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EAN : 9782355845505
528 pages
Sonatine (13/04/2017)
2.43/5   15 notes
Résumé :
Romancier new-yorkais, Sandy Mulligan s’est mis au vert dans une petite ville du Nord Michigan pour terminer son nouveau livre.
D’origine indienne, John Salteau est un conteur hors pair dont les histoires et légendes fascinent les habitants de cette même ville.
Kat Danhoff est journaliste à Chicago et aimerait bien voir sa carrière décoller.
Tous trois semblent mener une vie tranquille, c’est du moins ce qu’ils voudraient faire croire à leurs c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce que j'ai ressenti:…Tourbillon de parjures…

« Quelle image voulez-vous donner de votre vie? »: une bien belle question qui illustre à merveille ce roman…Les personnages croient que leurs sourires figés vont cacher leurs lourds secrets, que peut être s'ils ne remuent pas trop, on ne verra pas le fond de cette photographie instantanée de la première rencontre…Mais, une image ne dure qu'un instant, et la vie reprend vite son cours, et surtout nos bonnes vieilles habitudes reviennent toujours au galop…

« Il n'y a pire imbécile qu'un vieil imbécile ».

« Les gens choisissaient plus soigneusement leurs machines à expresso que leurs amants. »

Sandy, Kat et John vont jouer une nouvelle ronde, presque au feu de camp des légendes indiennes, et danser autour d'un drame brûlant, mais quand les conteurs parlent, on écoute et on se laisse bercer au son des voix maîtrisées…

« Quel genre de liberté? La liberté de s'en foutre. »

Avec l'alternance des personnages, on coltine les petits détails, les minuscules failles, la douceur étrange d'un mensonge, la beauté des intuitions, le gouffre d'une phrase anodine qui se cachait derrière le secret opaque…Et tout cela, avec une plume tantôt envolée, tantôt critique, mais très agréable à suivre dans cette orchestration de temps de paroles. En fait, plus que l'intrigue, c'est la peinture d'une ambiance américaine qui fait le charme de ce livre…Il y a comme un instant suspendu à voir Christopher Sorrentino,raconter un fait quotidien, une histoire, un conte indien: mille détours, de jolis moments à lire et relire des passages, des notes d'humour, des tranches de vies enfilées sur le fil de l'intrigue et des clins d'oeil à l'actualité…Il y a du charme qui ressort de ses écrits, presque une connivence avec le lecteur: on croirait presque assister à une réunion multi ethnique autour d'un grand feu, un parfum d'autrefois dans sa tradition orale, avec un talentueux conteur d'intrigues à rebondissements…Effet chaleureux et humain garanti!

« le présent n'était qu'angoisse, le futur était la perspective annoncée d'une douleur inconcevable, et désormais le passé se faisait saillant dans son irrécupérabilité. »

Et quand vous aurez fini de voyager dans les petites routes perdues, d'écouter les élucubrations de chacun, et de manger de l'asphalte dans cette course à la vérité, vous aurez un final qui sera à la hauteur de ce chaotique et sinueux jeu de dupes.

« le dernier homme sur Terre : continuerait-il à écrire des romans? »

Ma note Plaisir de Lecture 7/10

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Il est rare que je sois déçue par une lecteur des Editions Sonatine, mais je dois avouer que là, je me suis ennuyée ferme.
Moi qui tente en générale par tous les moyens de trouver quelques minutes afin d'avancer dans ma lecture, je n'avais cette fois aucune envie de m'y plonger.
Je me perdais dans les descriptions à rallonge et ne parvenais pas à trouver une accroche à ce livre. Pourtant le quatrième de couverture me paraissais prometteur mais la mayonnaise n'a pas prise, à mon grand désespoir. Mais peut-être n'étais je pas dans l'humeur de cette lecture, peut-être le moment n'était il pas le bon?
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La mise en abyme est une technique littéraire que les écrivains apprécient particulièrement surtout quand il s'agit de mettre en scène un écrivain. Stéphen King l'avait déjà proposé à plusieurs reprises avec une étonnante efficacité. Christopher Sorrentino Fugitifs” réinvente l'exercice avec bonheur en mettant en scène son alter ego Sandy Mulligan, un écrivain new-yorkais qui s'exile dans une petite ville du Nord-Michigan, Cherry City, pour terminer l'ouvrage sur lequel il travaillait depuis des mois. Chaque jour il se rend dans la petite bibliothèque de Cherry City pour écrire. le pavillon qu'il loue est trop grand pour lui car il est venu sans sa famille. Déménager était une manière, pour lui, de renouveler son rapport à son environnement. A New-York, Sandy se laissait facilement embarqué sur internet dans des discussions avec de parfaits inconnus. Il pouvait y passer des heures avec, au terme de ses pérégrinations, sur la toile un vague sentiment de honte. A Cherry City les choses étaient bien différentes, Sandy se contentait de déambuler dans les rues désertes de la ville.
Bientôt Mulligan va faire la rencontre de John Salteau, un conteur, spécialistes des histoires et légendes indiennes qu'il sait faire revivre avec un formidable talent. Il fait aussi connaissance de Kat Danhoff, une jeune journaliste. Pour ces trois là raconter des histoires est une seconde nature, le coeur même de leur existence. Mais chacun d'eux cache derrière ses récits une part de secret qui n'a pas grand chose à voir avec l'image qu'il renvoie aux autres. C'est un crime qui va avoir lieu à Cherry City qui va faire exploser le miroir des apparences derrière lequel Sandy, John et Kat se cachent. Leur vie va rapidement basculer dans une spirale infernale où la réalité dépasse de très loin les fictions qu'ils inventent.
Christopher Sorrentino installe progressivement une atmosphère qui passe de la quiétude à un climat de plus en étouffant. On est happé par l'univers que l'écrivain nous propose et la complexité des personnages qu'il construit par petites touches. “Fugitifs” est un roman ambitieux et virtuose qui examine avec acuité les possibles qu'offre la dimension fictionnelle. Un roman qui ne lâche rien à partir de l'instant où Sorrentino enclenche la mécanique romanesque. C'est très fort et formidablement réussi.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)


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La lecture de « Fugitifs » a laissé dans mon esprit un sentiment mitigé. J'ai beaucoup aimé le style flamboyant, l'humour et la façon dont l'auteur décrit certains aspects d'une Amérique qui subit de plein fouet la crise du monde de l'édition et de la presse papier, autant de signes d'une société qui ne lit plus, ne prend plus le temps de se poser pour réfléchir sur le monde qui l'entoure ou tout simplement pour vagabonder.
En revanche, les personnages qui incarnent l'histoire, qui n'en est pas vraiment une, ne m'ont pas intéressée et je n'ai pas compris où Christopher Sorrentino voulait en venir.
Le romancier new-yorkais Sandy Mulligan s'installe dans une petite ville du Nord-Michigan espérant y trouver l'anonymat, l'envie d'écrire, d'oublier le naufrage de son mariage avec Rae et la fin de sa relation avec sa maîtresse Susannah (pour une raison que nous tairons, comme le fait le protagoniste, car l'un des thèmes du livre est : comment peut-on réinventer sa vie à coups de mensonges, de secrets et de non-dits).
Il rencontre John Salteau, un conteur de légendes indiennes qui intervient dans les bibliothèques, et Kat, une journaliste venue de Chicago pour enquêter sur le personnage précédent suspecté d'avoir volé de l'argent d'un casino.
Bref, je me suis un peu perdue dans les brillantes divagations de l'auteur. Seule la fin, magistrale, donne un sens à un ensemble auquel je ne trouve pas de cohérence ou alors cela m'a échappé.
Merci à Babelio et aux Editions Sonatine de m'avoir envoyé ce livre.

EXTRAITS
- Ton enfance bousillée t'a laissé quelques traits distinctifs, dont zéro sens des responsabilités et une sorte d'obsession du secret.
- Etait-ce de là que ma fascination pour Salteau m'était venue ? Son appropriation de ces légendes sans exigences qui évoquaient un monde à l'écart du commerce, où les choses apparaissaient, recevaient un nom et la permission d'exister en harmonie les unes avec les autres ?
- le présent n'était qu'angoisse, le futur était la perspective annoncée d'une douleur inconcevable, et désormais le passé se faisait saillant dans son irrécupérabilité.
- Seule la mort offre le temps nécessaire pour maudire la vie autant qu'elle le mérite.
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" Je ne souffrais pas du syndrome de la page blanche, je souffrais d'un excès de satiété et du besoin d'éprouver à nouveau le vide afin de pouvoir le combler."

Sandy Mulligan, romancier, a quitté New-york et s'est mis au vert dans le Michigan pour tenter de finir son dernier livre.

"Et voilà qu'à présent j'étais au fin fond du Michigan où je ne faisais pas grand - chose à part écouter un homme raconter de vieilles histoires qui n'appartenaient à personne. "

Il va y rencontrer Kat Danhoff, une jeune journaliste en allant écouter John Salteau, un conteur spécialiste des histoires et légendes indiennes.

À eux trois, ils forment un sacré trio de raconteurs d'histoires. Mais loin de tout nous dévoiler, chacun semble nous cacher quelque chose. Et lorsqu'un crime est commis dans le coin en même temps que la disparition d'un indien, notre trio de conteurs, va se retrouver en mauvaise posture.

" Pourtant, quelqu'un ici était en train de tout perdre, mais pas tout de suite. "

À travers ce mélange d'intrigues s'installe un véritable jeu de dupes orchestré par nos trois conteurs maîtres dans l'art de manipuler la vérité.

Entre fiction et réalité Il n'y a qu'un pas. Tout comme mon ressenti au final de cette lecture agréable mais qui traîne parfois en longueur. Malgré une plume de qualité et une histoire assez originale je reste partagée. Pas entièrement conquise même si au départ ce livre avait tout pour me plaire.

Un bon moment de lecture mais pas inoubliable, je ne vais pas vous raconter d'histoire moi aussi, l'auteur s'en est déjà chargé.

À vous de voir ...

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il était un peu plus de dix heures, d’après le radio-réveil sur la table de chevet, et j’étais encore au lit, regardant distraitement, Kat s’habiller. J’éprouvai une vague jalousie alors qu’elle plongeait la main dans son énorme valise pour en sortir un pantalon en velours rouille à rayures bordeaux ainsi qu’un pull en cachemire beige ; je n’étais pas seulement jaloux de ses vêtements propres (les miens avaient passé la nuit en boule sur la moquette), mais des millions de pièces de puzzle subtiles, de la vie qui voyageait dans cette valise, de toutes les breloques que les femmes accumulaient et gardaient, et par où commencer pour réussir à reconstituer l’ensemble ? Pourquoi les gens comme moi, qui n’avaient jamais daigné apprendre une langue étrangère, à qui il ne serait jamais venu à l’idée d’étudier l’art floral ni de reproduire avidement des parties d’échecs historiques, qui ne rêvaient jamais de maîtriser le deltaplane ni l’ébénisterie, persistaient-ils à s’attaquer à la tâche monumentale et décevante d’essayer de déchiffrer les autres ? Et toujours commencer par les pièces les plus crues du puzzle : qui d’autre t’a déjà vue enlever ce pantalon et le remettre ? As-tu déjà perdu une de ces boucles d’oreilles dans le lit de quelqu’un ? Que dit ton mari quand il jouit ? L’attirance et ses contrariétés. Un compromis, songeai-je en admirant le galbe du cul de Kat dans sa culotte blanche toute propre. Elle se retourna et surprit mon regard.
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« Tu veux que je te présente une de mes amies aujourd’hui ?
— Pourquoi pas. Mais… ajoutai-je en désignant le réveil. C’est l’heure des contes.
— Si tu y tiens.
— C’est toi qui écris un papier sur lui. »
Elle enfila le pantalon de velours, qui lui allait comme s’il avait été fait sur mesure, et vint s’asseoir à côté de moi sur le lit.
« Tu ne m’as jamais dit ce que tu avais appris de nouveau, au fait.
— Tu ne m’en as pas laissé l’occasion.
— C’est ça, c’est ma faute. Alors ?
— Pas grand-chose. J’ai discuté avec lui l’autre jour. Il m’a confirmé certains trucs que je t’avais dits.
— Très bien. Et donc ?
— Il m’a demandé où tu étais.
— Moi ? C’est bizarre.
— Il t’avait remarquée. Faut dire que tu es assez remarquable. En plus, il est persuadé que tu es indienne. »
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Elle secoua la tête, écarta les cheveux de son visage. Nous restâmes un long moment sans rien dire.
« Attends une seconde, reprit-elle. Pourquoi il te pose la question à toi ?
— J’en sais rien, répondis-je avec un haussement d’épaules. Il a dû nous voir ensemble, je suppose. Enfin bref, je lui ai dit que tu t’intéressais à lui.
— Purée… comme si j’avais besoin d’un Indien à mes basques.
— Non, rectifiai-je, je lui ai dit que tu étais journaliste et que tu avais envie d’écrire un papier sur lui.
— Alexander, tu n’as pas fait ça ? Merde. »
Elle se leva et se mit aussitôt à fourrer des choses dans son sac à main.
« Pourquoi ? demandai-je. C’est venu dans la conversation.
— Habille-toi si tu comptes m’accompagner. »
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Le présent n'était qu'angoisse, le futur était la perspective annoncée d'une douleur inconcevable, et désormais le passé se faisait saillant dans son irrécupérabilité.
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Le dernier homme sur Terre : continuerait-il à écrire des romans?
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