Et puis les loups viendront

Si vous cherchez une histoire plein d'optimisme et de bons sentiments qui vous donnerait de la joie au coeur, passez votre chemin. Ce roman est d'une profonde noirceur du début à la fin.
On y suit des humains, tous plus ou moins atteints de mutations et de folies, survivant tant bien que mal dans un hiver nucléaire vieux d'un demi siècle.

Cela dit, c'est très bien écrit et imagé, comme souvent chez Pierre Pelot (alias Suragne pour ce coup-ci).
Les deux trois personnages principaux y sont bien décrits et crédibles, même si on ne s'y attache pas vraiment. Faut dire que ceux ne sont pas des anges, environnement oblige.

Bref, ce roman et noir, très noir, au summum du pessimisme sur la race humaine et donc à pas mettre entre toutes les mains et sous tous les yeux, mais bon si on aime le genre glauque, faut foncer, c'est du grand Pelot.

Meurs avec les loups !

Je voulais découvrir Pierre Pelot depuis longtemps, je m'y mets enfin avec ce roman écrit dans les 70's, sous le pseudo de Pierre Suragne, pour le compte de Fleuve Noir.

Pierre Pelot, à l'instar d'un Serge Brussolo, a été très prolixe tout au long de son parcours, a exploré divers genres, notamment le western (qui le fit connaitre) et la SF.

"Et puis les Loups Viendront" est de la pure SF post-apo, le ton est résolument sombre et pessimiste. Ce qui est intéressant c'est que l'on assite là à la transition entre deux angoisses : d'abord la peur de l'holocauste nucléaire, héritée des sombres heures de la guerre froide, à laquelle succède une éco-anxiété qui ne dit pas encore son nom.

L'écriture de Pierre Pelot me charme réellement, il sait écrire à n'en pas douter et je gage qu'il a su développer un style bien à lui. le récit, qui prend place dans les ruines de ce qui fut l'Amérique, met en scène des petits clans misérables de survivants, qui croient encore au retour de la civilisation, et des groupes d'errants qui pensent, au contraire, que le savoir de l'humanité, qui a conduit à la catastrophe, doit être éradiqué. Pour eux, l'homme est un loup pour l'homme par nécessité.

On comprend que l'ambition de l'auteur, à travers une histoire assez classique dans la forme, estampillée "populaire", est quand même de faire réfléchir son lecteur : à quoi sert le savoir, quel est son but, comment doit-il être employé, quelle éthique doit le guider ?

Globalement, j'ai beaucoup apprécié, surtout pour le style, mais je tique un peu sur l'évolution du personnage principale, qui semble passer de pseudo homme des cavernes post-apo à homme éveillé, conscient des enjeux en quelques semaines seulement.

Mais l'univers est sympa et la langue de Pelot reste, indubitablement marquée par le talent.

Je suis un inconditionnel de l'oeuvre de Pierre Pelot qu'elle soit signée de son nom ou de ses pseudos Pierre Suragne et Pierre Carbonari. Touche à touche de talent et auteur hautement prolixe .
Il est un fabuleux raconteur d'histoires. Dans ce roman paru en 1973 nous découvrons une terre où suite à une guerre nucléaire le froid est la nuit perpétuelle règnent en maître .
Ici et là des communautés d'hommes et de femmes survivent tant bien que mal dans une nature morte et impitoyable .
C'est un récit pessimiste sans espoir en un avenir meilleur que nous livre ici Pelot puisque les hommes sont condamnés à refaire les même erreurs .
Court roman bien construit et surtout très belle écriture , fluide et dynamique . Un grand Pelot !