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sur 381 notes
Un roman déroutant mais terriblement captivant. Karl Marx et Friedrich Engels, ces deux monstres sacrés du mouvement ouvrier, voient leur image quelque peu ternie dans ce récit mettant en lumière la face cachée de leur vie. Un bâtard malvenu, dont il faut se débarrasser à tout prix. Une femme mettant tout en oeuvre, jusqu'à la mort, pour protéger l'enfant qu'elle a accepté d'élever. Un homme vivant en concubinage avec deux soeurs, attentives à satisfaire tous ses désirs. Un riche capitaine d'industrie, habile homme d'affaires réussissant à concilier son état de patron avec le militantisme ouvrier. On est en plein mélodrame, pourtant attesté par les sources les plus sérieuses, citées en fin d'ouvrage. Avec son écriture efficace, ses phrases courtes parfois limitées à un mot unique, Sébastien Spitzer frappe fort et maintient l'attention du lecteur de la première à la dernière ligne. Une belle réussite, qui décevra sans doute les inconditionnels des célèbres auteurs du "Manifeste du parti communiste", mais ne dit-on pas que "dire la vérité est la meilleure preuve d'amour" ?
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J'avais beaucoup entendu parler de cet auteur, qui faisait l'unanimité quant à la qualité de son écriture, et vu mon attrait pour les histoires tirées de faits réels, ce livre était écrit pour moi.
« Le coeur battant du monde » de Sébastien Spitzberg est l'histoire parallèle de Karl Marx et de son fils illégitime, Freddy, dans le Londres des années 1860.
C'est passionnant, très bien écrit et bien documenté. Une fois commencé, on ne le lâche plus…
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Un jeune enfant Freddy surnommé "batard" m'a beaucoup intriguée par sa vie remplie de difficulté: il est le fils caché d'un homme célèbre Karl Marx. Tandis que le jeune Freddy ne connait pas l'existence de ses parents, il est recueilli par Charlotte. Charlotte est une jeune irlandaise qui fuit la famine. Elle va voler, mentir et se prostituer pour subvenir à leurs besoins. Cette histoire se passe dans l'une des plus belles villes du Royaume-Uni, Londres. J'ai aimé les personnages et leurs personnalités qui sont toutes différentes les une des autres: de plus j'ai beaucoup aimé la description de l'endroit ainsi que l'histoire de cette misère.
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Ayant eu un énorme coup de coeur pour Ces rêves qu'on piétine, du même auteur, c'est naturellement que j'ai acheté ce roman à sa sortie poche. Il a traîné un peu dans ma PAL, et je ne comprends pas pourquoi. Parce que cette lecture a été pour moi un presque coup de coeur. J'y ai retrouvé l'écriture intelligente et sensible de Spitzer. Une écriture qui fonctionne à merveille avec moi. Nous sommes dans une Angleterre qui frétille autour de l'Exposition universelle, et de nombreux voyageurs arrivent pour venir y assister. Nous ferons la connaissance de Charlotte, Freddy, Lydia. Des personnages travaillés. Découvrir leur histoire, campée dans l'Histoire m'a vraiment beaucoup plu. Un roman passionnant, où les personnages, par leurs histoires, nous font découvrir une image d'un quotidien de luttes, d'ombres, de luttes de classes, de combats… Une excellente lecture. Et heureusement, j'ai un autre Spitzer dans ma PAL, qu'il me tarde de lire.
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Dans l'East End victorien, ce quartier londonien qui deviendra tristement célèbre quelques années plus tard pour avoir connu les crimes de Jack l'Evantreur, Sébastien Spitzer nous conte ici les vies de Charlotte et de Freddy entre les années 1851 et 1867.
Charlotte est une jeune femme pauvre. Enceinte au début du récit bien que non mariée, l'homme chez qui elle venait se faire embaucher se fait braquer par un malfrat. Charlotte est agressée, blessée et laissée pour morte. Un médecin la sauve in extremis et la recueille. Quand il s'aperçoit de son état, il la fait avorter, et continue de la soigner. A son réveil, il lui avoue qu'il a tué son enfant, un garçon, mais il lui propose un travail. C'est plutôt une mission : devenir la nourrice d'un enfant dont les parents ne veulent pas, un bâtard. Cet enfant, c'est Freddy, le fils naturel d'une bonne et du célèbre Karl Marx qui a vécu longtemps en Angleterre.
Dans ce récit il est très peu question du célèbre penseur. L'histoire est entièrement tournée vers Charlotte et Freddy. Ce couple improbable formé d'une femme qu'on a empêché d'être mère et d'un garçon qu'on a rejeté, va pourtant vivre en harmonie parfaite pendant des années. Une complicité et une tendresse certaine lient ces deux être mamenés par la vie. Mais les bouleversements sociaux de l'Angleterre et la révélation de l'origine de Freddy vont chambouler leurs quotidiens.
Ce n'est pas tant l'histoire de Charlotte et de Freddy qui me marque dans ce récit, mais plutôt la retranscription de cette époque, le 19ème siècle ouvrier et besogneux, et surtout la pauvreté crasse. L'auteur a su recréer tout cet univers aujourd'hui disparu. Il a parfaitement pris le pouls d'un monde en plein changement. Quant au récit de la vie de l'enfant caché de Karl Marx, cette histoire est tristement vraie. Ce garçon a vécu la vie de misère que son père biologique n'a fait que théoriser.
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1860', Londres

Charlotte jeune immigrée irlandaise qui a fui la famine vient d'être agressée. Malgré les bons soins du Dr Malte, elle perd l'enfant qu'elle portait. Au même moment, naît Freddy, enfant illégitime du fameux Karl Marx et dont il ne veut pas assurer la paternité. À la demande de Friedrich Engels, riche industriel et ami de Marx, le médecin confie l'enfant à Charlotte.
C'est sur l'existence du fils caché de l'auteur du Capital que se construit le récit, imaginant librement la vie de Freddy et de Charlotte dans une vaste fresque historique, politique et sociale.

Dans une écriture alerte, aux phrases courtes et acérées, le récit dépeint l'essor de l'industrie (et plus particulièrement celle du coton) en Angleterre, les conséquences de la guerre de Sécession en Amérique sur l'économie, la misère des Irlandais après la Grande Famine, les promesses non tenues par les Yankees, les actions des Fenians mais aussi les portraits très déconcertants des révolutionnaires Marx et Engels.
Au coeur de ce foisonnement historique, l'incertitude quant au sort de Freddy est constante, liant l'Histoire avec celle de cet enfant illégitime dont on ne sait que très peu de choses.
Un excellent moment de lecture qui joint l'intérêt à l'agréable
Un portrait saisissant et sans concession d'une capitale en pleine ébullition industrielle.
« C'est le coton qui prime. Ce sont les stocks qu'il faut refaire pour fournir les usines. le coeur battant de l'Empire. Sans coton, tout s'arrête » p.170

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Londres, XIXe siècle, ma période préférée (pas pour y vivre ou y bosser). Londres, immense coeur battant du monde, mais immonde cloaque aussi.

Londres, la ville aux multiples visages, la ville où les ouvrières (et ouvriers) trimaient comme des forçats et où la semaine des "35 heures" se faisait en trois jours.

Le résumé était alléchant et il me tardait d'entamer ce roman qui me promettait beaucoup. Ma rencontre avec Charlotte fut un plaisir, je sentais bien que j'allais l'apprécier, elle, tout comme le docteur Malte (qu'on perdra de vue ensuite).

Puis, un autre personnage a fait son entrée, un certain monsieur Engels et, à ma toute grande honte, je n'ai pas tilté de suite, pourtant, je l'ai étudié à l'école, ce mec. Puis, lorsque mon shilling est tombé, j'ai compris aussi qui était "Le Maure" dont on parlait : un type que j'avais aussi étudié à l'école aussi et dont le portrait brossé dans le roman n'était guère flatteur.

Mais quelle faignasse, le Marx ! Dépensier, incapable d'aller bosser, se faisant entretenir par Engels (qui aurait dû aller s'acheter une paire de "cojones", soit dit en passant) et qui, lorsqu'il touchera enfin son héritage, ira louer une maison bourgeoise, jouant les bourgeois lui-même, tout en continuant de se faire entretenir comme une maîtresse par Engels et en gagnant un peu d'argent en boursicotant !

Si j'étais mesquine, je dirais que le patient zéro de la gauche caviar, ce fut lui ! L'homme n'était pas exempt de contradictions, tout comme Engels (comme tout le monde, sauf qu'eux, ils cumulent).

Ce roman est une mine d'information en tout genre pour la période concernée : de 1850 à 1867. Bien des sujets vont être abordés, notamment la famine des Irlandais, la guerre de Sécession, le blocus des ports, le coton qui n'arrive pas, les faillites des usines de filature, les conditions de travail déplorables, la misère, l'opium, la crasse, les grèves, l'Internationale qui commence, la lutte des classes, les Fenians,…

L'auteur s'est fortement documenté et tout respire le réalisme. de ce point de vue là, je n'ai pas à me plaindre. Par contre, le récit manquait de flamboyance, d'émotions, de vie, tout simplement. Il était trop clinique, trop rigide.

Cela a commencé après que Charlotte a recueilli le petit Freddy : le récit passe du gamin qui vient de naître à ses 12 ans. L'ellipse est grande, trop grande. le personnage de Charlotte a changé, sans doute à cause des sacrifices qu'elle a dû faire pour élever seule un enfant.

Le récit ne donnera que des bribes, me laissant un goût de trop peu. Non pas que je voulais faire du voyeurisme sur leur misère, mais j'aurais aimé en apprendre plus sur ses sacrifices et non pas me contenter de miettes, alors que pour d'autres sujets, j'ai eu des détails dont je me serais bien passée (une opération).

Les personnages de Charlotte et Freddy ont perdu du corps dans cette ellipse, de la profondeur et pire, du réalisme ! Alors que les autres personnages étaient bien ancrés, eux, je les ai vus partir à la dérive et Charlotte finira en personnage laborieux.

Et puis, il est difficile de savoir quel personnage est mis à l'honneur dans ces pages, puisque le récit suivra aussi bien Charlotte et Freddy, que Marx et Engels. Sur la fin, au moment où l'on abordera les révoltes des Fenians, j'avais décroché.

Un récit plus concentré sur Freddy et Charlotte m'aurait mieux convenu, une écriture plus ramassée dans certains passages aurait donné de l'oxygène au roman, et rallumé la flamme, même si ces détails étaient utiles pour ancrer le tout dans le réalisme (les lecteurs ne sont jamais contents, je sais et nous ne manquons pas de contradictions non plus).

Dans l'ensemble, cette lecture ne fut pas un fiasco, le côté historique était très bien rendu, même si une narration au passé lui aurait rendu service, ainsi qu'une écriture moins clinique. L'histoire manquait d'émotions brutes, alors que nous sommes dans l'East End, dans la misère, avec des gens qui bossent dans les usines 13 à 15h par jour, pour un salaire de misère.

Un roman dont j'attendais beaucoup et où un récit au ton assez froid m'a fait perdre une partie de mon intérêt pour cette histoire, où certains personnages ont manqué de cohérence, de profondeur, d'étoffe qui fait les grands personnages marquants dans une lecture.

Et pourtant, sa partie historique était bien réussie, m'a appris beaucoup de choses, m'a immergé dans l'époque à tel point que je ne peux pas dire que tout était foiré et que je n'ai pas pris du plaisir à certains moments.

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Inspiré d'une histoire vraie, le récit s'articule autour de personnages ayant réellement existé : Friedrich Engels et Karl Max, les philosophes théoriciens du socialisme et du communisme, leurs compagnes Johanna, Marie et Lydia Byrn et bien sûr Freddy, le héros du roman et fils caché de Marx.

Avec ce roman bien écrit et documenté, Sébastien Spitzer nous plonge dans la misère du peuple londonien et dans une ambiance que n'aurait pas renié Charles Dickens lui-même. L'histoire est bâtie autour d'un bâtard recueilli par une Irlandaise qui a fui la famine de son pays.

Elle va s'attacher à cet enfant pour qui elle volera et se prostituera sans jamais lui révéler qui est son père, ça, il l'apprendra bien plus tard. Son géniteur, Karl Marx, réfugié dans la capitale anglaise rédige sa grande oeuvre, le capital, en gardant des habitudes bien bourgeoises, quel paradoxe ! Et ceci grâce à l'argent gagné par son cher ami Friedrich Engels qui finance son train de vie de plus en plus luxueux.

Ce roman se lit fort bien, l'histoire est intéressante et riche d'enseignements : j'ai aimé découvrir Engels que j'ai trouvé très touchant, humaniste qui, malgré sa condition d'homme riche, veut une meilleure répartition des richesses.

Idéal qu'il partage avec Marx qui, pourtant, mène sa vie bourgeoise sans l'ombre d'un remords et ne fait rien pour amorcer la révolution qu'il appelle de ses voeux. J'ai détesté ce personnage que j'ai trouvé antipathique tout comme sa femme Johanna.

Pourtant, ce roman a plusieurs voix n'a pas su m'emporter réellement malgré sa qualité littéraire. Si j'ai bien aimé Charlotte et Freddy, j'ai trouvé qu'ils manquaient tout de même d'épaisseur et de profondeur et le dernier tiers du récit m'a un peu ennuyée.

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Hélas, mon coeur n'a pas battu plus vite pour ce roman.
Je suis toujours un peu gênée de ne pas être plus positive, quand je pense au travail colossal qui est réalisé par un écrivain pour éditer un roman. Les recherches, la construction de l'histoire, la génèse des personnages, la quête d'un éditeur et la chasse incessante aux fautes d'orthographe. Eh oui, qui suis-je finalement pour m'autoriser un "j'aime pas" ? Une arriviste des réseaux sociaux qui parvient à attirer l'oeil d'autres lecteurs avec des textes où se côtoient parfois quelques bons mots, parfois quelques formules bancales et les fameuses fautes qui comme les moustiques que l'on croit avoir tous exterminés avant de se coucher, sortent au grand jour dès qu'on a relâché l'attention. J'ai l'impression désagréable de devenir ce juge dans l'émission télévisée du meilleur pâtissier, réduisant à néant le moral des candidats qui donnent le meilleur d'eux-mêmes depuis 4 heures, avec une remarque du style : « et la framboise, vous envisagiez vraiment de la mettre ici ? Parce que le message n'est pas très clair…. ».
Je me réjouissais pourtant de retrouver cet auteur dont le roman Ces rêves qu'on piétine m'avait bouleversée.
Là, encéphalogramme plat. Palpitant au ralenti.
Je n'ai pas réussi à trouver ma place entre l'histoire des petites gens, et ceux qui ont fait la Grande Histoire. le roman était tellement entre ces deux mondes que j'ai eu l'impression d'avoir les fesses entre 2 chaises. Dans le fossé. Pas assez d'empathie. Pas non plus d'informations historiques à balancer ensuite l'air de rien dans un diner mondain.
J'ai été mal habituée ou trop bien habituée : j'avoue être une fan inconditionnelle de Emile Zola. Alors à côté, difficile de faire le poids. Voilà peut-être pourquoi ce roman n'a pas agi sur moi
J'aime pourtant la plume de Sébastien Spitzer et salue la qualité du style. Que cela soit clair : il y a des romans bancales, mal fichus, mais ce n'est absolument pas le cas de celui-ci. La preuve : je prévois de lire le prochain roman de Sébastien Spitzer qui sort fin août 2022.

Alors faut-il le lire ? Euh si vous voulez. Mais je ne peux que vous recommander chaudement Ces rêves qu'on piétine du même auteur, qui avait été un de mes coups de coeur 2020. Une claque. Et côté social, l'inévitable Germinal.
Si vous êtes aventureux, en ces temps où la Russie n'a pas bonne presse, tentez un Léon Tolstoi. Que Sébastien, l'auteur de ce roman, y voit un compliment à être cité aux côtés de Léon et Émile.
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La vie romancée du fils caché de Karl Marx permet de vivre un moment au 19eme siècle en Angleterre lorsque les premières industries textiles fleurissent, que les premiers soulèvements d'ouvriers pour de meilleures conditions de travail s'organisent, que la crise du coton stoppe net les succès entrepreneuriaux. Ce roman passionnant de bout en bout m'a fait découvrir un Karl Marx peu sympathique, imbu de lui-même, peu empathique et surtout préoccupé par son confort et sa notoriété. Un livre à recommander aux amateurs d'Histoire.
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