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sur 388 notes
Charlotte cherche du travail.
Nous sommes à Londres en 1851, son homme est parti chercher fortune en Amérique et elle attend un enfant. Mais alors qu'elle se rend à un rendez-vous pour une offre d'emploi elle se fait violemment agresser. C'est le docteur Malte qui va la récupérer, la soigner...

Pendant ce temps, Engels rend visite à son fidèle ami, le Maure, qui l'a sollicité pour qu'il lui vienne en aide de manière urgente. le Maure a fait une erreur et a mis enceinte la nounou de ses enfants....
Il faut donc se débarrasser de cet enfant.

Le Maure n'est autre que Karl Marx, marié à Jenny la Rouge, une baronne issue d'une très grande famille allemande ; ils ont ensemble déjà 3 filles et un garçon et Karl est très occupé à écrire SON livre, il ne travaille pas et c'est son ami Engels, lui aussi allemand et issu d'une riche famille d'industriel, qui le fait vivre et l'entretien.

C'est Charlotte qui élèvera Freddy, le fils caché du Maure, comme s'il était sien. Leur vie est difficile, misérable mais Charlotte fera tout pour que son petit garçon ne manque de rien et en grandissant c'est lui qui prendra soin d'elle.

Puis vient le temps de la guerre de Sécession en Amérique ce qui entraine une grande crise économique et industrielle dans les faubourgs de Manchester car le coton, matière première indispensable, n'arrive plus....

Encore une fois Sébastien Spitzer mêle très habilement L Histoire et le romanesque en nous plongeant dans une Angleterre miséreuse où la voix des ouvriers commence à se faire entendre et où les indépendantistes irlandais trouvent aussi une place.
On découvre un Karl Marx intellectuellement travailleur mais incapable d'entretenir sa famille, il passe son temps à écrire son grand livre tout en étant merveilleusement soutenu par son épouse qui lui consacre sa vie et a tout abandonné pour lui. Ce qui fait qu'elle se bat bec et ongles pour qu'il réussisse et que rien n'entache sa réputation. Son ami et compagnon politique Engels est lui aussi très fortement impliqué dans la vie intime de Karl Marx, il est d'un soutien absolu pour lui.

Ce deuxième roman ne m'a peut être pas autant touché que le premier (Ces rêves qu'on piétine), mais c'est tout de même un très bon livre qui m'a beaucoup plu. L'écriture est toujours aussi belle et agréable et l'art de conter toujours présente. C'est tellement agréable de lire un livre où l'on sent que l'auteur prend plaisir à nous raconter une histoire.
Donc un écrivain que je continuerai à suivre avec plaisir.

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Karl Marx a eu un fils caché, issu d'ébats furtifs avec une de ses domestiques. Ce petit Freddy est né à Londres en 1851, et son entrée dans la vie ressemble à l'histoire de Blanche-Neige : le médecin censé procéder à l'avortement a confié le bébé prématuré à Charlotte, une nourrice d'origine irlandaise qui l'a élevé comme son enfant.

Dans ce roman, Sébastien Spitzer imagine l'existence tumultueuse de Charlotte et Freddy (qui apparaissent peu dans l'Histoire officielle), tout en retraçant fidèlement, à partir de documents, les vies de Marx & Engels et de leurs proches, dans une Angleterre en pleine crise industrielle et commerciale.

A la fin de cette lecture, j'ai eu l'impression de sortir d'une saga de presque mille pages. A cause de longueurs ? Ou parce que le souffle romanesque m'a rappelé 'Le gang des rêves' (Luca di Fulvio) et certains ouvrages de Ken Follett ?

Je me suis davantage régalée avec le contexte socio-politique qu'avec les destinées individuelles : guerre de Sécession aux Etats-Unis et ses conséquences désastreuses sur l'économie anglaise qui reposait alors sur le coton et l'industrie textile. J'avais une vision binaire du conflit américain : gentils nordistes contre vilains sudistes esclavagistes. C'est un brin plus compliqué, et la guerre ne s'est pas arrêtée après la reddition du général Lee, puisqu'elle a nourri la révolte des Irlandais contre l'occupant britannique...

A lire !
• pour l'ambiance à la Dickens
• pour en savoir plus sur Engels et Marx, deux 'grands hommes' pétris de paradoxes, qui professaient de belles idées en contradiction avec leurs façons de vivre
• pour la leçon d'Histoire et d'économie - on y voit l'articulation entre politique et commerce & industrie.

Je conseille notamment aux lycéens et étudiants de filière socio-éco.

Prochaine étape pour moi : me documenter sur l'attachante Tussy, la troisième fille de Karl Marx (Jenny Julia Eleanor, 1855–1898).
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Dans les bas-fonds du Londres du milieu du 19ème siècle, un nourrisson est recueilli et adopté par Charlotte, jeune Irlandaise chassée de son pays par la famine. L'enfant s'appelle Freddy. Il ne découvrira que bien plus tard qu'il est le fils naturel de Karl Marx, lui aussi réfugié dans la capitale anglaise après avoir été refoulé de Prusse et de Paris. Pendant que le père rédige le Capital tout en maintenant des habitudes bourgeoises aux crochets de son ami, le riche industriel Engels, Freddy grandit dans la misère, participe aux soulèvements populaires lors de la crise du coton provoquée par la guerre de Sécession américaine, et se retrouve aux côtés des nationalistes irlandais par dévotion pour sa mère adoptive.


Karl Marx a bien eu un fils naturel, Frederick, né en 1851 d'une relation avec la bonne de la famille, et reconnu par Friedrich Engels. A partir de ce fait réel, l'auteur a librement imaginé la vie de Freddy et de sa nourrice, en faisant les personnages principaux d'une vaste fresque historique où tout, à part eux, est véridique.


On y découvre ainsi l'essor de l'industrie du coton en Angleterre et la misère ouvrière qui provoque de plus en plus d'insurrections, l'impact de la guerre de Sécession américaine sur l'économie anglaise, le sort des Irlandais après la Grande Famine et la déception de ceux qui se sont engagés auprès des Yankees dans l'espoir de se voir attribuer une terre, l'action des fenians et la violente répression anglaise…, mais surtout, en un contrepoint saisissant, les portraits étonnants de deux personnages déconcertants : Karl Marx et Engels, révolutionnaires bourgeois aux multiples contradictions.


Renforcé par le style d'écriture aux phrases courtes et sèches, le suspense autour du sort de Freddy est constant et maintient éveillé l'intérêt du lecteur du début à la fin de cette petite histoire enchâssée dans la grande, construite de manière crédible et passionnante à partir d'un fait méconnu, dans un foisonnement historique qui permet de saisir l'étonnante saveur des personnages de Marx et d'Engels. Un très bon moment de lecture, mêlant utilement l'intérêt à l'agrément.

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Voilà un roman qui va vous réconcilier avec l'Histoire, croyez-moi !

Londres, années 1860. Ville gigantesque, première à se doter d'un métro, son port, considérable centre d'approvisionnement en matières premières pour tout le pays, pas de doutes, Londres est puissante. A cette époque, il est là le coeur du monde, et il palpite sous toutes les formes possibles. L'ambiance à la Dickens est parfaite.

Nous faisons connaissance avec Charlotte, une jeune irlandaise, contrainte de quitter son pays natal pour s'installer à Londres, afin d'échapper à la famine. Elle a perdu son bébé, et se voit confier un nourrisson, Freddy, abandonné à la naissance, qu'elle va élever comme son propre fils.

Autre histoire, nous quittons les bas-fonds de la ville pour les quartiers huppés, où nous allons passer du temps avec Friedrich Engels et le Maure, qui n'est autre que Karl Marx. Celui-ci est marié à Johanna de Westphalen et a trois filles. le Maure et Engels ont fuis l'Allemagne, où leurs thèses communistes n'étaient pas bien vues. A Londres, Marx va pouvoir écrire « le capital ». Engels, quant à lui, dirige l'entreprise textile de son père. Sa richesse va lui permettre de subvenir aux besoins de Marx. Son mode de vie est on ne peut plus débauché, puisqu'il vit avec deux soeurs.

Tout sépare Charlotte d'Engels et du Maure, pourtant, tout les relie. Car Freddy n'est autre que le fils illégitime du Maure, conçu lors d'un moment d'égarement avec une bonne…De plus, tous trois sont expatriés par obligation.

Le personnage de Charlotte est énorme, du point de vue émotionnel. C'est une héroïne que rien n'arrête, un peu à la Scarlett d' »Autant en emporte le vent ». Elle va tout donner pour son fils, allant jusqu'à se prostituer pour trouver de quoi le nourrir. Car Londres est certes une ville puissante, elle n'en est pas moins la ville de la misère, de la faim et de la crasse. On découvre la vie des londoniens de l'époque, mais aussi le combat quotidien de Freddy qui tente de se construire au mieux, entouré de plus de femmes que d'hommes, et surtout, sans père, qui est censé être la référence…

La fresque historique est passionnante, on en apprend plus qu'à l'école sur la guerre de Sécession, sur le coton américain, produit grâce au sang des esclaves, sur l'Irlande et sa soif d'indépendance, sur la puissance britannique. En alliant fiction et Histoire, Sébastien réussit à passionner le lecteur de la meilleure manière possible. Sébastien dépoussière les vieilles archives, puisque le secret de l'enfant illégitime de Marx était bien enfoui. J'ignorais totalement cette partie de sa vie, c'est vraiment très agréable de passer de belles heures de détente tout en s'instruisant.

La plume est très belle, de qualité, dense, riche et talentueuse. Je me suis régalée !

Et lorsqu'on referme ce roman, on se remet face à la couverture, et on comprend tout ce que l'auteur a voulu insuffler à travers cette photo.

Ce roman fait partie de la sélection pour le Goncourt 2020. Je plussoie, c'est amplement mérité ! Souhaitons-lui le meilleur !
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Le coeur battant du monde, Sébastien Spitzer

Londres dans les années 1860. La Revolition industrielle bat son plein. Dans son sillage, les temps deviennent durs, les denrées manquent et la vie prend des tournants inattendus. C'est la foire à l'empoigne et le monde de la débrouille, de la petite à la grande délinquance. Les idéologies se percutent là où chacun tend à trouver sa place... ou la maintenir.
Au coeur de Londres, une tragédie se dessine. Karl Marx a engrossé le petit personnel... un garçon illégitime a arrondi un ventre. Il faut faire disparaître ce fardeau. Charlotte, une irlandaise, vient, elle, de perdre son bébé et attend le retour de l'Amoureux, parti tenter sa chance en Amérique...
Le bâtard est recueilli par Charlotte, qui va le cacher et mener tous les combats en l'élevant comme son propre fils.
Dès lors, de l'Histoire au roman, Sebastien Spitzer tire les fils d'un textr doux-amer où les bons sentiments disparaissent au profit de l'individualisme, ou Londres sent l'opium mais où parfois "aimer" prend tous son sens.
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Sébastien Spitzer poursuit son exploration du passé, de l'histoire avec toujours cette faculté extraordinaire qu'il possède, celle de tisser entre eux les différents liens d'un récit passionnant, envoûtant à plus d'un titre. "Le coeur battant du monde", tout comme son prédécesseur, ne manque pas de ce souffle qui habite les textes enlevés et qui convoquent, entre autres, les fantômes de Karl Marx, d'Engels et de tout une époque frémissante dans les années 1860, en Angleterre où germait déjà les graines des grandes tragédies à venir, celles des Totalitarismes du XXème siècle. L'industrialisation, la mondialisation s'était immiscée dans la vie de l'empire le plus puissant du monde. Déjà, le profit se concentrait dans les mains de quelques-uns tandis que la masse du peuple croulait sous le poids des dettes et de la misère, du travail dans des conditions apocalyptiques et de la vie dans des quartiers populaires insalubres. Il y a du Dickens dans ce Sébastien Spitzer mené de main de maître et qui nous emporte par un style d'écriture ciselée et une analyse fine qui nous permet de nous projeter dans une vision à l'échelle multiscalaire, celle de la guerre de sécession aux États-Unis qui a un impact sur la production de coton exportée vers l'Angleterre, obligeant de nombreuses manufactures à fermer leur porte et poussant les ouvriers au chômage. Là encore, l'impact d'évènements lointains sur la vie de ces travailleurs nous montre combien les liens étaient inextricables tant du point de vue économique que financier. Mais revenons en à notre histoire, car ici il est aussi question de l'intime, de Karl Marx qui eût un enfant caché avec une employée. Il s'appelle Freddy et il est né le 23 juin 1851. Il n'a jamais été reconnu par son illustre père et sera confié à une jeune femme irlandaise pauvre, Charlotte, qui devra à tout prix gardé le poids du secret de cette naissance illégitime. A Londres puis à Manchester, il faudra vivre caché, traqué par les polices d'Europe et aussi par les hommes de main du frère noble et richissime prussien de la femme de Marx surnommée Jenny la rouge, née baronne mais qui renoncera à tout pour suivre la destinée de son idole de mari : Karl Marx. Ce dernier mènera une vie de bourgeois, dépensant sans compter l'argent qu'il devait au soutien financier essentiel de son ami Engels, le fameux Lord du coton. On suit donc le parcours de Charlotte et Freddy dans cette Angleterre industrialisée de la seconde moitié du XIXème siècle, on y lit la misère, la souffrance des Irlandais qui peuplaient ces quartiers insalubres des grandes villes anglaises. Ils n'avaient rien ou presque et devaient lutter pour leur survie au quotidien. "Le coeur battant du monde" est une véritable plongée, une immersion dans cet univers où l'argent faisait ou défaisait les réputations, où les hommes valaient à peine plus que des bêtes de somme. Sébastien Spitzer confirme avec ce nouveau livre tout le potentiel entrevu dans "Ces rêve qu'on piétine" son tout premier roman. Il poursuit dans la veine du roman historique et s'inscrit d'ors et déjà comme un des auteurs marquant de cette rentrée littéraire.
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Le coeur battant du monde est une gigantesque fresque dans laquelle le talent de l'auteur réussit à lier personnages et événements réels à la fiction. Indispensable pour raconter et surtout pour intéresser et captiver le lecteur.

Comme avec Magda Goebbels, dans son premier livre, Ces rêves qu'on piétine, Sébastien Spitzer redonne vie à des personnages disparus en nous plongeant dans leur quotidien. J'ai ainsi apprécié de découvrir qualités et défauts de Karl Marx, le Maure, et de Friedrich Engels, le riche industriel qui pouvait pratiquer la chasse à courre avec des lords puis pousser ses ouvrières à se révolter tout en les traitant bien mieux que tous ses collègues.
Surtout, il y a ce héros du livre, Freddy, le fils de Karl Marx, né d'une nuit d'amour avec la bonne. C'est lui, enfant, que l'on peut imaginer voir sur la couverture du livre, confronté à la misère, à la faim, dans ce Londres du XIXe siècle si bien décrit dans ce livre comme l'avait fait Charles Dickens.
Je me suis attaché à Charlotte, une Irlandaise, personnage fictif si généreux malgré tout ce qu'elle subit, puis à Lydia, sortie de la misère par Engels. Elle se révolte contre sa couardise et son suivisme, cédant toujours aux volontés de la femme du Maure, Johanna von Westphalen, une Allemande comme son mari et Engels, en rupture avec la noblesse rhénane dont elle est issue.
C'est vrai que j'ai eu du mal à voir derrière le Maure ce Karl Marx, l'auteur du Capital, oeuvre fondamentale dont on parle depuis si longtemps. L'auteur explique bien ce surnom dû à son apparence physique mais ce n'est pas évident, surtout après avoir vu le Jeune Karl Marx, l'excellent film de Raoul Peck dont August Diehl joue le rôle principal. En cours de lecture, les images du film me revenaient en mémoire car le réalisateur était très bien documenté.
Dans le coeur battant du monde, j'ai beaucoup apprécié le tableau fait par l'auteur de l'industrie anglaise, où ce coton venu d'Amérique, obtenu grâce au travail et au sang des esclaves, donne du travail aux enfants comme aux adultes dans des conditions effroyables. La guerre de Sécession aussi est vue sous un angle plutôt réaliste, loin des clichés qui classent les bons d'un côté et les méchants de l'autre.
Enfin, le combat des Irlandais pour l'indépendance m'a passionné. Tant de violence, tous ces morts, toutes ces souffrances qui sont encore loin de leur épilogue en 1867, cela m'a beaucoup touché.

Une nouvelle fois, Sébastien Spitzer prouve qu'il sait raconter, après s'être énormément documenté. Surtout, il n'hésite pas à citer les lectures qui l'ont inspiré, ce que j'apprécie beaucoup à la fin d'un roman de ce style.

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Voici un roman instructif et riche d'enseignements. Sébastien Spitzer sait parfaitement manier la fiction pour la mettre au service de faits, d'anecdotes méconnues et souvent incroyables, et d'épisodes historiques lesquels nous parlent d'un temps en écho à notre actuel. C'est très documenté, l'auteur connaît son sujet et nous plonge de façon admirable dans une Angleterre digne de Dickens. Intéressant de voir comment déjà la mondialisation est à l'oeuvre et comment les événements se répondent et s'enchaînent dans des séries de conséquences désastreuses ou salvatrices, souvent fructueuses ou catastrophiques pour l'économie devenue Souveraine dans le quotidien des Hommes. Les descriptions sont irréprochables peut-être trop, trop fournies, trop détaillées, trop…à se perdre, et à se languir parfois.
Ce deuxième roman, sans nul doute, confirme une plume et un talent visionnaire pour embarquer le lecteur dans des épopées, des fresques humaines. On adhère, on y croit, et on apprend foule d'épisodes clés. Et cependant, malheureusement, j'aurais bien du mal à voiler mon manque d'enthousiasme, lequel m'interroge encore.
Peut-être le sentiment grandissant, au fur et à mesure des pages, que le fil romanesque m'éloigne du coeur du sujet, ou que celui-ci restera trop survolé à mon goût ? Un enfant, un bâtard, voué à être éliminé, rescapé grâce à l'amour maternel endeuillé d'une femme, un enfant rejeté par un grand, un Nom, un théoricien et pas n'importe lequel, à l'origine d'une élaboration sociale et économique de l'Histoire, à l'origine de mouvements révolutionnaires et de courants politiques majeurs du XIX et XXèmes siècles…De ces contradictions originelles inhérentes aux coeurs humains, ces zones d'ombre indissociables aux lumières ingénieuses, de cet écart naît un enfant lequel viendra, malgré lui, incarner, personnifier ce que le père abandonnique aura mis tant de temps à mettre en mots : le combat pour survivre et pour défendre sa dignité au milieu du pouvoir économique et de ses enjeux financiers.
J'aurais sans doute apprécié que l'auteur fouille les sentiments de cette figure historique, analyse, scrute, mette sous loupe ce peu à quoi se jouent les destins, les grands tournants et tourments d'une existence et d'une époque : une femme, une maîtresse, un orgueil, une névrose, une blessure, un caprice….et qu'il accorde à cet enfant, contraint de courir et suivre dans une fuite effrénée les adultes qui lui tendent la main, qu'il accorde à cet enfant un peu plus que le courage en action. Les personnages secondaires, tous hauts en couleurs et acteurs du sauvetage, servent une intrigue, la vraie reine du roman, la mécanique pour que tous les rouages, événements, véracités s'emboîtent, ce en quoi c'est d'ailleurs une réussite, intrigue qui, selon moi, finit par reléguer à un plan annexe celui qu'on pensait honorer dans ce récit. Il m'a manqué dans le roman la promesse du regard affiché sur la couverture, la profondeur de sa conscience, de son désarroi innocent, et donc lucide, sur la cruauté du monde adulte.
Le coeur battant du monde serait-il toujours celui d'anonymes oubliés, cachés, niés ?
« Chaque jour, quand retentit la cloche pour annoncer la fin de la journée de travail, une larme coule sur sa joue, minuscule. Une larme chargée de tout ce que cette petite vie lui a pris et ne lui rendra jamais. »
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Petite déception... Est-ce parce que j'attendais beaucoup du deuxième roman de Sébastien SPITZER après le magnifique "Ces rêves qu'on piétine"? Toujours est-il que je n'ai pas retrouvé le même souffle romanesque au point d'avoir un peu traîné des pieds pour le finir. ..
Pourtant le sujet avait de quoi m'intriguer et me donner envie de me plonger dans ce roman construit autour d'une histoire méconnue: le destin du fils bâtard de Karl Marx. Nous sommes à Londres en 1860 où le théoricien de la révolution est réfugié avec sa famille. Son ami fidèle, Friedrich Engels, se charge alors de confier l'enfant indésirable à Charlotte, jeune irlandaise pauvre qui n'aura de cesse de le protéger des différentes menaces qui pèsent sur lui. Sur fond de crise économique, les destins de tous ces protagonistes vont se heurter à la grande Histoire de la révolution industrielle.
Tous les ingrédients étaient réunis pour me séduire complètement ! La présence de figures connues, un livre très documenté, fouillé, l'atmosphère du Londres de l'époque semble t'il bien restituée et une histoire qui ne manque pas de rebondissements. Je suis d'ailleurs tout de suite rentrée dedans! Mais j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Freddy et l'enchaînement parfois décousu des événements m'a gênée. Bref, il m'a manqué un petit quelque chose pour être entièrement conquise et faire battre mon coeur comme je l'espérais!
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Un récit bien mené, au rythme soutenu. On suit Charlotte et son fils dans le ventre de Londres, cette pauvreté qui asphyxie et l'opulence qui interroge. le sujet est vite cerné et se décline parfaitement dans la première partie. La seconde partie est plus terne, l'auteur s'essouffle sans doute, la fin aurait pu être plus recherchée.
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