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(01/01/1900)
3/5   1 notes
Résumé :
Italo Svevo : Théâtre complet I
(Les Colères de Giuliano, Les Théories du comte Alberto, Le Voleur dans la maison)
2001 : 268 p.
ISBN : 2-84242-121-3
13,72€

Ce premier volume du Théâtre complet d’Italo Svevo rassemble les trois premières de ses comédies de jeunesse que Svevo n’a pas jetées au feu. Ils constituent un triptyque consécutif à la mort précoce d’Elio Schmitz, le jeune frère et confident de Svevo. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le Voleur Dans La Maison est un drame en quatre actes d'Italo Svevo jamais publié de son vivant comme un certain nombre d'autres pièces de l'auteur et qui a eu la chance de ne pas terminer au feu comme un certain nombre d'autres de pièces de l'auteur.

C'est un carottage émouvant dans la sociologie d'une famille juive de Trieste, pour ne pas dire de la quasi autobiographie familiale. On y trouve à la fois des accents typiquement italiens mais aussi et surtout des caractéristiques propres à la mentalité juive de cette époque et de cette ville.

Le commerce à Trieste n'est pas florissant, on est prêt à faire confiance, à dépanner, mais dans de certaines limites toutefois et obtenir de la liquidité, même avec une solide réputation d'honnêteté et de fiabilité commerciale n'est jamais chose aisée.

C'est le monde du petit commerce, c'est une ambiance très provinciale fin XIXème. le personnage de Carlo Almiti est très proche de ce qu'avait dû être le véritable Francesco Schmitz, père de l'auteur.

La famille est le coeur, le microcosme dans lequel gravitent chacun des personnages. La famille, avec ce qu'elle peut avoir de rassurant mais aussi avec ce qu'elle peut avoir de contraignant. Et l'argent, sempiternel nerf de la guerre, sempiternel nerf à vif, l'argent avec le secours duquel tout irait si bien semble-t-il lorsque les fins de mois sont pénibles et que l'humeur s'en ressent...

Carlo, devenu orphelin assez jeune et du coup responsable de sa jeune soeur Carla, n'a jamais ménagé sa peine pour tâcher de faire tourner le foyer familial. L'heure du mariage a sonné pour Carla et cela ne semble pas trop tôt car les relations entre elle et sa propre épouse Fortunata sont parfois tendues.

C'est par l'entremise de la voisine du dessous, Elena, que Carla a rencontré un prétendant nommé Ignazio Lonelli. Ignazio, lui aussi est orphelin et a pour seul parent un vieil oncle dur de la feuille qui sera bien content de caser le petit pour ne plus avoir à en répondre.

Les préparatifs du mariage vont bon train mais il reste une petite question à débattre entre Carlo, tuteur de sa soeur et son futur beau-frère Ignazio : la question de la dot. Légalement, le frère doit remettre une certaine somme à sa soeur qui était prévue dans l'héritage. Mais il s'avère que conjoncturellement, Carlo a dû injecter cette somme dans ses affaires et ne pourra pas la récupérer en une seule fois ni sur l'instant. Est-ce que cela pose problème à Ignazio ?

Évidemment que cela pose problème à Ignazio ! Car précisément, cette somme, il en a lui-aussi cruellement besoin pour faire fonctionner ses propres affaires. Et bon, il n'y aurait que lui, il s'arrangerait, mais il y a Carla, alors on ne peut pas mégoter sur le bonheur tant de sa future que d'une soeur en ce qui concerne Carlo.

J'aime le velours dans lequel Italo Svevo nous retranscrit ce qui relèvent presque autant du commerce que du contrat de mariage, la pudeur gênée qui consiste à ne jamais reconnaître qu'on est complètement fauché et qu'on a des créances jusqu'au cou, cette mauvaise fois tant latine que juive et qui fait toujours merveille dans les comédies du genre " La vérité si je mens ".

Bref, les années se passent et les plaies d'argent continuent, d'autant plus qu'Ignazio a maintenant des ardoises un peu partout et qu'avec son ton enjôleur, au moment précis où il devrait rembourser un billet arrivé à échéance, il se débrouille toujours pour faire miroiter (c'est son travail me direz-vous, il est bijoutier) une belle opération mais qui nécessite encore un léger renflouement avant d'être tout à fait mûre...

Tant et si bien que le voisin du dessous commence à s'impatienter, Carlo en est de sa poche pour un sacré paquet et même le vieil avare d'oncle d'Ignazio, lui qui avait toujours réussi à tenir bon et à ne pas lâcher le moindre centime, et bien même lui, le vieux renard semble s'être fait entortiller.

Mais où diable est passé Ignazio ? Et où diable est passée la voisine du dessous ? Mais cela, je m'en voudrais de vous le révéler.

Selon moi, une bonne pièce, très sociologique mais peut-être pas aussi al dente que certaines autres de l'auteur qui m'avaient tant enthousiasmée. Ceci dit, ne laissez pas ce voleur d'avis rentrer dans votre maison et réfléchir à votre place, car il ne signifie sans doute pas grand-chose.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
ELENA : Moi, je le sais depuis longtemps qu'il ne m'a épousé que pour ma dot.
CARLA : Je connais assez Monsieur Emilio pour avoir de lui une opinion toute différente.
EMILIA : Ah, évidemment ! tu le connais ! tout le monde le connaît ! Un homme de science qui a daigné épouser une ignorante ! Il écrit des livres gros comme ça... que personne ne lit ! Parce que personne ne lit ses livres ou, du moins, ceux qui les lisent ne les achètent pas ; il s'est souvent plaint de n'avoir jamais que des louanges en guise de salaire pour toute sa peine ; tous le louent et personne ne le lit. Je te le répète, quand je l'ai épousé, il était dans une très mauvaise passe.

Acte II, Scène 2.
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IGNAZIO : Qu'est-ce que j'ai fait ? Des peccadilles, et il a fallu votre jalousie pour que vous vous en offensiez. Un homme est un homme au bout du compte, et votre tort a été de me croire fidèle.

Acte IV, Scène 9.
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CARLA : Livre-le à la police ! Oh ! délivre-moi de lui !
IGNAZIO : Madame fait preuve d'une affection toute particulière pour son époux légitime.

Acte IV, Scène 7.
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