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sur 239 notes
contrairement à d'autres lecteurs, j'étais plus intéressée par les sorcières et leurs impacts encore aujourd'hui sur nos mémoires, émotions et relations entre humains.
Le détournement du propos vers le harcèlement scolaire m'a paru alambiqué et n'apportant pas grand chose à ce débat, à part une description précise des ressentis et des graves conséquences de ces horreurs sur les enfants et adolescents. Bref, quant à la psychanalyse, je n'ai pas non plus été intéressée parce que l'auteur en relate.
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Entre le roman et l'essai, ce livre surprenant est une enquête personnelle et historique sur les traces de la sorcière.
La narratrice est hantée par une vision : la figure de la sorcière. Celle-ci la guide dans une quête intime, un cheminement à travers les persécutions qu'elle-même a vécues et l'histoire d'autres femmes.
Les chasses aux sorcières ont eu lieu au début de l'ère moderne. Selon l'autrice, elles auraient laissé une trace dans la psyché des femmes. Ce « traumatisme transmis », c'est le complexe de la sorcière, ce « soupçon permanent » de soi qui fait que nous finissons par ne plus nous croire nous-mêmes, c'est l'intériorisation de l'inquisiteur, c'est la torsion de notre identité face à l'autre.
Une réflexion passionnante sur la mémoire transgénérationnelle, la psychogénéalogie, la psychologie, l'Histoire et la spiritualité se développe, dont la finesse m'a impressionnée et m'a profondément parlé. Ce livre me touche intellectuellement et émotionnellement. Il remue beaucoup de choses et fait écho à mon propre cheminement intérieur, qui s'ancre dans celui de nombreuses femmes.
Car la sorcière, c'est celle qui cherche la vérité en elle, qui est capable de « tourner les yeux en-dedans ». Ce dialogue avec la sorcière à l'intérieur de soi résonne avec les paroles d'autres femmes en quête de sens. Il s'agit de descendre « dans nos propres cachots pour y faire de la lumière ».
La sagesse et la résilience qui s'écoulent de ce livre ont l'effet d'un baume. La guérison profonde n'est pas cette résilience qu'on nous vend pour que nous soyons plus productifs sans jamais protester, non, elle est synonyme de compréhension de soi et de réconciliation. Sans jamais oublier que ce qui est personnel s'ancre dans quelque chose de beaucoup plus vaste.
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Psychogénéalogie et réflexion sur soi. le mystère d'être soi et la réécriture de son histoire pour retrouver des traces et comprendre depuis l'origine du monde pourquoi on porte en soi des envies, des idées, des actes; remonter en soi pour comprendre sa propre existence, aussi. Tous les niveaux de l'existence et de la généalogie pour continuer à avancer en intégrant en soi les heurts passés.
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J'ai entamé la lecture de ce livre dans la foulée du roman de Stéphanie Janicot "Le réveil des sorcières" et j'étais curieuse de voir comment un autre auteur femme allait traiter ce sujet très présent actuellement dans la littérature et les essais. En effet, l'image de la sorcière renvoie à des thèmes actuels : elle était proche de la nature dont elle utilisait les bienfaits pour alléger les souffrances en tant que guérisseuse, elle était libre car en marge de la société et de ses diktats de l'époque et donc une sorte de féministe avant l'heure.
L'appellation de roman induit le/la lecteur/trice en erreur; en effet, il s'agit d'un essai, d'une auto-fiction thérapeutique, d'une analyse introspective mais pas d'un roman en tant que tel. On trouve un peu de tout : l'histoire des sorcières, des souvenirs traumatiques d'enfance, de la psychanalyse, de la méditation, de la mémoire transgénérationnelle, du féminisme, sans fil directeur apparent et intelligible.
J'ai rapidement été désorientée par cette sorte de fourre-tout même si les différents éléments constitutifs du livre sont intéressants; j'ai ainsi appris, entre autre, que la période où les sorcières ont été le plus pourchassées a été entre le XVème et XVIIème siècle, juste après l'invention de l'imprimerie ce qui a permis une large diffusion pour l'époque des anathèmes contre les sorcières. J'ai aussi été touchée par le harcèlement scolaire dont a été victime Isabelle Sorente entre 13 et 15 ans, la solitude dans laquelle elle s'est enfermée en ne disant rien et la façon dont ce traumatisme a façonné sa personnalité.
Mais tous ces éléments juxtaposés n'ont pas suffi à passionner la lectrice que je suis malgré une belle écriture.
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Peu de temps après son emménagement avec son nouveau compagnon, Isabelle est confrontée à une vision, une présence. Une sorcière est tapie dans l'ombre et elle réclame qu'Isabelle se penche sur son histoire, sur leur histoire, celle de toutes ces femmes brimées, salies, accusées de sorcellerie simplement parce qu'elles ont osé être des femmes pensantes.
Isabelle se lance dans une recherche effrénée, elle veut connaitre l'histoire des chasses, savoir qui étaient ces « sorcières » et surtout découvrir quelles empreintes psychiques ont laissés ces épisodes peu reluisants de l'histoire sur nos modes de pensées actuels.

Isabelle Sorente nous livre ici un document original, difficilement caractérisable.
Il ne s'agit définitivement pas d'un roman ou d'un essai. On pourrait plutôt parler d'autobiographie, de journal intime ou encore d'écrit thérapeutique.
En effet, masqué sous le couvert d'un roman-enquête sur les chasses aux sorcières qu'Isabelle Sorente choisi d'aborder sur le versant de l'analyse transgénérationnelle, nous découvrons un roman-témoignage sur le harcèlement scolaire où l'autrice exorcise son passé d'enfant martyr.
Par cet écrit très personnel, nous sommes invité à partager les réflexions d'Isabelle.
Et nous ? Aurions nous été des sorcières ? Et aujourd'hui même si le mot n'est plus usité, quels mots, quels comportements résiduels continue de nous briser jours après jours, nous empêchant de nous épanouir pleinement en tant que femmes libres et indépendantes ?

Bref, un roman intimiste, intensément féministe qui plaira aux amateurs d'Histoire, de psychologie transgénérationnelle mais aussi à tous ceux qui un jour ont été brimés, chassés parce qu'ils ne rentraient pas dans le moule.
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Je suis déçue car je m'attendais à un livre sur les sorcière mais ça ne parle pratiquement que de psychologie il est très long à lire ... c'est plutôt une biographie d'elle et pas une histoire sur les sorcière...très déçue pour le prix qu'il m'a coûté.
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Des sorcières il y en aura eu beaucoup en cette rentrée littéraire !
À l'heure des Weinstein, Matzneffet… des mouvements #MeToo #Balancetonporc : les femmes lèvent le secret, parfois s'unissent ou s'éveillent au féminin sacré…
Il y a encore tellement à faire pour que nos filles puissent se libérer totalement…

Ainsi, je crois qu'il y a une certaine forme d'identification aux personnages qui ont souffert de la domination masculine, une mise à nu de cette société machiste.
C'est presque instinctivement qu'on pense au personnage de la sorcière. Ici il ne s'agit pas de cette vieille femme méchante au long nez crochu dont on retrouve les attributs dans les contes de fées, non, mais de la "sorcière" qui a péri sur un bûcher, anéantie, son identité niée par le seul pouvoir des hommes.

𝗜𝗹 𝗻'𝘆 𝗮 𝗽𝗮𝘀 𝘀𝗶 𝗹𝗼𝗻𝗴𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗲𝗹𝗮, 𝗱𝗲𝘀 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝗽𝗲́𝗿𝗶 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗯𝘂̂𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 : 𝗲𝘁 𝘀𝗶 𝗰'𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗰𝗲𝗹𝗮 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲𝗿 𝘁𝗿𝗮𝘂𝗺𝗮𝘁𝗶𝘀𝗺𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀 ?

Et pourquoi ont-elles été torturées, brûlées vives ? Car elles étaient nées femmes !
Une culture qui brûle ? C'est la faute d'une femme ! Une épidémie ? C'est la faute d'une femme ! Une tragédie ? C'est la faute d'une femme qu'il faut punir et dont il faut purifier la lignée dans les flammes.

Si les vraies "sorcières" étaient les détentrices d'un savoir (connaissance des plantes, de la médecine…), c'est sans doute aussi cela qui a causé leur perte : une femme qui sait ? IMPOSSIBLE !
Mais toutes n'avaient pas ces connaissances, elles étaient juste des femmes broyées dans leur essence même par une machine infernale.

Isabelle Sorente l'explique tellement bien, ce livre est passionnant !

Il y a une forme de sidération, un livre entre fiction et histoire, presque un essai, un coup de coeur !
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Roman hybride que ce complexe de la sorcière : on oscille tout le long entre essai, autofiction, fiction… mais sans jamais se perdre dans les méandres de la pensée de l'autrice. Même si comprendre ce qu'elle cherche à démontrer est moins évident.
Il est vrai que mon appréciation du livre est relié très fortement à mon incapacité à adhérer à la thèse de l'autrice. Tout le long, je l'ai trouvée très tirée par les cheveux, avec des associations d'idées qui me semblaient absurdes, avec des liens de cause à effet dont la logique m'échappait totalement.
En soi, évaluer les dégâts de la chasse aux sorcières, pourquoi pas ! Penser que cette chasse absolument ignoble et horriblement violente ait pu provoquer des traumatismes qui perdurent dans le temps, cela me semble bien probable ! Sauf que ce prétexte est la porte ouverte pour poser des logiques bien trop faciles et très limitées. En effet, faire des liens entre la pesée des sorcières lors de leur procès et l'obsession des femmes pour leur poids m'est incompréhensible. C'est oublié absolument l'ensemble des autres facteurs (les normes esthétiques par exemple) qui, à mon sens, n'ont rien à voir avec les modalités de l'instruction lors du procès des sorcières.
Le roman n'est pas qu'une compilation de cette logique un peu étrange, il est également une tentative de l'autrice de faire le lien entre sa propre expérience personnelle (le harcèlement scolaire qu'elle va subir) et la chasse aux sorcières. Si j'ai pu compatir à cette douloureuse expérience que l'autrice tente d'exorciser en écrivant ce roman, j'ai encore une fois éprouvé des difficultés à faire le lien entre la « chasse harcèlement » et la « chasse sorcière », même si de pareils effets traumatiques peuvent en découler.
Bref, le roman m'a paru être un effort presque désespéré pour faire sa psychanalyse dans laquelle l'autrice fait étalage de ses propres névroses et tente d'y trouver une raison. Peu importe que celle-ci soit rationnelle, elle permet juste à l'autrice de trouver un baume à son mal-être. En cela, le livre m'a mise mal à l'aise, j'étais profondément attristée de voir cette femme se débattre bien mal avec ses démons.
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La narratrice voit apparaître une sorcière aux yeux clairs dans son inconscient. À partir de là, elle décide d'y accorder toute son attention et de mener des recherches sur les fameuses chasses aux sorcières et sur la possible signification de ces visions.

Elle développe alors une théorie, selon laquelle cet énorme traumatisme serait resté enfoui dans l'inconscient de chaque femme jusqu'à ce jour. Et que chacune de nous abriterait un Inquisiteur, une sorte de moralisateur qui nous ferait sentir toujours inférieures à ce que nous sommes réellement.

Bon, déjà je n'ai pas accroché à l'idée de base. Je pense que c'est pour ça que j'ai abandonné le livre. Pourtant j'ai persisté jusqu'à la moitié du bouquin et j'ai trouvé la partie sur le harcèlement scolaire assez intéressante d'ailleurs. Mais je n'y trouvais aucun lien, j'avais l'impression que ça avait été posé là, à côté de ces réflexions sur le complexe de la sorcière, sans aucun but. J'ai trouvé le tout très brouillon, sans vraiment de ligne fixe. Et le pire c'est que j'ai abandonné au meilleur moment, parce que de toute façon je ne comprenais pas où on voulait m'amener.
Je m'attendais à autre chose, ça c'est certain, surtout vu le résumé derrière. Je m'attendais à des recherches sur les sorcières plus approfondies.
C'est dommage, mais je quitte cette lecture sans regrets !
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Ce récit m'a captivée dès les premières lignes, tant Isabelle Sorente se met à nu pour nous livrer ses réflexions les plus profondes et les plus intimes. Dans un texte mi-roman, mi-essai, au style il est vrai parfois un peu complexe, l'autrice nous emmène sur les chemins de l'exploration d'une lignée de femmes et de leurs vies dans une société patriarcale. Elle interroge l'influence des traumatismes passés sur nos vies et nos comportements actuels, et confronte son expérience d'un harcèlement scolaire qui aura duré des années avec ce qu'elle connaît des histoires vécues par ses ancêtres femmes.
Un texte puissant, profondément marquant, qui amène à des réflexions personnelles et intimes des plus intenses.
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