur de Riad, puis se calmant...), Abdul Al-Azred "l'Arabe dément" du père Lovecraft, les Grands Anciens (figures d'un damné polythéisme impie...), Azathoth, Yog-Sothott, Nyarlathotep le Chaos rampant, Hastur, Shub-Niggurat, Cthulhu se prélassant dans sa Cité sous-marine de R'Lieh, Yahia Sattouf (cadet de Riad, semblant se débrouiller mieux pour se faire des copains), Fadi Sattouf (le petit frère absent-"kidnappé-resté au Pays" dans la famille du paternel), Clémentine Sattouf la mère en pleine dépression (Comme on comprend...), le couple des grands-parents recomposés (Charles le tendre est admirateur de Mermoz), le grand-père maternel nudiste à Oléron, anti-flics ("Des feignasses !") et breton-chauvin-fin limier-découvreur d'avocats efficaces dans l'Annuaire des Postes ("AH ! LE QUEMENER : ça j'aime. le Quemener, très bien."), "Le Livre des Esprits" d'Allan KARDEC, une voyante barrée vivant sous une ligne à haute tension, les services de l'Ambassade recommandés par Danièle Mitterrand (un vieux qui se permet de faire la morale à Clémentine et de la décourager...), les trois bas-de-plafonds violents (deux sbires "de souche" et celui qui semble leur chef ,"rebeu") qui f...tent la zone dans les bus et hantent les trottoirs de Rennes...

Evidemment, on peut être presque gênés ("intrusifs" sans nous sentir coupables de voyeurisme) mais il y a ici une telle mise à distance humoristique de ces multiples "grands malheurs", grosses frayeurs et petits-bonheurs vécus en notre adolescence... qu'on se régale ici sans vergogne !

Son art du récit (une saga autobiographique), qui aurait pu être banalement anecdotique et bientôt daté, devient un objet captivant, immédiatement magique et universel...

Et il y a, contenue dans ces pages palpitantes, la genèse lente d'un dessinateur (vite fasciné par le travail de Druillet, Moebius, Bilal - albums de bédés empruntés au père d'Anaïck), sorti d'une argile fragile tel un Golem incertain : Riad SATTOUF... Curieux qu'après Hergé, Edgar P. Jacobs, Jacques Martin et autres grands créateurs-pionniers, Riad SATTOUF ait su inventer une autre "Ligne claire" désormais reconnaissable à 100.000 lieues à la ronde...

L'apparition du père Sattouf, à l'image d'un "pauvre type" suivant de loin sa petite famille sur les trottoirs lugubres de Rennes dans les dernières pages de l'ouvrage : le "kidnappeur d'enfant [le sien]" est de passage, revenu de Syrie sans Fadi, dans l'espoir idiot de ramener en Syrie ses deux autres fils (et Clémentine, "des fois qu'elle accepterait")... Pathétique, détestable et toujours si émouvante silhouette paternelle !

Une comédie humaine fourmillante de talent, de péripéties, de personnages "vrais" échappés du défunt XXème siècle... Bref, "THE" Classique à l'immense succès critique et populaire (à l'international) inattendu et bien mérité !

Encore cette parenthèse, à savoir que noues restons un peu moins convaincu par l'autre série-phare de l'auteur, "Les Cahiers d'Esther", tout à fait charmants et respectueux de la personnalité de leur héroïne mais... (et qu'on veuille nous pardonner bien vite pareil jugement de valeur !) travail nous semblant un rien vide de contenu, plutôt répétitif et convenu, surtout beaucoup moins inspiré (Certes, "Faut ben rester à l'écoute des Djeun's...") et pour nous assez ennuyeux... Mais bon, puisque "ça plaît"... :-)

Mais Riad l'inventif (bourré d'humour fin) est un Génie pour lampe à huile d'Aladin : on a confiance...

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Le cinquième tome relate la vie de sa famille après l'enlèvement de Fadi, son plus jeune frère, par son père. On se situe désormais dans les années 1992-1994. Riad a 14 ans et ses cheveux blonds ont disparu laissant place à un physique plutôt ingrat puisqu'il a été désigné comme le garçon le plus laid de sa classe.

On notera au passage l'inaction de la police française qui ne prend pas au sérieux les femmes mariées. Je m'imagine à la place de cette mère désemparée à qui on enlève son garçon. Pour moi, l'attitude du policier relève de la grave faute professionnelle justifiant un licenciement sur le champ. Mais à la place, on lui rétorque qu'elle peut être poursuivie pour outrage à agent de la force publique, simplement parce qu'elle est insistante à ce qu'il fasse son boulot correctement. On se rend compte que la police détient bien des pouvoirs.

C'est un véritable déchirement dans la vie de l'auteur. La période de l'adolescence est également celle du questionnement amoureux. J'ai effectué le rapprochement avec son film « les beaux gosses » et surtout avec sa dernière série en date à savoir « le jeune acteur » où il est question du jeune Vincent Lacoste, timide et complexé, qui n'avait jamais imaginé être acteur. On se rend compte que c'est sa propre vie.

Il y a également la vie de famille à organiser surtout après l'enlèvement du jeune frère. Tous les moyens seront d'ailleurs mis en oeuvre pour le retrouver. Sa mère usera de tous les moyens légaux pour récupérer son fils. Elle se rend compte de son erreur de vie avec cet homme fourbe et elle s'en veut de ne pas avoir suffisamment protéger son plus jeune fils. Malheureusement, elle se tournera également vers des charlatans qui la plumeront en exploitant sa peine.

Il y a toujours cette alternance entre des passages plutôt drôles et d'autres qui sont plus mélancoliques. Cela reste d'une sincérité magnifique. A noter également des passages un peu plus mystiques dont certains peuvent faire peur. L'ombre du père plane incontestablement sur ce tome.

Le dessin est toujours aussi chouette et cela apporte beaucoup au récit entre souvenirs et petites anecdotes.

C'est toujours aussi captivant même si cela dénote un peu par rapport aux tomes précédents. Il fallait sans doute apporter une autre touche afin d'explorer toutes les facettes de ce personnage qui évolue avec le temps qui passe. Il y a toujours cette merveilleuse part d'humanité qui le rend si touchant.

Je partage également le regard de l'auteur sur les mythes fondateurs des religions dont il a relevé les deux points communs à savoir la haine de la liberté sexuelle et la domination de l'homme sur la femme. Je suis en phase avec ce qui constitue une lutte contre l'obscurantisme religieux et une liberté d'expression. J'espère toutefois que notre auteur ne va pas subir toute la haine qui a été dirigé contre l'écrivain Salman Rushdie pour ses versets sataniques.

Beaucoup de finesse, de respect et sans aucun doute de dignité. Magnifique au final ! Encore un album au top ! Bref, tant au niveau du dessin que du scénario et des dialogues, c'est un sans-faute qui vous remue. Il sera difficile de faire mieux dans le genre.

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J'attendais de découvrir ce cinquième tome avec impatience (heureusement que mon amie, celle qui m'a fait découvrir non seulement les quatre premiers mais aussi, de manière générale Riad Sattouf, se l'était acheté...donc, en somme il ne fallait plus que je lui demande car en gros, ce dernier n'attendait que moi et maintenant, je suis bien avancée [léger goût d'amertume et d'impatience mélangé dans la gorge] en sachant que ces chroniques sont loin d'être terminées et qu'il va falloir que je prenne mon mal en patience avant de pouvoir découvrir le tome 6 voire plus...) mais bon, disons que j'ai déjà fait un pas en avant ici avec cette découverte du cinquième tome (toujours voir le côté positif).

Ici, nous continuons à suivre la jeunesse de Riad, alors que celui-ci s'apprête à rentrer au lycée, qu'il a son premier coup de coeur pour une fille et qu'il ne fait toujours pas partie des mecs les plus populaires du collège. Mais bon, disons que, grâce à un heureux concours de circonstance (notamment son talent pour le dessin), ces derniers le tolèrent (c'est déjà ça) mais en plus lui parlent comme à l'un des leurs. Bien que traînant toujours avec ses anciens copains, Riad commence à s'intégrer de plus en plus (comme quoi, le dessin, ça aide parfois et ceux qui vous diront que les arts plastiques ne sont pas une matière comme les autres car trop facile et pas assez intellectuelle n'y comprennent vraiment rien) mais ce qui m'a le plus bouleversé (comme tant d'autres d'entre vous je suppose) et qui est le fil conducteur de cette histoire est l'enlèvement du plus jeune de la fratrie Sattou, Fadi, par son père. En effet, ce dernier a décidé de l'emmener avec lui en Syrie (rappelez-vous les premiers tomes ou Riad a lui-même vécu là-bas) afin d'en faire un bon musulman. Cela aurait pu se passer différemment mais là , en l'occurrence, le fait que la mère des trois jeunes garçons, d'origine bretonne, ne soit pas du tout au courant et se retrouve arraché à l'un de ses fils contre sa volonté, ne sachant pas dans quelles conditions il vit est un supplice atroce, autant pour cette dernière, que pour ses parents à elle (divorcés mais en bon termes) et le lecteur lui-même ! Aussi, la grand-mère maternelle de notre jeune protagoniste (ici, je parle de Riad bien sûr) va-t-elle réussir à convaincre sa fille de faire appel à Danielle Mitterrand alors que son mari est alors président de la République à cette époque-là ! Après tout, qui ne tente rien n'a rien ! Appel sera également lancé à l'émission télévisée "Perdus de vue", qui, bien qu'eux aussi touchés par cette histoire, ne pourront pas prendre le risque d'intervenir en Syrie, pays jugé trop dangereux à cette époque ! Comment faire ? Attendre ? Se rendre directement en Syrie afin de récupérer Fadi ? Alors que toute la famille est aux abois, Riad a néanmoins d'autres préoccupations en tête et notamment celle-ci : comment séduire celle qui fait chavirer son coeur à savoir la belle Anaïck (enfin, comme il le dit lui-même, pas super belle non plus mais en tout cas, elle l'est pour lui) ? Ah, mystères de l'adolescence, quand tu nous tient...mais je crois que le sujet de l'amour est tout simplement intemporel et qu'il traverse tus les âges de toute façon !

Un cinquième tome vraiment très prenant, à la hauteur (et je dirais même plus en raison du sujet très sensible abordé ici) avec un graphisme et une mise en couleurs (bleu pâle et rouge) propre à l'artiste et qui ne fait que rendre cette histoire encore plus angoissante par moments mais aussi tendre et émouvante (heureusement) à d'autres ! Bref, j'adore ! Une lecture que je ne peux que vous recommander et si vous n'avez pas encore eu l'occasion de découvrir l'univers de Riad Sattouf, mon conseil : faîtes-le sans hésiter !
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Le tome précédant se terminait sur un coup de théâtre, j'avoue que j'étais impatiente de lire la suite.
Car la pression a augmenté d'un cran : le père de Riad est parti en Syrie en emmenant Fadi, le petit frère.
On va suivre les inquiétudes de la maman, qui ne sait plus comment faire pour convaincre son futur ex mari de lui rendre leur fils. Les grands-parents ne vont pas être en reste comme ressource, car des idées, ils vont en avoir.
Entre temps, Riad grandi et devient un adolescent comme tant d'autres. Avec un physique en pleine mutation, une nouvelle coupe, une voix qui n'a pas encore muée et qui prête aux moqueries, l'adolescent qu'est devenu Riad commence aussi à se démarquer par son talent dans les dessins.
Un épisode très riche, et j'avoue que je suis très pressée de lire la suite car après tout, on a tous hâte de savoir ce qu'il va advenir de Fadi.

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C'est la guerre chez les Sattouf, ma touff, ta touff, notre touff. le père s'est barré en Syrie avec un de ses enfants , ne donnant aucune nouvelle.
La mère s'empresse de divorcer pour pouvoir poursuivre le père tandis que Riad rêve d'Anaïck.
Alors, en effet, c'est un peu moins drôle, ou un peu plus triste , c'est comme on veut, mais sans doute pas moins bien.
Au lieu des racailles syriennes, qui jurent à longueur de journée sur les juifs les chiens et mettent le mot Dieu dans toutes leurs phrases, on a droit aux racailles de banlieues, skinhead et autres rebus. C'est aussi con et le trait de dessin est toujours efficace.
Et le petit Riad va certes le rester, mais sa zézette commence à le démanger et là, impossible de ne pas revenir en enfance , quand on faisait des plans sur telles ou telles personnes et où nos rêves étaient émaillés de déclarations plus élaborées qu'efficaces. Ah le lycée !!!
C'est toujours sympa ce qu'il se passe dans la tête de Riad, les jérémiades de mamie, les délires des papi, et notamment du naturiste !
Un très beau volume , un peu plus sombre.
Et super nouvelle :
Il y a marqué A SUIVRE !!!!

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Un opus un peu moins bon, au premier abord. Au premier abord seulement, parce qu'on reste un peu sur sa faim, mais d'un autre côté c'est un album de transition, entre la disparition de Fadi et …. (je n'ai pas encore lu le tome 6). Mais en fait c'est assez futé car Riad est en plein dans l'âge ingrat, en transition lui aussi. Si ce qui tient à coeur tant au lecteur qu'à l'auteur n'avance pas (on n'en sait guère plus au début qu'à la fin), il faut bien avouer que bien des choses ont évoluées : si le père reste égal à lui-même, on assiste avec Riad au naufrage de sa mère Clémentine dans une dépression non traitée et tout juste tempérée par des superstitions et le recours à une voyante qui laisse Riad sceptique. Heureusement, quoi qu'il ressente (il reste un ado) et en dise, il a des relations sociales plus nombreuses que dans les années précédentes avec ses pairs. Il a la chance que les problèmes d'identité qu'il ressent échappent totalement à tout le monde (il n'est perçu comme arabe par personne si ce n'est par sa grand-mère qui veille à rappeler à sa fille que si son mari est arabe, ses fils le sont aussi, et qu'elle ne devrait donc pas mettre tous les arabes dans le même sac !). C'est aussi la période où sa personnalité s'affirme, où il découvre Lovecraft, Moebius, Bilal et Drillet, où il envisage de faire du dessin son métier et s'oriente vers les Arts plastiques. Côté transcription des premiers émois adolescents, il faut bien reconnaître que Riad Sattouf est plutôt particulièrement doué ! En plus je ne regrette pas d'avoir tardé à lire ce tome 5 puisqu'il ne s'y passe pas beaucoup d'événements et que je n'aurais pas trop à attendre le tome 6, qui vient de sortir !
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De 1992 à 1994.
Riad est maintenant un adolescent. Nous le suivons durant les deux années qui marquent sa jeunesse avant l'entrée au lycée. Il vit en Bretagne avec sa mère et son frère, Yaya. le plus jeune a été enlevé et emmené en Syrie par son père. La famille ne vit plus que pour une seule chose : le retrouver et le ramener à la maison. La mère de Riad n'est plus que l'ombre d'elle-même. L'absence de son enfant est une torture. La Syrie est un pays qu'elle déteste et elle sait comment les enfants y sont élevés.

Riad, quant à lui, vit sa vie de jeune collégien entre les cours, les filles, les premiers sentiments et les premières boums. Il découvre la musique moderne, à la mode. C'est le début du rap, mais aussi des groupes grunges menés par des chanteurs torturés qu'on imite et qu'on écoute en boucle.
En cours, c'est le temps du choix de l'orientation, de ses envies. On parle d'avenir, de métier futur. La professeure d'arts plastiques a conscience du don et de ses compétences et l'incite à suivre le parcours d'un dessinateur.

Cet album était super. Des souvenirs ont ressurgis sur ces années collèges du début des années 1990 que j'ai moi aussi connu avec l'arrivée des nouveaux styles musicaux comme Nirvana, NTM et tous les autres. Puis il y a les premier sentiments, les premiers amours.
Alors que la famille Sattouf vit une grosse angoisse, l'auteur nous parle de son quotidien à lui, de son état d'esprit lorsqu'il avait quatorze ans. Il s'agit des années de transition pour le jeune homme. Il s'affirme face à sa famille, trouve les mots juste envers eux. Il est drôle et pense à son avenir. le métier de dessinateur est en réflexion.

Les couleurs du graphisme sont presque exclusivement dans le ton bleu car l'histoire ne se passe cette-fois-ci qu'en France. Il n'y a pas d'aller-retour en Moyen-Orient comme dans les quatre albums précédents. Tout est centré sur la puberté d'un jeune garçon et d'un évènement familial douloureux.
J'ai beaucoup aimé cette lecture. La fin laisse présager une belle suite que j'ai hâte de découvrir.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Comment vais-je faire pour attendre le 6ème tome ?
Comme d'habitude, encore plus que d'habitude, un suspense intenable surgit à la dernière page.
Le quatrième tome s'achevait par le rapt de Fadi, le petit frère de Riad, par leur père.
Il va être question ici de cette terrible absence, cette insoutenable inquiétude.
Mais la vie continue et Riad entre en troisième. Il est toujours aussi peu populaire, il envie les "dominants" et il regarde les filles.
Et puis, cela sera la grande découverte des bandes-dessinées.
Toujours la critique des religions, la culpabilité, les difficultés à se faire une place et la pression de la société.
Des dessins, des dialogues, des "bulles" toujours aussi réalistes et qui illustrent si bien ce quotidien des années 90 teinté de pessimisme.
Alors Riad, on peut t'appeler comme cela maintenant qu'on te connait depuis si petit avec tes failles, il va falloir le publier ce sixième tome.
Tu ne peux pas nous laisser comme cela dans l'incertitude et puis on voudrait te voir enfin un petit plus heureux.
Allez dépêche toi.
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