L'offrande lyrique est un recueil de prières, un chant où le poète s'offre à son dieu comme à un enfant. La posture de l'enfant ou la posture du poète qui s'incline sur son tapis de prière, au cours de sa méditation,fait qu'il se présente de manière humble pour accueillir celui qui s'offre à lui, lui qui s'offre de toute sa personne et de toute son âme à celui qu'il rencontre sans le rencontrer, qu'il appelle en tout cas de ses voeux comme un homme aux portes de la mort appellerait la mort de ses voeux pour une renaissance, pour un renouveau de la poésie. En même temps, la poésie peut paraître répétitive de poème en poème, elle devient litanie, dans la reprise des mêmes thèmes, des mêmes mots, se figeant ainsi dans une posture qu'elle maintient de poème en poème, et le souffle, plus lent, de moins en moins rapide, se fait plus profond jusqu'au dernier souffle du poète.
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“Il y a dans mon cœur une angoisse (…)
Étends ta main à travers la nuit, que je la tienne,
et l’emplisse, et la garde ; fais que je sente son étreinte,
dans la solitude du chemin qui s’allonge.”
Je sens que toutes les étoiles palpitent en moi.
Le monde jaillit dans ma vie comme une eau courante.
Les fleurs s'épanouiront dans mon être.
Tout le printemps des paysages et des rivières monte comme un encens dans mon coeur, et le souffle de toutes choses chante en mes pensées comme une flûte.
Je plongerai dans l'abîme quitte à en toucher le fond
Je jouerai le jeu de ma défaite
Je jouerai tout ce que je possède
Et quand j'aurai tout perdu
Je jouerai jusqu'à mon être même
Et peut-être alors aurai-je tout reconquis
A travers mon total dépouillement
“Que je prie, non pour être préservé des dangers, mais pour les regarder en face.
Et que je ne demande point l'apaisement de ma souffrance, mais le coeur qu'il me faut pour la surmonter.
Que je m'attende point à des alliés, sur le champ de bataille de la vie, mais à ma propre force.
Que je n'implore point avec crainte pour être sauvé, mais que j'aie foi en la patience pour conquérir ma liberté.
Accorde-moi de n'être pas ingrat, sachant qu'à ta seule miséricorde je dois mes succès : mais si je succombe, que l'étreinte de ta main me secoure.”
L'âme du poète danse et plane, sur les vagues de la vie parmi les voix des marées et des vents.
Maintenant que le soleil s'est couché et que le ciel obscurci s'abaisse sur la mer comme de longs cils sur des yeux fatigués, c'est l'heure où le poète, posant sa plume, laisse ses pensées s'enfuir vers les insondables profondeurs du silence éternel et secret.
La Corbeille de fruits - 23.
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix
Béatrice Valantin : voix, clavier
Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion
Guillaume Leprevost : basse, guitare
Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku
Madalina Obreja : violon
Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020.
Plus d'informations sur www.deleyaman.com
À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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