Ce que j'ai ressenti:…Tourbillon de parjures…
« Quelle image voulez-vous donner de votre vie? »: une bien belle question qui illustre à merveille ce roman…Les personnages croient que leurs sourires figés vont cacher leurs lourds secrets, que peut être s'ils ne remuent pas trop, on ne verra pas le fond de cette photographie instantanée de la première rencontre…Mais, une image ne dure qu'un instant, et la vie reprend vite son cours, et surtout nos bonnes vieilles habitudes reviennent toujours au galop…
« Il n'y a pire imbécile qu'un vieil imbécile ».
« Les gens choisissaient plus soigneusement leurs machines à expresso que leurs amants. »
Sandy, Kat et John vont jouer une nouvelle ronde, presque au feu de camp des légendes indiennes, et danser autour d'un drame brûlant, mais quand les conteurs parlent, on écoute et on se laisse bercer au son des voix maîtrisées…
« Quel genre de liberté? La liberté de s'en foutre. »
Avec l'alternance des personnages, on coltine les petits détails, les minuscules failles, la douceur étrange d'un mensonge, la beauté des intuitions, le gouffre d'une phrase anodine qui se cachait derrière le secret opaque…Et tout cela, avec une plume tantôt envolée, tantôt critique, mais très agréable à suivre dans cette orchestration de temps de paroles. En fait, plus que l'intrigue, c'est la peinture d'une ambiance américaine qui fait le charme de ce livre…Il y a comme un instant suspendu à voir
Christopher Sorrentino,raconter un fait quotidien, une histoire, un conte indien: mille détours, de jolis moments à lire et relire des passages, des notes d'humour, des tranches de vies enfilées sur le fil de l'intrigue et des clins d'oeil à l'actualité…Il y a du charme qui ressort de ses écrits, presque une connivence avec le lecteur: on croirait presque assister à une réunion multi ethnique autour d'un grand feu, un parfum d'autrefois dans sa tradition orale, avec un talentueux conteur d'intrigues à rebondissements…Effet chaleureux et humain garanti!
« le présent n'était qu'angoisse, le futur était la perspective annoncée d'une douleur inconcevable, et désormais le passé se faisait saillant dans son irrécupérabilité. »
Et quand vous aurez fini de voyager dans les petites routes perdues, d'écouter les élucubrations de chacun, et de manger de l'asphalte dans cette course à la vérité, vous aurez un final qui sera à la hauteur de ce chaotique et sinueux jeu de dupes.
« le dernier homme sur Terre : continuerait-il à écrire des romans? »
Ma note Plaisir de Lecture 7/10
Lien :
https://fairystelphique.word..