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Raymond Las Vergnas (Traducteur)Isabelle Jan (Éditeur scientifique)
EAN : 9782081212145
255 pages
Flammarion (22/10/2007)
3.83/5   21 notes
Résumé :
Thackeray publia d'abord son inénarrable catalogue satirique des snobs de son pays sous forme de chroniques hebdomadaires dans le magazine Punch, en 1846-1847.
Ses portraits désopilants commencent par le snob royal pour passer aux snobs aristocrates, snobs de la City, snobs militaires et ecclésiastiques, snobs littéraires, snobs des clubs, et encore bien d'autres variétés de l'espèce. Les snobs sont toujours parmi nous et l'un des plaisirs qu'offre aujourd'hu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
William Thackeray publie des chroniques à partir de 1842 dans un hebdomadaire satirique - Punch - dans lequel il distille au fur et à mesure des numéros, ses définitions et surtout donne des exemples humoristiques, caustiques et toujours intelligents de snobs.
C'est une galerie de portraits qui concerne toutes les catégories sociales, commençant par la royauté et les Lords jusqu'au militaires, en passant par les étudiants, les juges, les fonctionnaires, les Clubs réservés aux classes privilégiées. Comme Dickens, il s'amuse à inventer des patronymes caractérisant le personnage qu'il épingle...
Avec verve, intelligence et liberté de ton, Thackeray dresse le tableau d'une société anglaise du XIXème siècle et sa plume vive rend ce récit particulièrement drôle et léger.
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Le snobisme est-il un défaut d'aristo ou de prolétaire? quand et comment convient-il d'être snob? le snobisme est-il le comble de l'élégance ou de la vulgarité? le bobo est-il une variante du snob? le snob, un parfait crétin ou un esprit supérieur? un dégénéré ou un barbare? rouler en Jaguar, c'est snob? et en Solex? le snob est discret. Non, pas du tout, il est matuvu. Il s'habille haute-couture. Il s'habille trash. Il reste tout nu. Il se livre à des orgies. Il est végétarien. Il est célibataire. Il fait des vers. Il est inculte. Il refuse le Prix Nobel.

Le snob vous emmerde.
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Il s'agit à l'origine de chroniques hebdomadaires parues dans le magazine Punch, pendant environ un an (1846-1847). le mot snob vient de l'université de Cambridge, il s'agit de la contraction de sine nobilitate, et désignait l'élève qui ne faisait pas partie de la noblesse, comme une bonne partie des étudiants de la vénérable institution. D'ailleurs, lors de son passage à Cambridge, Thackeray a collaboré au Snob, journal de l'université, dans lequel il a fait paraître des textes et dessins humoristiques. Les chroniques de Thackeray ont eu beaucoup de succès et paraissent donc en 1848 en volume.

Il s'agit de 52 textes, de quelques pages, illustrés de dessins. Thackeray passe en revue toute une catégorie de snobs, le snob royal, le snob de la City, le snob militaire, ecclésiastique, littéraire…..Il croque toute une série de personnages, certes de son temps, mais pas seulement. L'admiration servile des puissants, illustres, célèbres, est de tous temps et de tous lieux. L'humour de Thackeray est impitoyable, il s'attaque sans répit à des comportements qui mènent les gens à vouloir paraître autre chose que ce qu'ils sont, et à faire l'inverse de ce qu'ils feraient spontanément. L'apparence au détriment du bonheur.

Un petit extrait :
"Dimanche dernier, me trouvant dans une église de notre capitale où l'office religieux s'achevait tout juste, j'entendis deux snobs parler du pasteur. L'un demandait à l'autre qui était le clergyman. C'est le révérend Truckmush, répondit le second snob, le chapelain particulier du comte de Comandittvough. –Ah, s'exclama le premier snob sur un ton d'indicible satisfaction. Aussitôt l'orthodoxie et l'identité de l'ecclésiastique furent établies dans son esprit. Il n'en savait pas plus long sur le comte que sur le chapelain, mais l'autorité du premier lui garantissait la moralité du second ; et il rentra chez lui fort satisfait du révérend, en bon petit snob obséquieux qu'il est."

Une lecture fort divertissante et plaisante, et un texte dans lequel on voit se dessiner des personnages qui annoncent le grand roman de Thackeray, La foire aux vanités. J'ai tout particulièrement apprécié les toutes dernières chroniques, qui glissent presque sur la forme de petites histoires, et racontent en plusieurs épisodes un récit.
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Si la quintessence de l'oeuvre de Thackeray reste pour moi "Vanity Fair", "The Book of Snobs" n'en représente pas moins un exemple truculent. Les mots, cinglants comme des coups de fouet, nous rappellent à chaque instant le passé de parodiste de l'auteur. le sarcasme, son cheval de bataille, est relevé ici des couleurs chatoyantes de ses personnages.
L'oeuvre est bien inscrite dans son siècle. On y retrouve tous les travers de la société victorienne, ses inégalités en particulier, mais là où le génie de l'auteur opère, c'est que le snobisme qu'il décrit, lui, ne connaît pas de frontière sociale. Liberté, égalité, snobisme.
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Un pur régal mais je l'avoue, à petite dose.

Avec une plume affûtée et une bonne dose d'humour et de dérision, Thackeray nous donne à déguster des portraits de toutes les sortes de snobs qu'il connait !

Bourgeois, nobles, roturiers, riches ou voulant le paraître, personne n'échappe au snobisme, pas même lui.

Des tableaux truculents assaisonnés de codes et rites sociaux à peine exagérés ! Je ne peux que vous en recommander la lecture.

CHALLENGE XIXème SIÈCLE 2020
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Voici le snob anglais Raff, qui fréquente les estaminets et les cabarets, qu'on entend hurler : "Nous ne rentrerons pas avant demain matin !" et qui fait retentir, à minuit, les échos des paisibles villes du continent de ses vociférations en argot anglais. On peut voir ce triste poivrot mal rasé rôder autour des quais, à l'heure où arrivent les paquebots, et siroter sa petite goutte dans les bars des hôtels où on lui fait crédit. Il parle français avec une argotique familiarité; lui et ses pareils peuplent littéralement les prisons du continent. Il joue la poule au billard et on peut le voir, dès le matin, occupé aux cartes ou aux dominos. On retrouve sa signature sur d'innombrables lettres de change; elle a appartenu jadis, sans aucun doute, à une famille honorable, car il est fort probable que cet Anglais de Raff a commencé par être un homme convenable, et qu'il y a, de l'autre côté de l'eau, un père qui a honte quand il entend prononcer son nom. Il a escroqué, à maintes reprises, l'auteur de ses jours, en des temps meilleurs, frustré ses sœurs de leur dû et voler ses frères cadets. Il vit, à présent, du douaire de sa femme : celle-ci se cache dans quelque sinistre galetas, où elle ravaude les restes élimés de sa splendeur et retape, comme elle le peut, de vieilles nippes pour ses enfants - elle est devenue la plus malheureuses des souillons de la terre.
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Excellente valetaille, d’abord si sottement insolente, et ensuite si basse et si abjecte, vous êtes bien la fidèle image de vos maîtres en ce monde. Celui qui admire petitement de petites choses n’est qu’un Snob. C’est là peut-être l’exacte définition de ce mot et du type qu’il représente.

Voilà pourquoi, pénétré du plus profond respect, j’ai pris sur moi d’inscrire le Snob royal en tête de ma liste, obligeant tous les autres à se ranger devant lui, comme la susdite valetaille se rangeait devant le cortège royal dans Kensington-Garden. Dire, d’ailleurs, de tel ou tel gracieux monarque que c’est un Snob, c’est dire tout simplement que le sire en question est un homme. Et pourquoi les rois ne seraient-ils pas hommes et Snobs tout à la fois ? Dans un pays où les Snobs sont en majorité, il n’est pas si mal assurément de voir le plus Snob de tous gouverner les autres. Chez nous, ils ont obtenu un succès d’admiration.
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Où l’on s’amuse et rit à l’endroit des Snobs.


On peut être Snob ou relativement ou positivement. Par Snobs positifs, j’entends ceux qui restent Snobs n’importe où ils se trouvent, qui ne cessent jamais de l’être du matin au soir, du berceau à la tombe, que la nature a faits Snobs par essence, tandis que d’autres ne font preuve de Snobisme que dans des cas particuliers ou en de certaines occurrences.

Comme exemple, je citerai un homme qui jadis commit devant moi une action aussi abominable que celle dont je viens de faire mon mea culpa au précédent chapitre, et par laquelle je me proposais de dégoûter de ma société le colonel Snobley ; je veux parler de l’usage que je fis de ma fourchette en guise de cure-dent. Cet homme donc étant à table avec moi au café de l’Europe, restaurant situé, comme chacun sait, en face du grand Opéra, et le seul où un gentleman qui se respecte puisse dîner à Naples, cet homme, dis-je, mangeait ses pois avec son couteau. Je m’étais tout d’abord épris de lui, après une rencontre dans le cratère du mont Vésuve ; nous avions été dévalisés de compagnie et mis à rançon par des brigands de la Calabre, ce qui n’a d’ailleurs aucun rapport avec le fait en question : j’avais pu, en ces circonstances, apprécier sa vive intelligence, la bonté de son cœur et la variété de ses connaissances, mais je ne l’avais point encore vu avec une assiette de pois devant lui ; et la manière dont il se comporta en leur présence me causa le plus violent chagrin.
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Je me promenais, hier, dans le parc, avec mon jeune ami Tagg et je parlais avec lui du prochain numéro des Snobs, quand voilà que nous fûmes, juste au bon moment, dépassés par deux remarquables spécimens de Snobs militaires ; - le Snob militaire sportif ; le capitaine Rag, et le Snob militaire bambocheur ou noceur : l'Enseigne Famish. De fait on est toujours sûr de les rencontrer, vers les cinq heures, en train de faire leur petite promenade à cheval sous les ombrages le long de la Serpentine, et scrutant d'un œil critique les occupants des mirobolants coupés qui paradent d'un bout à l'autre de l'Allée des Dames.
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Il y a quelques années, alors que je me trouvais à Constantinople (pour une mission bien délicate - les Russes, entre nous, jouaient double jeu, et il était devenu nécessaire pour nous d'employer an extra negotiator), Leckerbiss Pacha de Roumelie, alors premier Galiondji de la Porte, offrit un banquet diplomatique....l'agent russe Diddloff est un dandy que feraient mourir les effluves trop parfumés d'une rose ; il avait essayé, par trois fois, de me faire assassiner pendant la durée des négociations. Mais, comme de juste, nous étions bons amis en public et ne manquions pas de nous saluer de la manière la plus charmante et la plus cordiale.
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Vous connaissez, bien sûr, cette expression : la foire aux vanités. Mais savez-vous quel roman l'a popularisée, au 19ème siècle ?
« La foire aux vanités » de William Thackeray, c'est à lire en poche chez Folio.
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