Mais l’anthroposophie, ou science de l’esprit, nous donne justement à voir que ce qui était possible dans ces temps anciens n’a été qu’un phénomène historique s’inscrivant dans l’évolution de l’humanité. Et à la question : les Mystères qui étaient possibles avant l’ère chrétienne le sont-ils toujours aujourd’hui sous la même forme ? nous sommes bien obligés de répondre que si, d’une part, toute recherche historique spirituelle confirme ce qui vient d’être décrit - de l’autre, sous la forme où cela existait avant l'ère chrétienne, cela a disparu. Le mode d’initiation qui était possible avant l’époque chrétienne ne l’est plus de nos jours. Il n’y a que celui dont la vue est assez courte pour croire que l’âme reste toujours la même, quelle que soit l’époque, pour croire que te chemin vers l’esprit qui était jadis valable l’est encore aujourd’hui. C’est un autre chemin qui mène désormais aux fondements divins de l’univers !
Voilà ce qui importe : que l'être humain, par un développement mystique, sans l'aide de Mystères extérieurs» simplement par un développement de son âme, puisse désormais connaître par sa propre expérience ce qu'on vivait jadis dans les Mystères. Mais il a fallu pour cela l'événement christique, la présence du Christ dans un corps physique. Et même s’il n’y avait pas d'Évangiles, s'il n existait pas de témoignages ni de traditions, celui qui fait l'expérience vivante du Christ en lui-même, en même temps que l'emplit la présence du Christ intérieur, reçoit — tout comme Paul — la certitude qu'au début de notre ère le Christ a été incarné dans un corps physique, Ce n'est donc que par le Christ qu’il est possible de trouver Jésus !
Dans les Mystères grecs, l'homme était donc capable de puiser dans les profondeurs de son âme ce dont il savait très bien que c'était là, reposant au tréfonds de son âme : l’homme divin. C'est à partir du for intérieur de l'homme que travaillaient les Mystères grecs, et aussi tes Mystères d'Isis et d’Osiris, cherchant de cette manière à conduire l’homme vers le monde spirituel. C'était une appréhension vivante de ce qu'est le « dieu en l’homme », une véritable rencontre de l'homme avec le dieu. L'immortalité, ce n'y était pas une notion enseignée philosophique et abstraite, c'était une expérience aussi sûre que celle des couleurs extérieures ; c'était une certitude vécue, au même titre que celle d'être lié au monde extérieur.
RUDOLF STEINER Artiste et enseignant - L'art de la transmission - Céline Gaillard
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=37325 Rudolf Steiner, tout comme Kandinsky, Klee ou encore Beuys furent tout à la foi...