Voilà que je viens de refermer cette oeuvre de
Stendhal que je ne connaissais pas et qui dormait sur une pile depuis pas mal d'années. le moins que je puisse dire, c'est que ce fut une lecture laborieuse, longue et parfois même difficile. J'ai tout de même mis plusieurs semaines à terminer ce livre et le fait d'avoir fait plusieurs lectures croisées n'a pas été très judicieux. Il m'a fallu à chaque fois pas mal de temps pour me remettre dedans. En tout cas, je l'ai fini, et c'est tant mieux !
Non que le style de
Stendhal m'ait déplût, bien au contraire, son écriture est simple et directe, sans fioriture et agréablement facile à aborder. Je me suis donc plongée dans cette histoire avec beaucoup de plaisir, et j'ai été très vite séduite par l'intrigue, la langue, les descriptions d'une époque haute en couleurs, les personnages fouillés et sensibles magistralement dépeints par
Stendhal, tout cela aux côtés de Julien Sorel et de Mme de Rênal.
L'histoire se déroule sous la Restauration. C'est celle de Julien Sorel, tout jeune homme de dix-neuf ans, élevé avec ses frères dans la scierie familiale. Il est différent des membres de sa famille. Par son physique, d'abord, et par ses ambitions ensuite. Rêveur, passionné de littérature, possédant une mémoire prodigieuse, Julien entretient des rêves de gloire, méprise son père et ses frères qui le brutalise, et souhaite désespérément quitter sa petite ville de Verrières, en Franche-Comté. le jour où M. de Rênal, le maire de la ville, homme riche et influent, souhaite introduire un précepteur auprès de ses enfants, on lui recommande ce jeune homme pauvre et mélancolique, mais plein d'instruction, qui va apporter bien des bouleversements dans son foyer...
La psychologie de Julien Sorel est complexe, tiraillé qu'il est entre son amour du pouvoir - et son désir d'accomplir de grandes choses comme son idole,
Bonaparte - sa haine de la bourgeoisie, sa jeunesse et cette volonté qui l'obsède de s'enrichir à tout prix. Son caractère est extrêmement bien rendu par
Stendhal : sa personnalité, ses manières et cette façon qu'il a de vouloir contrôler chacun de ses gestes, parfois jusqu'au ridicule, m'ont souvent emportée aux limites de l'antipathie. Hésitant entre une carrière religieuse ou une vie de soldat, il lutte contre lui-même pour développer les qualités qui peuvent faire de lui un grand homme, et modèle ses attitudes sur ces bourgeois qu'il méprise tant. de là en découlent une réserve et un manque de naturel affligeants, mais il se fiche des conséquences. Car, face à lui, à son égocentrisme et à son ambition démesurée, on découvre Mme de Rênal, une femme encore jeune, pleine de douceur, belle et terriblement naïve, dont les sentiments exacerbés pour Julien vont l'amener à prendre de vrais risques, et à s'exposer à la vindicte populaire. C'est une femme qui ignore finalement tout
de l'amour et qui le découvre dans les bras du petit précepteur. Exemptes de coquetterie, ses émotions sont passionnées et vraies. Elle oscille entre le remord le plus profond et la joie la plus absolue en présence de son amant. Mais elle est finalement aussi innocente que l'est Julien dans ce domaine. Et elle souffre de le voir tantôt froid et distant vis-à-vis d'elle, et tantôt trop empressé, au point qu'il met sa réputation en danger.
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