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3,57

sur 461 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De retour des obsèques de son père, Kay éprouve davantage de soulagement que de tristesse : atteint de la maladie d'Alzheimer, le vieil homme était entièrement dépendant depuis une dizaine d'années. Pour éviter cela, Cyril propose que tous deux se suicident le jour de leurs 80 ans. Kay accepte. le temps passe, et la date fatidique est là. Que va-t-il se passer ?

Lionel Shriver envisage douze possibilités, douze fins différentes pour cette histoire.

Lionel Shriver nous livre ses réflexions sur la fin de vie et le droit à mourir dans la dignité. Elle envisage diverses possibilités (Kay change d'avis, Kay meurt mais pas Cyril, aucun des deux ne passe à l'acte, le couple se fait cryogéniser...) dont certaines ne manquent pas de piquant. La situation est compliquée par la pandémie de covid-19. (Les 80 ans de Kay tombent le 22 mars 2020). Selon les choix faits par les deux personnages, ils connaissent une fin de vie apaisée ou tourmentée. le regard de Lionel Shriver sur notre société est toujours aussi affûté, pour le plus grand plaisir du lecteur. Mais certaines possibilités envisagées par Lionel Shriver font froid dans le dos car elles ne paraissent pas irréalisables...

Sans doute un de mes coups de coeur 2023.
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Ce livre à la thématique riche et complexe traite du vieillissement, de la perte, de la maladie et de la mort, non seulement des personnages et des hommes en général, mais aussi des sociétés et particulièrement de la société britannique, Ce dernier revient fréquemment chez les romanciers britanniques contemporains, ainsi dans le récent le royaume désuni de Jonathan Coe, un chef d'oeuvre par parenthèse, dont j'ai déjà parlé sur le site.
Est aussi particulièrement prégnant le thème du Brexit, qui sous-tend l'ensemble du livre, et que l'on peut voir à la fois comme le dernier sursaut d'un pays qui ne veut pas mourir et comme la première convulsion de son agonir, mis également en scène au niveau des protagonistes,
A ce sujet, il est dommage que le traducteur ou l'éditeur n'ait pas cru devoir rester plus proche du titre original , « Should we stay or shall we go ? » dot le titre français fait perdre une partie du sel en faisant disparaître la référence au référendum du Brexit,
Et donc, de quoi s'agit-il ? Kay et Cyril, couple de trentenaire appartenant à la middle class (je garde le terme anglais, dont « classe moyenne «  n'est pas tout à fait synonyme) rentrent chez eux après l'enterrement du père de Kay, décédé après avoir souffert pendant une dizaine d'années de la maladie d'Alzheimer, et en avoir fait souffrir involontairement son entourage.
Comme tout le monde, Kay et Cyril veulent éviter de finir ainsi, Ils concluent donc un pacte de suicide, exécutable à leur quatre-vingtième anniversaire. Les trente ans se passent avec des fortunes diverses. Et le terme arrive, à notre époque, après le Brexit. Finalement Kay et Cyril ne se portent pas si mal. Que vont-ils faire ?
L'auteur nous donne douze réponses, douze scénarios différents selon ce que les personnages font ou ne font pas, selon ce qui se passe ou pas dans le monde extérieur. Il n'est pas question de les dévoiler ici. Disons seulement que, dans aucun des douze, le pacte n'est exécuté tel quel. Il s'en suit des conséquences diverses. Certains des scénarios se terminent dans un futur plus ou moins lointain, et on pourrait parler d'incursion dans le domaine de la SF, bien que cela n'en soit ps tout à fait,
L'auteur a déjà fait une incursion assez dystopique dans ce domaine, avec son livre Les Mandible, dont le scénario est assez proche de notre variation N°10 (une apocalypse post-covid, qui a entraine une crise financière catastrophique, et où des migrations incontrôlées ont totalement submergé la Grande Bretagne ) qui y fait d'ailleurs allusion (je donne le texte en citation)
La plupart de ces variations sont assez terrifiantes. Mais ces variations, que sont-elles en réalité ?
Parce qu'il n'y a pas douze variations, il y en a une treizième, qui présente une différence avec toutes les autres. Je vous laisse la découvrir. Et dès lors on peut se demander si la treizième ne correspond pas à la réalité objective du récit, les autres n'étant finalement que des fantasmes des personnages. On serait d'autant plus amené à le penser en raison du caractère profondément irréaliste de certaines des versions, qui les apparentent à des rêves, ou à des cauchemars pour la plupart
Si c'est le cas, que penser du livre et du propos de l'auteur ? Je ne peux répondre à cette question qu'en ce qui me concerne, en espérant que ma réponse ne déflorera pas trop l'intrigue
Dés l'abord, j'ai été révulsé par le principe même du pacte de suicide. Je ne dirai jamais que le suicide est une lâcheté, sachant bien que le courage physique me manquerait pour ce faire. Mais je dis que c'est une démission, surtout dans les conditions où les protagonistes l'envisagent comme refus d'un risque éventuel, presque un déshonneur métaphysique C'est le refus du devoir de l'homme, qui est de vivre chaque jour comme s'il était immortel. Et cela n'est pas difficile, parce que c'est en réalité ce que nous faisons tous

Et tout cela fait un bon livre
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Jubilatoire. Ils sont rares les romans qui me font beaucoup rire et celui-ci en est un. Pourtant, le thème n'était pas gagné : la fin de vie et la vieillesse ne sont pas ce que l'on peut appeler des sujets franchement rigolos, mais l'autrice parvient à en parler sans misérabilisme, avec beaucoup d'humour et de verve. Sans compter que l'on ne peut lui reprocher de faire dans le « politiquement correct ».
Tonique, caustique, drôlissime, chacun des 12 petits chapitres sur la question « se suicider ou pas le jour de ses quatre-vingts ans » est un bonheur de lecture. Chaque chapitre explore nos fantasmes, nos désirs, nos peurs et l'auteur y mêle les réalités du moment, politique, Covid, Brexit, tout y passe.
Les personnages sont caricaturaux mais c'est synchro avec l'histoire.
La symétrie des séquences est très bien organisée et maîtrisée, le style et la traduction sont parfaits et c'est un bon moment que vous passerez en la compagnie de nos deux vieux.
J'ai aimé tous les chapitres, mais j'accorde une mention particulière au 7 quand leurs enfants les internent dans la résidence « La Tombée du jour ». Quelle rigolade. Un roman sur la peur de vieillir très positif. Totalement rafraîchissant.
Merci Mme Shriver de m'avoir donné la pêche.
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Merci à Netgalley et aux éditions Belfond pour cette lecture. Depuis maintenant quelques années Lionel Shriver s'est fait une place importante sur la scène de la littérature mondiale avec une certaine façon de s'attaquer à la société, et d'en décortiquer les questions brulantes. 

Au programme de ce nouveau roman un thème pour le moins controversé puisqu'il s'agit de la fin de vie. Kay et Cyril, confronté à la déchéance et à la maladie du père de Kay passent un pacte. Pour éviter de se voir devenir dépendant, ils mettront fin à leurs jours à 80 ans. Mais devant eux s'offrent différentes possibilités: 12 chemins que l'autrice nous fait emprunter....

Tout d'abord, il convient de saluer bien bas l'écriture de l'autrice qui coche toutes les cases: sarcasme, humour, et précision sont à l'ordre du jour. le lecteur, sensible sur les thèmes de la fin de vie, et du vieillissement a interêt à bien accrocher sa ceinture avant d'ouvrir ce roman. En plus d'une plume acérée, l'organisation du roman est originale: 12 chapitres, empruntant chacun une option proposée à Kay et Cyril...

Chaque chapitre présente une palette d'émotions variées: l'un se fait plutôt drôle, le suivant touchant, le suivant triste, et cela continue comme ça pendant presque 300 pages... le lecteur passe par des montagnes russes incessantes. On s'interroge et on se questionne sur nos choix. Que ferions-nous confrontés à la situation des héros ? Comment agirions-nous ? 

Le sujet est décortiqué de fond en comble...

Et en plus des questions de société, on nous décrit avec brio l'évolution de la société britannique sur la fin du 20ème siècle, et le début du 21ème. 

Un roman brillant qui ouvre les esprits et nous force à réfléchir sur une thématique essentielle et plus que jamais d'actualité. 

à lire absolument! 
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Il y a un an pile, je terminais anéantir de Michel Houellebecq. Sous prétexte d'une intrigue assez mal foutue, Houellebecq y déroulait ses thèses sur la fin de vie, l'euthanasie et le suicide. Il avait quasiment réussi à me convaincre qu'une société civilisée ne devait pas se débarrasser des indésirables mais soigner jusqu'au dernier souffle et préserver les anciens dont la vie, d'après l'auteur, a plus de valeur que celle des enfants. J'avais été bouleversée par la fin, tellement douce et délicate qu'elle ne ressemblait pas à du Houellebecq. Dans A prendre ou à laisser, c'est le contraire: en 1991, Kay et Cyril ont 50 ans. Ils reviennent des obsèques du père de Kay. Celui-dit, atteint de démence sénile, a mis 10 ans à mourir empoisonnant littéralement la vie de ses proches. Cyril, médecin, propose un pacte à sa femme: le jour de son quatre-vingtième anniversaire, ils se suicideront. le premier chapitre raconte brièvement leur vie jusqu'à ce fameux anniversaire qui finit bien par arriver, le 29 mars 2020. Problème n°1: ils sont en bonne santé (quasiment); problème n°2: c'est le confinement et n'est-ce pas immoral et ingrat de se suicider quand toute l'Europe voire le monde est enfermée pour justement protéger les vieux ? A partir de là Lionnel Shriver imagine 12 fins, 12 fins de vie. Et ça m'a réellement traumatisée. Certains chapitres m'ont empêchée de dormir tellement j'ai cogité. Honnêtement malgré 2 fins heureuses, je me demande si l'idée du suicide n'est pas LA seule bonne solution. Car ce qu'elle décrit est insoutenable. le chapitre sur l'EHPAD psychiatrique m'a glacé le sang.
Un bémol à ce livre incroyable: lorsqu'elle s'essaye à la science fiction, Lionel Shriver n'est pas crédible. C'est un style hyper exigeant qui n'est pas à la portée de tous. Donc dans certains chapitres, je me disais que, vraiment, ça n'allait pas. Et puis elle élude trop facilement le caractère religieux de certaines sociétés. Allez dire aux musulmans que leur influence est terminée au profit d'une mondialisation vraiment heureuse mais à l'anglosaxonne... J'en rigole d'avance. Allez dire aux Chrétiens que la vie est éternelle et que Dieu ne sert à rien. Mouarf ! Mais je pinaille, d'autant que je ne suis ni musulmane ni chrétienne. Ni juive d'ailleurs.
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Lionel Shriver a le chic pour s'emparer de sujets graves et dérangeants peu abordés dans la littérature : la haine d'une mère pour son fils violent (« Il faut qu'on parle de Kevin), la protection sociale aux États-Unis (« Tous ça pour quoi »), l'obésité (« Big brother »)...
Sa marque de fabrique est souvent de les traiter avec humour pour mieux les dynamiter et nous inciter à réfléchir.
Avec « À prendre et à laisser », c'est sur la vieillesse et la fin de vie qu'elle se penche.
Tout commence au décès du père de Kay qui a mis des années à mourir en pourrissant la vie de son entourage. le récit de sa décrépitude est jubilatoire tellement elle sonne juste en mettant le doigt sur le fardeau qui pèse sur les aidants. L'autrice ne nous épargne rien de la trivialité d'un quotidien réduit à changer les couches d'un vieillard, à couper ses ongles de pieds, à torcher son derrière à coups de lingettes pour bébé...
Après l'enterrement de son beau-père, Cyril propose à Kay, avec laquelle il forme un couple fusionnel, de faire le serment de se suicider le jour de ses quatre-vingts ans. Au moment de ce pacte, que le mari a un peu arraché à sa femme, les deux sont quinquagénaires. Respecteront-ils leur engagement conclu trente ans plus tôt ? Lionel Shriver n'offre pas de réponse univoque mais douze qui sont autant de variations sur la vie et la mort dans lesquelles les deux protagonistes vont vivre le pire comme le meilleur : un fils qui attend avec impatience son héritage, un EHPAD où les résidents vivent un enfer, une société où toute trace de culture a disparu, l'acharnement thérapeutique, la démence sénile, l'infantilisation et l'humiliation, l'immortalité, la paix entre les peuples, la sérénité, la réussite professionnelle à un âge avancé, la solidarité familiale...
Avec ce roman intelligent, à la fois grave et drôle, l'autrice nous confronte à notre propre finitude. En soulignant l'inéluctabilité de notre sort, elle atteint l'universel. Enfin, ses propos entrent en résonance avec les débats qui agitent nos sociétés sur le droit de mourir dans la dignité.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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La fin de vie. Un sujet quotidien pour les professions de santé en charge des personnes âgés dépendantes entre autres.
De temps en temps, le thème est abordé par les médias via des reportages sur les EHPAD ou le vieillir à domicile.
L'auteure nous conte, à travers douze variations, les choix qui s'offrent à un couple face à cette fin de vie.
J'ai relevé deux thématiques dans les variations. La première concerne le choix individuel de chaque membre du couple.
La seconde est liée à des interventions extérieures qui viennent saborder le principe même de choix individuel.
C'est très bien écrit, les arguments de chaque membre du couple sont clairs et factuels. Les futurs possibles donnent un peu le vertige mais n'en sont pas moins crédibles.
Un roman qui donne lieu à réflexion quel que soit l'âge du lecteur.
Chacun aura sa préférence le moment venu, ou avant, sur ce sujet universel.
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Lionel Shriver n'a pas fini de m'étonner, je ne l'ai découverte que l'an dernier mais je suis devenue fan. J'adore son humour percutant, corrosif, sa façon d'aborder les problématiques du couple vieillissant.
Avec A prendre ou à laisser le récit semble terminé au bout d'une centaine de pages, étonnant pour un livre qui en compte 288. A cinquante ans, nous avons tous des théories sur le vieillissement et nous pensons savoir ce qui sera bon pour nous quand nous arriverons à la date de péremption. A quatre-vingt ans penserons-nous toujours la même chose ? Lionel Shriver brode à sa manière, toujours provocante, sur ce thème douze propositions. Installée en Grande Bretagne depuis une quinzaine d'années, elle ancre son récit dans la réalité des années post-brexit avec en arrière-plan le covid et toute l'actualité du monde occidental.
Ce texte n'intéressera peut-être pas trop les jeunes, mais pour moi un régal.
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Kay revient de l'enterrement de son père. Atteint d'Alzheimer, elle s'en ai occupé pendant des années et à sa mort elle ne ressent pas la tristesse qu'elle pense devoir ressentir. Cyril, son mari, lui propose un pacte : se suicider ensemble, à quatre-vingts ans,pour éviter de peser sur leurs proches et la société. Et si, au dernier moment, quelque-chose changeait le cour des choses ?
J'ai beaucoup aimé et j'en suis surprise car vers le milieu du livre je me demandais où l'auteur voulait nous mener.
J'ai trouvé la façon de traîter le sujet de la fin de vie de nos proches très juste. C'est un sujet qui n'est vraiment pas facile à aborder et chapeau à l'auteur de l'avoir fait avec autant de justesse et sans cliché. La dépendance des parents qui vieillissent et tombent malades, dont les proches doivent prendre soin. La charge financière, la douleur des proches de voir son parent décliner, tout cela est abordé sans concession.
La plume est parfois cynique et acide, et sans fioriture mais assaisonnée de beaucoup d'humour.
La façon dont est traité cette histoire est assez originale quoique déjà vue. L'histoire reprend souvent au même point et seul un détail change et le futur s'en trouve définitivement modifié.
Ce texte pose la question du choix de la fin de vie, thème qui est d'actualité en ce moment.
Une seule hypothèse qui n'est pas envisagée par l'auteur : que le couple ne s'aime plus.
C'est,en fait, avant tout une très jolie histoire d'amour de deux êtres qui refusent de vivre l'un sans l'autre.
Bref, j'ai passé un très joli moment et j'ai refermé le livre avec un sourire aux lèvres.
Je recommande !
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Merci au Masque et la Plume !
J'avais déjà lu le formidable et terrible "Il faut qu'on parle de Kévin" et le cynique et plein d'humour "Propriétés privées".
Kay et Cyril ont une belle maison à Londres qu'ils retapent depuis des décennies, trois enfants, une bonne santé, des métiers qui apparemment les satisfont.
Mais (il y a toujours un mais, évidemment), cela fait dix ans que Kay assume en grande partie l'Alzheimer de son père, sa démence et tout ce qui fait que l'Alzheimer est une horreur, surtout pour les proches qui s'en occupent.
Cyril, médecin un chouia pédant et rigide, est vent debout contre le Brexit et rouspète sur la dépense collective que représente le maintient en vie coûte que coûte du grand âge.
A la mort du père de Kay, le couple a une petite cinquantaine et décide (enfin, Cyril décide et Kay abonde), d'en finir au 80ème anniversaire de Kay.
Que va-t-il se passer ce jour-là ?
Vous le saurez en lisant les 12 propositions de Lionel Shriver, dont certaines donnent vraiment des frissons d'épouvante :
- "On s'amuse avec le docteur Mimi" : c'est "Vol au-dessus d'un nid de coucou";
- "D'ignorance et de bonheur", c'est "Le camp des saints"
- "Tu ne vieillis pas, tu te bonifies", l'horreur de la vie éternelle avec un petit côté Ira Levin.
- "Cyril change d'avis de façon inattendue", c'est "Johnny s'en va en guerre" de Dalton Trumbo, ou "Le scaphandre et le papillon" de Jean-Dominique Bauby, sur le Locked-in-syndrom.
Décidément, Lionel Shriver, sait à la fois retenir son lecteur et le faire réfléchir.
C'est souvent l'un ou l'autre, rare d'avoir les deux !
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