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EAN : 9782706709869
240 pages
Salvator (24/01/2013)
2.67/5   6 notes
Résumé :
Alix est une jeune fille de 16 ans. Elle habite Compiègne avec sa mère alcoolique dans une maison au bord de l’Oise. Elle est enceinte d’un enfant de son ami, Arthur. A l annonce de la grossesse de sa fille, la mère fait front, et l encourage à suivre son intuition profonde. Alix veut donner la vie à cet enfant pour aller de l avant et quitter la noirceur de son quotidien. Ce n est pas l avis du jeune père. Un vieux curé, le Père Martigue, accueille un peu las son j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai un peu de mal à me faire un avis clair sur ce roman. Non pas que La vie rachète la vie ne m'ait pas plu, mais je crois que j'avais plus d'attentes sur l'intrigue et que certains aspects du livre m'ont quelque peu déçue. J'ai tout de même passé un chouette moment et découvert une histoire profonde, des personnages chamboulés et un nouvel auteur. :)

Alix apprend qu'elle est enceinte, à 16 ans. C'est l'occasion pour elle. Donner la vie, être capable de quelque chose, sortir de la grisaille. Mais son copain, Arthur, ne l'entend pas de la même manière. Il refuse ce bébé, refuse qu'Alix devienne mère. Pourtant, la jeune fille le veut. Même sa mère lui dit de suivre son instinct. Son alcoolique de mère, qu'elle retrouve chaque soir, le verre à la main, la bouteille sur la table. La jeune fille pourra-t-elle garder son enfant ?
Dans la même ville, le père Martigue perd la foi. Où est Dieu ? le père ne le voit plus. Il se sent trahit, désabusé. Son église est vide, ses croyances l'abandonnent. Et il doit former ce nouveau prêtre, François. Comment, alors qu'il ne croit plus en ce qu'il dit ? Martigue tombe dans une spirale, une déchéance, avec l'idée d'avoir été abusé toute sa vie. Mais si Dieu n'existe pas, en quoi a-t-il cru toutes ces années ? Et surtout, peut-il croire encore ?

Un roman a trois voix, voire plus. Les paroles se suivent et se donnent. D'abord Alix, qui nous dépeint sa vie, sa ville [Compiègne], son histoire. Les doutes l'assaillent alors que la jeune fille découvre qu'elle est sur le point d'être mère. Est-ce raisonnable, à son âge ? Pourtant, elle le sent au fond d'elle, cet enfant, elle le veut ! Et elle est prête à tout pour l'avoir. Puis le père Martigue qui nous parle de sa chute, de la fin des illusions. Qui a l'impression d'avoir cru des mensonges, d'avoir fondé sa vie sur ces même mensonges. Perdu, le père Martigue ne sait plus, doute et finit par ne plus croire en ce qui le portait. Alix et le Père Martigue, ce sont les deux principaux personnages de ce récit, opposés et en même temps si proches. L'une à l'orée de la vie, encore capable de tout changer, de faire LE choix, l'autre au bout du rouleau, qui ne comprend plus les choix qui lui ont fait prendre le chemin de la foi. Mais ils se rassemblent parce que tout deux sont des personnages forts, qui vont se battre et lutter pour ce en quoi ils croient et ce en quoi ils ont cru. Pour la vie.
A d'autres moments, la voix devient celle de l'entourage : la mère d'Alix, son copain, le principal du lycée de la jeune fille, un vieux vicaire, le père François, une paroissienne. Les points de vue se croisent, se mêlent, nous offrant une vue globale de chaque scène, un peu comme de lire le livre à travers un kaléidoscope. On observe ainsi les réactions d'Alix et de Martigue de l'intérieur comme de l'extérieur. le roman se complexifie pour plonger dans la psychologie des personnages, nous dévoilant ainsi les secrets et les blessures que chacun souhaite cacher. C'était vraiment intéressant de pouvoir être un peu comme partout à la fois. Grâce à ça, on comprend un peu mieux les personnages et leurs choix, ce qui fait qu'ils en sont là à l'instant du roman. Mais l'écriture de l'auteur y contribue tout autant. Pierre Schmidt utilise des mots et des tournures qui vont au coeur des choses, sans passer par quatre chemins. le tout devient alors juste et saisissant. Même si...
Je n'ai pas accroché à certains dialogues, notamment entre Alix et Arthur... Leurs paroles semblaient incohérentes, presque folles. Elles ne convenaient pas à des ados, bien que grandissant avant l'âge. Je n'ai pas réussi à m'imaginer deux adolescents tenir un dialogue avec leurs mots, et pour le coup à rentrer dans ce qu'ils disaient. A l'inverse, j'ai totalement accroché aux autres dialogues, notamment aux paroles du Père Martigue. Ses mots étaient touchants et son histoire m'a rendu ce personnage très attachant. Ceux du principal m'ont également beaucoup plu, et bien que le personnage soit assez atypique, je l'ai trouvé sympathique. Il avait à coeur d'aider les autres, bien que ce soit d'une manière différente à l'idée de tous. J'ai beaucoup aimé cet aspect de sa personnalité.
Du reste, malgré quelques accroches, quelques passages parfois longs, j'ai passé un bon moment. L'auteur a su dépeindre avec réalité son récit, son décor et ses personnages. On s'attache au roman pour la force qu'il donne, pour l'intensité des émotions et surtout pour son côté "vrai". L'ambiance était parfois dure, trop flous avec une multitude de questions dont on se demande quand viendront les réponses. La fin vient nous délivrer du poids des secrets, des mensonges et nous apporter un dernier message, un dernier espoir : "toutes les vies ont un sens".

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
"Les mollets nus tremblent sous la petite jupe, mais le pied ferme redonne un coup sec sur la pédale. Et en avant ! La lumière si faible de la grande bicyclette s'infiltre à nouveau dans ce noir nocturne, et la petite lueur avance en vacillant dans la nuée adverse. Oh !, elle n'éclaire rien ! Presque rien. Mais c'est une vivante luciole. Tenace. Heurtant les cailloux, la roue avant se soulève et le vélo se cabre comme un étalon sauvage. La poitrine frappe sur le guidon qui grince en s'agitant et fait tituber le vélo. Redresser, et avancer, vite, vite, vite. le visage reste droit, mais ses yeux rougis par la fatigue ne voient presque rien. Avancer pourtant. Avancer, vite. Avancer sans voir, seulement deviner, garder les mains auxquelles le froid ne fait plus rien sentir, garder les mains sur le guidon glacé. Avancer encore. Pédaler contre le vent mesquin provoquant des frissons sous la jupe, mais qu'importe !... les jambes ne sentent plus rien non plus. le corps s'oublie dans la course et sur le chemin qui mène à Compiègne entre les arbres, Alix ne pense déjà plus. Plongée tête en avant, l'adolescente, l'adolescente déjà adulte, roule dans la nuit sous cette pluie d'automne sans force, jamais violente, toujours glaciale."


Merci aux éditions Salvator et à la Masse Critique de Babelio pour ce partenariat !
Lien : http://liredelivres.blogspot..
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C'était sensé me faire réfléchir...

Non mais je ne dis pas. Les éléments étaient là : une histoire sociale. Deux tranches de vie apparemment sans lien qui se rencontrent. D'habitude je suis très bonne cliente. Mais là, la sauce n'a pas du tout pris ! Je suis totalement passée à côté de ce roman qui était sensé me poser et me faire réfléchir sur le sens de la vie. Mais je trouve que ces histoires manquaient cruellement de réalité. Et je trouve cela particulièrement dérangeant lorsque je vois la profession de l'auteur : Journaliste !

Alors oui, ce roman a été écrit avec le coeur. On le sent bien. La prose est élégante, nous avons des descriptions empreinte de mélancolie, de poésie, et rien que pour cela, cela offre des perspectives de lecture très agréable. Mais la forme, pour moi, offre un énorme décalage avec le contexte social de cette histoire. du coup, je me suis totalement fermée, braquée, j'en suis devenue hargneuse car tout point à mon avis négatif prenait une proportion dantesque !


Un manque de réalisme profond qui m'a gâchée la réflexion

Je tenterai de ne pas vous spoiler sur cette histoire, mais déjà les dialogues.... Nous sommes en présence d'une famille défavorisée : une mère alcoolique, perdue dans la Somme, mère célibataire, et apparemment, tout ne roule pas sur l'or de leur côté. Et bien le dialogue entre mère et fille serait comparable à celui que l'on retrouverait dans les classiques (à part peut être un ou deux gros mots disséminés dans le livre, peut être histoire de faire moderne ?) On ne peut pas me demander de croire à cette histoire si les dialogues sonnent à mon sens faux ! J'y attache une grande importance, peut être trop. Mais pour moi, si je rencontre des incohérences comme ceci entre le milieu et l'écriture. Je ne peux pas, tout simplement.

Ensuite, il y a des situations qui me font tiquer. Les relations entre Alix et Arthur, les relations entre Alix et ses professeurs, les relations entre Alix et sa mère. Les visites d'Alix chez un médecin sont aussi cruellement manquants de vérité (à moins que dans la Somme et dans le Nord, ce n'est pas pareil, mais bon). C'est vraiment une version édulcorée de toutes ces relations. Et c'est dommage, vraiment. Autant, le sens de l'histoire, je me dis que c'est possible, et pourquoi pas, cela montre que la vie vaut la peine d'être vécue, même les petites vies. Mais autant la forme du récit me semble au moins maladroite.

Alors oui, je suis sûrement passé à côté de ce roman. Mais je n'y suis pas arrivée. Si vous avez besoin de réalisme, n'y allez pas. Si vous avez besoin de poésie et de sentiments. C'est peut être pour vous. A voir comment l'écriture de l'auteur évoluera. Mais ce n'est peut être pas le genre de roman où je le lirai. Si toutefois il tente un autre genre, je le lirai volontiers.

Un grand merci aux éditions Salvator et à la Masse Critique de Babelio pour m'avoir fait découvrir ce roman.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Je remercie le site Babelio ainsi que les éditions Salvator pour ce partenariat.


Les points positifs :

* J'ai accroché à ce livre d'un bout à l'autre. Je tenais absolument à savoir ce qu'Alix allait faire, comment elle allait s'en sortir. Je me suis sentie concernée par ce personnage central auquel j'ai pu m'identifier, mon histoire personnelle se rapprochant parfois de celle d'Alix.

* La fin est inattendue, surprenante et nous permet de voir plus clair sur certains points restés volontairement dans le flou tout au long de l'histoire. En effet, je me suis demander à plusieurs reprises quel était le lien entre Alix et le père Martigue.

* Les situations sont réalistes, les sentiments des personnages bien décrits. Ces points m'ont permis de me plonger dans l'histoire comme si on me raconter un bout de vie d'une personne réelle, comme si je ne lisais pas une fiction mais un témoignage.

Les points négatifs :

* L'ambiance est particulièrement lourde, oppressante, elle plombe l'atmosphère et ceci à tendance à nous étouffer un peu. Je comprends bien qu'Alix, sa mère et le père Martigue soient dans cet état d'introspection douloureuse, à la limite de la dépression. Mais il n'y a pas un seul personnage qui amène ne serait ce un petit rayon de soleil. Même les personnages secondaires ne vont pas si bien que çà comme le directeur du lycée ou le professeur d'Alix...

* le texte présente des longueurs inutiles à mon sens et qui m'ont parfois un peu ennuyée. Les dialogues sont parfois trop long et des tirades comme celles-ci me paraissent trop recherchées, fournies pour des adolescents ou une femme sous l'emprise de l'alcool.

* On passe rapidement d'un personnage à l'autre tout au long de la lecture et ce fait m'a quelquefois donner un peu le tournis.Au départ, j'ai eu beaucoup de mal à me repérer et à cerner les différents personnages à cause de cela.


En Bref : Malgré mon attachement pour Alix et mon envie de suivre son histoire, mon avis sur cette lecture reste toutefois mitigé. Pour moi, l'écriture de l'auteur et l'ambiance très sombre m'ont bloquée pour prendre réellement du plaisir à cette lecture. Toutefois ce livre présente une histoire et une approche des personnages intéressantes.


Lien : http://lectureaddict-dunlivr..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les mollets nus tremblent sous la petite jupe, mais le pied ferme redonne un coup sec sur la pédale. Et en avant ! La lumière si faible de la grande bicyclette s'infiltre à nouveau dans ce noir nocturne, et la petite lueur avance en vacillant dans la nuée adverse. Oh !, elle n'éclaire rien ! Presque rien. Mais c'est une vivante luciole. Tenace. Heurtant les cailloux, la roue avant se soulève et le vélo se cabre comme un étalon sauvage. La poitrine frappe sur le guidon qui grince en s'agitant et fait tituber le vélo. Redresser, et avancer, vite, vite, vite. Le visage reste droit, mais ses yeux rougis par la fatigue ne voient presque rien. Avancer pourtant. Avancer, vite. Avancer sans voir, seulement deviner, garder les mains auxquelles le froid ne fait plus rien sentir, garder les mains sur le guidon glacé. Avancer encore. Pédaler contre le vent mesquin provoquant des frissons sous la jupe, mais qu'importe !... les jambes ne sentent plus rien non plus. Le corps s'oublie dans la course et sur le chemin qui mène à Compiègne entre les arbres, Alix ne pense déjà plus. Plongée tête en avant, l'adolescente, l'adolescente déjà adulte, roule dans la nuit sous cette pluie d'automne sans force, jamais violente, toujours glaciale.
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