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sur 205 notes
Au coeur de ce petit village perdu dans la montagne se mêlent rumeurs, réalité et légende pour le plus grand plaisir du lecteur. Une histoire familiale qui prend la forme d'un conte où les chemins de 3 femmes se déroulent au gré des rapports humains qu'elles entretiennent ou ont entretenu.
Dans ce monde brutal, il est question de transmission avec ce que cela comporte de sentiments, de casseroles.
Et tandis que le lecteur découvre, page après page, un nouveau rebondissement, le fil conducteur se dénoue lentement jusqu'à la conclusion, pour une dernière révélation inattendue.
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Alors, pour commencer, je dirais que je ne vois pas le fantastique annoncé par la 4ème et par l'éditeur dans ce roman. Si vous cherchez un roman fantastique, passez votre chemin. Ensuite, je dirais aussi que je ne comprends pas vraiment la place de ce roman dans la collection Doado du Rouergue ; sur le site de l'éditeur, il est noté qu'il est destiné aux grands ados (+ de 15 ans), mais j'entends vraiment le choix de l'avoir passé en littérature générale dans sa version poche. J'ai avancé dans ma lecture en me disant que les personnes de la BDP qui l'avaient mis en rayon ado ne l'avaient potentiellement pas lu mais s'étaient arrêtées à la collection pour le mettre au secteur jeunesse. Sans qu'il soit complètement improbable qu'un ado choisisse de le lire, je crois qu'il aurait mérité sa place dans un rayon adulte (est-ce que ça viendrait de l'idée qu'à partir du moment où on a un personnage principal adolescent, le roman doit se classer en jeunesse /ado ?).

Bref ! Nous arrivons au village avec Célia, un peu paumés, comme elle, tous seuls. Elle vient réinvestir la maison héritée de sa grand-mère suite à des problèmes financiers, et sa mère doit la rejoindre un peu plus tard avec un camion de déménagement. Mais l'accueil du village semble conditionné par de vieilles légendes, inconnues de la jeune fille. Elle sera rapidement confrontée à l'antipathie des habitants et à une violence tantôt dissimulée, tantôt flagrante. Petit-à-petit, dans les pas de sa grand-mère, dans l'amitié d'Alice (anagramme de Célia d'ailleurs), dans la dissonance et l'adversité face aux habitants, dans l'absence de sa mère, Célia lève le voile sur une vieille histoire si pesante que tout un village en porte encore les stigmates.

Dans mon souvenir, le style de Stéphane Servant n'était pas aussi riche de détails. Dans le Coeur des louves, tout est disséqué à l'extrême : les souvenirs, les émotions, les descriptions… Ce qui peut en un sens amener beaucoup de poésie et d'introspection, mais aussi alourdir un peu le récit. Les cent dernières pages sont généreuses en termes d'actions et de révélations, mais le démarrage reste un peu long. Je n'irais peut-être pas jusqu'à dire « longuet » non plus, parce que cette minutie permet d'en apprendre énormément des personnages et de s'investir profondément dans l'intrigue. Mais je peux voir aussi que certains lecteurs s'y sont perdus, ce que je comprends tout à fait. Dans ses romans suivants, l'auteur fait l'économie de ce perfectionnisme, ce qui, je pense, permet une immersion plus simple du lecteur au coeur de l'intrigue sans la charger pour autant.

Encore une fois, j'ai retrouvé dans ce roman l'engagement sans faille de l'auteur. Récemment, je lis surtout des romans écrits par des femmes, et je suis souvent déçue des hommes qui écrivent des personnages féminins (il y a plein de choses qui ne s'inventent pas quand on est allié féministe). Ici, Stéphane Servant a su, je trouve, saisir parfaitement la psychologie d'une jeune femme face au sexisme ordinaire mais aussi extraordinaire : les personnages les plus développés sont des femmes, et à chaque réaction de l'une d'elles, j'ai oublié qu'elles s'exprimaient sous la plume d'un homme. L'auteur semble particulièrement touché par la condition féminine et la violence des hommes. Dans ce roman, il pousse la cruauté de ces derniers à la démesure, du petit garçon au vieil homme, en considérant pour chacun ses motivations, son histoire, son environnement. Et le tout fonctionne si bien qu'il en devient terrifiant. Les personnages féminins aussi sont d'une intensité rare : ballottées par leur histoire, celle de leurs aïeules, elles sont vraies de leur folie, elles incarnent leurs traumatismes. Et il se dégage d'elles une force que seuls celles et ceux qui ont vécu des événements similaires peuvent connaître. Je suis donc, une fois de plus, soufflée par la sensibilité et la lucidité de Stéphane Servant face à des problématiques que je n'aurais jamais crues crédibles dans la voix d'un homme.

L'engagement féministe de l'auteur n'est pas le seul qui se dégage de cet incroyable volume. Comme dans Sirius, ou Félines, on ressent aussi son attachement profond pour la Nature dans son ensemble. Les environnements du village, la forêt, la montagne, le lac, la grotte semblent être des personnages à part entière eux aussi. Forts de descriptions précises et riches, ils sont intrinsèquement liés aux humains, indissociables de leurs destins. Les animaux ont également une grande place dans le récit. le chien du vieux Tonio, les loups, et surtout les louves ont la part belle. Sont démêlées les questions de nature /culture, l'absence de notion de bien ou de mal, l'attachement et la loyauté des animaux. Il s'agit donc d'une Nature que les hommes cherchent à dompter, par le massacre des loups, la scierie, mais aussi avec laquelle les femmes savent vivre, dont elles connaissent les ressources et au coeur de laquelle elles se laissent danser avec les loups.

Ode à notre animalité, plaidoyer pour la figure de l'Étranger, fable écologique et sociale, le Coeur des louves m'apparaît comme un chef d'oeuvre. Il a parfois été dur à lire, parce que j'avais peur de la folie des hommes, mais souvent j'ai été curieuse de la suite, mise en appétit par des personnages et des paysages délicieusement construits. Je ne saurais trop que conseiller cette lecture. J'espère que sa sortie en poche lui procurera un nouveau souffle !
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A travers l'histoire de Tina, Catherine et Célia, « Le coeur des louves » offre un magnifique portrait de femmes, du lendemain de la seconde guerre mondiale à nos jours.
Le récit débute avec Célia lorsque, de nos jours, la jeune fille s'installe à la fin de l'été dans la maison de sa grand-mère décédée, Tina. Sa mère Catherine, écrivaine, doit la rejoindre dans quelques semaines. Célia redécouvre le village où elle passait autrefois ses vacances d'été. Perdu au fond de la vallée, entouré de forêts et et montagnes, le village n'a pas changé, ni ses habitants vivant toujours au rythme de la scierie. Il n'y a pas grand-chose à faire là-bas et Célia arpente de nouveau les sentiers forestiers où sa grand-mère la menait, à la recherche de plantes. Au gré de ses souvenirs, Célia se remémore les moments passés avec cette femme, rude et secrète, que les habitants craignaient et considéraient un peu comme une sorcière. Entre réalité et superstitions, entre secrets et mensonges, Célia va devoir dénouer de nombreux fils pour comprendre tout ce qui lie sa grand-mère à ce village et y trouver sa propre place.

Deux récits s'alternent pour donner corps à l'histoire de Tina et de Célia : d'un côté le carnet rédigé par Tina à la première personne, d'un autre le récit à la troisième personne concernant la vie actuelle de Célia. C'est à la lecture du premier que de nombreux secrets se dévoilent, plongeant le lecteur dans une atmosphère qui n'est pas sans rappeler celle dépeinte par Philippe Claudel dans « Les âmes grises » ou encore « Le rapport de Brodeck ». Des secrets bien gardés, des drames, des personnages rudes et repliés sur eux-mêmes, un fond historique… le tout mêlé dans ce roman à des contes superstitieux. L'histoire de Tina et Célia (celle de Catherine, la mère, est finalement plus en retrait) met en avant les multiples blessures et traumatismes des femmes, lorsque les hommes décident d'en faire leur proie. Pour autant Célia, tout comme sa grand-mère à son époque, ne veut pas être une victime. A la violence des hommes, à leurs abus physiques et moraux, la volonté et la pugnacité des femmes sont les plus fortes.

Stéphane Servant nous offre ici un roman très brillant, foisonnant et envoûtant. Le style très poétique et les chapitres consacrés aux louves plongent le lecteur dans un monde où la nature et le monde animal sont mis en exergue. On sent les plantes, on court avec les louves. Un seul bémol : le récit aurait pour ma part gagné en concision. Quelques lenteurs au début, puis trop de longueurs dans certains chapitres, et puis aussi peut-être une trop grande accumulation de secrets… Mais cela reste vraiment un point négligeable face au talent de conteur de Stéphane Servant. Un auteur à suivre.
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Un peu déçue par ce roman de Stéphane Servant dont j'avais pourtant adoré Guadalquivir. Il se déroule dans l'atmosphère d'un village d'antan - voire hors du temps - entre "la densité des montagnes" et "le silence des pierres" auxquels s'oppose le monde "grotesque et factice" du lycée. L'intrigue, qui peine à démarrer, libère ça et là des bribes d'informations sur l'héroïne dont on comprend qu'elle gère tout chez elle depuis le divorce de ses parents, s'efforçant d'empêcher sa mère de sombrer définitivement. Ce n'est qu'à la page 67 que l'on apprend son prénom, de la bouche de son amie d'enfance Alice, la seule à ne pas la considérer comme une "étrangère". Alice qui comme Célia subit "les errances" de ses parents, en l'occurrence l'ivrognerie de son père.

Alice est celle qui va encourager Célia à se libérer, se libérer du fardeau de sa mère qui tente désespérément de combler la fêlure de son coeur en accumulant les rencontres sans lendemain, et surtout se libérer de la culpabilité de lui avoir révélé les infidélités de son père - cause de leur séparation. Et donc Alice entraîne Célia dans son petit délire nocturne : après l'avoir droguée dans l'intimité de sa grotte, la jeune fille lui fait enfiler une peau de loup sur son corps nu pour courir et chasser sous le clair de lune !.. Et là on hésite entre trouver la scène très onirique et métaphorique - l'auteur ayant tout au long du livre une écriture imagée très riche - et s'écrouler de rire devant le délire de deux camées, d'autant plus que la taille de la typographie danse sur un texte entre poésie et incantation... Bref, on voit Célia peu à peu lâcher son "manteau de silence écarlate" de Petit Chaperon rouge pour enfiler celui plus sauvage et sexy de louve des bois..!

Alors bien sûr le comportement des fillettes, dans ce village ancestral où rien n'a jamais changé, où "les gens n'aiment pas qu'on suive une autre route que celle qui a été tracée par les anciens", fait écho à celui de leurs aïeuls avant elles. La grand-mère de Tina notamment connaissait parfaitement les plantes dont elle se servait à la fois pour cuisiner et pour soigner, art qu'elle a transmis au frère d'Alice, Andréas, lui-même devenu fabricant artisanal de papier (et rouleur de joints, c'est pratique quand on est son propre fournisseur d'herbes et de feuilles). La vieille femme, considérée comme la "sorcière" du village était à la fois admirée et crainte, pour tous ces secrets qu'elle connaissait sur ces hommes et ces femmes qui venaient la consulter... Célia va en déterrer quelques-uns, car sa famille et celle d'Alice se sont croisées plusieurs fois au fil des générations... le récit est d'ailleurs entrecoupé de sauts dans le temps qui nous projettent dans le quotidien de la fameuse Tina, à une époque où un mystérieux assassin (un loup ? un homme ?) tuait sauvagement des fillettes...

Toute cette immersion dans le passé fait comprendre à Célia qu'ici dans la montagne "les gens n'oublient jamais" et pardonnent encore moins... Que les actes des anciens pèsent sur les générations suivantes... Et aussi que "les bêtes les plus terrifiantes ne viennent pas la nuit. Elles n'ont ni griffes ni crocs. Elles vont sur deux jambes et elles ont tout de l'apparence d'un homme." Tout cela ne peut qu'engendrer la haine et la folie... Un roman initiatique à l'idée originale mais qui souffre trop de longueurs. Et les va-et-vient entre présent et passé avec des récits s'enchâssant les uns dans les autres, augmentant en fréquence et en durée plus on avance dans l'histoire, finissent par lasser.
Lien : http://www.takalirsa.fr/le-c..
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Catherine, écrivaine renommée, divorcée, ne parle plus avec sa mère depuis des années, d'ailleurs elle ne lui a jamais vraiment parlé.
Célia, adolescente, perdue entre une mère obsessive et la disparition de son père.
Un village, perdu dans les montagnes.
Un journal, des révélations sur l'ambiance sombre qui emprisonne ce village.
Des légendes, des loups.
Des coeurs qui se font et se défont.
Une amitié.

Un texte qui est une véritable prose.
Un sujet délicat.
Très dur et très beau à la fois.
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Célia revient de la village de sa grand-mère Tina, elle attend l'arrivée de sa mère, écrivaine dévorée par l'angoisse. Pendant cette attente, tous les démons du passé ressurgissent, ses questionnements sur son père aussi...
Elle n'est pas la bienvenue ici, tout comme sa mère et sa grand-mère d'ailleurs. Mais pourquoi ? Quel est ce secret que tout le monde tait et qui les fait passer pour des "sorcières", des "louves" ?
Célia va retrouver une amie d'enfance, Alice, maltraitée par son père Thomas et abandonnée par son frère Andréas qui a fui la violence de ce père en ouvrant une fabrique de papier et d'encres dans le village.

C'est un roman très dense, truffé de rebondissements, de découverte de secrets qu'il est difficile d'en parler tant on a peur de révéler un élément clé du roman qui pourrait nuire à la lecture. Les personnages prennent réellement corps avec l'écriture de Stéphane Servant.

C'est magnifiquement écrit, on retrouve parfaitement les mentalités des habitants de villages reculés des montagnes qui pourraient être les pyrénées...
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Le coeur des louves de Stéphane Servant.
@editions_du_rouergue_litte (2013)
@bmdegrenoble

Comment remercier, le ou la bibliothécaire qui a déposé sur ma route ce roman.

Premières phrases : "C'était au soir de la Saint-Jean. Partout dans la vallée de petits feux piquaient la nuit de jaune. Je suis entrée dans le village au son d'une veille romance. "

Dans ce village reculé, l'atmosphère qui règne dans ces rues est empli de regards fuyants, de mots marmonnés et de vieilles rancoeurs.
Les secrets suintent à travers les murs, les rumeurs bruyantes rebondissent sur les toits et la forêt concentre toutes les angoisses.
Certains savent, d'autres imaginent.
Vaille que vaille, la vie poursuit son cours et de toute façon Tina n'est plus là, et ce n'est certainement pas depuis sa tombe qu'elle parlera.
Contraintes et forcées de revenir vivre dans ce village, Catherine et Célia, fille et petite-fille de Tina, devrons se fondre sans bruits et sans vagues dans ce décor oppressant.
C'est mal connaitre Célia, adolescente révoltée, qui n'a de cesse d'essayer de comprendre pourquoi les villageois détestaient à ce point Tina ? Pourquoi crachaient-ils au passage de sa grand-mère mais ne pouvait se passer d'elle ?
Elle trouvera certaines clés, demandera des comptes, et ne lâchera rien tant que la lumière ne sera pas faite.
Mais pour percer le secret, elle devra devenir louve.

Il se dégage de ce roman une énergie incroyable, l'auteur nous emporte dans une nature sauvage, que l'homme tente de dompter.
Je suis encore dans cette foret, l'atmosphère autour de moi est toujours oppressant, je suis sur les pas de Célia, je la regarde marcher aux frontières de la folie, j'essaie tant bien que mal de réunir les pièces du puzzle. A la fin des chapitres je réalise soudain que mon souffle s'est fait plus rapide que mon coeur bat plus vite !!!
Viens à moi alors cette question :
Et si l'animal n'était pas celui désigné par la nature ?

Emma aime :
-L'omniprésence de la nature
-Le besoin de comprendre
-Etre louve
Lien : https://www.instagram.com/le..
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Stéphane Servant. Mon dieu que j'ai pu entendre parler de cet auteur, que ce soit sur internet, sur youtube, et même avec une bibliothécaire. Décrit comme un auteur inclassable, tant ses ouvrages sont uniques pour ses lecteurs, je m'étais lancé dans la bibliographie de cet auteur il y a de cela un peu moins de trois ans avec son tout premier roman, publié chez Gallimard jeunesse. Je garde un bon souvenir de cette épopée un peu folle au coeur de l'Andalousie. Avec le coeur des louves, publié aux éditions du Rouergue dans l'excellente collection Doado en 2013, l'auteur a conquis bon nombre de lecteurs (Margaud Liseuse par exemple). Alors, qu'en est-il de mon avis ? Eh bien... trois mots : Coup de coeur.

Ce roman nous plonge au coeur d'un petit village, situé dans un pays inconnu. La seule indication temporelle se situe dans le fait qu'il y a eu une guerre des dizaines d'années auparavant. le lecteur se retrouve aux côtés de Célia une jeune fille d'environ 16 ou 17 ans. Cette dernière est très peu sociable, et reste bien souvent seule dans son coin. Très débrouillarde et taciturne au premier abord, Célia est quelqu'un de très complexe. Stéphane Servant construit un personnage que je qualifierais d'intemporel, car chacun d'entre nous peut se retrouver en elle, ou du moins la comprendre, même si ce n'est pas un exercice aisé, il faut bien l'avouer. Cette jeune fille donne du fil à retordre au lecteur, qui est très souvent obligé de lire entre les lignes pour bien la comprendre, que ce soit son attitude ou ses choix. Il faut aussi savoir replacer les choses dans leur contexte pour bien savoir qui est vraiment Célia. Je ne vous en dévoile pas trop, mais je serais très heureux de débattre avec les lecteurs de ce livre à propos de ce personnage, car je trouve qu'il y a beaucoup de choses à dire à son sujet. On dirait bien souvent une personne réelle, qu'il est possible de croiser à tout moment dans la rue. Gros coup de coeur pour Célia. L'autre personnage principal du roman, est quelque part sa grand-mère. Même si celle-ci est morte au moment où l'histoire se déroule, elle est très souvent évoquée. On a la sensation qu'elle est la clé de toutes les histoires que ravivent le retour de Célia et de sa mère. Sa mère justement. Elle est, je crois, le dernier personnage que je peux évoquer ici sans risque de spolier l'histoire. Egocentrique, extravagante, elle est l'exemple même de ce que peut provoquer la célébrité. Romancière à succès en panne d'écriture, c'est elle aussi un personnage qu'il vous faut découvrir, je le pense. Pour le reste et bien... A vous de découvrir le panel impressionnant de personnages que Stéphane Servant propose à travers son livre.

Comme indiquer dans le résumé, les deux femmes retournent dans la maison de la grand-mère de Célia, donc la mère de Catherine, perché au coeur de la montagne, dans un petit village rempli d'histoire. L'histoire de ce livre justement. Un mot me vient à l'esprit. Un son plus précisément. Wouah ! Quelle imagination ! C'est... C'est... C'est incroyable ! Je ne sais pas si j'arriverais à trouver les bons mots pour décrire ce que Stéphane Servant a réussi à faire avec ce livre. Tout d'abord, cette histoire est un subtile mélange entre la réalité et le fantastique. Je crois que beaucoup seront du même avis que moi quand j'affirme que j'ai souvent eu énormément de mal à démêler la réalité de la fiction. C'est sûrement la première fois que je lis un bouquin capable de combiné aussi finement deux genres qui sont totalement opposés, à savoir le fantastique au récit de vie. le romancier mélange également le passé et le présent. Il nous propose beaucoup de flash-backs du passé, à l'époque de l'après-guerre et de la grand-mère de Célia. L'intrigue est rudement bien mené. L'auteur nous laisse dans le flou durant quasiment tout la durée de l'histoire, ne nous offrant que quelques éléments de réponses à nos questions, qui en occasionnent souvent de nouvelles pour le lecteur. On cherche à en savoir toujours plus. de nouvelles révélations, toujours plus importantes et surprenantes les unes que les autres, plongent le lecteur dans une addiction sans fin pour le roman. Il me fallait à tout prix toujours en savoir plus ! L'auteur sait parfaitement bien arrêter ses chapitres au bon moment, laissant le lecteur sur sa fin. Une histoire parfaite je vous dis, de laquelle je ne veux révéler aucun éléments, pour que la surprise vous soit totale lors de votre propre lecture ! Là encore, pour ceux ayant déjà découvert ce bouquin, je vous propose d'en discuter en commentaire car je crois que chacun peut interpréter sa lecture à sa manière, en fonction de ce qu'il a ressenti et de la situation dans laquelle il a lu le Coeur des Louves, un peu à la manière du Petit Prince. Je serais heureux de croiser ces différentes versions de compréhension avec vous.

Pour finir, parlons écriture. L'écriture de Stéphane Servant m'avait déjà convaincu dans Guadalquivir, mais là... Wouah ! encore une fois. Les comparaisons, les métaphores et autres figures de styles pleuvent durant toute la durée du roman. le lecteur est emporté dans l'univers envoûtant de ce petit village. Une atmosphère se dégage de ce livre, qui fait que lorsque l'on s'arrête de le lire, il faut en émerger comme d'un long sommeil. Après une telle découverte, je peux vous affirmer que je compte bien lire d'autres livres de Stéphane Servant à l'avenir, je pense notamment à La Langue des Bêtes.

Je crois que je viens de lire l'un de mes plus gros coup de coeur de cette année ! Bravo au Rouergue et à Stéphane Servant pour cette pépite ! A lire de toute urgence !
Lien : http://larbrealire.blogspot...
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Café littéraire 09.05.2016
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J'ai dévoré ce roman magnifiquement écrit, entre le conte philosophique et le fantastique, entre le coeur cousu de Carole Martinez, Chocolat de Joanne Harris et la légende de la bête du Gévaudan ! Seul petit bémol : je suis tombée sur quelques fautes dans le texte... mais j'ai été tellement captivée par cette histoire que je pardonne tout à l'auteur et à l'éditeur :-)
A lire d'urgence !
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