Très bonne fin de cycle, quoiqu'un ton en dessous du reste de la série selon moi.
L'affrontement final entre Kergan le vampire et le dernier des Rougemont est à nos portes. Et il a lieu au moment même où un nouveau monstre apparaît sur Terre, un monstre issu de l'homme : le nazisme.
Swolfs a magnifiquement cadencé son récit pour que le final pèse la malfaisance du vampire à l'aune de l'incarnation suprême du mal humain. D'un point de vue symbolique, c'est superbe.
Le récit lui-même, s'il est très bien mené et est agréable, tombe cependant dans une linéarité qui manque de cette puissance émotionnelle à laquelle je m'étais habitué. Kergan est brut de cruauté ; il n'utilise plus cette puissance empathique qui lui permettait de creuser dans l'âme des hommes. Vincent Rougemont est apaisé, presque blasé. Il n'a plus peur et ne semble rien ressentir. Même son amour pour Leona la sorcière doit être appuyé par les mots, tellement il ne transparaît pas dans le corps de l'histoire. C'est dommage. Mais peut-être est-il normal que les personnages aient évolué ainsi. Kergan a tellement été bousculé par Vincent qu'il n'a plus que haine au coeur ; terminé les subtilités. Vincent, lui, est passé par les affres de l'horreur, son attitude n'est peut-être que le reflet de la carapace qu'il a dû se forger pour continuer à vivre.
Le dessin est toujours aussi puissant et les couleurs sont magnifiques. Mention spéciale au portrait d'Himmler plus vrai que nature. Et mon dieu ce que le corps des femmes est bien retranscrit (gulp!).
Ce tome achève le cycle 2. Il reste un épisode. Je me demande ce qu'il me réserve…