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Gros coup de coeur pour ce livre qui vient se placer en première place de mon top Silverberg.

Ne vous fiez pas aux étiquettes « science-fiction » et « fantastique » car il s'agit bel et bien d'un roman historique qui a pour cadre l'Afrique (Angola essentiellement) de la fin 16ème, début 17ème siècle.

Andrew Battell y raconte son histoire à la première personne. Ce nom ne m'est pas du tout inconnu car je l'ai déjà croisé dans mes lectures sur le gorille. Celui-ci a été officiellement découvert en 1847. Selon toute vraisemblance, Andrew Battell a été le premier à y faire référence plus de 200 ans plus tôt mais en le nommant « pongo ».

Andrew Battell est Anglais et depuis son jeune âge ne rêve que de prendre la mer comme l'ont fait ses frères et son père. Après la mort de sa femme, il tombe amoureux de la jeune Anne Katherine et décide de partir à son tour pour faire fortune et revenir l'épouser. En 1589, il embarque à bord d'une pinasse direction le Rio de la Plata (estuaire entre l'Argentine et l'Uruguay). Mais abandonné sur place avec d'autres camarades par le capitaine Cocke il va tomber aux mains des Portugais et ainsi débutent 20 années sous leur joug.

Le livre, qui fait plus de 1000 pages est découpé en 5 parties qui correspondent aux grandes étapes de sa vie : Navigateur – Pilote – Guerrier – Jaqqa – Ulysse.

Je ne vais pas en faire un résumé mais je l'ai littéralement dévoré (lu en 6 jours). J'ai adoré le Battell de Silverberg qui était franchement bien brossé comme tous les autres personnages d'ailleurs. Les Portugais n'inspirent pas la sympathie, que du contraire. L'esclavagisme existait déjà avant leur arrivée mais avec eux elle a pris une toute autre dimension. Quel business immonde !

Nous avons donc au menu : de l'Histoire, de l'aventure, du désespoir, mais aussi de l'espoir et de l'amour, des trahisons, de l'humour (Battell a un grand sens de l'autodérision), du cannibalisme, des meurtres, … La liste est très longue, tellement le roman est riche et dense. Il y a aussi pas de mal de passages érotiques qui m'ont la plupart du temps bien fait (sou)rire. Sacré Robert ! ^_^

Andrew Battell alias Piloto, alias Andoubatil, alias Kimana Kaïir s'en va directement rejoindre ma liste de personnages inoubliables.

Un roman historique excellent que je recommande à tous les amateurs du genre.

Pour les amateurs de Robert Silverberg, il nous offre ici un tout autre style. Cela vaut vraiment la peine de rendre hommage à ce livre qui n'a pas eu le succès qu'il mérite de l'autre côté de l'Atlantique.




Challenge pavés 2018
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Lorsque j'étais tombée sur ce pavé il y a maintenant quelques années j'étais immédiatement tombée en pamoison. D'abord, il y avait le nom de Silverberg, un auteur que j'affectionne particulièrement tant il a un talent de conteur extraordinaire. Ensuite, il y avait cette sublime couverture dans les teintes sépia qui promettait un récit d'aventure exotique et échevelé. Je n'ai pas été déçue, « le seigneur des ténèbres » est un formidable récit d'aventure, épique et palpitant, riche en péripéties et en sensations qui prouve une nouvelle fois le talent de conteur de l'auteur.

Pour son roman, Silverberg prend pour personnage principal une figure historique ayant réellement existé, le corsaire et explorateur anglais Andrew Battel dont il avait découvert l'existence dans un récit jeunesse de Walter de la Mare. Par la suite, Silverberg s'est intéressé aux mémoires de Battel mais ce texte très court laissait beaucoup de blancs dans l'histoire de l'aventurier. Silverberg a eu envie de combler ces trous en imaginant la vie de Battel. Il s'est également lancé comme défi d'écrire ce texte à la façon de l'époque.

« le seigneur des ténèbres » est un formidable récit d'aventure. Malgré la taille du bouquin, pas loin de 700 pages, on ne s'ennuie pas une seconde. Les péripéties s'enchaînent à un rythme endiablé. « le seigneur des ténèbres' » c'est un peu un idéal de roman d'aventure. Tout y est, les périples maritimes, les combats, les sauvages cannibales, l'amour… le roman est tout simplement addictif.

Au-delà du formidable et trépidant roman d'aventure, « le seigneur des ténèbres » est aussi un excellent récit d'atmosphère. Certains aspects m'ont beaucoup fait penser au « coeur des ténèbres », le chef-d'oeuvre de Conrad. Ce n'est guère étonnant puisque Silverberg voue une grande admiration à ce roman et lui avait déjà rendu hommage en composant une variation SF de ce récit avec « Les profondeurs de la terre ». Ici, ce sont surtout les descriptions de la jungle africaine qui m'ont fait penser au roman de Conrad. Comme son illustre modèle, Silverberg excelle dans la peinture de la luxuriance de la forêt vierge et parvient à en faire une lecture très sensorielle, on ressent bien la touffeur, l'hostilité de ces lieux d'une mortelle beauté. La ressemblance avec « le coeur des ténèbres » ne se limite pas à cette ambiance oppressante, le récit en lui-même partage certains éléments : Kurtz prend ici les atours d'un fascinant et terrible chef guerrier en la personne de Calendola et le périple de Battel a la même allure de voyage spirituel que le périple de Marlowe dans le Conrad.

Le défi stylistique que s'est lancé Silverberg semble lui aussi réussi. Je ne peux me fier qu'à la traduction, très agréable à lire et très belle, mais il semble que la tentative de composer un récit élisabéthain soit réussie. Toutefois, j'émettrais juste un petit doute, les scènes de sexe me paraissent bien explicites pour l'époque, je ne suis pas certaine qu'on écrivait ce genre de scènes de façon aussi crue mais je peux me tromper et ces scènes étaient par ailleurs plutôt réussies aussi dans leur genre.

« le seigneur des ténèbres » est à la fois un formidable roman historique, un excellent roman d'aventure et un très bel hommage à Joseph Conrad. J'ai passé un merveilleux moment. Ce n'est pas pour rien que Silverberg fait partie de mes auteurs préférés.
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Dans ce roman de plus de 1000 pages, Silverberg donne la parole à Andrew Battell pour nous raconter son aventure qui le mena en Afrique durant deux décennies.

Andrew Battell vient d'une famille de marin anglais de l'Essex. Il embarque en 1589 sur un navire corsaire afin de s'enrichir rapidement et pouvoir épouser sa belle à son retour, fonder son foyer. Il n'imagine pas alors qu'il ne remettra les pieds que 20 ans plus tard sur le sol anglais.
En effet, fait prisonnier par les portugais sur les côtes du Brésil, il va être expédié en Angola où il sera tantôt prisonnier, tantôt au service des portugais. Il vivra même plusieurs mois en compagnie de la tribu Jaqqas, réputée pour ses coutumes cannibales et sa férocité guerrière.

S'appuyant sur des récits historiques de ce personnage, R. Silverberg a magnifiquement développé le périple de l'ami Battell et brodé son histoire pour en faire un roman de grande aventure, y mêlant guerres, amour et trahisons (et pas qu'un peu !). On peut dire que notre anglais n'est pas épargné par les épreuves, même s'il s'en relève à chaque fois.

Silverberg est doué pour nous immerger au coeur du récit, il sait rendre vivant son héros qui nous livre toutes ses pensées. Il m'avait bluffée avec son Gilgamesh, roi d'Ourouk (un vrai coup de coeur cette lecture). Je l'ai été un peu moins cependant cette fois-ci, peut-être la longueur du récit qui m'a un peu lassée (d'où l'étoile en moins). Il n'empêche que l'ensemble est saisissant, je ne suis pas prête d'oublier cette aventure africaine en compagnie de Battell.

A noter aussi le prologue très intéressant où Silverberg raconte ce qui l'a amené à écrire ce roman sur ce personnage qui a réellement existé.
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Un éblouissement.
Voyage au coeur de l'Afrique, voyage au coeur de l'humain, voyage au coeur des ténèbres.
Esclave, prisonnier, marin, soldat, guerrier révéré d'une tribu de cannibales, Andrew Battell aura connu des sorts divers et difficiles dans ses vingt années en Afrique. Ce qui fait sa force, c'est certes sa facilité d'adaptation mais aussi et surtout sa capacité à voir l'humain dans tous les êtres qu'il côtoie, y compris les cannibales. Et c'est aussi pourquoi il peut se "perdre" dans l'expérience comme ça lui arrive chez les Jaqqas.
C'est conté sous forme de mémoires d'un homme du XVIe siècle, dans une langue recréée par Silverberg, qui nous rend ainsi accessible ce que peut ressentir et penser un homme de cette époque. Que ce soit le rythme de l'intrigue ou la forme, tout est maîtrisé. Chapeau bas
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A partir d'un manuscrit de 60 pages, l'auteur en tire plus de 1000. A l'instar de Ken Follett, on sent que l'écrivain pourrait encore continuer deux ou dix fois plus. Cependant, les évènements rocambolesques et peu crédibles sur fond de quelque vérité historique qu'il narre: crocodiles géants qui avalent jusqu'à huit prisonniers chaînes comprises, marabuntas, anthropophages, aventures maritimes et guerrières ne représentent que des scènes au vernis jamais creusé. Je donnerais une seule page des "Naufragés du batavia" pour toute la partie maritime du livre. le tout me fait penser à une très longue bande dessinée sans images, agrémenté de manière récurrente par force scènes d'érotisme gnangnan. A lire à la plage?
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Si Silverberg, comme auteur américain est connu comme auteur de SF, ce roman fictionnel sur base historique, est inspiré d'une lecture de jeunesse qui a déclenché sur son esprit curieux l'envie d'approfondir le sujet. Ainsi il découvrit un vieux livre : " Les étranges aventures d'Andrew Battell, de Leigh, en Angola et dans les régions voisines" situé à l'époque élisabéthaine. Une époque d'or pour l'Angleterre, , surtout d'un point de vue culturel et artistique (Shakespeare, Marlowe), les conflits entre catholiques et protestants ne sont pas encore présents. L'Angleterre est une grande puissance maritime, elle est en guerre seulement avec l'Espagne. Notre protagoniste nous relate à sa façon ce monde qu'il a quitté pour s'enrichir sur les côtes brésiliennes. Mais Andrew Battell, capturé par les portugais va devoir expier pendant une bonne moitié de sa vie, sa témérité. Son destin est scellé à ce continent africain qui va l'asservir, jusqu'au profond de son âme. Nous le suivons pas à pas lorsqu'il tombera dans les mains avides des portugais qui l'utilisent comme pilote pour dominer ce territoire plein de richesse à s'approprier sans états d'âme. L'esclavage est le commerce plus fructueux de ces contrées. Il est également adroitement manipulé par une femme, et si l'amour, la bonté et presque la naiveté du personnage nous émeut, de ses expériences néfastes il en tire une grande force qui nous surprend. L'immersion totale au coeur des ténèbres advient quand il doit survivre au milieu d'une tribu de cannibales qui n'ont d'autres visions que la destruction. Mais c'est en vivant à leur côté, que sous la superficie se cache une profondeur ténébreuse que le protagoniste devra combattre pour se retrouver lui-même.
Un livre qui nous plonge dans un univers totalement étouffant comme la nature sauvage de ces contrées en ces temps là, et doucement page après page on sort de l'enfer avec une expérience du passé qui semble si présente lors de la lecture. Chapeau! Sans oublier le style archaïque du livre avec un esprit totalement élisabéthain. le tournures de phrase sont élégantes et recherchées, c'est un plaisir à lire, en fin du moins pour moi.
Courage, ce roman fait 1054 pages, de découvertes, de frissons, et de plaisir!
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Salut les Bablionautes
le seigneur des ténèbres est un roman atypique dans l'oeuvre de Robert Silverberg car c'est un curieux récit qu'il nous raconte là!
Nous sommes dans les dernières années du XVI siècle et nous allons suivre les Aventures d'Andrew Battel qui embarque sur un navire corsaire.
Capturé par les Portugais et emprisonné dan les colonies Portugaise d'Afrique, il parviendra a s'évader mais pas a quitter le continent Africain.
Dans cette région du monde vit un démon, Calandola, Roi de la tribu anthropophages des terribles guerriers Jaqqas , des nomades dont la bravoure et la brutalité alimentent les légendes et les cauchemars.
Ce Démon réputé immortel et dont le nom fait trembler les Africains, va croiser le Chemin d'Andrew Battel.
Il se joindra aux Jaqqas ou il sera initié aux secrets de la Magie Africaine.
Le style de la naration est des plus riches car la traductrice, Natalie Zimmermann, c'est attaché à restituer fidèlement le ton et la langue, pourtant des plus délicates choisi par l'auteur afin de coller du mieux possible au langage de l'époque.
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Par un tour du hasard (ou de la Providence), j'ai acheté le même jour mes deux meilleures lectures de 2018 : Terreur de Dans Simmons, et le Seigneur des ténèbres de Robert Silverberg, deux épais pavés de 1056 pages chacun (en poche, XXL). Ces deux livres sont des récits romancés d'histoires vraies se déroulant dans des contrées lointaines, peu connues, et inhospitalières : l'expédition de sir John Franklin à la recherche du passage du Nord-Ouest entre les terres glacées de l'Arctique en 1845 pour Terreur, et la capture et la déportation par les Portugais du marin anglais Andrew Battell en Angola autour de 1600 pour le Seigneur. Les deux livres ont encore un point (peu) commun : on y parle de cannibalisme !

Ironiquement, mais c'était mon choix, j'ai lu Terreur qui se passe dans les glaces en été, et le Seigneur en hiver. Moins 50°C dans un cas, plus 50°C dans l'autre cas. Mais de plus grandes différences marquent ces deux textes remarquables. La plus importante étant sans doute que les membres de l'expédition du Nord-Ouest sont partis de leur plein gré conduits par des hommes mus par l'ambition. Ils sont tous morts. Andrew Battell, en revanche, n'a presque jamais été maître de son destin pendant les 21 années qu'a duré son exil. Il en est pourtant revenu pour raconter son histoire.

Les circonstances étaient certes très différentes, mais on ne peut qu'être frappé par la rigidité de la conduite des explorateurs polaires, trop fiers pour s'adjoindre l'aide de la population locale. Comment des hommes civilisés pourraient-ils recevoir la moindre aide des sauvages ? Evidemment, ceux-ci ne sauraient leur prodiguer de bons conseils sur la manière de se vêtir ou de s'alimenter pour résister au froid, ou quelles routes suivre et lesquelles éviter. Que pourraient-ils bien connaître de la glace, eux qui ont vingt mots différents pour la désigner ?

À l'inverse, Andrew Battell doit sa survie à sa grande humilité et sa capacité d'adaptation exceptionnelle : à Rome, vis à la romaine, dit-on; alors chez les Portugais, apprends la langue et vis à la portugaise, et mieux (ou pire) encore : chez les Jaqqas, les terribles guerriers cannibales... vis à la Jaqqa !

Vous l'aurez deviné, les aventures d'Andrew Battell ne sont pas très catholiques, ni très protestantes non plus d'ailleurs, et le roman de Silverberg ne manque ni de détails crus ni de réflexions choquantes. Tout comme Terreur, c'est un roman qui nous immerge dans une ambiance riche de détails qui font vrai. Comme un tour que lui aurait fait le Seigneur, Andrew Battell, jamais maître de son destin, vit cependant une aventure mémorable qui traverse les siècles, riches en péripéties, en joies et en douleurs, en trahisons et en combats. Si votre coeur est bien accroché, c'est un roman à ne pas manquer, peut-être le meilleur de Silverberg.
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Un livre dense, effrayant quelquefois, mais que l'on ne peut pas arrêter . L'histoire de cette épopée cauchemardesque dans une Afrique fantastique est enivrante. On se délecte de la noirceur, on veut savoir ce qui va arriver, est-ce qu'il va survivre, se sortir de ses malheurs, jusqu'ou ira -t-il ? Jusqu'ou suivrons-nous Silverberg dans cette folie moite ?
Un livre comme tous ceux de Silverberg : a lire et relire.
Ce n'est pas de la SF c'est une histoire à la frange extérieure du réel.
Je le recommande, c'est terriblement bien !
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le thème est celui de la société tribale africaine en 1600, avec sa barbarie, sa cruauté, mais aussi ses rites et coutumes et ses valeurs humaines, en comparaison de la société dite civilisée avec son esprit de colonisateur, de guerres , d'esclavagistes, d'avancées scientifiques, de modernisme. le héros oscille entre des aventures ou il est exploité ( emprisonnement, trahison, objet des désirs des autres) et exploitant lui même : achat d'une esclave, commerce illégale pour se faire une fortune.
Le livre romance ses valeurs à travers injustices, amour, fraternité, épopées. L'intérêt est de suivre ce héros osciller entre ses diverses barbaries tant du coté des colonisateurs qui se croient le centre du monde, tant du coté des royautés africaines tribales qui se livrent à des coutumes de sang sacré, au cannibalisme.
Un roman long, passionnant, où l'instinct de survie prédomine parfois sur l'esprit chrétien.

Pour le synopsis même de l'histoire, lire les autres critiques.
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