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EAN : 9782715222793
336 pages
Le Mercure de France (09/05/2001)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Madame de Staal-Delaunay, quoique de petite naissance, et qui n'était d'abord que Mademoiselle Delaunay, fut bientôt, avant d'épouser Monsieur de Staal, une des dames d'honneur les plus proches et les plus intimes de la duchesse du Maine. Nous sommes, par sa plume, à la cour de Sceaux, cour de beaux esprits, de vie brillante et de plaisir, caractéristique des premiers temps de la Régence. On y converse, on y reçoit - on y intrigue aussi, et la duchesse elle-même est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
* Précision : lu dans de mauvaises conditions (livre indisponible, donc version électronique imprimée, bref absolument pas pratique) et pressée par le temps *

J'ai eu énormément de mal à "entrer" dans ce récit historique et personnel, tant à cause de lacunes à propos de la période que du caractère de la mémorialiste encline à se plaindre et à la tyrannie. Une fois tous les personnages bien situés pour moi, j'ai davantage apprécié ma lecture, avant de me lasser à la fin (elle trouve enfin un mari, est enchantée de la vie pastorale qui s'annonce, puis... s'y ennuie!)
Hors de ce ressenti personnel, ces mémoires peuvent être intéressants à propos de la situation de la femme au 18e siècle, surtout lorsqu'elle n'est ni noble ni riche, bien que bien instruite, ainsi qu'à propos de la situation politique et du complot ourdi par la duchesse du Maine contre le Régent. Par contre, on y apprend fort peu sur la vie de l'époque (je pense notamment aux fêtes de la duchesse du Maine qui sont évoquées, mais sans plus).
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Les mémoires de Madame de Staal-Delaunay, écrits dans un style simple et sans affectation, sont un parfait exemple de concision littéraire. La manière exquise qu'a la baronne de tourner les phrases n'est sans doute pas étrangère à la solide éducation dont elle bénéficia dans sa jeunesse.

Sa mère, sans ressource à la mort de son conjoint, s'étant réfugiée avec elle au couvent, la petite y fût pratiquement élevée par les abbesses, qui l'adoraient. Ce n'est que plus tard, lorsqu'il fallut quitter le nid confortable où elle régnait sans partage pour affronter le monde extérieur, qu'elle réalisa véritablement la précarité de sa condition.

Ainsi débutent d'ailleurs ses mémoires:

Je ne me flatte pas que les événements de ma vie méritent jamais l'attention de personne; et si je me donne la peine de les écrire, ce n'est que pour m'amuser par le souvenir des choses qui m'ont intéressée.



Il m'est arrivé tout le contraire de ce qu'on voit dans les romans, où l'héroïne, élevée comme une simple bergère, se trouve une illustre princesse. J'ai été traitée dans mon enfance en personne de distinction; et par la suite je découvris que je n'étais rien, et que rien dans le monde ne m'appartenait. Mon âme n'ayant pas pris d'abord le pli que devait lui donner la mauvaise fortune, a toujours résisté à l'abaissement et à la sujétion où je me suis trouvée: c'est là l'origine du malheur de ma vie. (p. 65)

Quelle amorce mes amis. On l'appréciera sans doute davantage en la relisant lentement à haute voix pour bien en savourer le génie et la rythmique.
(lire la suite...)
Lien : http://plaisirsdemodes.com/l..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il m'est arrivé tout le contraire de ce qu'on voit dans les romans, où l'héroïne, élevée comme une simple bergère, se trouve une illustre princesse. J'ai été traitée dans mon enfance en personne de distinction; et par la suite je découvris que je n'étais rien, et que rien dans le monde ne m'appartenait. Mon âme, n'ayant pas pris d'abord le pli que devait lui donner la mauvaise fortune, a toujours résisté à l'abaissement et à la sujétion où je me suis trouvée : c'est là l'origine du malheur de ma vie.
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Tant de maux redoublés ; des incommodités sans nombre, des dégoûts ajoutés à un état humiliant, également insoutenables à un corps et à un esprit délicats ; une passion chimérique, si l'on veut, qui ne me fournissait que des sentiments pénibles, me firent prendre la vie en horreur. Le désir de m'en délivrer parvint à affaiblir toutes les raisons contraires. L'opinion se plie presque toujours à ce qui favorise le sentiment ; et l'on ne voit guère que ce que l'on veut voir. Je vins donc à penser que je devais quitter la vie, qu'il me semblait que je ne pouvais plus supporter.
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Cependant la tristesse dans laquelle je tombai après le départ de cette compagnie m'apprit que j'étais touchée des agréments, quoique médiocres, du chevalier de R..., qui y faisait le principal rôle. Sa personne, tout ce qu'il avait dit, jusqu'à ses pièces de luth, dont il jouait parfaitement bien, ne sortaient point de mon esprit. Je fis part à mademoiselle de Silly du trouble où j'étais. Elle m'avoua qu'elle s'en était aperçue avant moi, me conseilla de ne m'en point alarmer, et de ne me pas examiner trop curieusement, persuadée que souvent le mal s'augmente par l'attention qu'on y donne. En effet, j'ajoutais des sentiments imaginaires, puisés dans les romans, à ce que pouvait avoir de réel cette première inclination, qui véritablement n'était pas forte, puisqu'elle ne put tenir contre l'idée d'une union indissoluble.
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Il m'est arrivé tout le contraire de ce qu'on voit dans les romans, où l'héroïne, élevée comme une simple bergère, se trouve une illustre princesse. J'ai été traitée dans mon enfance en personne de distinction ; et par la suite je découvris que je n'étais rien, et que rien dans le monde ne m'appartenait. Mon âme, n'ayant pas pris d'abord le pli que lui devait donner la mauvaise fortune, a toujours résisté à l'abaissement et à la sujétion où je me suis trouvée : c'est là l'origine du malheur de ma vie.
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Il y avait quelques années que je n'avais pas vu M. de Silly, ni entendu prononcer son nom. Quelqu'un par hasard l'ayant nommé, j'en reçus une telle impression, que, voulant sortir un moment après du lieu où j'étais, les forces me manquèrent, et je fus prête à tomber. Je me suis étonnée bien des fois qu'un sentiment privé de tout aliment eût conservé tant de force.
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