Aujourd'hui, plus que jamais, le chirurgien n'est que s’il est en même temps équipe. Il ne vaut qu'entouré de ceux qui l’aident et qui aiment le même travail que lui. Solitaire, il ne peut rien. Il lui faut être secondé par le clinicien qui découvre le mal et lui adresse le patient, l’anesthésiste aux sortilèges qui donnent l’oubli et l’insensibilité, l’assistant qui, en face de lui, va couper une ligature et l’attend, ciseaux en mains, l'instrumentiste qui lui plaque à la seconde voulue le bistouri sur la paume...
Seul un médecin admettrait comme fondement même de sa profession que rien n’est équitable ni juste dans les fardeaux qui accompagnent l’art de guérir — et continuerait néanmoins sa route quotidienne. Peut-être, si l’on a un fardeau à supporter, est-il nécessaire d’accepter que le médecin n’est jamais un seul homme, un individu d’une seule venue, mais un composé.
La rate sert de cimetière aux globules rouges. Une chose en tout cas est certaine, ses relations étroites avec le taux de globules blancs. La maladie maligne, appelée leucémie, qui intéresse les globules blancs, ces ubiquistes défenseurs contre l’invasion microbienne, a, comme symptôme le plus frappant, une augmentation considérable du volume de la rate.
Quand un homme est né pour la profession qu'il exerce, pensait-elle, quand il s’acquitte superbement de son travail, il devrait en même temps avancer à grands pas sur la route du bonheur.
Si l’amour se compose pour neuf parties de l’attente de la dixième, qui marquera la venue de l’aimé, j’ai déjà conquis mes grades! Je suis un vétéran.