AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 239 notes
= le rapprochement entre l'histoire des sorcières et soi.=

Isabelle Sorente raconte dans son roman, qui peut paraître autobiographique (c'est du moins la sensation que j'ai eue) la vision qu'elle a eue en juin 2017.
Dans cette vision lui apparaît une sorcière, ou plutôt un visage qui va la hanter et changer sa vie.
Elle utilise le ‘‘je'' pour raconter l'histoire du roman et est écrivaine de métier et dans la vie également, ce qui renforce mon sentiment d'être dans une autobiographie.

Elle va décider de mener son enquête et faire des recherches sur les sorcières.
A travers ses recherches, elle va aussi se livrer via une psychanalyse qu'elle va entreprendre avec un psychanalyste.
Revenant ainsi sur soi-même, son passé et ses traumas enfouis.

‘‘Assister à des choses horribles peut-être aussi douloureuses que d'y survivre, c'est ce que les psys appellent les traumatismes transmis. Que ressentait celle qui voyait brûler sa voisine, que ressentait celle dont la mère avouait ? Comment ne pas douter à jamais de soi-même, comment être sûre de ne pas s'être vouée au diable, de ne pas porter en soi la faille terrifiante, celle qui vous damne à votre insu ?''

A travers ses recherches le lecteur apprend beaucoup de choses sur les sorcières, leurs apparitions, leurs meurs.
Le roman est très bien documenté ce qui en fait un livre riche en informations.
Les traumatismes subis dans pendant son adolescence et le rapprochement via ses recherches afin de comprendre le pourquoi de ce trauma.
Un livre très psychologique, une quête non seulement sur les sorcières et leurs histoires, mais aussi sur le soi et son passé, son histoire à elle : Isabelle.

Pour un esprit cartésien comme le mien et bien je peux vous dire que j'ai glissé dans ce roman sans problème.
Des théories de rapprochements tout à fait crédibles qui rendent non seulement l'histoire réelle, mais aussi très facile à lire malgré les termes utilisés embrun au jargon de la psychanalyse.

Un roman qui fait réfléchir sur soi, touchant et qui donne un sens au lecteur sur son propre vécu.
Le tout avec fluidité et réalisme.

Une magnifique découverte livresque.

Lien : https://livresdeblogue.blogs..
Commenter  J’apprécie          20
Une femme soumise à la question apparait à l'esprit d'Isabelle Sorente. Aucun repère spatio-temporel. Plus rien. le vide. La page blanche. Un mur pour une écrivaine. Une scène sans histoire. Seul le mot « sorcière » semble la hanter. Pour endiguer les manques et ancrer cette curieuse scène dans une fresque romanesque, elle accumule autant de livres sur la sorcière qu'elle le peut. Et lit jusqu'à mêler l'histoire de ces femmes boucs émissaires des vilénies de la vie quotidienne à l'époque moderne à ses propres souvenirs d'enfant et d'adolescente dans un récit initiatique sur la quête du soi intérieur et du pardon.

Et cette question lancinante : fût-elle, comme ces femmes-sorcières, le bouc émissaire de la cour d'école ? Se peut-il qu'un évènement vécu par un.e lointain.e aieul.e l'ait tellement imprégnée qu'elle soit condamnée à être une sorcière d'aujourd'hui, jugée par ce qu'elle ne correspond pas aux critères de la normalité socialement établie ? Et la femme dans son entièreté souffre-t-elle dans sa chair et son inconscient des persécutions passées, comme une cicatrice invisible, une empreinte indélébile ?

« Chère Isabelle,

Vous avez touché mon âme.

Vous avez su capter l'essence même de mon être féminin avec une délicatesse, une justesse et une tendresse qui me font naïvement et égoïstement penser que vous n'avez écrit que pour moi et mon « moi » magique et mystique.

Du fond du coeur, merci Isabelle, pour votre beauté d'âme et de coeur, votre « normalité », votre sincérité et votre perspicacité.

Vous avez mis des mots sur nos conditions de femmes modernes. Femmes complètes, épanouies, mais soumises aux jugements de notre société inquisitrice. Femmes parfaites, sans failles, fortes. Jusqu'à ce qu'on lève le voile. Celui de la vérité. Et si nous n'étions que les héritières et les gardiennes d'un lourd secret, celui du savoir et de la connaissance ?

Avec toute mon amitié,

Mélanie »
Commenter  J’apprécie          20
Petite lecture «facile» pour les jours de repos. «Le complexe de la sorcière» est un roman (ou un récit?, j'ai des doutes) qui surfe sur les concepts (re)devenus à la mode de la résilience et des sorcières. Avec plus ou moins de finesse (et de réussite, n'est pas Mona Chollet qui veut), la narratrice (l'autrice elle-même?) se replonge dans ses souvenirs traumatiques d'enfance et d'adolescente suite à la visite en songe d'une sorcière et les réinterprète au moyen de questionnements sociaux, familiaux et intimes.
Un texte frôlant le développement personnel (oui, oui moi j'ai lu ça) qui ne révolutionnera pas l'histoire de la littérature mais un texte bienveillant qui est agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          20
Une claque, je l'ai lu et relu, je l'offre et le relirais. L'histoire d'une autrice inspirée par une visite la nuit, le fantôme d'une ancêtre, sorcière qu'elle va découvrir et qui va prendre une grande place dans sa vie jusqu'à remettre en question chaque réaction, action, pensée et tout son système de croyance et de fonctionnement relationnel. Et le nôtre aussi! Cet ouvrage est une pépite qui aide à comprendre tant de nos fonctionnements personnels, en société, en couple, au travail. Pourquoi on n'ose pas briller, prendre notre place car en nous toutes et tous sommeillent encore des chasses aux sorcières.
Commenter  J’apprécie          10
Psychanalyse d'une sorcière...

L'écrivain se réveille un jour avec la vision terrible d'une femme condamnée. Sa quête sur les chasses aux sorcières commence : pourquoi, comment...
Au fil du récit, cette sorcière la guide dans ses propres blessures, souffrances...

Nous portons tous en nous nos traumatismes et l'histoire de nos ancêtres...
Commenter  J’apprécie          10
C'est un récit très intime que nous livre ici l'autrice. Elle nous décrit plusieurs aspects de sa vie qui l'ont conduite à être ce qu'elle est aujourd'hui, un témoignage assez dur je dois dire, avec des périodes très compliquées dont elle fait le parallèle avec le traitement infligé aux sorcières. Ces femmes qui finalement ont été victimes de préjugés, chez qui on a créé une culpabilité importante.
On s'identifie à son expérience, à cette histoire qui résonne en nous de manière particulière. Singulière mais terriblement familière.
Une introspection résolument féministe dans le sens où il met en évidence, à travers la figure de la sorcière, de la charge qui pèse inconsciemment sur la femme, des questions sur notre légitimité, de la transmission intergénérationnelle.
L'enquête historique est très bien documentée, on apprend beaucoup.
En débutant ce roman je ne m'attendais pas à suivre un côté psychanalytique du récit.
C'est un livre qui m'a marqué et qui m'a beaucoup fait réfléchir. Il a fait ressurgir certaines choses, forçant à les regarder en face et à se concentrer sur la manière dont ces pages résonnent en nous.
Commenter  J’apprécie          10
Ce que je peux dire c'est que ce livre est surprenant. Si étonnant que je ne sais pas quoi écrire. J'ai dû mal à trouver les mots pour en faire l'éloge car je crois que mon retour est au-delà de ça.
Car cette lecture a été pour moi, non pas une rencontre avec la plume de l'autrice mais des retrouvailles avec une partie de moi, d'un nous, que j'avais mis de côté, cachée, chassée.
Cet ouvrage est le récit d'une enquête, c'est comme cela qu'il est présenté en quatrième de couverture et c'est exactement ça, le récit d'une enquête dans lequel de nombreuses femmes peuvent se reconnaître.
Je suis encore troublée par cette lecture, les mots ne se matérialisent pas parce que je sais que ce qui se transforme, se répare, se stabilise est ailleurs que dans la matière.
Je finirai simplement par dire merci à @isabellesorente pour ce très beau livre et aussi Merci à toutes les soeurcières de ma vie.
Commenter  J’apprécie          10
Tout commence avec une sorcière. Apparition qui appelle de ses yeux notre autrice, l'entraînant dans des recherches historiques qui rapidement mèneront ailleurs. Sur les traces de la mémoire collective inconsciente des femmes, celle qui demande à être vue et trouvée. La sorcière qui est en elle, l'inquisiteur en passager clandestin dans ses relations comme dans ses angoisses... et le reste.

Le processus créatif se mue en quête de vérité et ce roman autobiographique nous emporte dans cette traque... en nous. le harcèlement en milieu scolaire et ses retombées sont de grands thèmes abordés, mais pas que. le sentiment d'illégitimité, les phases où l'on doute de notre propre vécu et le travestissement de nos êtres pour devenir ce que quelqu'un croit voir en nous... tout les souvenirs de l'autrice ont fait écho aux nôtres.

Est-ce qu'au delà des injonctions et contextes sociaux dans lesquels on évolue se cache quelque chose de plus profond? le complexe de la sorcière est-il plus qu'une hypothèse? Je ne sais pas, mais le spectre de ce complexe a agité la sorcière chassée en moi.

En psychologie les études sur les traumas transgénérationnels ne peuvent remonter aussi loin mais sont concrètes (et fascinantes). Je ne suis pas du tout versée dans le courant psychanalytique (au contraire), et ne vis pas ma spiritualité comme l'autrice vit la sienne. Pourtant, au-delà de nos divergences tout nous rassemble. Ses mots et son vécu ont résonné en moi. Tout dans ce livre avait du sens et un impact réel sur moi.

La sororité, mais surtout un grand sabbat où l'on danse avec les mots, entre soeurcières, voilà ce que nous offre ici Isabelle Sorente.

Il est temps d'exorciser l'inquisiteur qui dort dans notre ombre. Tout finira avec une sorcière.
Commenter  J’apprécie          10
"C'est une scène terrible, une scène d'interrogatoire. Je ne vois pas la couleur de ses cheveux, juste ses yeux liquides, transparents, immenses. Un homme se tient devant elle. La question qu'il lui pose est toujours la même, et ce n'est pas une question. C'est un ordre.
Dis-le.
Dis-le que tu es une sorcière."

Il m'est impossible de vous faire la moindre chronique objective de ce livre, tant ma lecture aura été intense et bouleversante. Une semaine passée avec ce bouquin entre les mains et j'en sors épuisée, confuse, secouée, avec l'impression que ma psyché est passée à la machine à laver.

Peu importe que vous soyez un homme ou une femme. Peu importe votre âge, votre religion, votre origine sociale ou géographique. Peu importe même votre profession. Que vous soyez bibliothécaire ou responsable financier, lisez ce livre. Ne serait-ce que par respect envers ces femmes (et ces hommes) qui ont été accusées, emprisonnées, torturées, exécutées. Parce que, oui, on a tous une sorcière dans notre famille.

Et c'est peut-être même vous.
Lien : https://www.instagram.com/bi..
Commenter  J’apprécie          10
Le problème principal de ce livre, c'est son titre: il donne envie de lire alors que finalement, le thème des sorcières y est peu abordé. Donc, si vous souhaitez en savoir plus sur les sorcières, ce n'est pas le bon ouvrage.
Après les 50 premières pages, plutôt bien documentées (même si je reste surprise qu'il n'y ait pas de bibliographie des livres auxquels Sorente fait référence) , reste près de 250 pages de récit de vie personnel de l'autrice sans grand intérêt avec le sujet qui nous occupe. Ni essai, ni roman, ni livre historique, la sorcière est un prétexte pour nous livrer des morceaux de vie, une adolescence compliquée.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (641) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}