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EAN : 9782226451125
256 pages
Albin Michel (02/09/2020)
4.71/5   7 notes
Résumé :
Et si l’échec scolaire n’était qu’un mensonge ? Quel parent n’a jamais essuyé ces sentences sans appel : « votre enfant ne comprend rien », « nous ne savons plus quoi faire de lui », « il n’est pas dans le moule », « les maths ce n’est pas pour elle », etc. Les conseils de classe, les bulletins scolaires sont devenus de vraies angoisses pour les parents et les élèves. Et si l’école n’était plus une chance pour tous mais un échec pour tous ? Le temps est venu de dire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'échec scolaire n'existe pas :

Le dernier livre de Juliette Speranza est une véritable « bombe », une façon différente d'aborder l'éducation et l'intelligence. Il devrait être remis entre les mains de tous les professeurs et de tous les parents. L'Éducation nationale devrait même en faire cadeau aux professeurs stagiaires.

Dire que j'ai apprécié ma lecture est bien en deçà des mots. Ce livre est certes dense en informations et riche en questionnements mais l'autrice ne fait pas, pour autant, de son lecteur un observateur passif mais un acteur qu'elle invite à participer à sa réflexion sur la remise en cause salutaire du système éducatif qui nous régit. Elle valide également plusieurs des intuitions que j'avais eues alors que j'exerçais (je suis en disponibilité car je suis aidante familiale). J'ai toujours, par exemple, pensé que l'évaluation ne servait à rien d'autre qu'à « droguer » les élèves à la note plutôt que de les encourager à développer des compétences et apprendre des savoirs. Comme il ne se rend pas compte du caractère totalement subjectif de la notation, un élève sera content d'avoir « 15/20 » en anglais au lieu de l'être pour avoir appris telle ou telle nouvelle notion.

Ce que j'ai surtout aimé, c'est que l'autrice ne cherche pas à mettre en valeur telle ou telle méthode d'apprentissage. Ne vous attendez donc pas à trouver dans ce livre des éloges de Maria Montessori (dont on apprend, au contraire, des choses pas très sympathiques) ou de Célestin Freinet. Il ne s'agit pas de cela. Aucune méthode n'est mise sur un piédestal au détriment d'une autre. Juliette Speranza nous pousse plutôt à changer la mentalité qui génère, en amont, ces méthodes. C'est cette mentalité qui incite professeurs, élèves et parents à s'insérer dans le même moule. C'est cette mentalité qui est à la base de la dictature de la norme que nous subissons tous, plus ou moins dans le ressentiment. En fait, si l'on attend tout d'une méthode en particulier pour résoudre les problèmes de tous, on n'arrivera à rien. J'ai moi-même longtemps pesté contre la démarche inductive que l'on nous imposait pour construire nos projets pédagogiques sans me rendre compte que la démarche déductive, que je regrettais, n'était pas forcément la panacée. Nous avons été formatés à réfléchir en aval plutôt qu'en amont. Nous avons été même formatés à penser pouvoir reconnaître l'intelligence alors que nous sommes pétris de clichés. L'expérience avec les élèves plurihandicapés et polyhandicapés de l'IEM (institut d'éducation motrice) du Bord-de-Lys a été particulièrement bouleversante pour moi et j'espère qu'elle sera renouvelée.

La révolution proposée par cet ouvrage n'est pas utopique. Il n'y a pas de fatalité. Aucun système n'existe ex nihilo (je vous renvoie au discours de la Mort à la fin du roman le Père Porcher de Terry Pratchett) alors si la volonté d'en changer est là, celui-ci changera.

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L'échec scolaire n'existe pas de Juliette Speranza
Un titre choc qui ne peut que susciter des sentiments contrastés. Si je ne connaissais pas l'auteure je me dirais que c'est un livre que l'on ne voit que trop, de pédagogues célèbres, adeptes des têtes de gondole.
Rien de tout cela ici. Point de phrase sensationnaliste, pas de formule toute prête et toute faite sur l'éducation, pas de liste à la Prévert de solutions sorties ex nihilo de tout contexte. Cela change!
Tout d'abord la forme avant le fond. C'est bien écrit, le style est simple, sans fioriture, ce qui permet de rendre le sujet accessible et non élitiste. Un point qui semble accessoire mais qui ne l'est pas. le jargon permet souvent de cacher la vacuité d'un propos, ou de mettre une distance afin que le message devienne une consigne, ou une pensée auto proclamée comme experte et référente. Ici l'auteure propose, le lecteur dispose. L'importance de cette simplicité est d'ailleurs accentuée par la radicalité de la pensée et de l'argumentation. de fait, le style est très agréable, rythmé, les chapitres sont courts.
Le fond désormais. C'est très étrange pour moi, car j'aurais pu écrire ce livre. Je suis d'accord et je soutiens tout ce qui y est écrit. Que cela soit la critique d'une espèce de totalitarisme de la norme au sein du système scolaire, de la surcharge administrative comme cause additionnelle de la production de normes, la mise en place de pansements sur des jambes de bois rendant le système encore plus inégalitaire, la souffrance scolaire des professeurs, des élèves, et des parents, le dialogue difficile entre les professeurs et leur hiérarchie, mais aussi entre les professeurs et les parents.
Je suis d'accord aussi avec l'idée selon laquelle l'enfant n'est finalement plus central, l'élève n'est finalement plus l'acteur pour lequel existe l'école.
Je suis également d'accord avec les pistes proposées, la neurodiversité, la contextualisation de l'éducation et des méthodes d'apprentissage voire leur individualisation, la sortie de ce système normatif par un universalisme particulariste.
Je pense d'ailleurs avoir la même filiation philosophie que Juliette, sont cités notamment Comenius et Condorcet, mais j'ai reconnu aussi John Dewey et Jane Addams. Cela explique peut être cette entente dans les idées.
Ce livre en appelle peut être un autre sur les causes de ce système normatif, sur la mauvaise lecture politique des Lumières, sur un égalitarisme qui a tué la notion d'individu, l'école comme un utilitarisme professionnel et productiviste et non une fin en soi (les tests de QI notamment sont abordés).
Ce livre devrait inspirer les partis politiques pour trouver des solutions politiques à un constat qui est alarmant et vrai. Je conseille cet ouvrage à tous, vraiment.
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Bien que je ne suis pas d'accord avec l'auteure sur le sujet du TDAH , j'ai appris beaucoup de choses, ayant des enfants en situation de handicaps.
Je pense que tout les professeurs, les personnes qui jugent sans savoir, qui rabaissent les enfants sous prétexte qu'ils n'y arrivent pas devraient lire ce livre.
Nos enfants ne sont pas des idiots ou des imbéciles, ils cherchent seulement à être compris.
Ne pas mettre des enfants dans des cases ou dans le fond de la classe, ayez de la patience, c'est en les aidant et en adaptant qu'ils y arriveront .
Il faut changé cette mentalité sur le regard des gens, aucuns enfants n'est parfait et en aucun cas ils cherchent à entre être, chaque enfant a sa différence
Ils veulent apprendre correctement, pas selon les règles de l'éducation nationale.
Je comprends pourquoi mon fils se sent perdus au milieu de tout ses gens qui le jugent et qui ne le comprennent pas.
A tout ses gens non nos enfants ne sont pas idiots , ils ont juste le super pouvoir de faire avancé les choses



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j'ai vraiment bien aimé. C'est un livre qui m'a parlé, que j'ai trouvé intelligent, pertinent. Il est instructif, enrichissant.

Il est accessible à tous, facile à lire.
L'auteure nous propose des solutions, des pistes de réflexions pour que les choses évoluent.

Un ouvrage que je conseille vivement !
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PARIS MATCH
Dans son livre « L'échec scolaire n'existe pas ! », à la fois drôle, réaliste, grave et optimiste, elle hausse le ton pour obtenir suffisamment d'attention et surtout pour démontrer quelques évidences dans les parcours chaotiques de ces élèves que l'on dit, maladroitement, « inaptes aux études », « pas dans le moule », « incapables d'avoir la moyenne »…

Juliette Speranza prône un enseignement adapté à la diversité des compétences, aux rythmes de chacun, à l'écoute, loin d'une méthode préfabriquée et standardisée.
Lien : https://www.parismatch.com/C..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
« Non, la mixité cognitive, qui fait cohabiter toutes les intelligences, n’est pas une utopie. Il n’y a qu’à faire un tour chez nos voisins transalpins pour constater notre marge de progression. C’est avec un immense enthousiasme qu’Olivier Paolini, enseignant spécialisé, m’a rapporté, au retour d’un programme d’observation des pratiques éducatives en Europe, ses constats et ses convictions en matière d’école inclusive. Révolté par le sort réservé aux enfants différents, notamment ceux issus d’institut médico-éducatif (IME) qui ne sont même pas inscrits sur les listes de l’Education nationale, il a trouvé à l’étranger de nombreuses pistes de réflexion, et surtout la preuve que l’inclusion, l’ouverture de l’école à tous sans discrimination, est non seulement possible, mais indispensable pour la réussite de tous les élèves. » (page 41)
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« Si nous voulons des enseignants disponibles, il faut les libérer des obligations administratives qui polluent leur quotidien et les rendent moins présents pour nos enfants. Mais cela ne suffit pas. Pour bénéficier d’un enseignement de qualité, il faut accorder un temps aux enseignants pour se former, rencontrer des scientifiques, des ingénieurs, des artistes, des chefs d’entreprise, assister à des colloques ou élaborer des projets avec leurs collègues. Sinon, qu’ont-ils à offrir d’autre aux élèves que leur stress et leur épuisement ? Il me semble primordial de leur proposer du temps pour nourrir leur esprit, se former et redécouvrir le monde. » (page 205)
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« Parents et enseignants se félicitent de l’ouverture de classes, pire, d’écoles ‘spécialisées’ pour autistes, TDAH, hauts potentiels, etc., ravis de l’altruisme des élites qui mettent ces dispositifs en œuvre. En réalité, ces classes qui se targuent d’encadrer l’inencadrable, d’éduquer l’inéducable, ne sont que des outils de la ségrégation cognitive qui règne dans notre pays. Ils ne font qu’exclure les élèves au lieu de leur permettre de prendre leur place. » (page 40)
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Les enseignants sont incités à développer chez leurs élèves une forme d'autonomie. Celle-ci désigne l'agir et l'apprendre, selon sa propre (auto) loi (nomos). Mais que signifie l'autonomie dans la pédagogie dominante? On peut lire dans les textes académiques que son objectif est de "garantir qu'ils automatisent certaines procédures et tâches". Je pose ici la question: la finalité de l'école est-elle d'automatiser des process ou d'apprendre à raisonner?
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« Les enseignants sont incités à développer chez leurs élèves une forme d’autonomie. Celle-ci désigne l’agir et l’apprendre, selon sa propre (auto) loi (nomos). Mais que signifie l’autonomie dans la pédagogie dominante ? On peut lire dans les textes académiques que son objectif est de ‘garantir qu’ils automatisent certaines procédures et tâches’. Je pose ici la question : la finalité de l’école est-elle d’automatiser des process ou d’apprendre à raisonner ? » (page 94)
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