Sizwe Banzi est mort
C'est du théâtre des townships des années 70 en Afrique du Sud, du théâtre très politisé, qui dénonce l'injustice sociale, l'horreur d ‘un système déshumanisant, qui lutte contre le régime de l'apartheid. Un théâtre populaire qui cherche la complicité avec le public, plutôt que la reconnaissance critique d'une modernité stylistique, « un théâtre de la nécessité écrit et joué pour que le spectateur puisse se réapproprier sa propre vie, un théâtre de la dérision et du rire, un rire cruel pour lutter contre la cruauté de la vie ordinaire hors les murs du théâtre »(
Peter Brook).
Sizwe Banzi est mort représente une réalité sociale très dure, mais avec beaucoup d'humour et d'humanité. Pour pouvoir survivre, Sizwe doit abandonner son identité et prendre le nom d'un autre, d'un mort dont les papiers lui permettront de travailler, de ne pas être renvoyé dans sa « province de merde ». Troublant : la pièce devrait être dépassée et sans grand intérêt autre qu'historique depuis la fin de l'Apartheid – avec consternation, on a souvent l'impression qu'on nous parle des sans-papiers, chez nous, aujourd'hui.