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EAN : 9782021113921
336 pages
Seuil (17/10/2013)
  Existe en édition audio
3.5/5   166 notes
Résumé :
2008. Le rocher de Gibraltar, joyau des colonies britanniques, est le théâtre d’une opération de contre-terrorisme menée par un commando anglais et des mercenaires américains. Nom de code : Wildlife. Objectif : enlever un acheteur d’armes djihadiste. Commanditaires : un ambitieux ministre des Affaires étrangères et son ami personnel, patron d’une société militaire privée. Kit Probyn, un diplomate candide, est sommé d’être le téléphone rouge du politicien. L’opératio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 166 notes
La raison d'État est toujours la plus forte. John le Carré le démontre une fois encore dans son style inimitable, so british, very précis.
Vous êtes sur le point de serrer une des clés de l'énigme et voilà que le narrateur décrit minutieusement la campagne des Cornouailles ou la façon de beurrer une tartine au cheddar, alors que vous brûlez de connaître des révélations peut-être cruciales. Rien n'est moins sûr cependant en terre espionne, où une pseudo vérité cache souvent la vraie.Les filous et les gentlemen arborent même patience et courtoisie avant d'entrer dans le vif du sujet.
Un thé ? Café ? Eau minérale ? Ou pourquoi pas un pur malt de dix-huit d'âge ?

Le diable est est dans les détails. Dans les arrangements géopolitiques aussi. Sir John règle ses comptes avec les mercenaires, regrette la loyauté de l'espionnage à l'ancienne et pourfend la vilenie du Foreign Office. Un précieux consultant l'a aidé à raconter une sale affaire, enterrée sous le boisseau. La bavure révélée trois ans après la lâche des services spéciaux paraît sacrément plausible.

Ce qui est remarquable chez John le Carré, c'est l'art d'une écriture serrée, porteuse de non-dits propices à nourrir l'imagination. En une phrase, il parvient énoncer le propos d'un interlocuteur, à dire l'intention sous-jacente et à à commenter son effet sur le récepteur. Prodigieux !
J'ai lu "Une vérité si délicate" sur le conseil de son fils cadet, légataire d'un manuscrit inachevé, publié quasiment sans retouches ( L'espion qui aimait les livres ). Dans la postface de l'ultime opus du père, Nick dit sa grande admiration pour un texte considéré comme "l'essence même de son oeuvre".
Je partage vigoureusement son point de vue.








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John le Carré est un des écrivains dont, jusqu'à présent, aucun livre ne m'a déçu. S'il le fallait, je pourrais malgré tout les ranger crescendo en fonction des qualités que je leur prête. Dans ce cas, ce dernier opus serait dans les 2 ou 3 derniers. Sans atteindre, selon moi, le sommet que constitue « La taupe » (ou peut-être même « L'espion qui venait du froid »), c'est un très grand cru que nous donne le Carré. Dans son récit, construit avec une maestria impressionnante et une plus grande concision que ses livres précédents, nous assistons à l'assemblage des pièces d'un puzzle qui présentera au final les tenants et aboutissants d'une opération qui visait à la prise d'un terroriste, opération menée par des soldats anglais aidés de forces américaines et de « contracteurs » privés (car depuis les guerres du Golfe particulièrement, la guerre, les barbouzeries et autres coups tordus se sont largement privatisés, constituant un business forcément très lucratif), avec la coopération, cachée au public, du pouvoir politique. Il nous livre avec précision et concision (pas antinomiques chez le Carré) des portraits incisifs de certains hauts dirigeants ou fonctionnaires du Foreign Office pour lesquels il n'a aucune sympathie ou complaisance, et les dialogues sont particulièrement brillants. Ce roman (comme beaucoup d'autres de cet auteur d'ailleurs) concerne beaucoup plus la politique (et ses arrière-cuisines d'où proviennent des odeurs particulièrement nauséabondes) et la démocratie que les activités d'espionnage qui sont toujours présentées comme centrales lorsqu'on évoque John le Carré, ce qui entraîne la déception de ceux qui attendent des jamesbonderies (par exemple).
Le plaisir et l'intérêt que j'ai pris à cette lecture se sont trouvés renforcés par l'actualité internationale qui lui ont donné une saveur particulière : visite (en solitaire, pas un seul haut-fonctionnaire ou conseiller pour l'accompagner) du Premier ministre britannique au Groupe Bilderberg, affaire du programme américain PRISM dont les services d'espionnage britanniques ont utilisé des données, interventions de le Carré en public ou dans la presse où il a exprimé -entre autre- la nécessité de faire cesser la main mise des services secrets dans la vie politique britannique.
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John le Carré est un des écrivains dont, jusqu'à présent, aucun livre ne m'a déçu. S'il le fallait, je pourrais malgré tout les ranger crescendo en fonction des qualités que je leur prête. Dans ce cas, ce dernier opus serait dans les 2 ou 3 derniers. Sans atteindre, selon moi, le sommet que constitue « La taupe » (ou peut-être même « L'espion qui venait du froid »), c'est un très grand cru que nous donne le Carré. Dans son récit, construit avec une maestria impressionnante et une plus grande concision que ses livres précédents, nous assistons à l'assemblage des pièces d'un puzzle qui présentera au final les tenants
et aboutissants d'une opération qui visait à la prise d'un terroriste, opération menée par des soldats anglais aidés de forces américaines et de « contracteurs » privés (car depuis les guerres du Golfe particulièrement, la guerre, les barbouzeries et autres coups tordus se sont largement privatisés, constituant un business forcément très lucratif), avec la coopération, cachée au public, du pouvoir politique. Il nous livre avec précision et concision (pas antinomiques chez le Carré) des portraits incisifs de certains hauts dirigeants ou fonctionnaires du Foreign Office pour lesquels il n'a aucune sympathie ou complaisance, et les dialogues sont particulièrement brillants. Ce roman (comme beaucoup d'autres de cet auteur d'ailleurs) concerne beaucoup plus la politique (et ses arrière-cuisines d'où proviennent des odeurs particulièrement nauséabondes) et la démocratie que les activités d'espionnage qui sont toujours présentées comme centrales lorsqu'on évoque John le Carré, ce qui entraîne la déception de ceux qui attendent des jamesbonderies (par exemple).
Le plaisir et l'intérêt que j'ai pris à cette lecture se sont trouvés renforcés par l'actualité internationale et lui ont donné une saveur particulière : visite (en solitaire, pas un seul haut-fonctionnaire ou conseiller pour l'accompagner) du Premier ministre britannique au Groupe Bilderberg, affaire du programme américain PRISM dont les services d'espionnage britanniques ont utilisé des données, interventions de le Carré en public ou dans la presse où il a exprimé -entre autre- la nécessité de faire cesser la main mise des services secrets dans la vie politique britannique.
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La première partie du roman ,en 2008, présente de manière assez elliptique une opération secrète à Gibraltar visant ,semble-t-il à éliminer un marchand d'armes en lien avec les djihadistes.C'est l'occasion de portraits au vitriol de politiciens et diplomates anglais où excelle l'humour caustique de l'auteur. Puis le récit saute trois ans plus tard avec comme personnages certains protagonistes de la première partie qui s'interrogent sur les « dégâts collatéraux » et le bien-fondé de l'opération . Mais les remords et les dilemmes moraux ne font pas bon ménage avec la raison d'état et les monstres froids de la politique et du business. le Carré aborde avec sa maestria coutumière des sujets brûlants : le mercenariat, les lanceurs d'alerte. Un peu lent au début ,le roman se dévore ensuite.
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Une fois de plus, John le Carré a prouvé dans ce roman qu'il était le maître de l'espionnage en littérature: palpitant, bien construit, le rythme et la tension s'accélèrent tout au long d'Une vérité si délicate jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le lâcher!
Abordant ici le thème des entreprises privées de sécurité employées sur le terrain brûlant mais aussi celui du secret d'état et des lanceurs d'alerte, il a commis une oeuvre dont le lecteur au tout début n'arrive pas à saisir l'ensemble : quel rapport entre ce jeune employé du Foreign office chargé d'empêcher son député de faire n'importe quoi et cette opération sur le rocher de Gibraltar, menée sur renseignement d'une très étrange officine américaine? Qui dit la vérité quand tout le monde prétend que rien n'est arrivé, que personne n'écoute, que ceux qui veulent démêler le fil se retrouvent accusés de trahison et jugés en secret?
L'auteur n'est pas tendre avec le virage qu'a pris la lutte internationale contre le terrorisme, devenue un juteux marché, pas tendre non plus avec les hauts fonctionnaires, ceux qui ne sont pas intéressés sont ici plus lâches qu'autre chose.

Vraiment très palpitant, le top dans la catégorie espionnage, servi par une langue précise, qui ne s'interdit pas une pointe d'humour sarcastique, c'est du grand John le Carré!
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critiques presse (6)
Liberation
10 décembre 2013
Comme toujours, l’écrivain excelle à traquer l’homme privé sous ses déguisements publics. Au passage, sans jamais tomber dans la caricature, il malmène la diplomatie britannique comme personne, du sous-fifre jusqu’à l’ambassadeur.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeJournaldeQuebec
02 décembre 2013
Avec cet excellent thriller qui ne manque pas d’humour, John Le Carré nous permet de découvrir le nouveau visage de l’espionnage.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
06 novembre 2013
Le Carré tient son cap, et dose impeccablement ses ingrédients habituels : récit tendu, humour feutré, construction intelligente, tout en s’aventurant sur des terres plus contemporaines. Bien informé, comme toujours, ce roman porte un message sévère.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
05 novembre 2013
Pilier du roman d’espionnage depuis un demi-siècle, le Britannique John Le Carré éblouit encore par son acuité dans son vingt-troisième opus.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
23 octobre 2013
Avec son sixième sens d’avion renifleur lancé dans l’air poisseux du temps, le Carré s’empare magistralement du sujet des lanceurs d’alerte.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
16 octobre 2013
La structure diabolique, les dialogues éblouissants, la tension du récit tiennent le lecteur qui assiste à la tentative désespérée des deux héros pour établir une vérité que d'autres s'emploient à étouffer par tous les moyens.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
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- Rien ne cloche. Sauf qu'Ethical, on ne connaît pas trop, vous voyez ? Or on opère sur la base des renseignements d'Ethical. Alors naturellement, on s'est dit qu'il valait mieux venir vous voir, eh bien, pour avoir des garanties, vous comprenez ? Parce que, pour les gars de Crispin, il n'y a aucun souci, pas vrai ? Ce sont des Américains et des irréguliers, raison pour laquelle on les a choisis, j'imagine. Beaucoup d'argent sur la table si l'opération réussit, et en plus, ils sont hors d'atteinte des tribunaux internationaux. Mes gars à moi sont anglais, eux. Et moi aussi. Et nous sommes des soldats, pas des mercenaires. Et nous n'avons pas envie de moisir en taule à La Haye pour avoir participé à une "reddition extraordinaire," n'est pas ? Sans compter que nous avons été rayé des cadres pour des raisons de réfutabilité. Si l'opération capote, l'armée peut nier toute implication. nous serions alors des criminels de droit commun, pas des soldats. C'est ainsi que nous voyons les choses.
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- Que je le sache ou que vous le sachiez n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est si le monde le sait ou non et s'il doit le savoir ou non. Et la réponse à ces deux questions très cher, réponse qui crèverait les yeux à un hérisson aveugle, sans parler d'un diplomate aguerri comme vous, est très clairement non merci, jamais de la vie.
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[…] Que je le sache ou que vous le sachiez n’a aucune espèce d’importance. Ce qui compte, c’est si le monde le sait ou non et s’il doit le savoir ou non. Et la réponse à ces deux questions, très cher, réponse qui crèverait les yeux à un hérisson aveugle, sans parler d’un diplomate aguerri comme vous, est très clairement non, merci, jamais de la vie. Le temps ne guérit rien, dans ce genre d’affaire. Il pourrit les choses. Pour chaque année de démenti britannique officiel, vous pouvez compter des centaines de décibels de vindicte populaire moralisatrice.
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.../...
- Veuillez noter que, vu la situation, je ne suis pas l'autorité supérieure. Les décisions militaires sont du ressort exclusif du plus haut gradé sur le terrain, comme vous le savez. Cependant, je peux faire des recommandations. C'est pourquoi vous allez informer Jeb que, me fondant sur les informations opérationnelles dont je dispose, je lui recommande, sans lui commander, de lancer l'opération Wildlife immédiatement. Bien entendu, c'est à lui que revient la décision.
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[…] On a des mercenaires surentraînés en stand-by qui piaffent d’impatience, on a pour un demi-million de dollars de renseignements, tout le financement bouclé, des monceaux d’or de la part des bailleurs de fonds si on réussit le coup, et juste ce qu’il faut de feu vert des autorités en place pour ouvrir le parapluie, mais pas plus. D’accord, il y a eu des doutes sur nos sources de renseignements. Mais c’est toujours plus ou moins le cas, non ?
– C’était ça, Wildlife ?
– En gros, oui.
– Et les dommages collatéraux ?
– Désolants, comme toujours. C’est le pire aspect de ce métier.
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