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EAN : 9782221046548
61 pages
Robert Laffont (01/01/1985)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Les Sonnets de Prague sont une ode du Prix Nobel de Littérature 1984, le poète de la République Tchèque (à l’époque la Tchécoslovaquie), Jaroslav Seifert (1901-1986) à "sa" ville, Prague.
Ecrits en 1960 et encore marqués par l'épisode tragique de la seconde guerre mondiale ces sonnets ont été traduits en France après 1984.
Le vers "Prague, cette saveur comme une gorgée de vin" revient en boucle au début et à la fin de chacun des sonnets.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un petit opuscule qui comprend les Sonnets de Prague du titre, 15 sonnets qui forment un ensemble : le premier vers de chaque sonnet reprend le dernier du précédent, mais aussi d'autres textes, 8 poèmes et pour finir, un long poème, le château de Prague.

J'ai trouvé ces vers limpides, et émouvants. C'est une déclaration d'amour à sa ville, Prague. Une Prague replacée dans son histoire tragique, le vingtième siècle vécu par Seiffert ayant été particulièrement éprouvant, entre les accords de Munich et l'occupation nazi, puis l'occupation et la mise sous tutelle soviétique.Tous ces événements sont là, quelque part, dans la beauté de la ville, qui subsiste malgré tout. Comme subsiste une sensualité latente, une envie de vivre et de ressentir, d'éprouver, et de créer de la beauté, malgré les épreuves et les souffrances.
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J'ai beaucoup aimé les 15 Sonnets de Prague qui donnent son titre au recueil : les vers de Jaroslav Seifert restituent merveilleusement la beauté de Prague, la nostalgie de la grandeur dans cette ville passée de cité puissante à capitale provinciale, livrée à la guerre... Très belle traduction de Henri Deluy et Jean-Pierre Faye.
Ensuite j'ai trouvé moins intéressants les 8 poèmes suivants, traduits par Henri Deluy, qui sont consacrés surtout à célébrer l'intérêt que Seifert porte aux femmes. Ces vers-là ont mal vieilli.
Le recueil se termine par deux courts et beaux poèmes traduits par Dominique Grandmont, et par le château de Prague, six pages épiques sur l'histoire tragique de la ville, pleine de sang, de massacre et de vacarme, mais s'achevant sur une "porte grande ouverte" par "une main radieuse" qui serait celle de "l'espérance".
Challenge Nobel
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C'est un poète au pays de la poésie,
que j'aime lire et relire, quand me reviennent de ma mémoire ces amours instantanés que j'ai vécus, quand le regard d'une femme qui passe est une promesse d'amour,
tous ces visages, que j'ai perdus
dans les gouttes de pluie sur la fenêtre,
ces visages que l'on croise entre deux temps,
entre le temps de l'espoir
et le temps du jamais,
ces moments qui marquent aussi les périodes les plus dures,
les périodes de guerre totale,
ce pendant que nous imaginons des vers d'amour
et cela devrait nous remplir de honte
et pourtant, pas vraiment…
Jaroslav Seifert aime les filles qui passent, il aime Prague, il aime la poésie, il aime la musique et il aime l'amour des femmes .
Il invente des amours pour ceux qui ne sont pas doués, ou qui sont las de l'amour, parce qu'il est nécessaire d'être amoureux, alors soyez le de la reine d'Angleterre…
Il a écrit les camps, des vers qui ne quittent plus ma mémoire,
Et leur Dieu gronchon
regardait derrière les barbelés
et il ne bougea pas le petit doigt.


Nous serons bien, avec lui dans la parc de Bethléem à Kuks sous les statues de Mathias B. Braun,
en écoutant Mozart, cet ange de la musique parmi les anges
et en buvant du Chablis de 1992,


Pluie de Novembre, La Colonne de la Peste, Un Parapluie à Piccadilly, Paradis Perdu, Divertimento Nocturne m'ont tenu la main.

Je ne connais pas le tchèque, j'ai traduit les extraits à partir de l' édition anglaise de ses poèmes (Collier books)


© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Je n'ai pas été particulièrement touchée par les poèmes présentés dans ce recueil "Sonnets de Praque", du Tchèque Jaroslav SEIFERT (1901-1986) – prix Nobel 1984.

L'histoire du manuscrit par contre m'a semblé intéressante : quand Jaroslav SEIFERT a reçu le prix Nobel, ce recueil de vers écrit dans les années 50 a été présenté comme ayant été écrit après l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS en 1968, comme un manuscrit "dissident" en quelque sorte. Or les malheurs de Prague sur lequel pleure Jaroslav SEIFERT, ce sont les malheurs de l'invasion nazie. Bien sûr, la douleur de perdre sa patrie est intemporelle, que ce soit au nom du fascisme ou du communisme, mais j'ai trouvé cette petite précision intéressante à connaître avant de lire le recueil.

Les poèmes, pourtant lus en Français (!) m'ont semblé trop recherchés, difficiles à lire. J'ai dû m'arrêter plusieurs fois et relire certaines "métaphores" avant de les comprendre, ce qui brise évidemment le rythme de la poésie. J'ai trouvé cependant qu'il y avait une certaine résonance biblique qui m'a fait penser au psaume 136 (137) : "Si je t'oublie, Jérusalem, Que ma droite m'oublie! Que ma langue s'attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie!…"
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Si Dieu tu tournes contre nous ton courroux
et si pour l'humilier tu condamnes
et livres la ville aux griffes des vautours
et à la pluie des balles qui tombent

prends-là avant que craquent les combles
de ses tours toutes pleines de cloches
nous te la donnons comme une broche d'or
afin qu'elle brille sur ton manteau

délivre-nous de la terreur, chasse la peur
que le léger voile et le foulard blanc
flottent par-dessus les ruines

je le sais cette ville sera sauvée
par ton intercession et ton sourire
ta larme sur les cils de tes paupières
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Prague, cette saveur comme une gorgée de vin
cent fois je m’en vais la reprendre
ce nom pris dans le souffle
plus doux que l’haleine de la bien-aimée

même si la sirène à travers la demeure
jette bas le casque et quitte le combat
calme ne s’est pas encore tue
la voix de sirène de la conscience

si je la voyais comme un vase
dont ne demeurent que poussière et fragments
si je devais survivre à sa ruine

sa poussière serait douce à ma salive
elle est comme un sceau sur un document
même si elle devait tomber en ruine
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Prague , cette saveur comme une gorgée de vin
cent fois je m'en vais la reprendre
ce nom pris dans le souffle
plus doux que l'haleine de la bien-aimée

même si la sirène à travers la maison
jette le casque et cesse le combat ,
calme ne s'est pas encore tue
la voix de sirène de la conscience

si je la voyais comme un vase
dont ne restent que poussières et fragments
si je devais survivre à sa mort

sa poussière serait douce à ma bouche
comme un sceau sur un document
même si elle devait être démolie .
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Dés le printemps et jusqu'à tard dans l'hiver
puis dans l'hiver encore jusqu'aux jours du printemps
quand le vent défait les blanches dentelles
et pare Prague d'une autre ciselure

c'est Avril . Le soleil de sa cruche
verse le lait . Viendront les baptêmes
prépare un rameau de romarin
et dis où je vais te retrouver

et sous les arcades du Tyn
déjà je vais sa main en la mienne
à l'instant où elle ôte son gant

écoute les demi-heures sonnant
j'attends comme l'ombre ou le bâton
comme celui espérant sous le parvis .
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Aussi longtemps que son fleuve l'enveloppe
Comme une tresse qui tombe sur sa nuque
Je ne serai de ceux qui abandonnent
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