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3,84

sur 470 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
EXTRAIT "Bon, sans doute ne puis-je apprécier à sa pleine valeur cet album, je n'ai sans doute jamais lu de Stefan Sweig de ma vie (depuis cinq ans, je manque déjà de temps pour connaître en profondeur le monde de la bd, alors la littérature...). Ceci étant dit, l'album se lit quand même car il s'avère finalement assez universel. La question étant de savoir ce que l'on peut cultiver comme espoir lorsque l'on voit le monde sombrer dans la barbarie et que rien ne semble pouvoir l'en empêcher. Sweig, lui, sombre peu à peu et c'est cette lente chute que Laurent Seksik met en scène. Ceci dit, si l'on en croit le scénariste, l'auteur avait déjà planifié sa fin dans un de ses livres. Tout du moins y avait-il vu alors possibilité de modèle à reproduire. Réussir sa fin quand on n'a pas réussi sa vie"
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“Les derniers jours de Stefan Zweig” est l'adaptation en bande dessinée du roman éponyme de Laurent Seksik : une biographie romancée qui accompagne Stefan Zweig et sa femme dans leurs derniers instants.

Juif en Allemagne et Allemand ailleurs, Stefan Zweig est un écrivain autrichien d'origine juive qui en a assez de fuir. En quittant les Etats-Unis pour le Brésil, c'est un ultime voyage qu'effectue cet homme dont les oeuvres rencontrent un grand succès dans le monde entier… tandis que les nazis brulent ses livres. Rejoignant Pétropolis, véritable repaire d'exilés européens ayant fui l'horreur du IIIème Reich, ce n'est pas une nouvelle vie qui l'attend, mais les derniers instants d'une vie trop pleine…

Le titre de cet album ne laisse d'ailleurs que peu de doutes quant à l'issue de cette histoire… la mort est belle et bien au rendez-vous et le lecteur est invité à accompagner cet homme durant les derniers jours de sa vie. C'est avec une empathie grandissante qu'il suit cet écrivain fatigué de fuir, pessimiste concernant l'avenir du vieux continent et angoissé par l'ombre du régime nazi qui n'a cesse de lui poursuivre après lui avoir pris tant d'amis. Plongé aux côtés de ce personnage clé de la littérature du XXe siècle, le lecteur partage les peurs, les interrogations et les doutes de cet auteur qui, hanté par les démons d'une ancienne vie, n'arrive plus à profiter de l'instant présent.

Si le récit invite à suivre le cheminement psychologique d'un homme pour qui la vie n'a plus lieu d'être, il narre également l'amour d'une compagne rongée par des crises d'asthme incessantes, qui accepte de suivre son conjoint dans ce dernier geste. Si le suicide demeure pour moi un geste incompréhensible, au fil des pages, l'auteur parvient tout de même à expliquer cet acte final avec grande justesse. En s'attachant progressivement aux personnages et en partageant leurs sentiments, le lecteur finit par accepter ce renoncement, voire même de saisir la beauté du geste lors d'un final profondément émouvant et réussi. Les somptueux dessins à l'aquarelle de Guillaume Sorel permettent de plonger dans l'ambiance brésilienne des années 40 et de traduire toute la mélancolie de Stefan Zweig. Splendide !

Un gros coup de coeur pour ce one-shot poignant qui retrace avec brio les derniers instants de ce grand auteur.

Retrouvez cet album dans mon Top de l'année !
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Si chacun connaît en ouvrant cet album la destinée de ce couple, Les derniers jours de Stefan Zweig nous offre le récit des six derniers mois du célèbre écrivain, l'espoir qui va renaître avant d'être à nouveau anéanti, les craintes de Lotte et sa peur face à leur décision, la nostalgie d'un passé à jamais détruit par l'Homme lui-même. le destin de Stefan Zweig apparaît indiscutablement lié à la seconde guerre mondiale... On y découvre un homme incapable de trouver le moindre morceau d'espoir dans le récit que ses compatriotes en exil lui font des exactions nazies.

Servi par des planches d'aquarelle aux tonalités bleutées et sépia, Les derniers jours de Stefan Zweig fait revivre un auteur qu'il me faudra désormais découvrir à travers ses propres écrits, un auteur qui semblait alors visionnaire mais tellement tourmenté par ses démons que le suicide aura été sa seule porte de sortie.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Avec une plume qui m'a rappelé celle de celui dont il parle, Laurent Seksik raconte les derniers 6 mois de Stefan Zweig et de sa seconde épouse, Lotte, qu'ils ont passés en exil au Brésil.

Les chapitres font le décompte des mois, jusqu'aux 3 derniers jours qui ont abouti au suicide du couple et, peu à peu, je me suis laissée envahir par la mélancolie et le désespoir de cet auteur, qui a dû fuir son cher pays et qui voit disparaître ses amis, ses projets et tout ce qui faisait sa vie. Petit à petit, j'ai senti le ressort qui se cassait, l'énergie vitale qui filait!
Parallèlement, j'ai été complètement bouleversée par l'amour que lui porte sa jeune épouse, amour inconditionnel et magnifiquement généreux qui la mène au sacrifice ultime...

Pour moi qui n'ai découvert que récemment cet auteur dont j'ai, pour l'instant, aimé tout ce que j'ai lu, j'ai bien apprécié de faire la connaissance de l'homme qui se cache derrière l'oeuvre, de le découvrir dans son époque et avec ses contemporains et de constater à quel point il était célèbre et reconnu au début du XXème siècle...

Pas gai, comme pouvait le laisser supposer le titre (!), ce roman me reviendra sans doute à l'esprit à chaque titre de Stefan Zweig que je lirai désormais...
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C'est le roman de la fin d'un monde et du vent au-dessus de l'abime,
l'exil ontologique de celui qui, très tôt, a la prescience du danger hitlérien et s'engage dans une fuite perpétuelle. Il fuit l'Autriche en 1934 et ne cessera plus de le faire pendant huit ans.
D'abord en Angleterre, où il rencontre sa seconde femme Lotte. Puis à New York et finalement au Brésil. Et c'est avec la vision sereine et mélancolique d'une malle nouvellement arrivée à Pétropolis que s'ouvre le roman de Seksik.

Nous voilà chez le couple Zweig de septembre 1941 à février 1942, au coeur du Brésil et de leur quotidien. Nul travail de biographe pointilleux ni exegèse des derniers travaux de la part de l'auteur. Ils sont simplement nus avec leurs peu de livres et sans plus de patrie, tentant de survivre et d'écrire. On croise des paysages exotiques, le marché, le Joueur d'échec et ces intellectuels également exilés : Bernanos, Ernst Feder, Abroho Koogan. Tout appelle à l'espoir, à l'engagement - à la Vie. Pourtant, derrière cette façade toute pastel et surannée, Zweig est l'inconsolable et d'un humanisme si absolu qu'il ne peut concevoir d'avenir aux atrocités du présent. Si la plume écrit encore, l'homme est brisé. Quant à sa femme, asthmatique et d'une amoureuse abnégation, elle s'évertue à prier et à être celle dont son époux a besoin : l'oreille, l'amie, la distrayante, l'accompagnante au bord du gouffre.

C'est avec une respectueuse pudeur et la simplicité de l'hommage sincère que Laurent Seksik déroule pour nous le quotidien de ce lent suicide que scande les mois comme tourne l'aiguille. Un roman délicat, fascinant et plein d'empathie qui se lit avec une pointe de recueillement.

Et l'on serait tenté d'attribuer à Zweig lui-même ce qu'il avait écrit de la mort de Kleist - "Ce coeur troublé a trouvé la paix, se sent en communion avec l'univers, il parvient à faire de sa souffrance un monument impérissable [...]. Il a su mieux mourir que vivre : sa mort est un chef-d'oeuvre"
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Une très belle écriture, on dirait d'ailleurs du Zweig, précise, raffinée, angoissée et angoissante. Quand la vie devient étouffante, épuisante, qd tout se referme sans espoir. Pas toujours facile à lire car c'est oppressant mais c'est intéressant.
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Les derniers mois de Zweig. Elément intéressant : il aurait déjà décrit dans le « portrait de Kleis » écrit 15 ans avant le récit de son suicide. Lotte, sa deuxième femme, l'accompagne mais elle se rend compte qu'elle n'est pas la femme de sa vie.
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L'auteur :

Né en 1962 à Nice, il est médecin et écrivain. Ce livre, qui est son quatrième roman, a été vendu à plus de 50 000 exemplaires et traduit en sept langues.

Le livre :

Il relate les six derniers mois de Stefan Zweig et de sa femme, en 1942.

Ce que j'en ai pensé :

Ce livre m'a littéralement bouleversé ! En premier lieu, j'adore cet auteur, il était donc normal que j'aille vers cette biographie romancée. de plus, Zweig est un personnage à lui tout seul et il avait une telle personnalité, une telle profondeur d'esprit mais également un tel désespoir en lui qu'il se prêtait particulièrement bien à ce jeu romanesque.

Ensuite, sa vie est un tableau formidable de la vie culturelle européenne de l'avant-guerre. Mais également de l'Histoire européenne et de la montée du nazisme.

Enfin, ce livre est surtout un relais du cri de cet intellectuel qui souffre de voir son monde disparaître, de voir le monde sombrer dans la folie et d'être totalement incapable de l'empêcher. Au-delà de la souffrance individuelle qu'il ressent à être exilé du seul pays où il peut vivre, dont il manie la langue, ce pays qui refuse de publier ses livres; c'est la souffrance collective d'un peuple entier écarté soudainement de la vie et du droit d'exister.

A lire absolument !
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Bien sur qu'il y a le chaos de l'époque dans la difficulté à vivre de Stefan Sweig mais pas que. On sent bien aussi qu'il a une âme sombre, égocentrique, insatisfaite. Et forcemment, l'époque n'avait rien de satisfaisant. Je trouve qu'on sent bien ds ce livre le croisement entre sa propre personnalité et ce que l'époque lui permet d'exprimer. Il en résulte l'impasse dans laquelle il croit se trouver. Il y aussi la vieillesse qui pointe son nez, qui abime sa personne lui qui est très attentif à son paraitre,qui émousse ses facultés intellectuelles lui qui n'est que rigueur et exactitude et sa jolie et fraiche épouse qui elle aussi est malade. Stefan Sweig a quand même entrainé avec lui sa femme. Oui, c'est une livre passionnant écrit comme du ...Sweig
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Je lis rarement des biographies, et pourtant, quand j'en lis, j'adore ça, en général. Il faut dire que celle-ci est particulièrement bien écrite, une biographie littéraire, au sens où elle parle d'un écrivain, comme au sens où elle dévoile une belle plume, agréable et dépourvue de clichés, c'est donc la crème du genre ! Les derniers jours de Stefan Zweig, ce sont les mois qu'il a passés au Brésil entre septembre 1941 et son suicide en février 1942. L'auteur revient un peu sur son deuxième mariage avec Elizabeth Charlotte Altmann, que Zweig nomme Lotte, en 1934 à Londres, après qu'il ait quitté Vienne avec la prescience malheureusement exacte des évènements qui allaient y survenir. Il évoque aussi quelques temps passés à New York, que la santé de Lotte et le sentiment très fort d'exil allaient les obliger à quitter.
A l'arrivée au Brésil, à Pétropolis, non loin de Rio de Janeiro, la nostalgie de Zweig le submerge toujours, ainsi que le sentiment d'avoir fui là où d'autres ont choisi le combat, et ce ne sont pas les magnifiques paysages brésiliens qui suffisent à le distraire de ces sombres pensées.
C'est émouvant de voir comme il s'engage dans un projet de biographie de Montaigne, commence des recherches, puis travaille sur d'autres textes, comme en dépit de son mal-être profond, le démon de l'écriture reste toujours le plus fort. Un procédé peut sembler répétitif, celui qui consiste à faire monologuer des rencontres de hasard du couple pour donner le ton de ce que peuvent penser à propos de Zweig, ou de la guerre, un chauffeur de taxi new-yorkais, un tailleur juif, un ami ou une bourgeoise brésilienne. Toutefois, ces monologues sont dans la logique du parti pris choisi par Laurent Seksik, qui est de ne jamais faire parler Stefan Zweig directement. J'ai apprécié la place accordée à Lotte, ses interrogations, ses chagrins, son amour, son choix final. Ce livre très émouvant se lit comme un roman, que l'on connaisse intimement l'oeuvre de l'écrivain ou non, et j'en recommande vivement la lecture.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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