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EAN : 9782366861419
336 pages
Editions de l'Astronome (12/06/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
Pourquoi Napoléon glissait-il la main sous son gilet ? Pourquoi Schubert n’a-t-il jamais terminé sa Symphonie inachevée ? Qu’a vraiment dit Cambronne à Waterloo ? Autant de questions, plus quelques autres, qui trouveront dans ce roman leurs réponses facétieuses.
Au fil des mésaventures d’un poète candide natif d’Eklendys, ce récit impertinent bouscule les figures tutélaires du romantisme : du grand Goethe un peu rassis à Lord Byron en séducteur impénitent, du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quel bonheur de retrouver le style de l'auteur, toujours changeant (selon moi : en fonction des époques de ses histoires) et cette fois-ci cruel et mordant ! Dans "Une Vie d'Homme", c'est une fable comique et pourtant touchante qui nous permet de suivre en pleine période romantique les aventures d'un brave garçon, Ossian Forell, qui a le malheur de se vouloir poète. Mais sa destinée va lui faire croiser les plus grandes figures de ce temps-là (Goethe, Chateaubriand, Napoléon, Schubert, Byron, etc.), d'où des déconvenues très drôles. Il s'agit d'un roman d'apprentissage dont le héros, finalement, serait plutôt un cancre. Mais la Nature saura le consoler de ses infortunes... ou pas. En soi l'histoire seule a de quoi bien emporter le lecteur, mais on perçoit ici et là des références ou des clins d'oeil qui donnent au récit une profondeur inattendue : c'est caustique et c'est brillant. Jubilatoire, même ! Et j'ai beaucoup appris sur tout ce temps-là, en m'amusant beaucoup.
En bonus : une "Histoire des Rois du Bourbonnais", totalement bouffonne, à pleurer de rire parfois. Vraiment, ce livre est un grand moment !!! Mon été commence bien...
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J'ai beaucoup apprécié ce roman. le style intemporel et fin, le thème et la période, le romantisme allemand que j'affectionne tout particulièrement. de l'action, de l'humour, de la mélancolie au drame, de la poésie... La vie ! Merci.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Braves Français, rendez-vous ! lança-t-il aux hommes de Cambronne.
– Jamais ! hurla un Ossian exalté sans laisser au général le temps de donner sa réponse. La Garde meurt et ne se rend pas ! »
Pris de court, Cambronne ouvrit de grands yeux.
« Nom de Dieu ! Mais qui donc m’a collé un pareil jean-foutre ? s’étrangla le général, fou de colère. Non seulement je ne vais pas mourir, jeune homme, mais en plus je vais me rendre ! D’où sort-il, ce paltoquet ? Qui l’a laissé approcher ? Je ne veux pas de recrue dans mes rangs ! Qu’on l’envoie se faire tuer ailleurs !
– Eh bien, Français, reprit Colville en s’impatientant, est-ce là toute votre réponse ?
– Ah, vous, merde ! » lui lança un Cambronne exaspéré.
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La censure ! Sais-tu que l’on y soumet tout livre comptant moins de trois cent vingt pages ? Des censeurs aussi arbitraires que stupides estiment en effet qu’au-delà de ce nombre il n’est plus besoin de vérifier, le volume de l’ouvrage suffisant à lui seul à dissuader les masses de le lire ! Voilà pourquoi certains éditeurs se sont mis à faire imprimer leurs livres en caractères plus grands, afin de dépasser les trois cent vingt pages et se soustraire ainsi à la censure ! C’est fort drôle... mais un jour, tout cela finira mal et tous ces gens dresseront des bûchers pour y brûler tout ce qui ne leur convient pas. On m’a déjà parlé d’autodafés de livres dans certains cercles. Et comme je l’ai écrit dans Almansor, l’une de mes pièces de théâtre : Là où l’on brûle des livres, on finit par brûler des hommes. Je me sens alors bien seul au milieu de ces deux cent mille Berlinois.
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« Oh, Carlotta, bredouilla-t-il avec une langue pâteuse qui refusait de se décoller de son palais. Je le comprends enfin : l’amour est femme, et la beauté du monde n’est rien comparée à ses regards...
– Ah, c’est bien ma veine, marmonna la jeune femme avec dépit : encore un poète ! »
Elle le renversa sur le lit, se frottant contre lui comme une chatte sauvage.
« À présent tu ne dis surtout plus rien, gentil poète, et tu me laisses faire. »
Ossian sentit ses propres mains se presser sur des formes qui n’étaient pas les siennes : un sein lourd, une croupe brûlante, et partout une chevelure abondante et sombre dont le parfum l’enivrait. La dernière chose qu’il vit fut le reflet de Carlotta dans le miroir, alors qu’elle se cabrait pour le chevaucher langoureusement, avec dans le regard une expression qui le fit mourir.
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« Savez-vous, Monsieur, confia l’Empereur entre deux gorgées d’un vin capiteux, savez-vous que ce continent pourrait vivre dans une paix profonde et durable si ses princes acceptaient de s’entourer d’artistes et de poètes plutôt que de généraux ? Quand il m’a été donné de rencontrer Monsieur Goethe, le grand Goethe, à Erfurt, voilà cinq ans, je l’ai moi-même décoré de ma Légion d’honneur, espérant que ce geste symbolique rouverait quelque écho. Des grandes âmes pour éclairer les despotes : c’est là le rêve que j’ai poursuivi pendant des années, avant de comprendre que mes efforts seraient vains et que les anciennes couronnes auraient toujours plus de prix aux yeux des princes que les tresses de laurier. Voilà ce que m’inspire votre prénom, Monsieur, et j’ai pour les âges de ce barde calédonien une mélancolie d’autant plus vive, comme vous le comprendrez.
– Mais vous avez permis aux peuples de l’Europe d’entendre la voix de la Liberté, de la Révolution, de l’amour entre les hommes, risqua le jeune homme, grisé par la boisson.
– Ah, la Liberté... fit le Buonaparte avec une moue amère. La Révolution ! L’amour ! Quelles calembredaines ! »
Et il jeta sa coupe par l’ouverture aménagée dans sa tente.
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Ainsi prirent fin ces quatre semaines d’exaltation. Le jeune Forell retrouva son foyer en se lamentant avec effusions sur sa douleur et son coeur brisé, puis il sortit de ses tiroirs l’Homère de Wettstein et son volume d’Ossian,
se promettant de les jeter au feu. C’en était assez. Il voulait redevenir lui-même, retrouver ses rêves de grandeur et l’arrogance de sa bourgeoise condition, et se venger de ce monde cruel qui n’avait pas eu pour lui les égards qu’il méritait pourtant. Alors ce soir-là, de dépit, il engrossa la petite bonne.
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