BD FANTASY / HEROIC FANTASY.
Graphiquement absolument magnifique, scénaristiquement à discuter (mais ça dépend vraiment des goût et des couleurs, des exigences et des tolérances de chacun)
Quelle bonne idée de la part de Glénat de rééditer cette série en intégrales. Et d'après mon dealer, euh pardon mon libraire, ça marche bien !
Vicente Segrelles est un artiste espagnol natif de Barcelone qui a travaillé dans le dessin industriel puis dans la publicité. Et c'est à 40 ans passés qu'il se met à la BD avec la série fantasy "Le Mercenaire" qui paraissait dans le magazine "Cimoc". Force est de constater que son travail est très soigné donc très beau. Ils utilisent des couleurs directes dans un style très réaliste donc on ne sait plus si on en dans la peinture ou la photographie (je suis sûr que dans un cas comme dans l'autre il a travaillé avec sur modèles réels). Cela aurait pu être froid ou figé, mais c'est trop inspiré par les oeuvres de Moebius pour que cela se ressente vraiment (oui, je te vois Arzach repris ici à tellement de reprises). On a est à l'époque
Frank Frazetta,
Boris Vallejo, Julie Bell et tutti quanti, donc à l'époque des illustrations pleines d'hommes bien musclés et de femmes bien galbées traversant les grands espaces où combattant dans des huis-clos. L'auteur flirte ainsi régulièrement voire souvent avec la BD érotique, mais ce n'est jamais vulgaire ! (car c'était aussi une époque où personne ne s'offusquait de poitrines qu'on ne saurait voir, alors qu'aujourd'hui les tartuffes qui veulent jouer les censeurs d'un côté collaborent activement d'un autre côté avec la pornocratie mondialisée)
Mais
Vicente Segrelles n'est pas aussi bon scénariste que dessinateur. Il y a trop de répétitions d'un tome à l'autre, et parfois à l'intérieur d'un même tome. Son Asie Centrale de l'An Mil, qui s'étend à l'Océan Indien et à l'Océan Atlantique, est très « white washing » malgré l'omniprésence des ingrédients de l'oriental fantasy. le Pays des Nuages est un double « monde perdu » divisé entre le monde d'en haut et le monde d'en bas qui ne communiquent pas entre eux. Mais Quelque part on aurait été sur Mars ou sur Vénus avec Edgar Rice Burrough,
Edmond Hamilton, ou
Leight Brackett que cela aurait été du pareil au même… Et c'est bien dommage car l'auteur avait des idées qui ne demandaient qu'à être exploitées. Car si on exploite les archétypes de la Sword & Sorcery, on retrouve aussi de tome en tome de belles réutilisations des contes de fées du monde entier... Mais ensuite l'auteur décide de basculer dans la
Science-Fiction avec plus ou moins de bonheur. La carpe, le lapin, le plat qui ne va pas bien et tutti quanti.
Néanmoins c'est tout à l'honneur de l'auteur d'avoir réalisé un feuilleton et non un serial. Parce que le récit se poursuite de tomes en tomes, même si je suis obligé d'avouer que c'est un peu confus et un peu incohérent (voire très confus et très incohérent, pour ne pas dire illogique).
Tome 6 : "La Sphère Noire"
https://www.portesdumultivers.fr/mercenaire-le-tome-6-la-sphere-noire-vicente-segrelles/
Tome 7 : "Le Voyage"
https://www.portesdumultivers.fr/mercenaire-le-tome-7-la-voyage-vicente-segrelles/
Tome 8 : "L'An Mil, la Fin du Monde"
https://www.portesdumultivers.fr/mercenaire-le-tome-8-lan-mil-la-fin-du-monde-vicente-segrelles/
Tome 9 : "Les Ancêtres perdus"
https://www.portesdumultivers.fr/mercenaire-le-tome-9-les-ancetres-perdus-vicente-segrelles/
Tome 10 : "
Les Géants"
https://www.portesdumultivers.fr/mercenaire-le-tome-10-les-geants-vicente-segrelles/