AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 435 notes
5
20 avis
4
26 avis
3
11 avis
2
3 avis
1
0 avis
Adaptation BD de Manuele Fior du roman d'Arthur Schnitzler.
Elsa une jeune fille riche et insouciante doit sauver son père de la ruine et pour cela demander de l'argent à un vieux voyeur libidineux qui lui demande de la contempler nue.
Elsa, femme fragile qui se cache derrière une attitude distante, qui espérait vivre une vie de femme libre bascule.
Les aquarelles aux tons pastels deviennent sombres pour traduire le combat intérieur, la confusion mentale de la jeune fille, la folie qui la guette.
Commenter  J’apprécie          50
Publiée en 1924, cette longue nouvelle est le monologue intérieure d'une toute jeune femme, Mademoiselle Else, qui se voit obligée, pour le bien de sa famille, de réclamer une grosse somme d'argent à un ami éloigné de son père. Il accepte à une condition, la voir nue.

Le lecteur se retrouve propulsée dans l'esprit de la jeune Else, bouleversée pratiquement de la première à la dernière ligne, ses pensées se bousculent, s'entrecroisent, ses idées changent d'une seconde à l'autre mais le désespoir et la honte reviennent inlassablement.
Une prouesse stylistique.
Commenter  J’apprécie          51
Mademoiselle Else est une nouvelle qui m'a relativement troublée. C'est la première fois qu'il m'est donné de lire un monologue intérieur et bien que cela a été difficile pour moi au départ, je trouve ce procédé d'écriture assez agréable.
De fait, on ne peut qu'apprécier ces pensées contradictoires qui mènent de bout en bout en haleine le lecteur. Else va-t-elle réellement obtempérer ? Ou bien choisir la fuite ? Mettra-t-elle à exécution ses menaces de suicide ?
De plus l'histoire s'agrémente de jolies touches poétiques et l'univers bourgeois apparaît sous un jour plus négatif que ce qui m'a été donné de lire.

Réellement, ce petit livre m'a réellement surprise et de façon bien plaisante.
Commenter  J’apprécie          50
Tout au long de son monologue intérieur, Mademoiselle Else se débat avec la morale, sa sensualité, la fidélité soumise à sa famille pour sauver son père de la ruine et du déshonneur, sa rebellion contre le désir malsain du vieux Dorsday...Else n'est pas tout à fait une oie blanche vouée au puritanisme et ses pensées la portent souvent vers son corps et le pouvoir qu'il peut avoir sur les hommes. Mais devoir se "prostituer" auprès de Dorsday pour obtenir l'argent qui sauvera une fois de plus son père la révulse. Elle est de toute façon en quelque sorte déjà prostituée par son père et sa mère qui comptent sur elle. C'est une victime qui ne trouve la fuite que dans le suicide.
Commenter  J’apprécie          40
La vingt-et-unième critique doit payer son écot, sinon à quoi bon?

Mon sentiment est qu'un des noeuds de la nouvelle se situe là:
"- Monsieur von Dorsday, papa...
Mes genoux tremblent.
- Maman m'écrit que papa..."

L'essentiel se joue entre ces quatre là, Else incluse.
L'Oedipe fille-père, le substitut valable du père, la mère entremetteuse.
La fille veut/ne veut pas se montrer au père.
Le monologue est hystérique, la mort au bout.

Haletant!

Commenter  J’apprécie          40

Voici une lecture très déroutante ! Je dois avouer qu'au début j'ai été déroutée voire agacée par la personnalité de Mademoiselle Else. En effet, l'oeuvre est un monologue intérieur, celui d'une jeune fille dont le père a fait de mauvais placements. Nous plongeons donc dans les considérations de cette jeune fille qui passent du coq à l'âne, dont le caractère est prétentieux et hautain.
Le style se veut volontairement décousu : pas de paragraphe, les phrases s'enchaînent, les sujets fusent, révélant le caractère exalté d'Else.
Mais ce style décousu et ce flot de pensées mettent en relief le trouble de cette jeune femme, jetée en pâture par ses propres parents qui lui demandent de quémander de l'argent à un aristocrate plutôt libidineux. En échange, elle doit se montrer nue.
Le roman est lancé : la jeune femme est contrainte d'accepter mais le bouleversement est tel que la jeune fille panique, en veut à ses parents tout en souhaitant les aider.
Entre devoir et déshonneur il faut choisir....
J'ai aimé la critique sous-jacente de la place laissée aux filles dans la société : elles sont de vulgaires monnaies d'échange pour permettre de conserver la belle image parentale...et patriarcale surtout.
Le glissement vers la folie et le désespoir est rudement bien mené.
Une oeuvre incontournable !
Commenter  J’apprécie          30
Une nouvelle pleine d'émotions avec cette jeune fille fragile qui se trouve dans une situation des plus délicates, qui va encore plus la perturber.
Le travail de l'auteur est impressionnant, pour nous faire ressentir les doutes intérieurs de cette jeune femme qui se retrouve dans une impasse.
Une belle découverte !
Commenter  J’apprécie          30
"Mademoiselle Else" d'Arthur Schnitzler, s'offre comme une nouvelle absolument époustouflante, mettant en scène l'un des plus complexes personnages féminins jamais élaboré par ce grand auteur autrichien ! Une référence en matière de folie et de démence féminine, la mise en lumière d'un personnage littéraire ayant sa personnalité propre, en pleine révolte, aux idées affirmées, à l'aliénation assumée. Son faux évanouissement simulé sera qualifié de crise d'hystérie, donc typique des femmes, car lié à l'utérus, par Paul, gynécologue, tandis que Cissy et ce même médecin, parleront ouvertement de l'enfermer à l'asile !

Else, jeune fille révoltée, détestant ses parents, sa famille, son entourage, l'argent qui corrompt, les charmes du faste qui ne servent qu'à cacher la médiocre réalité d'une existence qu'elle n'a pas choisie, dénonce, grâce à son comportement, la haute société, la bourgeoisie corrompue qui conduit les jeunes gens dissidents comme elle, à se suicider. Elle ne voulait pas devenir comme ses parents, pas comme sa mère malheureuse, pas comme son père pourri jusqu'à la moelle par l'argent, ne pas finir avec un homme comme Dorsday, vicieux et toujours en appétit face à de la bonne chair encore vierge.

Un personnage rassemblant de nombreux symptômes de névrose, de narcissisme, d'égocentrisme, de haine, de lunatisme et même clairement de schizophrénie ! Une personne que nous haïssons tout autant que nous l'adorons, car malgré son arrogance et sa désinvolture, elle finit par nous épater, par devenir un message d'espoir, porte-drapeau de toutes ces jeunes filles enfermées dans une société qui les façonnent dans un même moule et vouées au malheur. Else respire, vit, aime, haït, méprise, souffre et savoure la vie. Elle l'aura sucé jusqu'à la moelle, malgré le goût répugnant qu'elle avait, elle en a tiré tout ce qu'elle a pu. Il n'en restera que les os...
Commenter  J’apprécie          30
La forme de ce roman intrigue : il s'agit d'un monologue intérieur d'une jeune fille de la bonne société viennoise, Else. Elle est en villégiature en Italie avec sa tante et son cousin quand elle apprend par télégramme que son père est ruiné. Sa mère la conjure de demander la somme manquante à un marchand d'art et ami de la famille, lequel profite de la situation pour demander à Else de la voir nue.
Cette exigence déclenche chez Else une crise d'hystérie que le lecteur suit peu à peu. Pensant tour à tour à sa future humiliation et au possible suicide de son père, Else se déconnecte lentement de la réalité ... le roman est évidemment intéressant par sa forme, par les thématiques qu'il exploite aussi : la mort comme échappatoire, l'ingénuité de l'adolescence, la description de la bonne société viennoise.
Commenter  J’apprécie          30
Mademoiselle Else/Arthur Schnitzler
La belle Else, jeune bourgeoise de 19 ans, habitée par quelques scrupules, acceptera –t-elle de dévoiler ses charmes au vieux von Dorsday pour les cinquante mille florins qui sauveraient l'honneur de son père, célèbre avocat viennois qui a perdu au jeu semble-t-il ?
Va-t elle longtemps hésiter à se vendre et s'interroger encore sur la conduite à tenir se sachant si belle et séduisante.
« Je ne me vends pas ; non, jamais je ne me vendrai. Je me donnerai. À l'homme de mon choix je me donnerai. Me vendre, ah non. Je veux bien être une dévergondée mais pas une putain. »
Son monologue intérieur un peu décousu allié à une imagination débordante et riche de fantasmes constitue la trame de cette nouvelle délicate et délicieuse. Se parlant à elle-même :
« Approchez, belle demoiselle ; je veux baiser vos lèvres rouges, presser vos seins contre mes seins. Quel dommage qu'il y ait cette vitre froide entre nous. »
Et puis une idée originale va germer dans son imagination …Une mise en scène ingénieuse mais…
Un récit vivant, au style alerte et soigné pour évoquer les déchirements de la morale viennoise à l'aube de l'ère de la modernité, valse hésitation entre désir et devoir.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1196) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11120 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}