-- Attention je spoil dans cette critique et n'ai pas pris soin de tout cacher. --
Voici un roman sans surprise "à la James Bond", qui nous conte l'aventure de
Jason Cooper, chef de mission pour la CIA, parti pour arrêter des méchants chinois, fabricants d'à peu près tout sur Terre, y compris pour l'occasion d'un virus meurtrier. Notre héros, grand, blond et athlétique, nous précise l'auteur, mènera bien entendu les opérations avec brio.
Tout est attendu dans ce thriller : courses poursuites, usage d'armes à feu, quelques violences pour pimenter ou tenter de pimenter la soupe, du sexe, les grands poncifs du genre (CIA, lieux "exotiques", grandes marques citées explicitement telles que BMW, Guerlain ou Taittinger, des nationalités de plusieurs continents, espionnage, prostitution, etc).
En plus de ce déroulé classique, le roman donne à plusieurs reprises le sentiment d'être une immense scène d'exposition. Avec par exemple :
1. des définitions superflues, telles que : "Shalimar, le parfum à la flagrance sensuelle de Guerlain" (page 44), "Allons vite à l'intérieur, car l'harmattan, le vent du désert, se lève [...]" (page 78)
2. des périphrases pour éviter les répétitions de noms propres, qui paradoxalement deviennent elles-mêmes des répétitions. Ainsi pour désigner Leesha, une héroïne du roman : la belle Peule, la magnifique Africaine, la magnifique pasionaria, la jeune Peule, la pasionaria, la pasionaria peule, la jeune beauté africaine, la Peule, et j'en oublie certainement d'autres. On le saura qu'elle est belle, africaine, magnifique et Peule, cette "pasionaria" !
Oserais-je ajouter : des scènes de sexe tellement explicites qu'elles n'ont plus rien d'émoustillant. Ainsi page 8 du roman (la deuxième du livre) : "Soudainement, elle avait été envahie par un pieu brûlant, qui s'était mis à coulisser à toute vitesse dans son fourreau en fusion". Que dois-je faire, moi, lecteur lambda, devant tant de finesse ? Rire, pleurer ? Certainement pas être excité en tout cas, je n'ai pas eu le temps, la description de cette scène de sexe prenant fin dans la phrase qui suit, sur un orgasme atteint, je cite, "en quelques secondes tellement la sensation était forte". Nous voilà bien.
Bref, l'auteur semble avoir visualisé un film dans son esprit et en avoir transcrit les aspects visuels et opératoires avec des mots. Comme vous l'avez compris, ce style n'est pas ma tasse de thé.