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EAN : 9782714451293
290 pages
Belfond (19/09/2013)
2.99/5   70 notes
Résumé :
1938 : l'Allemagne nazie s'apprête à envahir l'Autriche, les Juifs cherchent à fuir par tous les moyens.
Alors qu'on lui délivre des visas pour l'Angleterre, Sigmund Freud est autorisé à soumettre une liste de ceux qu'il souhaite emmener avec lui.
Figurent sur cette liste, entre autres, son médecin et ses infirmières, son chien, sa belle-soeur, mais pas ses propres soeurs. Tandis que le père de la psychanalyse finira ses jours à Londres, toutes les q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Dans son roman, Goce Smilevski donne la parole à une femme qui va mourir. Cette femme c'est Adolfina, l'une des soeurs de Sigmund Freud, la plus douce et la plus aimante. Dans la chambre à gaz d'un camp de concentration, elle se souvient de toute sa vie, une vie malheureuse faite de solitude et de mélancolie.
Depuis son plus jeune âge, sa mère la hait et lui répète qu'il aurait mieux fallu qu'elle ne naisse pas. Cette hostilité la rapproche de son frère "Siggie" avec lequel elle entretient secrètement des rapports fusionnels. Mais leur lien se dénoue lorsqu'à l'âge de 7 ans, elle est témoin d'une scène qui brise son innocence. Cet épisode malencontreux, Freud l'utilisera plus tard comme base de sa théorie de "l'envie du pénis", (censé gouverner le devenir femme de la petite fille) montrant ainsi qu'il n'a rien compris à ses répercussions dans l'esprit de sa soeur. Devenue adulte, Adolphina abandonnée par son amoureux et de plus en plus torturée par la cruauté mentale de sa mère, préfère trouver refuge dans la clinique psychiatrique où est hospitalisée son amie Clara Klimt, soeur de l'artiste Gustav. Cependant Adolfina n'est pas folle. Sa douleur est existentielle, formée et renforcée par des événements traumatiques que son frère, tout grand psychanalyste qu'il est, ne semble pas voir. Il faudra qu'il soit ivre pour qu'il se décide à lui demander si elle souffre. Il n'en fait pas plus, soucieux de respecter la règle d'or qu'il a imposé à tous les psychanalystes: l'interdiction formelle de soigner les membres de leurs familles.
Le livre explore de nombreux aspects de la théorie psychanalytique à travers les conversations, les actes et les réflexions des personnages tout en opposant les racines de la souffrance d'Adolphina aux théories les plus notoires de Freud. Celui-ci apparaît singulièrement égoïste et parfois tout simplement dans le faux comme quand il affirme que les craintes concernant Hitler et la menace grandissante du nazisme sont exagérées. L'auteur le décrit comme un homme qui, malgré toute sa science, ne dépasse pas les préjugés de son époque concernant les femmes.
La lecture de La liste de Freud n'est pas follement gaie mais profondément émouvante et passionnante, même en étant pas particulièrement intéressé par la psychanalyse, car elle interroge sur l'étroitesse de l'abîme qui sépare la normalité de la folie. Et peu importe que les faits relatés dans cette histoire soient réels ou non...
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Dans tous les pays où il a été édité, le roman du macédonien Goce Smilevski porte le titre de la soeur de Freud. Sauf en France. Intitulé La liste de Freud, il laisse accroire que le livre s'interroge avant tout sur les raisons qui ont poussé le psychanalyste à ne pas emmener ses quatre soeurs avec lui, hors d'Autriche, en 1938, alors qu'il en avait la possibilité. Personne, hormis Freud, ne pourrait répondre, tout n'est que conjectures et Smilevski se garde bien de trancher et surtout de conclure à ce raccourci hâtif : Sigmund a laissé ses soeurs aux mains des nazis et porte une grande part de responsabilité dans leur disparition dans les camps de concentration. le corps du livre dépasse largement ce thème : il s'agit d'une fiction historique à partir de la vie d'Adolfina, la "soeur préférée" de Freud, très proche de lui durant son enfance et qui la protégea d'une mère qui lui assénait à intervalles réguliers qu'elle "n'aurait jamais dû naître." Fragile, traumatisée par un avortement, elle vit peu à peu s'éloigner d'elle ce frère tant aimé et devint marginalisée sous prétexte qu'elle n'était ni mère ni épouse. Il s'agit bien d'une fiction, il est utile de le répéter, même si Smilevski se base sur une certaine réalité, la vie d'Adolfina restant en grande partie inconnue. Cette vraie fausse biographie est un prétexte pour le romancier : il lui permet d'évoquer la Vienne du tournant du XXe siècle et certaines de ses figures comme Klara Klimt, une autre soeur d'homme célèbre, qui lutta toute sa vie pour les droits des femmes et en paya le prix fort. La liste de Freud, passionnant par endroits, se révèle également opaque et franchement ennuyeux quand il ressemble à une dissertation sur un certain nombre de thèmes philosophiques : la folie, la mort, la sexualité. C'est un ouvrage hybride, qui désoriente souvent. Smilevski dit avoir voulu "rendre hommage aux femmes oubliées de l'Histoire." C'est effectivement ce que l'on retient en priorité du roman.
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Voilà un roman dont le sujet est explosif, et sur lequel les savants et experts historiques se sont longuement querellés, certains jugeant que le point de départ du livre est totalement faux et que l'image donnée par l'immense psychanalyste Sigmund Freud pas épargnée du tout par ce romancier macédonien n'est pas du tout celle de la réalité.

En effet, dans cette "Liste de Freud", qui a reçu le prix européen de littérature en 2010, Goce Smilevski nous y raconte comment le père de la psychanalyse a abandonné ses soeurs qui ont péri en camp de concentration. 1938, Vienne est sur le point d'être envahie par les nazis. Sigmund Freud qui a révolutionné la psychanalyse obtient des visas pour l'Angleterre. Il a le droit d'établir une liste de personnes qu'il souhaite amener avec lui. Au lieu de choisir ses soeurs Pauline, Maria, Rose et Adolphine, il inscrit son médecin, son infirmière, son chien et sa belle-soeur. Or les frangines du psychanlyse elles seront déportées au Camp de Terezin.

C'est une des soeurs, Adolphine, qui est la voix de ce livre, la "soeur préférée" de Freud, très proche de lui durant son enfance et qui la protégea d'une mère qui lui assénait à intervalles réguliers qu'elle "n'aurait jamais dû naître." le début du livre s'ouvre sur elle et ses soeurs déportées mais la suite est le récit de sa vie. Alors forcément, cette image de Freud en un bourreau immonde qui condamne ses soeurs à une mort certaine dans les camps de la mort.. Et c'est d'ailleurs cette partie du livre, celle qui a trait à histoire d'Adolphine, qui m'a semblé être la plus captivante, cette vie faite de sacrifices pour sa famille, de déceptions et d'impuissance ne peut laisser indifférent.

Le reste du roman, et notamment toute la partie sur l'oeuvre et les actes particulièrement abjects de Freud laissent un peu plus circonspect, d'autant que l'auteur ne prend jamais le soin de distinguer par des notes de bas de page quand on a affaire à la réalité et quand on à affaire à de la fiction.

Bref "une liste de Freud provocante" et pas toujours trés nuancée, mais en même temps on ne peut que louer l'audace de l'auteur d'oser aborder ce pan pleu glorieux de la vie de cet être, devenu une icone pour des milliers de psychanalystes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman relate un aspect méconnu de la vie de Freud

C'est donc par la voix d'Adolfina, soeur préférée de Freud que l'auteur nous plonge dans une Vienne en plein essor tant sur le plan artistique qu'intellectuel.

Adolfina raconte avec une grande mélancolie : son enfance, ses souvenirs, ses regrets aussi, son incompréhension devant la décision de ce frère dont elle était pourtant la plus proche... Mais également ses rencontres de hasard avec Otla Kafka, Klara Klimt, que l'arrivée du nazisme à tout « chamboulé ».

Il semblerait que le père de la psychanalyse dresse une liste de ceux qu'il souhaite emmener avec lui, liste excluant ses quatre soeurs.
Ce roman aussi laisse entendre la souffrance des femmes !

N'étant pas spécialiste de Freud, ni de la psychanalyse loin de là, j'ai tout de même appris quelques rudiments sur son travail

La Liste de Freud reste un roman fascinant.

P.S. : Certaines critiques laissent entendre que le livre de Michel Onfray « le crépuscule d'une idole » est très bien documenté sur ce sujet.
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Contre toutes attentes, j'ai été jusqu'au bout de cette lecture mais sincèrement je me demande encore pourquoi. C'est absolument incroyable, c'est peut-être pour ça que j'ai voulu voir jusqu'où ça irait et que j'ai fini le livre. Eh bien je suis fixée. Incroyable un tel fatras, on se pose réellement la question de ce qu'à voulu faire l'auteur en écrivant ce roman. Moi en tout cas, je donne ma langue au chat. En un mot : portnawak.
En fait, en choisissant ce roman je m'attendais à quelque chose du style le cas Eduard Einstein de Laurent Seksik (que j'ai bien aimé), une sorte de biographie romancée sur un aspect méconnu de la vie d'un "grand homme". Sauf que euh... comment dire... ce n'est pas du tout ça. Et je suis d'ailleurs incapable de dire ce que c'est, je vous laisse imaginer mon embarras ;)

La liste de Freud, ça parle un peu de Freud, beaucoup d'une de ses soeurs, un peu du reste de sa famille, ok normal. Après, on a l'impression que l'auteur s'est enfilé tout un tas de bouquins sur la psychanalyse, la psychiatrie, tout ce qui commence par psy en fait, et même un p'tit coup de philosophie, bref qu'il a bouffé de la théorie vulgarisée à s'en rendre malade et qu'il a tout régurgité là, sous nos yeux éberlués, un beau dégueuli de descriptions des différentes formes de folies. Indigeste, inutile, et parachuté ici sous prétexte du petit grain qu'il attribue à cette fameuse soeur de Freud. Il ajoute à tout ça des références à d'autres personnalités, on ne sait pas trop pourquoi, Gustav et Clara Klimt, Vincent van Gogh, encore des prétextes pour rajouter un petit coup de psychanalyse de comptoir hélas...

Enfin voilà, si j'avais eu envie de lire le Petit Psychotique Illustré ou Ma vie dans une Maison de Fous, je l'aurais fait. Et si j'avais eu envie de lire La vie des Peintres Psychologiquement Atteints, je l'aurais fait aussi. Mais c'était pas le but du jeu, donc c'est raté.

J'ai été tellement interloquée par cet objet littéraire non identifié que j'ai cherché à en savoir plus avant d'écrire mon billet (on ne sait jamais, des fois que je serai passé à côté de quelque chose ou que mon cerveau limité ne parvenait pas à saisir un truc). Je suis tombée sur un article intitulé "La liste de Freud, une imposture littéraire", article certes un peu à charge façon trash presse mais avec lequel je suis d'accord sur certains points. le premier de ces points étant qu'il est bon de se documenter un peu sur son sujet quand on veut écrire un roman avec des airs de biographie.
Ce qui m'a halluciné aussi c'est que le bouquin à tout de même été traduit en 25 langues et qu'il a reçu plusieurs prix. Ok c'est bon, ça va j'ai compris, je vais reprendre mes p'tites pilules roses ;)
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critiques presse (2)
LaPresse
09 décembre 2013
Geignard, larmoyant, ce récit d'une vie ratée voulait rendre hommage aux femmes qui ont vécu dans l'ombre des grands hommes, tout en démythifiant ces derniers. C'est plutôt son auteur qui y perd tout crédit.
*
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
17 septembre 2013
Goce Smilevski a notamment reçu le Prix européen de Littérature pour ce roman vibrant, hommage au combat des femmes oubliées par l'Histoire, complainte sur le sens de la vie, la raison et la folie, mais aussi plongée érudite au coeur de la psychanalyse naissante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ce voile qui sépare les personnes âgées de tout ce qui les entoure et fait que même ce qui est a leur portée leur échappe comme un élément d'un autre monde, un onde dont ils sont coupés .
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« Elle n’aime pas mes intrusions dans l ;’espace de Sigmund. Avant sa naissance, elle était déjà sûre qu’il deviendrait un « grand homme ». Elle raconte souvent comment, alors qu’elle était enceinte, une vieille femme le lui avait prédit, en utilisant exactement ces mots : « un grand homme ». Elle n’a cessé de les répéter depuis lors. Cependant, elle s’adresse toujours à lui comme à, un petit enfant, l’appelant « mon petit Siggy en or « ; Ce surnom sonne à la fois comme une marque de possession et comme une menace. »
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Ce jeune homme qui la caresse avec une pomme , qui lui chuchote un conte de fée, qui lui offre un couteau , c’est son frère , Sigmund. La vieille femme qui se souvient, c’est moi Adolphine Freud »
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Alors que je contemple ma mère, je me dis que c'est sa dernière nuit. Je songe aux nuits tourmentées de ma jeunesse, à mon désespoir, à cette époque maudite où ma mère prenait un cruel plaisir à jeter du sel sur les plaies béantes de mon âme. Je rêvais alors d'une nuit comme celle-ci, sa dernière nuit. Combien de fois, durant les insomnies de ma jeunesse, j'ai ruminé une vengeance qui ne pourrait s'accompli qu'à un moment comme celui-ci, le moment de son ultime impuissance devant la mort !
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Mais en 1863 , seulement quelques années après que Darwin a annoncé au monde ses théories sur la sélection naturelle, Thomas Crapper a déposé le brevet de la chasse d'eau. Qu'est ce que ça change pour nous de savoir que la Terre tourne autour du Soleil et que nous ne sommes pas le centre de l'univers ? A quoi nous sert-il de savoir que nous tenons nos origines du singe ? Qu' est ce que ça nous apporte d'être conscients que nous sommes victimes de ce que vous appelez l'"inconscient" ? ça ne change rien du tout. Tandis que la chasse d'eau ... dois je vous expliquer combien cela a transformé notre vie ?
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Video de Goce Smilevski (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Goce Smilevski
Mise en ligne le 16 déc. 2011 Romancier, essayiste et auteur dramatique macédonien, Goce Smilevski est né en 1975 à Skopje. Après des études de littérature comparée et de langue et littérature tchèque dans sa ville natale puis à Prague, Smilevski fait une entrée couronnée de succès dans la sphère littéraire européenne en 2000 avec la publication de son premier roman, La Planète de l'inexpérience. Traduits en anglais, allemand, polonais, tchèque, serbe et slovène, ses romans postérieurs (Conversation avec Spinoza (2002), La sœur de Sigmund Freud (2007), La petite princesse (2007)), son œuvre théâtrale Trois pas au- delà du désespoir (2006), ainsi que ses essais, lui ont valu de nombreux prix littéraires, dont le prestigieux Prix de l'Union Européenne de littérature en 2010.
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