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3,44

sur 110 notes
Bon, décidément, avant moi, ça passe mal. Je sais que je vais rencontrer cette auteur prochainement et c'est la raison pour laquelle je me suis efforcée, tant bine que mal, de lire les trois ouvrages disponibles à la médiathèque de ma ville mais en vain. Je ne remets absolument pas en cause la qualité d'écriture de cette dernière car il est indéniable qu'elle a vraisemblablement beaucoup de talent mais ce sont plutôt les sujets qu'elle aborde dans ses romans qui me troublent et me dérangent, me mettant bien souvent mal à l'aise.

Pim est un jeune adolescent, à l'allure svelte et aux longues mains mais c'est décidé, il va commencer un CAP boucher. Rien ne le prédisposait à s'engager sur cette voie, de par sa morphologie frêle et fragile mais non seulement Pim va réussi son CAP haut la main mais va également devenir un maître dans l'art de la boucherie. Et, qui plus est, il va adorer ça...à tel point qu'il aura envie d'aller encore plus loin. Ce que Pim souhaite, c'est sentir les bêtes, ne fait qu'un avec elles et les abattre lui-même, non pas dans un abattoir mais revenir aux prémices de l'ère où les hommes abattaient eux-mêmes leurs bêtes, sans passer par quelque machine que ce soit ni sans avoir affaire avec le boucher du coin. Pim voit grand mais jusqu'où va-t-il pouvoir pousser son envie de voir le sang couler entre ses doigts ? Va-t-il pouvoir s'arrêter sans outrepasser les règles que nous imposent la société ?

Un ouvrage bien écrit, il est vrai, qui se lit très rapidement mais dans lequel je n'ai malheureusement pas trouvé l'intérêt qu'a voulu transmettre Joy Sorman à ses lecteurs. Je ne l'ai pas comprise et c'est la raison pour laquelle je ne peux que vous inciter à découvrir cet ouvrage par vous-mêmes et découvrir là où, moi, j'ai raté le coche !
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"Pim est la bête.Il change de règne,bascule à la faveur d'une connexion de chaleur aux intensités ajustées."
Ecrit d'une façon magistrale, mi façon cours de CAP pour apprentis bouchers (analyse scientifique d' actes précis chirurgicaux éloignés de tout affect) mi exploration intime de la bascule d'un adolescent hypersensible dans la folie pure , Comme une bête attire et dérange à la fois.
Pim, pam, poum! ai-je envie de résumer de façon simpliste ce drame en 3 actes hautement sanguinolent, qui part de l'adolescent Pim "au sourire juvénile" et habile de ses mains qui (bien que n'ayant pas la vocation et pleurant sans raison)veut devenir le meilleur des bouchers; à un boucher hautement qualifié complètement obsédé par la chair animale dans sa vie,ses rêves et ses lectures; à un fou qui "habite dans l'animal" et "boucher-chasseur" part, lasso au poing, comme un cow-boy ou même un descendant de Noé accomplir sa battue.
Débiter, déjointer,couper,racler,torturer,décalotter,jeter...Par quel tour de magie Joy Sorman transforme-t-elle la violence ambiante et notre vision du boucher sadique en une "chorégraphie" où le "hachoir danse"?
Est-ce l'humour mordant de formules telles que "chevalier viandard", "humaniste de la viande", le cochon "Steve Mc Queen, le héros de la grande évasion...? Est-ce le cocasse de certaines anecdotes glanées dans les lectures de Pim comme l'histoire d'Eddy Merckx aux fesses scotchées de viande moelleuse pour oublier ses escarres? Est-ce le côté farfelu, introduit à doses homéopathique, comme ce "duel" sur billots interposés pour un différent diffamatoire? Est-ce la "nicotine rouge" diffusée ça et là qui nous fait prendre pour un doux rêveur celui qui devient fou? Non c'est sans doute sa plume, qui telle un scalpel, égratigne, dissèque et ... sculpte les mots comme un artiste. Point de boucherie ici, point de morbide à la Bacon, mais un art primitif qui déstabilise le lecteur.
Un grand bravo à Joy Sorman pour sa fine analyse psychologique, l'intensité dramatique de ce roman aux allures de tragédie et pour avoir su traiter ce sujet difficile tout en maintenant constante l'attention du lecteur.Rien à voir avec le couteau tueur de Viviane Elisabeth Fauville, l'héroïne folle de Julia Deck. Dans Comme une bête, le malaise monte crescendo d'un banal tatouage en forme de côte de boeuf à une intrusion sans habits dans une usine d'abattage à la convocation d'esprits...à la viande qui "tient le premier rôle". Joy Sorman, telle un chaman, ressuscite-telle, en imagination, le côté bestial de l'homme avec tendances cannibales héritées de l'époque des cavernes, à moins qu'elle ne fasse toucher du doigt à son naïf délirant les cultes païens primitifs comme celui du dieu Mythra évoqué dans Les Bestiaires de Henry de Montherlant? Je pencherais pour cette deuxième hypothèse, d'où le talent de l'auteur qui part d'un Pim, somme toute banal, et le monte aux nues de son propre imaginaire.
Un grand merci pour tous les renseignements glanés (visites de ferme, de halles de Rungis et d'abattoir incluses) fort enrichissants, même si, après lecture, je ne mangerai plus de cochon de peur qu'il ne soit "transgénique", de vache de crainte qu'elle ne soit folle, ni de "kebab reconstitué", ni de criquet qui craque sous la dent....Et puis la "vache Culotte" était bien trop sympa!
Petit rappel, Joy Sorman a reçu le prix de Flore en 2005 pour son livre Boys, boys, boys.
Que va donc obtenir Comme une bête?
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C'est officiel, je me suis convertie au végétarisme. Mais ce n'est en aucun cas un reproche que je fais à ce livre qui nous plonge dans l'univers de Pim, apprenti boucher, qui «s'éprend» réellement de viande.

C'est bien au contraire la preuve que Joy Sorman a réussi son pari : nous présenter cet univers méconnu de façon concrète : ces métiers de la viande, la formation difficile des jeunes apprentis, le quotidien de ceux qui se lèvent à 4heures pour remplir notre assiette à midi, le parcours des bêtes de leur élevage à leur abatage.

Les mots crus, le rythme haché, les accumulations de verbes d'action, le style très hyperbolique de l'auteur contribuent à nous offrir un tableau extrêmement dynamique, vif de cet univers. J'ai aimé cette façon d'aborder le rapport à la viande de Pim, il l'aime, lui parle, la rassure, la caresse, la cajole presque. La viande est sa femme, à la différence qu'il lui sera toujours fidèle, à elle.

Joy Sorman a fait un incroyable travail de recherche pour ficeler ce petit ouvrage.
On apprend par exemple que le fordisme a été inventé non pas pour la fabrication des voitures, mais pour le démontage des animaux; que la viande a des vertus guérisseuses, que les vaches préfèrent Verdi plutôt que Wagner ; mais aussi et surtout que le métier de boucher est un métier difficile et que notre boucher compte dans nos vies plus que nous l'imaginons.

J'ai dévoré ce livre comme Pim et bien d'autres dévorent la viande. Une belle découverte de cet auteur qui était une des favoris du Prix Goncourt des Lycéens cette année.
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J'ai lu ce livre, comme Cicou45, parce qu'on recevait l'auteur à la médiathèque. Et j'ai trouvé Joy Sorman particulièrement agréable à entendre, et attentive nos questionnements.
Le sujet de son livre est dérangeant à souhait, moi qui n'aime pas trop la viande. Une histoire d'artisan boucher avec longue visite dans des abattoirs.....J'ai parfois arrêté de lire car c'était indigeste à tout point de vue. Très drôle que des nourritures de l'esprit vous pèsent à ce point sur l'estomac !
J'ai bien compris que le boucher était celui qui devait nous faire oublier que le steak vient d'un animal, avec son art de la découpe.
j'ai apprécié le style. Son écriture est très belle lorsqu'elle parle de "la belle ouvrage" de cet artisan boucher.
J'ai également apprécié cet effet miroir entre nous et les animaux de boucherie. En effet, nous sommes des corps, de la viande, et sur une table d'autopsie, nous ne serons pas autre chose que des carcasses. bref la question de l'animalité dans l'homme a rencontré une préoccupation que j'ai comme être humain. Elle demeure philosophe même si elle a arrêté ce métier.
L'élan final et le beau bazar provoqué en Normandie par son héros qui pique une crise de folie, m'échappe un peu, mais ce n'est pas grave, il faut parfois sortir de sa zone de confort pour se confronter à des problématiques intéressantes.
C'est ce que je vous invite à faire en découvrant cette jeune auteure dont le dernier opus "la peau de l'ours" revisite le mythe du monstre, celui qui est différent et rejeté, une histoire qui part comme un conte fantastique et qui est en fait très ouverte dans son interprétation.
Deux critiques en une ? mais comme le thème de la rencontre avec Joy Sorman était "la relation homme animal", rien d'étonnant à ce que j'évoque avec vous cet autre livre. Pas trop ma tasse de thé, non plus,mais quand un auteur français fait autre chose que de l'autofiction et ne se tourne pas autour du nombril pour évoquer plutôt des questions à valeur universelle, ça mérite d'être signalé, et apprécié.
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Jusqu'à la Renaissance, aucune distinction n'était faite entre l'art et l'artisanat telle qu'elle est faite de nos jours. Aujourd'hui, la différence entre les deux nous paraît évidente. Pourtant Joy Sorman réussit dans ce très (trop) court roman à rendre aux métiers de la boucherie leurs lettres de noblesse surtout dans le contexte actuel où la consommation de viande est de plus en plus critiquée.
Bien entendu, si vous êtes un défenseur acharné du végétarisme, il va de soi que ce livre n'est pas pour vous et ne saura vous convaincre de la beauté de la viande et du travail de la viande.
Ceci dit, Pim, notre personnage principal, n'en était pas tout à fait convaincu non plus au départ. Et c'est un peu par hasard qu'il s'oriente lors de ses études vers la filière de la boucherie.
Il se découvre alors une passion, passion que Joy Sorman parvient à retranscrire d'une façon admirable. Une passion qui va d'ailleurs s'amplifiant et qui va mener Pim vers la folie.

Dans ce roman, on découvre les coulisses des métiers de la viande, de la ferme d'élevage en passant par l'abattoir, le marché de Rungis et les bancs de l'école de formation. Joy Sorman offre à son lecteur une véritable visite guidée jusque dans les détails et n'embellit rien.
Elle nous livre un texte remarquablement écrit. le choix des mots, des tournures de phrase sonnent à chaque fois juste, certains passages sont presque poétiques, les descriptions parfois aussi minutieuses et colorées qu'une toile de peintre. le travail de la viande devient sous sa plume un art à lui tout seul transformant Pim en artiste, ses gestes précis en ballet, les pièces de viande en dégradés de rouge.
Joy Sorman rend un bien bel hommage à ces métiers souvent méprisés et aussi à ces travailleurs des abattoirs à la besogne ingrate mais nécessaire.
De plus l'humour n'est pas absent de ce texte et le panache non plus.

Cependant, j'ai trouvé le roman trop court. J'en aurai voulu plus, j'aurais souhaité une histoire plus étoffée, plus fouillée. La fin m'a également déçue, je m'attendais à plus sensationnel. Pourtant c'est original et Joy Sorman évite de tomber dans la facilité. J'imaginais Pim virer psychopathe mais il n'en est rien et Joy Sorman sait ménager ses effets. On ne sait absolument pas jusqu'où la folie de Pim va évoluer, sa personnalité reste assez floue et énigmatique mais j'ai apprécié tout de même ce suspense et cette tension tout au long du récit.

En fait, ce récit me rappelle La leçon d'anatomie de Rembrandt, le sujet n'est certes pas très ragoûtant mais c'est du grand art. Et il en est un peu de même pour Comme une bête. Je souligne encore une fois le style de Joy Sorman qui m'a fait penser à celui de Patrick Deville en moins télégraphique.
Bref, j'ai aimé mais j'ai aussi été déçue. Ceci dit, je surveillerai à présent de près cet auteur.

Un grand merci à Lise et aux éditions Folio pour cette découverte.









Lien : http://0z.fr/l3ADE
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Il n'y a pas de meilleur résumé de ce roman que celui qu'en a fait l'éditeur. Comme une bête, c'est purement et simplement "l'histoire d'un jeune homme qui aime les vaches au point de devenir boucher". En effet, Pim "rêve à la viande" alors que "s'épanche en lui un amour carnivore, une gratitude insensée pour les bêtes qu'il aime et mange, qu'il aime et tue" (p.169-170). *Un peu cinglé le bonhomme...*

L'enjeu de ce livre est de construire une réflexion sur le regard que porte Pim sur son métier. On peut aussi y voir une conceptualisation du paradoxe humain: on aime nos animaux mais ça ne nous empêche pas de les manger. J'ai des copines qui vivent dans un champ derrière chez moi et avec qui j'aime discuter de temps en temps. Ça ne m'empêche pas de me remplir le gosier de steak juste après.
Ce roman n'a donc pas d'intrigue à proprement parler (on aime ou on aime pas). Il est simplement l'aboutissement d'un questionnement sur la passion d'un homme pour les bêtes, d'un boucher pour la viande.

Voyez plutôt:

- Début du roman: Pim intègre le centre de formation des apprentis bouchers de Ploufragan
- Péripétie 1: un cochon s'évade de l'abattoir
- Péripétie 2: Pim reçoit le prix du "meilleur apprentis boucher des Côtes-d'Armor"
- Péripétie 3: Pim discute avec Culotte junior (vache, fille de Culotte 1ère)
- Chute finale: Pim est boucher

Joy Sorman exprime ses idées de façon très poétique. Ce livre se lit d'ailleurs bien plus pour la verve de son auteur que pour l'intrigue en elle-même, pour sa réflexion que pour son suspens. Il n'est pas ici question d'un roman narratif mais bien davantage d'une ode à nos amis les bouchers. Ma lecture n'a pas été sans me rappeler sur certains points celle de Bifteck de Martin Provost, plus vulgaire et moins subtile mais tout aussi intéressante.

> Hommage marquant à une passion dévorante, celle de ces composteurs de viande qui nous servent tous les jours, Comme une bête cherche bien plus à magnifier la relation qu'entretiennent ces hommes (et ces femmes) avec les bêtes qu'à juger notre appétit carnivore. A réserver aux vachophiles qui apprécieront cette peinture satirique d'eux-mêmes.
Lien : http://mariae-bibliothecula...
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Lu ce livre il y a deux ans, lors de ma participation au Grand prix du Jury du roman de France2 (nous avions fait gagner Antoine Choplin).
J'en garde un souvenir mitigé.
A notre époque du consommer vert, des cinq légumes par jour sinon crève, Joy Sorman prend le parti-pris de la carne. Faut qu'ça saigne (petit clin d'oeil à Boris Vian et ses garçons bouchers...), bien fort.
Très bonne écriture de Joy Sorman, imagée, rapide, précise, en un mot, cinématographique, même si l'on peut déplorer quelques redondances et passages un peu longuets sur les abattoirs...
Sorman a du faire un incroyable travail de recherches dans ces abattoirs pour maitriser ainsi son sujet. (Avez-vous déjà visité des abattoirs ? c'est puant et sanglant. C'est choquant. Normal, on y tue des bêtes...)
Elle écrit comme on tranche de la viande, la vie de ce garçon boucher est exposée, disséquée, et étalée comme une pièce de boeuf.
On va donc suivre les tribulations de Pim, apprenti boucher limite autiste, à qui seule la viande fait de l'effet ; seule la chair, dans son plus brut état, l'émeut ou le transporte de plaisir. S'il aime les vaches, c'est qu'il pense aux morceaux tendres et juteux qu'ils deviendront dans une assiette. S'il aime les femmes, c'est quand elles lui rappellent une vache...
De la boucherie à l'abattoir, Pim suit son parcours de boucher comme une initiation. Ce qui était au début un sacerdoce, devient une obsession, une quête mystique, de l'ordre du chamanisme.
Pour conclure, c'est un livre étonnant que ce "Comme une bête", prenant malgré une intrigue "inexistante" : le sujet est le nerf de ce court roman, le boucher, la viande, le rapport du consommateur au consommé...
Histoire d'une obsession poussée à son paroxysme avec un style affirmé, parfois trop technique, mais plein de fougue et de passion, et on voit, on sent, la montée du désir de cet apprenti, on sent son amour de la viande, c'est indéniable. Et on suit avec un amusement mêlé d'inquiétude, ce jeune homme devenir artiste de la carne jusqu'au délire Bacchusien digne d'un dieu Pan, de la célébration originelle de la chasse pour se nourrir, et du chamanisme spirituel qui tourne au fanatisme dans une fin en apothéose.
A lire, par curiosité, ou si, comme Pim, vous êtes un déglingo de la bidoche...




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« Comme une bête » est le récit d'une vie : celle de Pim, un homme voué corps et âme au métier de boucher, à la magie de la viande fraîche et surtout celle des vaches. de plus en plus exclusif, voire monomaniaque, le personnage attendrit d'abord, puis effraie. Au fil des pages, le récit se drape d'une poésie digne du « Ventre de Paris » de Zola, cette poésie évoquant non sans lyrisme les carcasses froides, les éclaboussures sanguinolentes et les abats fumants.
Un roman étonnant, très documenté mais accessible, qui ne plaira sans doute pas aux végétariens mais qui comblera les carnivores !
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" La viande est pleine de vie et la vie se transmet."
C'est la réussite de ce roman qui bouillonne de sang et de passion, celle du jeune apprenti , Pim, pour son futur métier de boucher. Et Joy Sorman, grâce à sa précision et son investigation transmet toute l'anthologie de rapport vivant de l'homme et de l'animal.
De tout temps et de toute région, l'homme est carnivore, parfois vampire ou cannibale en d'autres temps. Et si aujourd'hui, beaucoup se tourne vers le régime végétarien par respect pour les animaux ou par crainte des épidémies de vache folle et autre, la viande reste essentielle au-delà du soin qu'elle peut apporter aux chairs tuméfiées.
Si, contrairement à moi, vous arrivez à dépasser cette aversion pour la viande rouge, les gras, les tripes et surtout la souffrance animale, vous apprécierez le style de l'auteur. Joy Sorman s'est vraiment plongée dans l'univers pour en disséquer ainsi les moindres détails, les plus fines sensations, les anecdotes historiques.
La passion de Pim pour la viande prend rapidement la route vers l'obsession. En caressant une fille, il repère les morceaux de viande comme lorsqu'il palpe une vache. Son amour des animaux est fusionnel mais toujours en rapport avec la viande qu'ils procurent.
En ce sens, je rejoins l'avis de Nath et y vois effectivement l'analogie avec le roman le Parfum de Patrick Süskind.
L'auteur nous fait réfléchir sur notre rapport avec l'animal.
" Parce que les vaches ont un métier, elles font carrière avec l'éleveur et sous sa direction. Les chiens et les tigres ne travaillent pas, les vaches triment et produisent. de petites usines vivantes, des fabriques à lait et à viande qui font les trois-huit sur quatre pattes."
" Il faut aimer les bêtes qui nous apprennent à mourir puisque nous mourrons tous de la même mort, il n'y aura pas de quartiers, elles nous disent qu'il n'y a pas d'échappatoire, pour elles comme pour nous, c'est la même carcasse à l'arrivée."
Je reconnais qu'il y a une certaine faiblesse à prôner son amour des animaux et à acheter de la viande sans se poser de question, refuser de savoir ce qu'il se passe dans les abattoirs.
" Les bouchers nous sont supérieurs parce qu'ils n'ont pas peur du sang, ils ne sont pas terrorisés par la chair dissimulée que nous refusons d'envisager."
Comme une bête est un roman courageux parce que le sujet est peu vendeur, intéressant parce que l'auteur s'est renseigné sur les moindres détails et très sensuel grâce au style descriptif et vif de l'auteur. Si ce n'est que je n'ai pas réussi à dépasser mon dégoût pour cet étalage de viande ( les descriptions dans l'abattoir sont d'une réalité insupportable pour moi) , pour la souffrance animale. Comment résister au regard si doux de Culotte, cette bonne vache quand l'auteur décrit si bien son attachement, sa douceur et son respect pour l'homme?
Un très bon livre mais un sujet qui n'est vraiment pas pour moi. Mon aversion m'a tenue un peu hors du roman, je m'attendais à une autre fin.
Par contre, je lirai volontiers l'auteur sur un autre sujet.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Végétarien s'abstenir car ici il n'est pas question de la bonne courgette mais de la viande et vraiment sous toute ces formes.
Assurérement le roman ovni de la rentrée littérairie 2012 mais un gros coup de coeur aussi.
Je ne pensais pas que quelque chose qui me rebute la majorité du temps allait autant me passionner.
164 pages consacrées à l'amour dévorant que Pim a pou son métier de boucher. Car on peut vraiment parler d'amour dans ce roman atypique. Pim crée une relation à la bête assez forte, comprenant le besoin pour l'humain de manger de la viande, tout en respectant le sens du sacrifice de la dit bête. Pim a une passion pour ce sacrifice qu'il souhaiterait revoir revenir à un état plus naturel.
J'avoue avoir été passionnée par ce roman, dévorant chaque page à l'excès. Certes, j'étais bien heureuse de lire ce roman avec quelque chose dans l'estomac, certaines descreptions sont assez pointilleuses mais ne sont pas là pour dégoûter ou créer une forme de voyeurisme. Une fois de plus je le précise, ce surplus de détails, est uniquement là pour renforcer l'amour fou que pim a pour la bête et son métier.

Un roman à découvrir sans aucun doute!
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