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EAN : 9782756047829
160 pages
Delcourt (18/06/2014)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Suivez la descente aux enfers de Joe Fitzgerald, un ancien homme de main de la mafia, qui se retrouve pris au milieu d'une nouvelle guerre, entre les forces du Bien et du Mal, dans laquelle le Paradis est menacé. Est-ce qu'un homme prêt à mourir des milliers de fois pour revoir son amour perdu, juste quelques minutes, peut sauver le monde ? Et vous, que seriez-vous prêts à faire par amour ?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il s'agit du premier tome d'une série indépendante, écrite par Joe Michael Straczynski. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2013, dessinés, encrés et mis en couleurs par Ben Templesmith (épisodes 1 à 4), puis par C.P. Smith (épisodes 5 et 6).

Dans une grande métropole américaine, Joe Fitzgerald est un privé qui se charge des cas surnaturels pour 10.000 talbins (d'où le titre de la série). Il a sur la conscience la mort d'une certaine Laura dont les liens avec lui seront révélés dans les présents épisodes. Alors qu'il est en train d'écluser des verres dans un bar à sa table habituelle, une femme vient le trouver. Elle lui explique sa soeur Sarah a disparu dans cette ville. Elle avait quitté Seattle et s'était laissé séduire par un groupe religieux appelé "Divine will" (volonté divine), ayant des pratiques relevant de la démonologie. Elle présente à Joe Fitzgerald un portrait de James (le chef de Divine Will) réalisé par Sarah. Fitzgerald accepte l'affaire, et rend même l'argent, indiquant qu'il va s'en occuper gratuitement car il connaît James, il l'a tué lui-même. Dès ses premières démarches pour questionner les témoins, il va se retrouver confronté à des manifestations démoniaques destructrices.

Dès la première page, le lecteur retrouve toutes les caractéristiques des illustrations de Ben Templesmith, un artiste à la personnalité graphique très marquée. Il réalise des dessins qui en fonction des cases peuvent sembler un peu brouillon, ou un peu esquissés, ou un peu lâches. Ce n'est pas toujours joli, c'est parfois un peu superficiel, ça manque de finitions... au moins en apparence. Dans d'autres cases, il semble s'être plus appliqué, toujours avec cette apparence de spontanéité, mais avec un vrai décor consistant, pourvu de détails concrets et plausibles. En ne s'attachant qu'à la partie dessinée au crayon, le lecteur peut être un peu frustré par cette désinvolture nonchalante, aboutissant à des dessins de niveau amateur.

Pourtant dès la première page, le lecteur plonge dans l'ambiance du récit, s'immerge aux côtés de Joe Fitzegerald, baigne dans la même atmosphère que lui, ressent ses sensations. Ben Templesmith soigne la mise en couleurs qui s'inscrit dans une forme d'expressionisme. Il noie ses images dans des camaïeux avec une teinte dominante, des variations de nuances savamment construites tout en restant discrètes, et parfois des éclaboussures d'une autre teinte (du sang par exemple). L'empathie du lecteur se retrouve ainsi submergée par l'état d'esprit du personnage principal, par une ou deux sensations prépondérantes, la simplicité des dessins donnant la primauté à ces sensations. La combinaison entre dessins simples et camaïeux se surimposant aux dessins est d'une efficacité redoutable.

De part les prémisses du récit (enquêteur, environnement urbain, surnaturel), le lecteur peut ressentir comme une sensation de déjà vu, un souvenir en écho de la série Fell de Warren Ellis, également illustrée par Ben Templesmith. Avec cette référence en tête, le lecteur constate que JMS raconte un récit très premier degré, dans lequel l'aspect psychologique est le parent pauvre, comparé au travail de Warren Ellis. L'intrigue repose donc sur une enquête qui se heurte à des impasses, et qui réserve plusieurs surprises, tout en permettant de découvrir comment Joe Fitzgerald en est venu à exercer ce métier, et pourquoi il a partie liée avec des êtres surnaturels. Mais JMS se repose sur une motivation archétypale pour Fitzgerald, qui fait office d'explication unique et passepartout. Certes Fitzgerald est un individu revenu de tout avec un caractère un peu revêche et une détermination à toute épreuve, mais cela ne suffit pas à en faire un personnage complexe ou attachant.

Comme beaucoup de scénaristes, JMS s'approprie la dichotomie bien / mal de manière simpliste en opposant anges et démons, sans creuser la logique morale qui rend les uns purs et les autres méchants, encore moins les préceptes religieux. du coup, le lecteur contemple des méchants démons faisant le mal pour le plaisir, principe basique et simpliste assez bébête. Cette absence d'originalité ou de réflexion sur la nature du mal prend encore plus d'importance arrivé à la fin que chapitre 4. Non seulement Templesmith s'en va (à la demande de JMS car il n'arrivait pas à tenir les délais), mais en plus Fitzgerald se retrouve en enfer. CP Smith s'en tire plutôt bien puisque finalement le changement de style de dessins est justifié par le changement de lieu de l'histoire. Il réalise des images plus détaillées et plus descriptives que celles de Templesmith. Il utilise une mise en couleurs réalisées à l'infographie, plus traditionnelle que celle de Templesmith, moins expressionniste. Sa vision des enfers s'appuie sur des décors du quotidien, en cohérence avec le parti pris du scénario, avec des teintes sombres et glauques, faisant ressortir l'oppression diffuse qui règne en ces lieux.

En début d'épisode 5, JMS prend le temps d'expliquer en quoi les décors familiers des enfers constituent un danger, en quoi il s'agit de mensonges trompeurs et traitres. Mais rapidement la narration revient au premier degré, les décors perdant toute dimension métaphorique pour redevenir des arrières plans littéraux. Joe Fitzgerald se déplace dans des endroits normaux dont la seule particularité est d'être bizarrement raccordés entre eux. Cette incapacité à conserver un deuxième niveau de lecture ramène le récit à un affrontement basique entre bien et mal, avec anges et démons.

Cette nouvelle série commence plutôt bien, avec Ben Templesmith en bonne forme, maniant avec habilité une forme de dessin amateur et une mise en couleur expressionniste, et Straczynski adoptant un ton de polar avec un détective privé revenu de tout. Mais rapidement le récit revient à un premier degré basique de lutte du bien contre le mal sur fond de surnaturel de pacotille que CP Smith (dessinateur du troisième tiers du récit) n'arrive pas à amener à un niveau supérieur malgré une approche graphique intéressante (même si elle est moins viscérale que celle de Templesmith).
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Delcourt remet à l'honneur deux artistes que l'éditeur semble apprécier : Joe Michael Straczynski (après les rééditions de Rising Stars et Midnight Nation, en attendant Sidekick pour début 2015 et les autres titres à venir du label Joe's Comics) et Ben Templesmith (avec les 30 Jours de Nuit, Bienvenue à Oxford et la majorité de ses autres travaux). Les deux compères oeuvrent ici ensemble sur Ten Grand, qui marque le retour de Stracz aux comics indépendants chez Image.

Un enquêteur cynique, du paranormal, de la sorcellerie, des armes magiques, des anges pas très angéliques qui se tire la bourre avec les démons… On pense forcément beaucoup à Hellblazer ou Spawn, le tout mélangé à certaines thématiques de Midnight Nation. Et si le concept est effectivement a priori assez classique, ça n'empêche en aucun cas le récit d'être efficace et prenant. Notamment grâce à un style maîtrisé (voix off), une écriture des dialogues juste, agrémentée de petites doses d'humour (noir, de préférence).

Si l'on rajoute à cela de vraies touches d'émotion distillées ici et là, et de nombreux flashbacks toujours bien amenés, on pardonnera aisément à Straczynski l'impression de déjà-vu pour qui aurait lu les oeuvres citées plus haut.

À noter également quelques trouvailles : le fleuve de l'enfer, les morts multiples, l'attirail magique « traditionnel » comme moderne…

Il faut cependant admettre qu'à de rares moments, le scénariste demeure confus ou peu clair dans ses explications, ce qui n'entache heureusement pas la compréhension de l'ensemble.

La voix off de Joe, omniprésente et immersive, fait penser que Ten Grand aurait pu être un roman, à la manière des Felix Castor de Mike Carey (lui-même très influencé par son propre run sur Hellblazer)…

Mais ça aurait été se priver de la patte graphique incomparable de Ben Templesmith, si particulière et pourtant parfaite ici pour l'ambiance graphique avec une colorisation toujours aussi hallucinée mais réussie, tant dans le glauque, la noirceur et la violence, que les éclats de lumières, rares mais bien présents.

On regrettera le passage de relais après quatre chapitres et le changement radical survenu avec l'arrivée aux dessins de C.P. Smith, qui, si justifiée narrativement, peine à convaincre. le style très animation basique faite sur ordinateur au début des années 90, aseptisé, dénote et déconstruit le travail de Templesmith. On peut aussi noter que les visages sont régulièrement ratés. Il arrive quand même à s'en sortir sur quelques passages bien sentis (notamment la séquence du fleuve).

Quoiqu'il en soit, il est difficile de nier que ce premier tome de Ten Grand marque des débuts très bons et prometteurs. La série se conclue dans un très bon second tome.
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Après avoir travaillé pendant plusieurs années pour Marvel et DC, Joseph Michael Straczynski (Midnight Nation, Rising Stars, Supreme Power, Spider-Man et Superman Terre-Un) revient aux comics indépendants au sein de son propre label, Joe's Comics, avec deux nouveaux projets : « Sidekick » et « Ten Grand ».

Pour l'occasion, l'auteur surprend en délaissant les super-héros au profit du genre horrifique et en s'associant au dessinateur Ben Templesmith (Fell, Wormwood, 30 Jours de nuit). Dès les premières planches, l'artiste australien éclabousse les pages de son talent en proposant un dessin qui s'installe immédiatement au diapason d'une oeuvre à l'ambiance sombre et oppressante. L'intrigue invite à suivre les pas de Joe Fitzgerald, un ancien homme de main réputé pour accepter des missions en échange d'une somme de 10.000 dollars (d'où le titre de la série). Recherchant la soeur d'une cliente, disparue au sein d'une secte démoniaque, cet enquêteur du paranormal totalement désabusé fait très vite penser à John Constantine de la saga « Hellblazer ».

Au fil d'un récit non linéaire, qui joue constamment avec la chronologie des évènements, l'auteur dévoile progressivement l'histoire de cet homme qui voulait raccrocher les gants afin de vivre des jours heureux dans les bras de sa bien-aimée, mais dont la dernière affaire a particulièrement mal tournée. Depuis, il est devenu le pion d'une guerre opposant anges et démons, qui effectue des missions occultes dans l'espoir d'un jour pouvoir rejoindre sa femme adorée, tout en vengeant sa mort.

Si le scénario a un air de déjà-vu et ne déborde pas forcément d'originalité, il s'avère néanmoins efficace durant les quatre premiers épisodes. Arrivé à la fin du quatrième chapitre les choses se dégradent par contre assez vite, non seulement au niveau du scénario, où le héros se retrouve en enfer, bien loin de cet univers urbain qui lui sciait pourtant très bien, mais surtout au niveau du graphisme, où Ben Templesmith passe la main à C.P. Smith. C'est surtout ce changement de dessinateur qui s'avère assez catastrophique, non seulement au niveau du style, mais surtout au niveau du talent…

Une mise en place intéressante, mais un navire qui prend l'eau avec le départ de l'incontournable Ben Templesmith. Dommage !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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critiques presse (7)
BulledEncre
05 janvier 2015
Straczynski, déjà connu dans le milieu du comics par des récits de qualité (Rising Stars, Midnight Nation…), offre ici un récit dramatique et sombre. [...] L’histoire est portée dans un premier temps par Templesmith. Son trait tranchant aux couleurs sombres est idéal pour décrire le monde du scénariste. Ses personnages aux traits coupés au couteau, aux décors suggérés ou perdus dans des effets donnent le ton, mais au risque de perdre le lecteur.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BullesEtOnomatopees
05 août 2014
J. M. Straczynski nous offre un excellent moment. [...] Les dessins assurés par Ben Templesmith puis C. P. Smith ne sont pas réalisés dans un style que j'affectionne mais force est de constater qu'ils collent parfaitement à l'ambiance voulue par le scénariste, à la foie sombre et mélancolique.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
BoDoi
29 juillet 2014
Grâce à ses qualités intrinsèques, on laisse le bénéfice du doute à cette série de nous séduire davantage par la suite. Mais tant que Templesmith n’aura pas repris les commandes et que Straczynski n’aura pas laissé tomber sa tendance à la mièvrerie, l’inquiétude demeure.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
22 juillet 2014
Sur le papier, rien de très nouveau, tant le cadre général de la série sent le déjà vu [...]. Le résultat est impressionnant de technique, mais souvent écrasant d'un point de vue narratif.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
18 juillet 2014
Une nouveauté qui s'adresse avant tout aux fans inconditionnels de Templesmith et peut-être de Straczynski aussi, par la même occasion !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
18 juillet 2014
Après sa mort, un homme de main de la mafia fait un pacte avec les anges pour passer un instant encore avec l’amour de sa vie. Devenu un mercenaire, traquant pour le compte du Paradis démons et amateurs de magie noire, Joe se voit confier une nouvelle affaire qui le replonge dans son douloureux passé.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Elbakin.net
25 juin 2014
Nouvelle série et nouvelle réussite donc pour Straczynski, totale du point de vue ambiance et scénaristique, plus discutable niveau dessin. Désabusée mais fascinante, son histoire possède d’immenses qualités pour captiver le lecteur.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Personne n’a compris que ce n’était pas un escroc de plus. Lui, c’était pour de vrai.
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