Sous couvert de la figure de la sorcière, ce livre à mi-chemin de l'enquête et du récit serait le début d'une explication au pourquoi les femmes depuis la nuit des temps, depuis les sombres heures du Moyen Age ont été malmenées, jugées, bafouées, brulées. Femmes instruites, femmes médecines, femmes herboristes, femmes indépendantes, femmes libres, mais surtout femmes gênantes ou convoitées !
Le prix à payer a été fort, au-delà de tout ce que l'on sait, le préjudice a été moral et s'est inscrit comme une cicatrice dans l'ADN féminin jusqu'à se perpétuer tel
le complexe de la sorcière.
Isabelle Sorente, de façon intimiste et avec pudeur nous livre ses failles et ses brisures tapies dans l'ombre de ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. le harcèlement dont elle fut victime, sa capacité à supporter. Parce qu'un jour, apparait une dame dérangeante au regard envoutant, venue lui demander des comptes. Il était temps d'affronter ses fantômes et de répondre aux questions, la dame tel un inquisiteur voulait des réponses sur l'enfance, l'amour, le pardon…
Une vie ne peut rester en chantier, vient un jour le temps des réparations, en revenant sur sa vie, l'auteure revient sur celle des générations passées, sa mère et sa grand-mère par le biais de son père.
Un livre pour apprendre, pour comprendre, pour cheminer car oui, ce livre continue son chemin après lecture, il remue, interroge.
Un livre dont j'ai beaucoup aimé les références :
Anne Ancelin Schutzenberger et son approche psycho généalogique qui m'est si familière, les Béguines qui me sont si chères, leur savoir, leur liberté, leur choix.