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Une jeune fille bourgeoise de dix-neuf ans est en villégiature avec sa tante et son cousin dans une cité balnéaire italienne lorsqu'elle reçoit un télégramme de sa mère. Son père, brillant avocat viennois, se trouve dans une situation financière délicate. Plus que quelques jours pour trouver les 30 000 florins qui lui éviteront la prison et le déshonneur. “Quand on a une fille aussi jolie, pourquoi irait-on faire un tour en prison ? “. Il suffit que la jeune Else demande la somme au grand marchand d'art von Dorsday, ami de la famille et qui fréquente le même hôtel des Dolomites.
Le télégramme mentionne donc expressément de demander cette somme au vieux libidineux marchand de tableaux. Mais dans ce monde, comme chacun sait, on n'a rien sans rien. Vont s'ensuivre les pensées et émotions de la jeune fille dans un long monologue intérieur : sauver l'honneur de son père ou le sien propre ? Faut-il accepter ou rejeter le chantage ?
Tout l'intérêt de ce court roman réside dans ce dilemme très freudien et dans cette ambivalence des sentiments. Comment une jeune fille de bonne famille va devoir composer entre ses aspirations, ses rêves et son honneur…

Challenge multi-défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
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C'est l'histoire d'une jeune fille intelligente, jeune ,jolie, de la bourgeoisie viennoise , un peu vaniteuse , Else , fille d'un célèbre avocat : le texte a été écrit en 1924…

En vacances en villégiature avec sa tante , dans un palace italien ,elle apprend par une lettre de sa mère que son père ,il vit au - dessus de ses moyens , ruiné à la suite de malversations financières——- il est même au bord du gouffre cette fois ——ne pourra être sauvé du déshonneur que si elle parvient à soutirer à un ancien ami de la famille , le marchand d'art Dorsday, trente mille florins .

Surtout que ce n'est pas la première fois que Dorsday a mis la main au porte- feuille afin de colmater les dettes de son ami …

L'histoire d'Else est fascinante : le lecteur suit ses interrogations, , ses pensées intimes , ses réflexions lors d'un long monologue intérieur , sur une situation délicate qu'elle aimerait tant maîtriser.

L'auteur s'immisce avec brio dans la relation d'Else avec son père , elle le chérit mais se rend compte avec amertume que sauver son père ne pourra que la plonger dans la honte d'elle même .
Très dévouée à son père, pensons à l'époque : elle est tiraillée entre la bienséance et l'envie absolue d'aider sa famille.

Elle passe par tous les états possibles et imaginables : doutes , craintes , sidération , fantasmes , acceptation, désespoir, souffrance rêves ,pulsions de vie , pulsions de mort, folie ….désir de mort …désirée …

Elle apparaît agaçante ,frivole parfois , pathétique….


Le ton est juste : cas de conscience entre l'amour paternel et le propre amour propre d'une jeune fille tiraillée , la rencontre d'une ingénue et le jouisseur pernicieux : le marchand d'art Dorsday.

Un conte cruel éblouissant, tout en tension , moderne à travers des mots forts et des errances désespérées.
Merci aux amis de Babelio de m'avoir fait acheter ce livre, une fois de plus !
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Je me sens encore un peu en colère, alors que j'ai laissé passer quelques jours après cette lecture. J'aime découvrir une histoire et son dénouement par moi-même, mais à peine quelques lignes de la préface lue que j'en connaissais déjà la fin. Cela m'a profondément abîmée dans ma lecture, car j'avais directement un sentiment différent et une attente consciente du dénouement... Et même s'il s'agit d'une réédition, d'un livre écrit il y a plusieurs années, je préfère découvrir un livre par moi-même et m'interroger plus avant si j'en ressens le besoin... Un gout amer et une pointe fâchée encore aujourd'hui. Il m'arrive de me "spoiler", mais cela ne m'est pas imposé...

Quoi qu'il en soit, l'histoire d'Else est intrigante, fascinante dans un sens. On suit son interrogation permanente sur une situation qu'elle souhaite maîtriser, mais qui finit par lui échapper. le livre est écrit sous forme d'un monologue continu, mêlant les réflexions de la jeune fille et les tiraillements qu'elle ressent. En voyage avec sa tante et son cousin, elle dépeint ses journées et les pensées profondes concernant les personnes qu'elle côtoie. Else est une jolie jeune fille de la bourgeoisie. Son père est un avocat reconnu, mais qui semble vivre bien au-dessus de ses moyens et ce qu'il gagne ne suffit pas à profiter de ce train de vie actuel.

C'est un courrier de sa mère qui vient perturber les habitudes vacancières : le besoin de liquidité est tel, que son père risque la prison. Elle lui demande, au nom de son père, de la famille, de pouvoir parler avec une personne qui se trouve dans le même hôtel qu'elle actuellement et qui est déjà venu en aide à son père par le passé : M. von Dorsday. Ce dernier, d'un âge certain, entend la demande de la jeune fille mais lui demande en retour un petit quelque chose, trois fois rien : pouvoir l'observer à minuit dans une clairière baigné par la lumière de la lune, entièrement nue...

On suit les interrogations, les paradoxes, les tiraillements d'Else dès la lecture de la lettre de sa mère. Il y a l'envie et le besoin de venir en aide à la famille, puis des interrogations diverses concernant la demande, la réalisation de celle-ci, mais aussi la faisabilité.

Une telle demande est somme toute indécente, encore plus à cette époque où la nudité est cachée, proscrite voire dangereuse. On s'immisce dans les pensées de cette jeune fille dont l'auteur arrive à nous faire ressentir moult subtilités.

Arthur Schnitzler dépeint avec brio cette relation au père qu'Else admire et aime, mais en même temps cette colère sourde de se dire que ses parents se doutent bien de la situation dans laquelle ils la placent. L'auteur nous plonge dans ses doutes, ses peurs, ses décisions, ses incertitudes. Elle peut sauver son père, sa famille de la honte, mais en portant en elle l'opprobre et cette part de "vice".

Le portrait dépeint par Arthur Schnitzler est vraisemblable. Si au début, j'ai été un peu énervée par le ton et les propos d'Else, j'ai été vite rattrapée par le mode "pensées décousu". Il s'agit d'une jeune fille de 19 ans, à une époque où puritanisme, famille, religion sont quasi permanent dans la société. Ses pensées ne sont pas permanentes, ou fluides. Elles sont percutantes, hachées, déstructurées, paradoxales pour certaines. Là où je me suis sentie agacée au début, c'était par ce côté parfois simpliste et/ou fantasmé. Et pourtant, tout l'intérêt est là : être remué par des pensées qui finalement "ne nous appartiennent pas".

Mon grand bémol est que ce roman/nouvelle va trop vite : suivre les pensées d'Else était par moment laborieux. J'aurais eu besoin et aimé approfondir davantage certains passages. Connaitre un peu le contexte historique de l'époque donne des clefs de compréhension.

Là où j'ai été conquise, c'est par le côté profondeur de la pensée : cette histoire a dû être à plusieurs points de vue choquante à sa sortie. Comment une jeune fille peut déjà avoir ce genre de pensée sur elle-même alors que sa famille lui demande de l'aider à régler une situation complexe pour sortir le père des risques juridiques qui pèsent sur lui. En me replaçant dans ce contexte, Else me semble forte derrière son sourire sa politesse. Ses choix et sa réflexion autour de la situation sont pertinents.

En bref : un roman court entrant dans les méandres et les pensées d'une jeune fille tiraillée entre la bienséance et l'envie d'aider sa famille.
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Un roman très court qui m'a laissée une impression durable. Vu le format il faut être attentif à chaque mot. Ce livre est bouleversant et laisse une marque indélébile. On ressent une vive empathie pour l'héroïne. Récit de moeurs, dénonciation de l'hypocrisie de la société, portrait psychologique d'une jeune fille, ce roman est à lire.
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Tempête sous un crâne.
Injonction pressante pour Else, jeune bourgeoise viennoise en villégiature dans un hôtel des Dolomites. Sa mère la supplie par lettre de quémander de l'argent à un marchand d'art de leurs amis, Dorsday. Il ne s'agit rien moins que de sauver son père de la prison!
Pas facile pour une jeune, jolie et frivole personne de se faire violence en sollicitant ce vieux barbon passablement libidineux de Dorsday!
Une jeune fille encore immature qui va devoir s'humilier pour sauver son père bien aimé.
C'est un soliloque magistral qui va nous être proposé. On passe par toute la palette des sentiments. Les pensées se bousculent, de la plus triviale à la plus noble. Un état d'effervescence qui conduit Else en quelques heures de l'abattement total au fier refus, de la confusion au désespoir sans issue.
Je n'en dirai pas plus. Il faut lire cette nouvelle pour la justesse du ton, la prouesse technique et la tension constante.
On termine sans prendre un moment de répit cette petite centaine de pages extenué... et bluffé d'un tel talent.


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Bon, encore une fois me voici en train d'utiliser un subterfuge pour donner un avis sur un roman. C'est bien triste qu'Arthur Schnitzler ne laisse que les petits pas de Mademoiselle Else sur Babelio.

Néanmoins, comme le dit la gouvernante à la fin d'Une Vie de Maupassant : rien n'est jamais tout noir ou tout blanc dans la vie. Oui-da, je suis d'accord avec cet aphorisme. En l'occurrence, si Jeanne s'était secouée un peu, elle aurait vu la vie d'un joli gris.

Mais pardon! Il y a des auteurs pour qui tout est noir et qui barbouillent leurs personnages avec du charbon. J'en ai la preuve! J'ai cité Schnitzler.. Déprimés, détournez-vous de cet homme! Ou bien lisez "Mourir", vous filerez au bar du coin et crierez, garçon, sans mousse!

En revanche, je conseillerai ce roman aux candidats au suicide encore hésitants. Vous verrez ça passera comme une lettre à la poste. Quand même, n'oubliez pas de laisser une note sur la table, disant : je suis dans le puits...

D'un autre côté, il faut être très fort pour donner au lecteur envie de bourrer de coups de pied son héros agonisant. Félix le bien-nommé! Et n'allez pas croire que je suis dure, j'ai connu un type comme ça, et tous, ses proches, ses amis, trouvaient dégoûtant qu'il veuille emmener sa femme avec lui.

Je vais vous dire, et je n'en suis pas fière, "il ne devait pas faire bon dans sa tête". Je parle de Schnitzler, vous l'aurez compris. Heureusement c'est un tout petit livre, raison pour laquelle je l'ai lu jusqu'au bout, ou alors c'est dans l'idée de mettre un peu de vie ici. :))


Mourir, cela n'est rien, mourir, la belle affaire...Mais vivre...


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Mademoiselle Else nous plonge, en moins de 100 pages, dans les dilemmes d'une jeune femme, Else, contrainte de choisir entre sauver son père de la ruine ou sauver son honneur.

Immergé dans sa tête, on suit le fil de ses pensées dont les réflexions, notamment celles autour de la perception de son corps et de sa sensualité, ne sont pas sans nous rappeler celles faites par Nana dans le roman éponyme de Zola.

J'avoue être sortie de cette lecture assez mitigée. D'un côté j'ai trouvé l'exercice de style du monologue intéressant car, à l'instar d'Else, nous vivons ce flot d'émotions qui passent tour à tour de la frustration au désoeuvrement. On imagine également sans peine la pression que les femme issues de ces castes sociales peuvent subir et ce, au détriment de leur intégrité morale et/ou physique.

D'un autre côté, j'ai trouvé le personnage d'Else assez superficiel et bien que le récit ne fasse que 96 pages, j'avais tout de même hâte de sortir de sa tête !
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La nouvelle d'environ 80 pages prend la forme d'un monologue intérieur, celui d'Else dix-neuf ans issue de la bourgeoisie viennoise. Alors qu'elle passe des vacances dans les Alpes italiennes, elle reçoit une lettre de sa mère qui la prie de rendre un service à sa famille, une demande lourde de conséquences.

Le texte reproduit parfaitement les tourments de l'héroïne, déchirée entre son désir d'émancipation, sa loyauté familiale et le poids des diktats imposés aux femmes. La préface, dont je vous conseille la lecture seulement après celle de la nouvelle puisqu'elle en dévoile l'intrigue de A à Z, est très instructive sur Schnitzler, un auteur et un homme que décidément j'aime beaucoup.
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En Autriche, fin XIXeme, le père d'une jeune bourgeoise se retrouve dans une situation financière délicate et il a besoin d'argent afin de s'en sortir. Il sollicite sa fille, Else, en vacances, pour qu'elle demande de l'argent à un proche de la famille, Monsieur von Dordsay. Ce dernier accepte à une condition : admirer Else nue durant 15 minutes. Un choix cornélien s'offre à Else : l'emprisonnement de son père ou la perte de sa vertu !

Mademoiselle Else posée sur ma table de chevet, un dimanche matin brumeux, le combo gagnant d'une grasse matinée culturelle et riche en émotions. Une autre manière de soutenir le spectacle vivant, en attendant la réouverture des théâtre, car il est certain que j'irai voir cette pièce quand la situation s'améliora.

Lue d'une traîte, cette pièce est un chef d'oeuvre, tant dans l'écriture que dans la mise en scène. Résolument moderne, romantique et dramaturgique, l'histoire de Mademoiselle Esle m'a profondément émue. Je suis restée en apnée à chaque inspiration, comme accrochée aux lèvres de l'actrice. J'ai vécu la pièce, imaginé les odeurs de parfum poudré, le toucher velouté des fauteuils. Les photos ponctuant le texte y aidant beaucoup. Voulant prolonger cette immersion, j'ai pris le temps de tourner les pages, de ne pas lire trop vite, de savourer chaque mot, sensation, émotion.

En moins d'une journée, le destin d'Esle se joue devant nos yeux. Elle vit un ascenseur émotionnel, entre fierté, désinvolture et profond désarroi. Est-ce que la beauté sauve de tout? Peut-on tout accepter par amour ? Y compris renoncer à sa liberté de disposer de son corps à sa convenance?

L'écriture est somptueuse, vive et fluide : un monologue, avec très peu de didascalies. Un seul personnage sur scène, ponctué par les voix d'autres protagonistes. L'auteur, comme le metteur en scène, ont su cerner la psychologie complexe d'une jeune femme face à un dilemme dont elle ne sortira pas indemne. Une écriture très féminine !
En plus du texte de la pièce, L'Avant Scène propose un dossier, passionnant, permettant de mettre en exergue certains points de la pièce : interview de la comédienne, Alice Dufour, du metteur en scène etc. Un petit conseil : ne lisez pas le dossier avant la lecture de la pièce, faute de connaître la fin et de perdre toute saveur à la chute finale.
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Cette nouvelle m'a paru à la fois très moderne dans son traitement (un soliloque continu) et les thèmes abordés, mais aussi très décalée par rapport à notre époque.
Il y a moins de cent ans qu'elle a été écrite et la société a tellement évolué depuis qu'elle n'est plus « moderne ». Quelle jeune femme en 2020 vit-elle de la sorte ou réfléchit-elle de la sorte, ou a-t-elle les mêmes codes moraux ?
J'ai eu aussi l'impression désagréable que Schnitzler, un homme, un écrivain viennois d'âge mur en 1926, disciple de Freud, n'était pas légitime pour l'écrire en se mettant dans la peau d'une très jeune femme. Les photos de lui nous montrent un homme déjà vieux, barbu, très mitteleuropa, et j'ai presque eu l'impression d'une sorte de démarche de voyeurisme indécent de sa part, notamment quand il aborde par la pensée de Else les questions de sexualité. Ne serait-ce que l'idée de vendre son corps, même si ce n'est qu'en se montrant nue, me met mal à l'aise trouvant sa source dans le cerveau d'un vieux barbu. Il y a peu de cette idée, très originale sur un plan romanesque, au phantasme.
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