Les Oubliés de l'Amas

Une grande scientifique d'une famille de grand scientifique n'a plus de nouvelles de son frère jumeau casse-cou. Elle sent qu'il lui est arrivé quelque chose de grave, qu'il a besoin de son aide mais qu'il est encore vivant. Comme seul indice, elle sait qu'il était obnubilé par Jupiter, la seule planète non-conquise par les humains et dans la périphérie abrite une des courses les plus dangereuses dont son frère parle.
J'ai trouvé que l'histoire met du temps à se mettre en place. Je m'ennuyais un peu avec les environs de la page 180. Alors oui vu la taille du bouquin, ça ne fait qu'un gros quart, mais ça fait long... Par contre après on est pris dedans, les aventures s'enchaînent, presque trop vite parfois, même les personnages le remarquent et n'ont pas le temps d'apprécier leurs évolutions... Par contre on voit venir de loin certaines choses et on se demande comment l'héroïne, malgré son éducation, est quand même de ce monde, intelligente et réputée pour percuter vite, ne comprend pas certaines choses...
La fin de l'épilogue m'a plutôt surprise, surtout avec le début de ce même épilogue.
Un roman de science-fiction sympa, finalement pas si hard-science que ça. J'ai même repéré quelques erreurs dans l'ordre des différentes couches de l'atmosphère, les températures associées... mais aussi sur la "planétalité" de certains personnages qui changent... Mais la tâche BA c'était sympa.

Ce pavé SF (plus de 600 pages) nous propose de découvrir l'Amas, une sorte de décharge constituée de vaisseaux spatiaux agglomérés les uns aux autres, "flottant" au dessus de la dernière planète qui résiste à la colonisation: Jupiter.

Dans ce dépotoir, nous allons suivre les aventures de Kat, une recycleuse (elle fait partie d'un équipage qui tente de gagner sa vie avec les débris rejetés par Jupiter: débris de vaisseaux spatiaux, métaux...) à la recherche de son frère jumeau, Pavel. Bon notre recycleuse a également fui Neptune à cause d'un "accident" lors d'une expérience scientifique...

Pour finaliser ce résumé, j'ai parlé de la course clandestine entre vaisseaux où tous les coups sont permis? ^^

Au début de ma lecture, j'ai eu un peu peur en voyant comment était détaillé les différentes atmosphères de Jupiter, les charges et décharges électriques. Heureusement l'autrice lie ces explications à son histoire, sans jamais tombé dans un exposé longuet de hard science. C'est assez simple de "raccrocher les wagons" et de se dire "ah oui l'explication des déchets de Jupiter c'est à cause de tel effet", par exemple.

Les personnages ? Ils sont une vie, des émotions (fortes souvent), des envies mais surtout une raison d'être là, perdus sur cet Amas oublié de tous. Kat, le personnage principal, prend bien entendu beaucoup d'espace mais les autres personnages ne servent pas que de "toile de fond": un point important pour moi qui aime m'attacher ^^

Bon avec cette autrice, on sait que nos personnages chéris ne sont pas là pour une croisière dorée: ça va taper fort, très fort. Cela permet de s'impliquer davantage et on s'immerge complètement dans cette aventure, sans tomber dans l'hécatombe débile non plus ^^

La trame de l'histoire? ambiance far-west, du chacun pour soi; une course clandestine, de la survie (les ressources manquent, on est entourés de personnes qui feront tout pour vivre une journée de plus...) et bien entendu un voyage initiatique pour Kat mais là il faudra lire le roman pour avoir la suite ^^

Bref, un roman prenant, des personnages attachants, une SF simple à comprendre qui ne m'a pas perdu en route: un excellent premier roman pour cette année 2022!

Il est toujours délicat d'avouer qu'un roman récoltant une majorité de critiques favorables s'est révélé décevant mais, malheureusement, c'est le cas avec LES OUBLIES DE L'AMAS.
Le livre est annoncé comme un space-opéra et, de prime d'abord, le décor parait original et prometteur. Nous sommes au XXVIIème siècle et l'Humanité a colonisé le système solaire, s'établissant sur chaque planète à l'exception de Jupiter restée inaccessible. Certains, pourtant, veulent encore percer le mystère de la planète géante, notamment Pavel, un pilote très doué. Mais celui-ci a disparu dans ses tentatives. Sa soeur jumelle, Kat, part à sa recherche et commence ses recherches sur l'Amas, une sorte de cimetière spatial constitué d'un amas (ben oui) d'épaves diverses proches de Jupiter.
Un cadre original donc, qui laisse espérer un roman d'anticipation intéressant. Hélas, premier problème, le lecteur n'est pas vraiment dépaysé et le « sense of wonder » si cher à la science-fiction d'antan se montre absent. Quoique situé sept siècles dans le futur, la technologie parait trop familière, trop terre à terre pour nous plonger dans l'émerveillement. Vu la vitesse des progrès accomplis ces dernières années, s'aventurer dans cet avenir devrait être déstabilisant voire effrayant. Ce n'est pas le cas ici. Bien sûr, nous avons les colonies du système solaire, des mutants, des plantes extraterrestres, etc. Mais l'ensemble demeure trop classique : excepté la colonisation planétaire qui justifie le bond lointain dans le futur le reste du roman aurait pu se dérouler à une époque beaucoup plus proche, à un siècle de distance voire moins. L'intrigue, elle aussi, parait patiner et avance de manière assez erratique : de longs passages bavards puis quelques coups d'accélérateur, notamment lors d'une course hyper secrète (mais à laquelle participe l'héroïne), quelque part entre « Star Wars » et « Death Race ».
Surtout, le bouquin est long. Oui c'est classique aujourd'hui, dans la SF ou plus généralement « l'imaginaire » il semble qu'il faille toujours accoucher d'un pavé pour gagner sa crédibilité. A l'heure où beaucoup se plaignent de n'avoir plus le temps de lire, les auteurs aiment proposer des briques. Lorsqu'on se souvient des classiques d'Isaac Asimov, Heinlein ou Clarke qui décrivaient en 250 pages des univers entiers, difficile d'accepter de passer plus de 600 pages sur cet amas (et un peu sur Jupiter… mais seulement lors des derniers chapitres) et, au final, d'en connaitre si peu sur le monde évoqué. Question de générations peut-être. L'important était sans doute l'aventure humaine me rétorquera sans doute l'autrice. Peut-être. Mais la Kat en question n'est pas assez intéressante pour porter, à elle seule, ce gros livre.
Bref, le roman m'est souvent tombé des mains mais, vu les commentaires laudateurs qu'il reçoit d'autres apprécieront davantage, sans aucun doute.

Merci à Babelio et Masse Critique pour le livre

Lien : http://hellrick.over-blog.co..

Salut les Babelionautes
Ce roman de Floriane Soulas m'a bluffé, j'ai tellement lu de Science Fiction que je ne pensais pas qu'un Auteur au Féminin pourrait encore me surprendre.
Mais Floriane Soulas l'a fait avec ce Planet Opéra et cette décharge Cosmique autour de la Planète Jupiter.
Pour mieux visualiser le cadre de son roman j'ai parcouru beaucoup d'Articles sur cette Géante Gazeuse qui est la plus grosse de notre système Solaire.
Et bien sur sur cette gigantesque tempête : la Grande Tache rouge, dont Floriane Soulas c'est servie pour son récit m'a beaucoup intrigué.
Elle mesurait plusieurs fois le diamètre de la Terre mais les Astronomes ont notés que sa taille aller en diminuant car elle en a perdu la moitié au cours du XX siècle.
Pour en revenir a l'histoire qu'elle nous a imaginé, elle a choisie des jumeaux comme personnages principaux, même si l'un de n'est pratiquement jamais présent.
Et les conditions de vies sur cette décharge Cosmique sont à la hauteur de ceux qui y ont trouvés refuges, car ils sont tous mis aux ban de la société pour diverses raisons.
Donc notre jumelle recherche son frère disparu dont elle ressent qu'il court un grave danger.
Avec une plume superbe Floriane Soulas à construit un récit digne des plus grands de la Science fiction.
Merci à Stéphanie Nicot pour son message sur Facebook qui m'a permis de découvrir qu'elle a obtenue le Prix des Utopiales 2022 pour ce livre.

Dans les tempêtes de Jupiter.

Une planète faite de rage et de fureur, de vents violents et de foudre, restée indomptée, impénétrable, qui recrache à la gueule de l'Amas les débris broyés des vaisseaux qui ont vainement essayé.
L'Amas, cette décharge en orbite de Jupiter, où se sont réfugié·e·s celleux délaissé·e·s par le Système, ou qui veulent s'en faire oublier. Parias et contrebandiers, paumés, prisonniers et hors-la-loi.
Et dans ce labyrinthe de métal, sous l'oeil d'une planète-ogre, une scientifique reniant son passé à la recherche de son frère, et une mécanicienne surdouée qui pourrait bien être la dernière de son espèce.

Le premier chapitre, très prenant et cinématographique, nous plonge tout de suite dans le bain.
L'univers se montre très vite impitoyable pour les personnages qui le peuplent, mais est si bien travaillé et attractif qu'on ne demande qu'à en découvrir plus, traversé par des thématiques intéressantes, et l'autrice sait nous y immerger avec talent.
Les pistes d'intrigue sont un peu trop évidentes, on a tendance à deviner où l'on va, pourtant le roman se lit avec un plaisir certain, accrocheur, repoussant toujours plus loin ses enjeux.

Si Kat, scientifique de génie, se fait étonnement damer le pion par d'autres sur ses propres compétences sans que ça la surprenne, j'ai aimé que ce savoir scientifique soit utilisé comme un vrai outil et une vraie force.
Elle semble aussi parfois lente à la déduction quand ça nous paraît pourtant évident, mais les dynamiques développées entre les personnages sont bien fichues et nous attachent à eux, avec une belle galerie de personnages féminins très divers bien caractérisés.

Mais le roman nous réserve surtout de vrais moments de bravoure franchement réussis : l'introduction, certes, mais aussi la visite chez les Proriens, glaçante, d'un glauque absolument fascinant ; la course de vaisseaux, lue les muscles crispés tant elle est pleine de tension ; ou encore la traversée pleine de foudre et de fureur des tempêtes de Jupiter.

Si la chute avait été envisagée, elle fait quand même son petit effet et clos efficacement ce bon roman qui se dévore.
Quitte à se faire engloutir par les tempêtes de Jupiter et ne plus en ressortir.

Au XXVIIème siècle toutes les planètes du système solaire et leurs satellites sont colonisées ou sont exploitées, sauf Jupiter qui reste un mystère.
Un accident de laboratoire ayant entraîné l'interdiction de recherche à Ekaterina Vontovia, une scientifique de génie craintive et respectueuse des lois, celle-ci va partir à la recherche de son jumeau Pavel avec qui elle partage un lien fort et qui a disparu depuis deux ans.
Pavel, pilote émérite aventureux et exalté est obsédé par Jupiter depuis l'enfance et l'endroit le plus évident pour commencer les recherches semble être l'Amas, un amoncellement d'épaves peuplé par des déshérités au large de Jupiter. Kat va devoir s'adapter à cet univers sans loi bien loin de sa compréhension si elle veut retrouver son frère, mais elle est obstinée et prête à tout, y compris à se rendre sur Jupiter …


La majorité du roman de plus de 600 pages où nous allons suivre Kat, se passe sur "l'Amas", alors qu'une dizaine de pages qui justifie son escapade se situe dans son labo sur un satellite de Neptune et que la dernière centaine de page se passe sur Jupiter.
D'emblée l'héroïne ne semble pas à sa place sur cet amas d'épaves, pendant des mois les recherches qu'elle mène pour retrouver des traces de son frère restent vaines, mais tout change lorsqu'elle rencontre la mystérieuse Jaspe, une mécanicienne hors pair, grâce à qui elle va côtoyer le monde des pilotes de courses illégales, puis les mystérieux personnages qui tirent les ficelles sur l'Amas, et même des mutants à l'ADN modifié par des plantes extra-terrestres. Dès le début j'avais des doutes, pourquoi un équipage de récupérateurs garderait-il une incompétente manifeste dans un monde sans loi où la survie prime, n'est-ce pas ? Mais les absurdités s'accumulent, un laboratoire où se déroule une expérience dangereuse laissé sans technicien et où des visiteurs entrent et qu'un d'eux bouge un curseur sur une tablette, action qui entraîne l'explosion du labo (ce qui entraîne la chute de la pauvre Kat) - heu, pour des bêtises mon ordi est capable de me demander "voulez vous vraiment atomiser votre appartement", si j'insiste il va au moins me dire que seul un admin peut effectuer cette opération et qu'il faut confirmer par un pass d'admin … et nous sommes au XXIème siècle, dans le futur allons nous devenir totalement incompétents ?
C'est un exemple, mais tout le reste est à l'avenant, les situations s'accumulent sans cohérence et/ou vraisemblance, les personnages n'ont pas de profondeur et l'héroïne me fait l'effet d'une cruche toujours sauvée par le hasard ou par des comparses arrivant au bon moment. À aucun moment la société où se déroule l'action n'est défini, des bribes nous sont délivrées mais souvent contradictoires - on a l'impression que cette société est policée et que l'armée est au pouvoir, mais sur l'Amas il y a une prison avec quelques prisonniers politiques, sans administration, et jamais un vaisseau de l'autorité ne pointe le bout du nez, une course hyper secrète s'y déroule, Kat met des mois à trouver le moyen de s'approcher alors que de nombreux touristes argentés viennent pour parier … et deux gosses surgissent dans le hangar des vaisseaux de course sensé être hyper protégé à un moment … etc, etc
Le problème était pour moi que cet univers n'est pas tangible et semble juste un décor où l'autrice fait évoluer son personnage, lui même inconstant au niveau personnalité. Un univers sans épaisseur comme les personnages et le saugrenu du côté "scientifique" ou technique, un cocktail qui n'a pas su me toucher …

Un livre que j'ai eu envie de quitter à plusieurs reprises, mais je suis obstiné et je l'ai terminé, j'ai souffert et ne saurais le conseiller, même si je ne doute pas que d'autres vont l'apprécier …


PS : Je remercie les Éditions Scrineo qui m'ont fait parvenir ce livre dans le cadre d'une opération "Masse Critique privilégiée" de Babelio.

Tout d'abord je remercie Scrinéo et Babelio pour m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique en date.
L'Amas cité dans le titre est un cimetière de vaisseaux, en orbite de Jupiter. Cette dernière n'ayant jamais pu être colonisée, au contraire des autres planètes du système solaire, détruisant et rejetant les vaisseaux ayant tenté sa conquête, l'humanité à décidé de s'en servir comme décharge. L'Amas est donc un amalgame labyrinthique d'astronefs, bientôt utilisé en partie comme prison, mais aussi comme refuge pour les laissés pour compte, les aventuriers et autres individus ayant des choses à cacher (souvent eux-mêmes).
Justement Kat, jeune scientifique a du fuir sa planète incognito, (considérée comme responsable de la mort d'un grand scientifique lors d'un accident elle y serait ramenée manu militari si on savait qui elle était) pour partir à la recherche de son frère jumeaux. Celui ci fasciné par Jupiter depuis son plus jeune age ne donne plus de nouvelles depuis quelques temps. Elle va donc s'enfoncer dans les bas fonds de l'Amas pour retrouver sa trace.
Début plutôt intéressant, le décors de l'Amas assez sympathique même si pas complétement novateur, un personnage principal qui promet, à priori pas une badass aux gros bras de plus.
Mais voilà assez rapidement, j'ai eu un gros problème de rythme et de longueurs. C'est bien écrit, c'est fluide, pas de soucis, mais ça traine. Ensuite les personnages secondaires, sont plutôt fades à l'exception de Jaspe dont j'ai vraiment aimé la personnalité et que j'ai trouvé la plus travaillée (le comble c'est une IA), le reste ce sont des figurants qui servent juste à faire avancer l'intrigue. Celles qui avaient un potentiel à mon sens et pour lesquels il ne manquait pas grand chose pour que je m'attache (Rouge et Albane) sont éliminés assez abruptement et de manière trop soudaine, sans dramaturgie qui m'aurait fait ressentir quelque chose pour elles. . Même Kat au final je ne suis pas arrivé à m'y attacher. Ces mésaventures se sont enchainées sans arriver vraiment à m'émouvoir et toutes ses explications scientifiques n'ont fait que rallonger la sauce sans vraiment la pimenter, surtout qu'au final, une fois arrivé sur Jupiter, ... ben faut faire le chemin dans le sens inverse. .
Je suis arrivé à la fin en me disant mouais tout ça pour ça.
Je parais sans doute dur avec ce livre, alors que je lui ai trouvé des qualités, quelques bonnes idées, mais il me manquait trop de chose au final.
Il est rare que je commence mes chroniques en évoquant la masse critique, mais ce fait à joué un rôle non négligeable dans ma lecture. Sans la dead line pour le rendu de la critique (que je comprends tout à fait) j'aurais mis de côté le livre au bout d'une semaine et je lui aurais donné une seconde chance dans quelques mois, j'aurais peut être été dans de meilleurs dispositions et je sais que mon état d'esprit est important dans une lecture. Là j'ai du me forcer à continuer et forcément accentuer les soucis que j'avais pour me plonger dedans. Peut être aussi sans doute trop vieux briscard du space op pour ce type de lecture.

Je remercie Babelio et les éditions Scrinéo pour cette lecture, qui m'a été envoyée dans le cadre de la dernière Masse Critique Jeunesse/Jeune adulte. Les Oubliés de l'Amas est le troisième roman de Floriane Soulas, une jeune autrice qui a déjà fait pas mal parler d'elle avec Rouille puis Les Noces de la Renarde. Après le steampunk et le fantastique, la romancière change à nouveau de registre et propose ici un très bon ouvrage de space-opera dense, haletant et accessible !

En vue de l'oeil de la terrifiante et inaccessible Jupiter, seule planète du système solaire restant vierge de toute présence humaine, se dresse un immense amoncellement de morceaux de vaisseaux démantelés. Cette décharge, c'est l'Amas, une prison entourée d'un bidonville labyrinthique où se côtoient des malfrats en tous genres ou de simples laissés-pour-compte, vivant dans des conditions précaires. Scientifique en fuite suite à un accident mortel, Kat a abandonné jusqu'à son nom pour se rendre sur l'Amas, à la recherche de son frère jumeau Pavel, un pilote intrépide dont elle n'a plus reçu de nouvelles du jour au lendemain. Engagée comme Recycleuse pour subvenir à ses besoins, entre autres occupations plus illégales, la chercheuse déchue va enquêter dans les bas-fonds de son nouveau foyer, et va notamment se rapprocher du milieu très fermé des courses clandestines et mortelles organisées tout près de l'orbite de Jupiter, la planète qui fascine son frère depuis toujours…

J'ai été tout de suite séduit par le cadre proposé par Floriane Soulas. Cet Amas est un labyrinthe fascinant et hétéroclite, composé de fragments de vaisseaux soudés les uns aux autres de manière anarchique. Pour passer d'une section à une autre, il faut ainsi emprunter des passerelles, des ascenseurs ou des échelles, à la manière d'un jeu vidéo futuriste en monde ouvert. Comme on s'en doute, de nombreux secrets se dissimulent dans cet enchevêtrement de couloirs infestés par un végétal mutant, le coeur-même de l'Amas renfermant le plus important d'entre-eux. J'ai trouvé qu'un très grand soin avait été apporté par l'autrice dans la conception de cet environnement cohérent, où se croisent réfugiés ou voyageurs venus de tout le système solaire. L'exploration de l'Amas représente un des aspects que j'ai le plus apprécié dans ce roman, et j'ai été surpris par toutes les différentes facettes de ce lieu à la fois repoussant et fascinant.

Le personnage de Kat, l'héroïne, est intéressant et bien construit. La scientifique de 35 ans est pleine de névroses, qui se manifestent par des tics physiques réalistes lorsque ses angoisses prennent le dessus sur la raison. Ce qui la caractérise est la connexion mentale très forte entre elle et son frère jumeau, à tel point qu'elle entend très souvent ses pensées dans sa tête. Ces « commentaires » de la conscience de Pavel apparaissent d'ailleurs tout au long du roman, en italique, et accompagnent le cheminement intérieur de Kat à chaque étape de son enquête. L'autre personnage-clé est la mécanicienne Jaspe, une des rares survivantes du génocide Vénusien. Cette femme pleine de ressources représentera un appui indispensable pour Kat, avant de devenir une véritable amie pour l'héroïne. de manière générale, j'ai apprécié tous les personnages : leurs fortes personnalités et leurs descriptions permettent vraiment de bien se les représenter, pour une meilleure immersion dans l'histoire.

Le scénario est assez classique : une personne disparue, des indices qui se dévoilent petit à petit, et des détails anodins qui prennent tout leur sens plus tard lors de révélations redonnant une nouvelle direction à l'enquête. En dépit de ce schéma prévisible, j'ai trouvé que l'intrigue était assez maîtrisée, avec tout de même quelques petites longueurs par moment. L'autrice a brassé dans de nombreuses thématiques chères au space-opera et à la SF en général, parmi lesquelles l'exploration spatiale, les courses de vaisseaux, l'évolution humaine ou encore l'intelligence artificielle. Bien que je n'aie pas été particulièrement surpris par les grandes révélations du roman, cela ne m'a pas pour autant dérangé dans ma lecture. En effet, je me suis suffisamment attaché à l'univers et aux personnages pour être curieux de ce qui pouvait leur arriver. Rien ne sera épargné à la pauvre Kat, mentalement ou physiquement : on ne peut qu'éprouver beaucoup d'empathie pour la jeune femme devant toutes ses épreuves !

J'ai ainsi beaucoup apprécié ce roman très complet, qui a tout pour plaire aux amateurs de bonne science-fiction. Sans se noyer dans des concepts trop complexes, l'autrice parvient à proposer en un seul volume une histoire captivante, avec des personnages bien construits évoluant dans un cadre cohérent, plein de dangers et de possibilités exploitées intelligemment pour servir l'intrigue.

Un sentiment mitigé et je le regrette car ce Planète Opera brasse de bien bonnes idées.
La trame principale, la quête d'une soeur qui recherche son frère, m'a bien plu et le récit est touchant d'humanité.
De même, j'ai apprécié :
# L'Amas, ce « slum » improbable en orbite autour de Jupiter, une chouette idée.
# Les recycleurs, éboueurs de l'espace qui font de la récup' ou les pilleurs d'artefacts, pas mal.
# la Grande Course, sympathique
# Une galerie des personnages étoffée et bien gérée.
# Jupiter et son climat. L'autrice a bien bossé, c'est crédible et rafraîchissant avec des passages parfois un peu techniques (burst, magnétosphère, polarisation...) mais dans l'ensemble ça passe bien et c'est intéressant.
# C'est bien écrit, tout public.
# Une fin (qui se fait désirée) bien réalisée.

Mais
# C'est un sacré pavé. Je n'ai rien contre les bouquins "plantureux", mais à la condition d'être apte à tenir le lecteur sur la longueur. Or des longueurs, j'en ai trouvé de sacrées, des passages franchement dispensables voire étirés jusqu'à, je l'avoue, l'ennui (celui des Proriens qui prend quasiment 150 pages, ça s'est fini en lecture diagonale...). le bouquin aurait mérité d'être singulièrement raccourci.
# Surtout le personnage principal, Kat, devient rapidement lassant voire peu crédible. Elle est d'un côté "soupe au lait" insomniaque, fragile, angoissée, stressée, tergiverse, hésite, est paumée, et frôle la syncope toutes les 10 pages (il en fait des bonds son coeur...); de l'autre, elle prend tellement cher, une vraie mater dolorosa, que ça en devient presque ridicule.
# Un peu de mal avec cette taxinomie simpliste qui consiste à classer les humains selon leur planète d'origine en sus du déterminisme idoine : des luniens taciturnes, des terriens prudents, des martiens qui bluffent mal, des uraniens petits, des neptuniennes aux pupilles noires...
# Que Callisto soit terraformée, certes, mais imaginer Io en grenier à blé...bon je pinaille.

Un bouquin intéressant, des idées pertinentes et sympa, mais qui, de mon point de vue, peine malheureusement à tenir le rythme, avec une héroïne qui ne convainc vraiment pas. Néanmoins l'histoire est belle, touchante, bien écrite et à ce titre, je le conseille avec une petite réserve.

J'avais adoré le roman Rouille de Florianne Soulas, un peu moins les Noces de la renarde, qui m'avait déçu par certains aspects. Pour autant ma confiance dans cette jeune autrice était acquise tant elle m'avait bleuffé avec Rouille.
Avec Les Oubliés de l'amas, l'autrice propose un nouvel univers après le steampunk et le japon fantastique et c'est avec un réel plaisir que je me lance dans la lecture de ce pavé de 600 pages.
Première remarque, le poids du bouquin qui m'a gêné tout comme le précédent roman de l'autrice.
Malgré cela, dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet, grâce au style dynamique et efficace de l'autrice. le rythme effréné impulsé par la brièveté des phrases décrivant l'action, nous plonge immédiatement dans l'ambiance et donne le ton du récit. Un ton dur pour un univers où la survie est maîtresse, un monde où on ne rigolee pas et dans lequel on ne pleure pas la mort d'autrui, un monde en apparence dénué de sentiments.
L'autrice diffuse les éléments de l'intrigue progressivement, mettant en place son histoire intelligemment. On notera au passage la facilité avec laquelle elle jongle sur les genres et la maîtrise dont elle fait preuve pour donner de la cohérence à son récit. Tantôt sf, tantôt thriller policier, tantôt horreur lorgnant parfois avec le gore, l'autrice étale son talent avec une générosité et une intelligence rare. Elle ne manquera pas non plus de saupoudrer son récit d'un élan féministe prononcé même s'il n'est que suggéré au détour d'un évènement, d'une situation ou d'une simple remarque.
Son roman fait la place large aux femmes. Les personnages principaux, et importants sont avant tout des femmes, et certains lui reprocheront sûrement de donner trop souvent le mauvais rôle aux hommes de son histoire. Seul l'un d'entre eux, le frère de l'héroïne, s'en sort avec les honneurs quand un second ne s'en prend pas plein la tête...
600 pages mais jamais je ne me suis ennuyé une seconde avalant les chapitres sans me rendre compte que les heures passent.
Florainne Soulas sait y faire et maîtrise parfaitement tous les points de son récit. Elle révèle progressivement à la fois les éléments de l'intrigue, qui se construit à plusieurs niveaux et selon plusieurs axes, et les personnalités de ses personnages, qui sont intimement liés à l'histoire. Elle nous révèle également par des descriptions sommaires mais riches d'évocation, tous les recoins de son univers.
Son style dynamique apporte à certains passages un souffle et une énergie époustouflants, par exemple lorsqu'elle décrit le concours de courses.
De plus elle gère parfaitement bien les différents ressorts du scénario, alternant action, réflexion, intensité, fragilité, drame ou terreur pure.
L'une des grandes qualités de Florianne Soulas est de pouvoir passer d'un genre à l'autre avec une facilité déconcertante, sans éprouver de gêne particulière, en étant même à l'aise, et en restant cohérente.
Bon vous l'aurez compris, ce roman je l'ai adoré, et il a fini d'asseoir la confiance déjà bien arrimée en cette autrice que je continuerai de suivre assidûment.