Biographie d'une femme battue, sa vie avant, après.
Ce livre apporte une explication au pourquoi ces personnes battues, ne portent pas plaindre et restent avec leur bourreau jusqu'à la fin. Terrible fin.
Ce qui est affreux c'est que c'est une histoire, qui raconte plusieurs histoires vécues. Par ces lignes on ressent les sentiments de l'auteure, ses mûrs insurmontables.
A 2 fois, j'ai senti des frissons en lisant ce livre, et 1 fois, des larmes me sont montés aux yeux.
C'est un livre qui se dévore, tellement on aimerait découvrir la suite. Mais il vous prend aussi par la gorge par moments.
Il y a quelques oublies ou quelques incohérences, parfois.
Il faut être courageux pour livrer un témoignage ainsi, si personnel.
Je ne connaissais pas l'auteure avant d'avoir lu ce livre. Ce qui m'intéressait, c'était son histoire.
Après ses expériences, on ne peut que se mettre de son côté pour le combat qu'elle livre.
Un livre très intéressant pour comprendre le combat des personnes battues.
J'ai beaucoup de mal lâcher ce livre tellement je voulais le finir.
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Tatiana-Laurence a écrit ce livre avec une profonde sincérité et partage son parcours dans ce livre. Ces pages retracent les années d'horreur qu'elle a vécues avec son ex-compagnon, une épreuve douloureuse dont les séquelles ont profondément marqué sa vie. Ce récit écrit avec courage et transparence dévoile les ombres de sa jeunesse, émaillée de violences conjugales, de viols, et même d'une grossesse forcée. Elle aborde comment ces expériences traumatisantes influencent aujourd'hui sa vision de la maternité. Les blessures du passé parle du chemin parcouru pour surmonter ces épreuves. Son espoir réside dans le fait que son histoire puisse non seulement sensibiliser sur les réalités des violences conjugales, mais également apporter un soutien à toutes les personnes qui, comme elle, portent le poids de leur histoire tout en aspirant à un avenir empreint de bonheur et de reconstruction. Je trouve ce témoignage particulièrement utile afin que la parole puisse se libérer. parler, c'est averir, alerter, mettre en garde. La parole peut sauver des femmes !
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Exceptionnel ! Tout simplement bluffant. Dire que j'ai adoré serait un peu sadique vu le calvaire qu'a subit Tatiana Laurens mais c'est pourtant vrai. Je crois que c'est la première fois qu'une femme battue prends la parole, ou l'écrit, pour raconter ce qu'elle a réellement subit. C'est important de savoir ce qui se passe autour de nous. En tout cas ce livre m'a beaucoup émue et aussi m'a beaucoup fait froid dans le dos.
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Ma mère était une sainte, même si elle vivait en enfer.
Il y avait tellement de sujets et des non-dits ! J'avais honte de cette situation qui m'échappait totalement, peur de parler, ne sachant ce que je devais dire, ou au contraire, ce que je devais taire.
Je n'avais pas encore treize ans, et déjà plus de Maman.
Chez moi, je ne me sentais pas bien, au collège je me sentais rejetée, autant dire que je ne me sentais bien nulle part.
L'écriture était une façon plus simple et plus direct d'exprimer mes angoisses.
Hasard ou fatalité, il fallait croire que la vie me confrontait de nouveau aux plus bas instincts de l'homme : la violence et la cruauté.
Et il est resté. La peur s'est infiltrée en moi à ce moment précis : c'était foutu !
Fin du foyer, fin de mon indépendance, fin de mon célibat, fin des études, fin de ma liberté, fin de mes rêves, début de l'enfer...
La peur s'était déjà infiltrée dans chaque parcelle de mon être, il ne m'était pas possible de m'opposer à la volonté de l'Autre Bis. C'est pour cela que je l'ai suivi, sans dire un mot. La peur des représailles était déjà inscrite dans mon cerveau, et quand on a peur, on ne fait plus que subir.
C'est incroyable, cette palette de couleurs que peuvent prendre les bleus lorsqu'ils vieillissent. Bleus, puis violets, jaunes et même verts ! Incroyablement jolis du reste, si ces couleurs de l'arc-en-ciel s'étaient imprimées ailleurs que sur mon visage.
Les insultes pleuvaient autant que les coups. Comment pouvait-il jouir sous mes larmes ?
Une chose est sûre, il était hors de question que je garde cet enfant. Je me souvenais de chaque mot et de chaque coup lors de sa conception. L'idée même de porter le fruit de ce viol, de mettre ce viol au monde, était inconcevable.
Il était diabolique, pervers et manipulateur. Je savais que je ne faisais pas le poids pour me défendre. Je découvris alors que dans un cerveau fou et sadique, l'imaginaire était surdéveloppé. Il me maltraitait avec une violence intelligente, très loin de la violence instinctive que les animaux de la jungle se réservent. Lui avait toute sa tête ; il savait exactement ce qu'il faisait, où et comment il me frappait, mais il n'en connaissait sûrement pas la raison.
Je voulais tellement protéger Papa au détriment de ma vie, que j'étais obligée de l'inciter à partir de chez moi, la peine au coeur et la peur au ventre, sachant que j'allais me retrouver seule avec ce fou.
Ce n'étaient plus les coups qui me faisaient mal, mais tous ces actes sadiques que je subissais corporellement, dans des positions qui vous font oublier que vous êtes un être humain, une femme, une future maman, ces choses qui vous brisent à jamais, irréparables.
Rien n'est plus avilissant pour une femme que de subir des coups de l'homme avec qui elle a partagé sa vie, son lit, conçu des enfants et construit un foyer.
Sa volonté de possession était telle que les tortures psychologiques, physiques et sexuelles n'avaient pour seul objectif que de me soumettre à lui, totalement, exclusivement, maladivement.
C'est ce soir-là que j'appris qu'il s'appelait Xavier.
Au moment d'entrer dans l'ascenseur, nos regards se croisèrent de nouveau, avec insistance et là, je sentis un éclair parcourir mon corps, car son regard trahissait les mêmes sentiments que les miens !
"Tu as trouvé l'homme qui a été créé pour toi, vous dégagez tous les deux quelque chose de beau et de fort. Vous avez eu le coup de foudre l'un pour l'autre, ça se voit !"
Une force venue d'ailleurs nous attirait l'un vers l'autre comme un aimant puissant, et ce, depuis notre premier regard. J'avais l'impression que l'on se connaissait depuis toujours !
De voir ses yeux me dire "je t'aime" me mettait KO. J'en étais tétanisée de bonheur. Mon coeur se gorgeait d'amour. J'en oubliais qu'il était Homme. C'était son âme qui me bouleversait ainsi.
Je compris en cet instant ce que l'amour réel était. Nous étions amoureux.
Tatiana est re-née ce jour-là ! Pas moi, la vraie. Celle que j'avais enfouie si profondément au fin fond de mon être. J'avais refait surface. J'étais revenue à la vie. Xavier avait trouvé la clé de ma prison et m'avait délivrée de mon mal.
À partir de cette nuit-là, nous ne nous sommes plus jamais quittés. Xavier et moi, c'était une évidence.
Voici le sort des femmes battues lorsque leur compagnon sort de prison ; livrées à elles-mêmes, dans leur merde !
Je fus très vite épuisée psychologiquement, angoissée et dépressive, vivant de nouveau les scènes de mes tortures qui ravivaient les stigmates. J'étais traumatisée par une personne dont je n'arrivais pas à ma débarrasser, malgré toutes mes tentatives pour le rayer de ma vie.
Ce n'était pas son fils qu'il voulait avoir, c'était moi à travers lui. Il me l'avait dit lors de la conception de cet enfant et il avait tenu parole. M'engrosser n'était qu'un forfait de plus pour me posséder.
Mon Champion n'aurait pas été là, je me serais suicidée. Et malheureusement, toutes les femmes battues n'ont pas la chance de rencontrer un Xavier. Ma mère en est le triste témoin.
C'est toujours la mort qui est au bout du chemin, n'en déplaise aux instances supérieures qui s'obstinent à faire appliquer des lois qui n'ont de sens que pour elles.
Je suis vivante, alors c'est possible. Ainsi est ma prière. Le combat continue. Paix à ton âme, Maman...
Pour vous Mademoiselle, qui souhaitiez vivre une simple idylle avec votre amoureux de classe, et qui vous êtes retrouvée séquestrée dans sa chambre, attachée, pour vous empêcher d'aller voir vos amies ou d'aller travailler, recevant des coups, des morsures et des brûlures sur tout le corps, vous empêchant de crier en vous étranglant, vous menaçant avec un couteau de ne rien révéler à vos proches sous peine de mourir, et de représailles sur ceux que vous aimez, vous rabaissant dans ses propos comme quoi, vous l'aviez bien cherché, que tout cela était de votre faute, que vous n'auriez jamais du le provoquer...
Un enfant n'a besoin de son père et sa mère, que lorsque ceux-ci sont aimants et aptes à contribuer à son épanouissement. Dans le cas contraire, préserver une relation avec un parent maltraitant ne peut qu'engendrer de la désolation et du chagrin, dans le meilleur des cas.
Vidéo de Tatiana-Laurens Delarue