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3,82

sur 239 notes
Si la figure de la sorcière est un thème fétiche de la littérature féministe, l'oeuvre d'Isabelle Sorente l'exploite différemment – en faisant le point de départ d'un traumatisme transgénérationnel subi par chacune d'entre nous, elle explore les conséquences et les séquelles que subissent les femmes depuis les chasses aux sorcières. Une idée intéressante et innovante qui ne parvient cependant jamais à convaincre parfaitement et semble n'être qu'un prétexte à des considérations plus personnelles. Une lecture qui vaut pour sa vision singulière d'un thème maintes fois abordé mais qui ne peut être une étude réellement convaincante.
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Une lecture stupéfiante !🔥

Hors du commun
Surnaturelle
Enigmatique

Voici un roman qui m'appelait. Que j'ai croisé plusieurs fois en essayant d'y résister -"mais j'ai déjà tant de livres dans ma PAL"- et pourtant il revenait et revenait sans cesse.

J'ai cédé. Et je n'en suis toujours pas remise. Merci à Isabelle Sorente pour ce magnifique ouvrage. Cette réflexion, cette sagesse, cette lucidité que l'autrice est allée chercher en creusant dans les profondeurs de la société, ainsi que dans les profondeurs de sa propre histoire.

Un récit personnel et pourtant universel qui m'a beaucoup touchée par sa résonance, par sa sincerité, par sa dimension intemporelle.

Indéniablement un beau cadeau à faire à une femme. Et à un homme aussi.

Je vous le conseille vivement et urgemment 🤭
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Un livre difficile à classer tant il est multiple. Un peu autobiographie, un peu récit de fiction, un peu roman historique, ce qui est sûr c'est qu'il ne vous laissera pas indifférent!
Isabelle Sorente analyse une partie de ses cauchemars afin d'amorcer une quête historique sur les traces des chasses aux sorcières au Moyen âge. Et si ses cauchemars étaient les souvenirs traumatiques de l'un de ses ancêtres ? Un livre atypique et passionnant! Un peu perché néanmoins!
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Beaucoup de choses à dire sur ce livre, mais j'ai peur que cela soit réducteur, tant cette lecture m'a bouleversée et marquée... pour tout un tas de raisons.
C'est un livre d'une grande puissance, qui mêle témoignage personnel et réflexion, sur les résonnences qu'ont les chasses aux sorcières des 16e - 18e siècles sur nos vies de femmes et sur les mentalités actuelles. Ces résonnences sont grandes, elles sont immenses, et surtout elles sont tues. Une répression de grande ampleur a eu lieu envers des dizaines de milliers de femmes (et d'hommes, dans une moindre mesure) et on fait comme si cela n'avait pas existé.
Alors oui, Isabelle Sorente, moi aussi j'entends la voix en moi du petit inquisiteur qui me dit quoi penser, quoi ressentir. Et oui, c'est un combat pour la faire taire.
Merci, Isabelle Sorente, merci pour ce livre. Voilà des mots sur mon vécu, sur ce que je ressens, voilà des perspectives pour toutes les femmes et filles présentes et à venir, et les hommes aussi. Merci.
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Et sinon à part parler de toi, de tes séances chez le psychanalyste, de te refléter dans le regard d'une sorcière d'il y a 400 ans, d'imaginer que tu viens d'une lignée de sorcières, de te projeter (In)consciemment dans la vie d'une femme d'il y a quelques 300 ans. Car chaque femme est une sorcière qui a souffert. Si encore tu t'étais limitée à cette belle phrase, le roman aurait été parfait. Malheureusement, ton ego est démesuré et tu me laisses sur le bas-côté. Un soupçon d'agacement à la lecture de ta vie de femme, d'amie, de confidente, d'amoureuse. À trop te (re)mettre en question, tu oublies l'essentiel Isabelle : parler aux autres.
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Et bien, j'ai adoré ce livre, c'est ce que je recherche dans une lecture, quelque chose de terriblement humain, d'actualité et qui me donne à réfléchir. Je suis fan et j'ai hâte de lire d'autres livres de cette auteure talentueuse.

Isabelle Sorente aborde l'empreinte psychologique à travers les âges et plus particulièrement l'impact des chasses aux sorcières sur la femme d'aujourd'hui.

Tout commence par la vision d'une femme à l'époque de la chasse aux sorcières qui subit un interrogatoire et que l'auteure a envie d'écrire. Elle sent que cette femme apeurée veut lui faire passer un message, à partir de là, elle va chercher tout ce qu'elle peut trouver sur cette époque de folle frénésie de la destruction de la femme qui aujourd'hui encore à des traces visibles sur notre société.

C'est à travers l'analyse de sa propre histoire, qu'elle va nous éclairer sur cet inquisiteur intérieur qui nous empêche d'avancer, qui pendant des siècles à persécuter les femmes et certains hommes, et a indirectement modelé notre façon de nous comporter. Ces traumatismes subis, qui, il faut le rappeler à quand même tuer 200 000 femmes en 2 siècles sont comme une empreinte génétique livrée par nos ancêtres. Notre faculté à nous déprécier facilement (je ne suis pas assez mince, trop vieille, trop folle quand j'essaie d'expliquer la charge mentale, trop hystérique quand je veux parler de l'égalité des sexes, de la place de la femme…. #metoo et bien d'autres)

C'est vibrant d'émotion, notamment quand elle aborde son harcèlement scolaire qu'elle a subi au collège.
Ce livre, je l'ai vécu comme la naissance d'une sorcière. Dans le terme sorcière j'entends le fait de reprendre son avenir en main,
Nous devons renouer avec la sorcière qui est en nous.

Qui a déjà lu ce livre ?
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Bon. Il faut que je trouve les mots pour parler de ce texte semi-autobiographique. Pourquoi semi ? Parce qu'Isabelle Sorente nous partage aussi ses recherches sur la chasse aux sorcières orchestrée durant des siècles et perpétuant un crime de masse encore peu reconnu (voire pas du tout). Elle nous parle avec élégance et sensibilité d'un lien transgénérationnel qui existerait entre cette chasse et les comportements de notre société d'aujourd'hui. Nous aurions enregistrées, en nous, les menaces des inquisiteurs et la terreur qu'ils suscitaient.
Le parti-pris est si intéressant que j'en ai frémis plusieurs fois. Ce livre est un des plus beaux pansements qu'il m'ait été donné de lire. Je n'en reviens pas... Il a fait écho à des facettes de moi-même avec lesquelles je suis toujours fâchée. le harcèlement scolaire dont parle Isabelle Sorente, la chasse dont elle a été victime, m'a brutalement rappelé mon propre harcèlement scolaire. J'avais l'impression de lire à la fois le récit personnel de l'autrice, mais aussi un écho vibrant de toustes celleux qui ont été victimes d'une "inquisition modernisée". C'est un texte qui fait bouger les marges parce qu'il nous enveloppe par la même occasion. Il rappelle à quel point l'inquisiteur, tant au-dedans qu'au-dehors de nous, concerne un grand nombre de personnes. Que ces gens marginalisés, ostracisés, sont si nombreux qu'ils pourraient faire rayonner un autre présent et donc, par la même, créer une société qui renouerait avec certains des principes fondamentaux de la sorcière : le soin, l'écoute, la connaissance, l'amour. Parce que la sorcière est aussi au-dedans et au-dehors de nous...
En somme, j'ai été happée par un texte qui guérit et ce que j'aurais encore à en dire, je préfère le garder pour le partager à voix haute avec mes proches.
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Le Complexe de la sorcière est un ouvrage hybride : entre le roman, l'essai et l'autofiction. Il se découpe en plusieurs parties, toutes fort différentes les unes des autres. La première partie, “Apparition” est celle qui s'approche le plus de l'essai : l'autrice nous fait part de ses recherches sur l'Histoire des sorcières, les grandes chasses, etc. Elle cite certains textes fondateurs mais on peut regretter l'absence de sources ou de bibliographie pour tout ce qui concerne cette partie. de mon côté, je n'y ai pas appris grand chose car j'ai déjà pas mal lu sur le sujet. Mais j'ai aimé cheminer avec l'autrice, voir quels liens elle tissait entre les informations qu'elle découvrait, lire ses impressions face à ses lectures, etc. Assez surprenamment, j'ai été tenaillée par une boule d'angoisse à la lecture de cette première partie, comme si je sentais se resserrer autour de mon coeur l'étau de l'Inquisiteur.

Puis, le sujet du roman va radicalement changer dans la 2e partie : l'autrice nous raconte son adolescence et plus particulièrement, un pan assez sombre de celle-ci, qu'elle relie à ses récentes découvertes.

Vient ensuite la question du pardon : serait-ce la clé pour avancer, pour libérer la sorcière ? Celle-ci souhaite en tous cas qu'Isabelle Sorente réfléchisse à cette question : a-t-elle pardonné aux personnes qui lui ont fait du mal à l'époque ? Et à ses parents ? Là encore, elle évoque les traumatismes qui peuvent se transmettre d'une génération à une autre… Cette question est presque le point de départ de son livre.

La dernière partie se penche sur le sujet ô combien complexe de l'amour. Comment réconcilier la Sorcière et l'Inquisiteur ? Est-ce que cet antagonisme se reflète dans nos relations hétérosexuelles ? Pour trouver la réponse, l'autrice convoque ses meilleures amies et elles discutent ensemble de leurs relations amoureuses passées et présentes. Elles mettent des mots sur certains schémas qu'elles n'avaient pas identifiés jusque là. J'ai beaucoup aimé cette partie : je serais bien restée plus longtemps à lire les histoire de ces femmes.

Dans cet ouvrage, il est aussi largement question des méfaits de la misogynie qu'elle provienne des hommes ou de femmes qui l'ont profondément intégrée ; des relations mères-filles, du rôle de la lecture et de la méditation comme échappatoires mais aussi comme outils d'empouvoirement. La psychanalyse est aussi largement présente. le tout est surplombé par cette figure de la sorcière qui semble être l'origine ou l'explication de nombreux événements du présent.

C'est foisonnant : peut-être même un peu trop. L'autrice lance plein de pistes qu'elle abandonne en cours de route ou n'approfondit pas suffisamment à mon goût. C'était parfois frustrant et cela donne une impression un peu brouillonne à certains passages. En effet, malgré une structure initiale qui semble assez claire, l'autrice m'a parfois perdue à travers les toiles qu'elle tisse, certaines de ses réflexions étaient sans doute trop ésotériques pour la pragmatique que je suis.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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Ce livre m'a été prêté par ma cousine car elle sait que je m'intéresse énormément à la figure de la sorcière. Elle m'a vendu ce livre en me disant qu'elle était sûre qu'il allait me plaire, vu le sujet traité et l'approche de l'autrice. Je n'ai pas voulu en savoir plus et je l'ai pris.

Je n'avais donc aucune attente particulière concernant cette lecture et pourtant elle fut des plus intéressante. Dans la première partie du roman, l'autrice pose des hypothèses vraiment très intéressante concernant la mémoire collective et notamment l'impact que les traumatismes ont sur cette dernière.
Les traumatismes étant ici les chasses aux sorcières qui ont tout de même duré près de deux siècles et fait des milliers de victimes.
Difficile de penser que ces événements n'ont pas laissé derrière eux des traces indélébiles dans la psyché des femmes.

Ce livre n'est en aucun cas un essai, il n'en a pas la prétention. Isabelle Sorente tente simplement de mettre des mots sur ces sensations qui nous traversent au cours de nos vies et nous donnent l'impression d'être des impostrices, des moins que rien, qui nous font constamment douter de nos valeurs.
Ces mots sont les siens, le fruit d'un immense travail d'introspection. L'autrice n'affirme pas que c'est la vérité, elle estime simplement que c'est la sienne. Libre à nous de nous y identifier ou pas.

Dans la deuxième partie du roman, l'autrice nous expose des événements de son passé qui l'ont construite malgré elle. Victime de harcèlement scolaire, Isabelle Sorente est encouragée à se livrer personnellement par la figure de la sorcière qui fait ici office de thérapeute. On quitte l'aspect recherches et théorique du roman pour plonger complètement dans l'autobiographie.

La troisième partie est celle qui m'a le moins parlée et pour laquelle je garde peu de souvenirs. Par contre j'ai énormément apprécié la dernière partie, où l'autrice invite ses amies proches à partager leurs propres expériences face à leur Inquisiteur intérieur. Ce chapitre m'a énormément touchée par tout ce qu'il dégage de vulnérabilité et de sororité.

En conclusion le complexe de la sorcière est un roman fort qui nous emmène dans une quête de soi particulièrement originale. Les théories émises par l'autrice - même si elles n'ont pas d'appuis scientifiques - sonnent juste et donnent de nouvelles perspectives à nos propres vécus.
C'est effectivement le genre de livre qui me restera longtemps en mémoire tant j'y ai trouvé une partie de moi-même.
Lien : http://www.cranberriesaddict..
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Sous couvert de la figure de la sorcière, ce livre à mi-chemin de l'enquête et du récit serait le début d'une explication au pourquoi les femmes depuis la nuit des temps, depuis les sombres heures du Moyen Age ont été malmenées, jugées, bafouées, brulées. Femmes instruites, femmes médecines, femmes herboristes, femmes indépendantes, femmes libres, mais surtout femmes gênantes ou convoitées !
Le prix à payer a été fort, au-delà de tout ce que l'on sait, le préjudice a été moral et s'est inscrit comme une cicatrice dans l'ADN féminin jusqu'à se perpétuer tel le complexe de la sorcière.
Isabelle Sorente, de façon intimiste et avec pudeur nous livre ses failles et ses brisures tapies dans l'ombre de ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. le harcèlement dont elle fut victime, sa capacité à supporter. Parce qu'un jour, apparait une dame dérangeante au regard envoutant, venue lui demander des comptes. Il était temps d'affronter ses fantômes et de répondre aux questions, la dame tel un inquisiteur voulait des réponses sur l'enfance, l'amour, le pardon…
Une vie ne peut rester en chantier, vient un jour le temps des réparations, en revenant sur sa vie, l'auteure revient sur celle des générations passées, sa mère et sa grand-mère par le biais de son père.
Un livre pour apprendre, pour comprendre, pour cheminer car oui, ce livre continue son chemin après lecture, il remue, interroge.
Un livre dont j'ai beaucoup aimé les références : Anne Ancelin Schutzenberger et son approche psycho généalogique qui m'est si familière, les Béguines qui me sont si chères, leur savoir, leur liberté, leur choix.
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