Le premier tome n'avait déjà rien d'une mise en bouche et plongeait le lecteur directement dans le feu de l'action. Ce deuxième volet continue à livrer de l'action, tout en alimentant une intrigue assez intéressante.
Dès la couverture, "Juillet" confirme la piste «science-fiction» dévoilée en fin de premier tome. L'auteur lève le voile sur la fonction des étranges objets découverts par Marion, Léa et Simon et continue d'attiser la curiosité du lecteur à travers le développement d'une histoire parallèle dans un centre de recherche. Mais, malgré quelques éléments de réponse, l'auteur s'abstient de livrer toutes les clés de ce récit prévu en quatre tomes et préserve une certaine confusion, totalement délibérée, qui ne prête pas trop à conséquence au niveau du plaisir de lecture.
En intégrant l'affaire Rosswell de juillet 1947 à son récit, Pascal Laye insuffle une pointe extra-terrestre à son récit d'anticipation. le scénariste va même conserver les véritables noms (William "Mac" Brazel, le propriétaire de ranch qui découvrit les mystérieux débris sur ses terres, et George Wilcox, le shérif local) des témoins de cet évènement qui marqua l'histoire du Nouveau-Mexique et continue de passionner les adeptes de rencontres du troisième type.
Seules ombres à ce scénario divertissant et prenant : des sauts temporels qui prêtent parfois à confusion et des personnages dont l'absence systématique de «background» donne parfois au lecteur l'impression de se retrouver au milieu d'une réception où il ne connaît encore personne.
Graphiquement,
Olivier Speltens se met entièrement au service de l'histoire à l'aide d'un dessin à la grande lisibilité. Les personnages qu'il peut développer au sein de cette histoire sont pour l'instant plus classiques que ceux qu'il créa pour les "Larmes de Pourpre", mais d'un autre côté, il peut s'en donner à coeur joie au niveau des équipements militaires et du laboratoire scientifique. L'environnement militaire est très réaliste et les scènes d'action, comme cette poursuite aérienne, sont bien rendues.
"M.99" (M. Ninety Nine) est une série qui, pas vraiment aidée par la très faible machine marketing de son éditeur, risque de se noyer au milieu de la surproduction du neuvième art, alors qu'elle n'a vraiment pas à rougir face aux nombreuses autres parutions.