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EAN : 9782804606138
170 pages
La Renaissance du Livre (11/03/2002)
4.5/5   2 notes
Résumé :
"Le monstre était une petite femme aux yeux bleus". Michelet qualifie ainsi la marquise de Brinvilliers,accusée d'avoir empoisonné son père et ses deux frères.En 1676, Marie-Madeleine d'Aubray,marquise de Brinvilliers,fuit la justice française et se réfugie à Liège dans un couvent.François Desgrais, un policier trop séduisant travesti en abbé,se présente à elle.Est-ce la passion, la fascination ou l'obscur désir de se perdre qui s'emparent de Madame de Brinvilliers?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"A-t-on pitié d'un monstre?"
J'ai eu pitié, je l'avoue, de cette "criminelle en fuite", de cette empoisonneuse du XVII° siècle réfugiée dans un couvent de Liège car "condamnée à mort par contumace" en France, de cette amoureuse manipulée au passé et au présent, qui tombe dans un piège comme une souris appâtée par un trop beau bout de fromage, de cette Marquise de Brinvilliers, si douce; j'ai eu pitié sachant que "le diable aussi sait être doux" et cette pitié de lectrice sous le charme de phrases courtes et percutantes ricochant sur de plus limpides, signent le talent de l' écrivaine belge Irène Stecyk.
Une petite femme aux yeux bleus (ed La Renaissance du livre) est son premier roman. Il a reçu le prix Rossel (équivalent belge du Goncourt ) et a été adapté en téléfilm. Tiré de faits véridiques (j'incite les lecteurs à consulter Wikipédia pour connaitre le mobile qui n'est pas traité ici), il concerne l'exil de la marquise, où "abandonnée à la solitude" alors que son amant alchimiste est mort, où "traquée par la justice", malgré sa méfiance, elle sera trahie par l'officier de police habile et ambitieux, François Desgrais, déguisé en prêtre.
Une empoisonneuse qui évoque Thérèse Desqueyroux, bien qu'elle ait empoisonné son père et ses deux frères, non son mari, et qu'ils en soient morts, mais une empoisonneuse sur laquelle l'auteur laisse planer le doute de l'innocence. Mais un policier au double "je" qui se laisse prendre au jeu de l'amour mais qu'on aurait envie de guillotiner!!! Une fort belle étude psychologique qui montre que même les invulnérables ont leur talon d'Achille.
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Marie Madeleine Dreux D'Aubray, après avoir occis son père et ses frères, dénoncée par les papiers de son amant et complice Sainte-Croix, se retrouve donc dans un couvent liégeois qui l'a accueillie malgré tout. Dans cette presque prison d'où elle ose à peine sortir, elle se languit de sa vie ancienne, de ses enfants, de tous ceux qui l'ont connue et abandonnée. de temps à autre, elle échange avec la supérieure mais sa vie est bien morne au regard de celle qu'elle menait autrefois.
Voilà qu'un jour se présente un jeune abbé qui prétend l'aider à s'échapper et avec qui elle noue bientôt une liaison. Mais sous l'habit ecclésiastique, c'est François Desgrez, le policier venu l'enlever, qui se cache…

Le roman s'introduit dans l'esprit et le coeur d'une femme qui, à aucun moment, n'avoue ses crimes ; il dépeint aussi la vie de ce petit monde cloîtré, montré du doigt pour avoir accueilli une criminelle. L'écriture très classique et travaillée m'a fait penser à celle de Claude Pujade-Renaud dans le Désert de la Grâce, autre peinture de femme.
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Être,ce n'est pas s'éveiller,sentir la vie en soi,entendre les folles pulsations du sang à son poignet.Être,c'est porter un nom,donner des dîners,rendre des visites,se montrer à la cour,aller au théâtre.Et tout perdre,ce n'est pas perdre la vie,mais se laisser dépouiller de ses privilèges,des étiquettes rassurantes dont on parsème son existence,de son emploi du temps.
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Patience! Ce mot lui est facile à dire, à lui qui possède tout, la liberté,celle d'entrer,de sortir,de se mêler à la foule,d'entretenir des intrigues en ville et des maîtresses à la campagne.Mais pour elle, ce mot est comme le gel qui fige l'eau dans les puits et raidit les cadavres sur la route.
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Un acte suffit à mettre la mécanique en branle.On engendre des monstres sans le savoir,et on ne s'avise de leur existence que quand il est trop tard pour les domestiquer.
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La mémoire, avec ses souterrains gris de poussière (les morts n'y sont pas immobiles, ni rigides,ni muets), ses cendres palpitantes où le feu sommeille,ses pièges où l'on peut mettre des années à mourir, est une sûre prison.
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-Mais..on dit que cette femme est un monstre,balbutia Antoine.Je me demande...
-Si je le sais?On parle trop de monstre depuis quelque temps.On raconte qu'elle est fort douce...
-Le diable aussi sait être doux.
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