Ce petit trou d'air au fond de la poche, c'est celui par lequel passent les souvenirs, les êtres chers présents ou disparus.
« le temps qui passe n'efface pas tout » et ce qui demeure ne doit pas faire renoncer au voyage, en attendant que s'annonce le printemps. Il y a beaucoup d'amour dans ce livre, il n'est même sans doute que cela, que cela et donc tout. Ces poèmes et proses poétiques poursuivent sans cesse l'amour de l'autre, l'amour pour l'autre, si loin semble-t-il se tenir. Il y a les douleurs, posées pudiquement comme des appels : Qui m'adressera une ultime missive/À travers les nuages ?. Il y a la figure du père pour clore le livre par un hommage à celui qui « est le dernier grand témoin de ce que je fus avant d'être ». Aussi de la pensée métaphysique où l'on croisera en passant le fantôme de
Pessoa.
Et parfois ne nous accompagne plus que « ce reste de café dans la tasse » ou se lisent les;effondrements et s'entendent les bruits de la rue qui ramènent à l'aimée.
« le temps qui passe n'efface pas tout
Ni l'empreinte de tes griffes sur ma peau
Ni ce goût salé de tes lèvres sur les miennes »
Gilbert Renouf