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EAN : 9782368688397
240 pages
Stellamaris (17/12/2023)
5/5   2 notes
Résumé :
Désordres, novembre 2020 - mars 2023.

Un journal politique, poétique et musical pour dire le présent, témoigner d’âmes, de leurs espoirs et de leurs révoltes.
– Tenez, je vais prendre... Voyons... Mettez-moi s’il vous plaît… quatre mini-Trump à la française. Deux amendes - amandes, pardon... – et deux au café.
Les toits des villes, au dîner, scintillent comme une douce crête, orange, panoramique. Plus tard ils s’éteindront, un à un vacil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quelle bonne idée d'avoir ainsi tout consigné ! Certains y avaient pensé mais très peu l'ont fait.
De novembre 2020 à mars 2023, Pierre-Michel Sivadier a noté ses pensées et remarques quotidiennes. Et à peine trois ans plus tard, on s'étonne déjà d'avoir avalé tant de couleuvres sans moufter (par exemple, j'avais totalement occulté le couvre feu à 18h). L'exercice est sans conteste pertinent. Mais revivre ainsi les incertitudes de la période covid, les restrictions et empêchements, ainsi que l'élection présidentielle qui a suivi a aussi quelque chose d'un peu déprimant.

Heureusement, l'auteur évoque ces événements avec une plume délicate. Et il nous partage aussi ses poèmes, sa vision de la création - musicale et littéraire - et ses petits bonheurs quotidiens. Des respirations bienvenues dont je n'ai pu m'empêcher de relever certains passages.
J'ai beaucoup aimé les alliterations des poèmes, notamment ceux sur les giboulées et sur l'automne.
Son point de vue d'auteur-compositeur sur la musique m'a aussi touchée, et particulièrement la nécessité de la partager pour bénéficier de ses bienfaits et la difficulté de toucher un public aussi large qu'espéré.
Empêchement qui se retrouve dans sa réflexion sur l'écriture, la publication et le rôle des médias dans sa diffusion. Comment exister lorsque l'on est boudé par les grands médias ?
J'ai aussi été sensible à ce besoin de reconnaissance, de retour sur ses créations.
Et, de maniere plus positive, à cet élan vers les jeunes. Ce bonheur d'enseigner.

Élection présidentielle de 2022 oblige, ce journal est aussi très imprégné de politique.
Pierre-Michel Sivadier se montre très acerbe envers les éléments de langage propres à notre société, langage qui tourne en rond, s'auto-nourrit et finalement ne veut plus rien dire.
Il faut dire que, lorsque l'on est comme lui en quête de sens, d'épanouissement et d'émerveillement culturel, on ne peut que se sentir en décalage avec une société qui prône le travail dans la douleur et l'enrichissement.
Malgré tout, l'auteur a la politesse de l'optimisme, envers et contre tout - de la guerre en Ukraine à l'utilisation du 49.3 - et une capacité admirable à s'émerveiller d'un "rien", enfant glissant le long d'un toboggan ou arrivée du printemps.

Ce journal est aussi intéressant dans la résonance qu'il entretien avec le premier tome, "Mets du jour", tant dans les thèmes que dans le style.
Merci à Pierre-Michel de m'avoir permis de découvrir ces deux ouvrages !
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« Ce livre m'a procuré un bonheur fou de gourmandise littéraire. Adoré le swing de ces divagations, d'un sujet à l'autre, d'un rêve à un trébuchement de la vie réelle.
Un régal dans la forme et dans le fond. » Alex Dutilh

« Texte magnifique qui offre une respiration salutaire dans une époque qui coupe le souffle. Vocabulaire et syntaxe au scalpel qui consolent nos sentiments d'impuissance et attisent notre désir de se relever les manches. » Jean-François Sivadier

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le printemps nous surprendra toujours.
Nous attire dans ses rets optimistes.
Au détour d'un cataclysme, à la croisée d'un chemin,
Soudain le soleil brille et la douceur s'installe.

L'humain redevient enfant, oublie, fasciné.
Il se fige contemplant les rayons, les odeurs, les fumets,

Chatoiements qui attendaient leur heure
Et brusquement surgissent et fourmillent et s'imposent
Un autre cataclysme,
Un bruissement de vie maintes fois décrit et toujours admiré.
Oui, tout est encore possible.
On y croit au printemps, qui pourtant nous surprend.
Il est encore trop tôt, mais les premiers rayons
Font l'effet d'une bombe qui s'oppose à celles qui tombent
Et dévastent l'autre bout de l'Europe.

Les enfants n'admirent peut-être pas le printemps comme nous,
Ils y prennent part, sans y penser, ils le créent, ils le sont.
Aux Lilas, à Bagnolet, dans l'Est parisien,
Le dix mars anticipe un printemps rayonnant.
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Mauriac soulève le couvercle. Il met au jour, s'oppose, démonte, se joue des conventions, tord chaque idée reçue ; mais il n'oublie jamais la poésie, l'éclat de la langue et sa magnificence, en disséminant çà et là dans le jardin du lecteur des bonheurs de littérature.
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18/02/2021

Reçu un relevé de royalties pour l'année 2020. Évidemment, je vais m'en sortir avec l'humour habituel auprès de ma productrice amie.
Mais le coup est rude.
Cependant, curieusement, aucune amertume.
Aucune surprise, non plus.
Pourquoi continuer ? Parce que je me vois écrire, composer, arranger dans vingt ans.
Parce que je l'ai toujours fait, ventes ou pas.
Aucune colère, et même du calme.

Je suis parvenu à construire une vie dans laquelle je peux poursuivre ces activités vitales, essentielles malgré un plafond de verre qu'apparemment, jamais ne franchirai - je ne suis pas le seul. Les quatre titres qui font l'entre-soi de la presse culturelle française, les deux radios qui en sont l'alpha et l'oméga vous ignorent : en dehors de ces faiseurs de beau temps, point de salut. Les programmes s'élaborent en lisant leurs louanges. Si vous n'y figurez pas, vous ne rapporterez pas un strapontin et les salles seront vides, ou du moins clairsemées. Les artistes le savent, c'est ainsi, point final. Ne nous empêche pas de vivre : c'est intégré. Une donnée, une maxime-théorème....

Ces phrases ne s'écrivent pas, mais que risqué-je ? Rien. La menace de l'ostracisme ne joue plus, du coup, comme diraient mes chers étudiants.
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Allumer l’écriture, rayer les mentions inutiles, les mille raisons de désespérer. Surligner l’optimisme, sauver la bouteille pleine sans oublier les barricades.
Soutenir les dissidents, mettre en lumière les refus, traquer la petite bête.
Se battre contre des moulins-à-vent, opter pour le présent, évacuer la nostalgie, mais plonger dans les souvenirs quand l’heure du bain se fait sentir.
Comment vont mes écritures ? Bien et mal à la fois, comme celles du monde et de tout un chacun qui poursuit l’indécence et la singularité de son privilégié chemin : vivre.
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Or, s'il lui était permis d'avancer à découvert, la Complexité ne se révélerait pas si complexe que ça, réclamant juste un peu d'attention, un peu de bienveillance, comme toute entité.

La Complexité souhaiterait qu'on l'accueille calmement, en disant : je vais prendre le temps de réfléchir car c'est un peu complexe mais c'est ce mécanisme de réflexion qui va me procurer du plaisir parce qu'au final j'aurai eu la satisfaction de démêler une situation difficile, problématique, j'aurai pu saisir de nouvelles connexions entre des éléments épars, voire entre mes synapses et en acquérir de nouvelles ce qui au passage m'aura enrichi, car la Complexité - bonne, généreuse, et brave - développe toujours notre intelligence dans le sens d'une valeur ajoutée, la Complexité s'éclate lorsque nous parvenons à gravir des sommets qui semblaient d'emblée inaccessibles, elle se montre désintéressée et ne s'intéresse qu'à notre succès.

La Complexité est vraiment de chouette nature, une chic fille qu'on se plaît à aimer.

Mais qu'on ne l'affuble pas du déguisement ridicule de la Simplicité, sans quoi elle se prend les pieds dans le tapis. Qu'on lui fiche la paix, à la Complexité. Et qu'on la laisse vivre sa vie. Elle nous stimule et nous survivra. (p.148)
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Vidéo de Pierre-Michel Sivadier
Présentation du roman de Pierre- Michel SIVADIER Paùl Jack (Stellamaris, 2020). Portrait de deux musiciens écrit peu avant la pandémie de 2020, l'ouvrage livre une photo en temps réel de la vie d'artiste. Un récit fragmentaire, un roman éclaté, traversé par un chat philosophe, loquace et imaginatif.
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