Ma première rencontre avec
Arthur Schnitzler fut la lecture de
Vienne au crépuscule. Cette découverte ne fut pas bonne, ma critique de juillet 2019 peut en attester. Ne voulant pas rester sur cet échec, j'ai lu une autre oeuvre de l'auteur autrichien, à savoir
Mademoiselle Else.
Dans ce roman,
Schnitzler nous offre une nouvelle dont la forme assemble des similitudes que l'on peut trouver chez
Maupassant,
Corneille et
Freud.
Maupassant, car il y est dépeint la bassesse et la méchanceté de certains gens, qui savent abuser de leur position de force pour obtenir ce qu'ils veulent, même le plus déplacé. Else doit se sacrifier sur l'autel de cet égoïsme. Il y a en elle quelque chose de
Boule de suif.
Corneille. Else est confrontée à un dilemme comme dans
le Cid. Doit-elle laisser son père affronter les conséquences de ses actes, quitte à être éclaboussée elle-même, ou bien doit-elle donner ce qu'elle a de plus cher pour le sauver, quitte à se sentir déshonorée ? Ce qui est certain, c'est que ce roman est une tragédie.
Enfin, il y a du
Freud. D'abord parce que
Schnitzler est autrichien et médecin, comme Sigmund. Ensuite parce que, lors de l'écriture du roman, la
psychanalyse était une tendance contemporaine très en vogue en Europe. Dans
Mademoiselle Else, l'auteur reprend, entre autres, les thèmes de la névrose et de l'hystérie développés par
Freud.
Ce "roman-nouvelle" est intéressant par sa construction. On suit le monologue d'Else qui nous fait part de ses échanges avec les autres personnages ainsi que du cheminement de ses réflexions pour décider de ce qu'elle doit faire. le roman est heureusement court, ce qui m'a évité de me lasser, comme le précédent.
Aussi, pour ceux qui aime
Maupassant,
Corneille,
Freud ou tout simplement
Schnitzler, je conseille ce détour littéraire.