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MANGA HORREUR / FANTASTIQUE.
Gou Tanabe est un mangaka fin connaisseur des récits d'horreur, et il a rapidement trouvé sa voie en adaptant de grands classiques de la littérature fantastique. Et avec les créations de celui a changé à jamais le visage du genre horrifique, il a trouvé un incroyable terrain de jeu où exprimer sa passion et ses ambitions… Et ici Gou Tanabe qui est déjà sur les chemins de la perfection livre une magnifique prestation ! "Le Cauchemar d'Innsmouth" condensé de toutes les névroses zémouriennes d'H.P. Lovecraft prend une nouvelle dimension sous son coup de crayon...
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Le cauchemar d'Insmouth est l'une de mes nouvelles préférées de Lovecraft, c'est aussi l'une des premières que j'ai lues il y a plus de trente cinq ans.

Je l'ai en outre, relue pour la énième fois récemment.
C'est dire que j'ai lu ce manga avec un intérêt soutenu.

Car il s'agit d'un manga et, c'est un peu le soucis avec les adaptations des textes de Lovecraft par Gou Tanabé, le manga ne fait pas du tout partie de ma culture de lecteur et, même après avoir lu la plupart des volumes précédents, je continue d'avoir un peu de mal avec le sens de lecture et le découpage des planches.

C'est le seul bémol, qui ne concerne d'ailleurs pas la qualité de l'oeuvre, mais une difficulté personnelle à entrer dans le récit (je dois parfois relire une page prise dans "le mauvais sens" !).

Pour le reste, c'est un sans faute, Tanabé a adapté fidèlement Lovecraft, j'ai retrouvé le texte si souvent lu, et l'auteur a particulièrement bien rendu le "masque d'Insmouth" ainsi que le décor décrépit et inquiétant de cette ville portuaire bien plus proche de l'océan que d'un simple point de vue géographique.

J'attends le tome 2, et je félicité l'éditeur Ki-oon pour la qualité de ses publications (Ha ! Cette reliure en similicuir !)
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A l'heure où des armadas de tâcherons sans personnalité ni malice ont — telle une mouvante armée batracienne lovecraftienne — investi et envahi ce bel artisanat d'Art pur qu'est la Bande dessinée, il est plaisant et réconfortant d'admirer le perfectionnisme et l'originalité du travail de TANABE Gô.

Louer d'abord son grand respect pour le récit et l'esprit de l'oeuvre de son illustre prédécesseur Howard Phillips LOVECRAFT (mort des suites d'une "longue maladie" de la misère), enfanteur de mondes hallucinés et heureux usager des adjectifs qualificatifs les plus dérangeants ("indicible", "innommable", "cauchemardesque"...) et leurs dérivés nominaux ("bizarreries", "étrangetés", "monstruosités"...) : TANABE a mis en image et en mouvements reptiliens le monde de l'Indicible... Il ne s'est pas contenté comme August DERLETH (exécuteur testamentaire et premier éditeur de HPL) d'en être le supposé "Continuateur"...

Il y a ajouté son propre monde où la monstruosité grouille, pullule et enfante... et est esthétiquement fascinante. On dirait le Pandemonium des gravures du regretté Bruno SCHULZ (voir les superbes pages asphyxiantes de son "Livre Idôlatre", qui mettent particulièrement mal à l'aise)...

Les "généalogies engluées" évoquées par le poète Paol KEINEG, sont les arbres généalogiques perturbés... Obed Marsh, l'aventurier sans scrupules, et son aventure dans les Mers du Sud... Un peu le portrait du démoniaque esprit vil de l'inclassable roman "Le Maître de Ballantrae" (1889) de Robert-Louis STEVENSON...

Bref, le Grand Oeuvre en cours d'élaboration de TANABE Gô (9 tomes parus et traduits en français à ce jour, sous couverture simili-cuir) est son "Necronomicon"...

インスマスの影 / "Innsmouth no Kage" / "The Shadow over Innsmouth" / "Le cauchemar d'Innsmouth".

Il faut vous lancer sur les traces de ce jeune oisif de Newburyport qui prendra la mauvaise direction et "le mauvais bus", celui qui le mènera à son Destin (Cf. le bus de la mort choisie dans l'admirable film "Ghost World" de Terry Zwigoff en 2001) : on vous laissera suspendu à la menace qui sourd du récit du vieil ivrogne de Zadok Allen à la fin de ce tome 1 de "The Shadow over Innsmouth".

"L'ombre au-dessus d'Innsmouth", donc : effectivement d'essence cauchemardesque (Cf. son titre fançais), TANABE en fait un titre programmatique qui tiendra toutes ses promesses, aux sens propre et figuré...

Tout est admirable en cette brûlante adaptation d'une oeuvre-phare du reclus de Providence : la profusion de détails, le côté troublant des grisés, des contrastes, les angles de "prise de vue" choisis, si l'on peut dire, le suspense bâti autour de la psychologie évolutive du protagoniste principal... Un "escape game" (physique et mental) dont il ne pourra évidemment sortir indemne...

Nous nous dirigeons vers un huis clos en bien des points semblable à celui qui enserre le groupuscule de personnages estudiantins sacrifiés du très lovecraftien "Prince of Darkness" / "Prince des Ténèbres", très justement célèbre film (toujours un peu fauché) de John CARPENTER (1987).

Pour ne pas conclure, voici une très fière devise à partager ou, au contraire, abhorrer : "Vive le perfectionnisme et un grand définitif "M..." aux médiocres !" :-)


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Inaugurée en 2018 avec le premier tome des « Montagnes hallucinées », la collection « Les chefs d'oeuvre de Lovecraft » publiée par les éditions Ki-Oon et signée de l'artiste japonais Gou Tanabe connaît depuis un large succès et s'enrichit d'année en année. En 2021 ce sont ainsi deux nouveaux textes majeurs du maître de l'horreur qui sont venus s'ajouter à la liste, « Celui qui hantait les ténèbres » et le premier tome de « Le cauchemar d'Innsmouth ». Écrit dans les années 1930, le récit est le seul a avoir été édité sous forme de livre du vivant de l'auteur, et son succès équivaut bien celui des « Montagnes hallucinées » ou de « L'appel de Cthulhu ». On comprend sans mal pourquoi... L'ouvrage met en scène un jeune homme amateur d'antiquités et de généalogie parti faire un peu de tourisme dans la Nouvelle-Angleterre des années 1920. Alors qu'il est en route pour Arkham afin de suivre la trace de la famille de sa mère, le voyageur se voit contraint, pour des raisons budgétaires, de faire un arrêt à Inssmouth, ville côtière autrefois florissante mais sur laquelle circule désormais les plus folles rumeurs. Tous ceux amenés à croiser son chemin lui déconseillent d'ailleurs de s'y rendre : on prétend que la ville a été ravagée par une terrible maladie venue des mers du sud et que les habitants restants présentent depuis des difformités répugnantes qui suscitent l'aversion de tous. Loin de décourager le jeune homme, l'hostilité des habitants des environs ne fait que renforcer sa curiosité : le voilà donc en route pour passer une journée à Inssmouth ! Seulement, une fois sur place, force est de reconnaître que les rumeurs n'ont pas vraiment menti. L'ambiance est lourde, les résidents effectivement repoussants par leur aspect et fort peu accueillants, et puis il y a cette impression d'être observé qui ne quitte pas notre héros et le plonge dans un malaise de plus en plus grand à mesure qu'il arbore les rues décrépites d'Innsmouth.

Considéré par l'éditeur comme « l'un des piliers du mythe de Cthulhu », « Le cauchemar d'Innsmouth » met en effet en avant un certain nombre d'éléments emblématiques de la légende des Grands Anciens : des créatures étranges issues de la mer, un ordre secret qui sert d'intermédiaire, un pacte obscure conclu entre une poignée d'habitants et des êtres terrifiants, la folie qui rode et menace d'engloutir le protagoniste et les rares témoins qu'il parvient à interroger… Quand bien même nous n'avons affaire ici qu'à la première moitié du récit, on peut néanmoins déjà constater la qualité de l'intrigue de même que celle de la construction narrative reposant à nouveau sur un enchaînement de flashbacks qui révèlent chaque fois un morceau supplémentaire de l'histoire de la malédiction d'Innsmouth. Comme souvent, la curiosité du protagoniste est le moteur de l'histoire et c'est sa quête à la recherche de la vérité qui va le faire basculer progressivement et envisager l'existence de créatures si effroyables que la raison de tous ceux confrontés à leur materialité vacille. La manière dont Lovecraft parvient à instaurer peu à peu un climat d'angoisse est une fois encore bluffante, la tension montant crescendo jusqu'à cette semi-conclusion qui nous laisse pantelants à l'idée du terrible engrenage dans lequel le protagoniste a, malgré lui, mis le doigt. Les dessins de Gou Tanabe sont pour leur part toujours aussi réussis, les vues d'Innsmouth, de ses maisons abandonnées, de ses ruelles désertes et surtout de ses habitants au physique si repoussant participant grandement à l'instauration du climat de peur qui imprègne la majeure partie de l'ouvrage. le livre en lui-même bénéficie pour sa part d'un soin toujours aussi particulier, la couverture arborant à nouveau ce très bel effet cuir qui fait de chaque ouvrage un magnifique objet de collection.

Septième récit de Lovecraft à faire l'objet d'une adaptation par Gou Tanabe « Le cauchemar d'Innsmouth » est un texte qui donne des frissons et séduit tant par le mystère qu'il met en scène que par la manière redoutablement efficace avec laquelle l'auteur introduit insidieusement la peur dans l'esprit du lecteur. La qualité est également à nouveau au rendez-vous du côté des illustrations qui collent à merveille à l'ambiance de ce récit déterminant concernant le mythe de Cthulhu et qui plaira certainement autant aux fans inconditionnels de Lovecraft qu'aux néophytes qui souhaiteraient se familiariser avec son oeuvre.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Je le dis et le re-redis après chaque lecture des ces adaptations des écrits de Lovecraft. Ce tome n'y déroge pas. C'est un réel plaisir de pouvoir découvrir cette histoire sous la forme de ce manga.

Dans celui-ci l'épouvante et la noirceur sont très présent. Il permet de retranscrit cette population qui hante les rues et ruelles dévastées de la ville d'Innsmouth.
Le jeune Olmstead fait une halte dans cette ville, intrigué par les légendes et histoires à faire frissonner qui se racontent.
Alors qu'un des habitants lui raconte l'histoire et la déchéance de la ville, ce dernier disparaît pris d'une peur panique.

La suite dans le second volet qui doit paraître très bientôt.
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Ambiance...plus qu'oppressante!

Gou Tanabe excelle une nouvelle fois avec ce chef-d'oeuvre de Lovecraft ! Quelle ambiance pleine d'angoisse qui s'incarne à la perfection avec le style graphique du mangaka! Tout y est! La glissade progressive de la réalité morne de notre jeune investigateur vers ce monde déliquescent, incarné par le village côtier d'Innsmouth, est proprement glaçant. Alors que les ombres s'installent sur Innsmouth, le réel tend à l'irréel et la nuit s'installe irrémédiablement sur la ville à la fin de ce tome I ...
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Ce volume 1 est une longue introduction, pleinement justifiée, et fidèle à la fameuse novella d'H. P. Lovecraft. Car il s'agit de prendre son temps, de créer une atmosphère étrange et inquiétante, d'ancrer le récit dans un réalisme austère. Ainsi le narrateur va entendre parler d'Innsmouth bien avant de s'y rendre. Rumeurs, recherches à la bibliothèques, discussions d'apparence anodine. Puis enfin, le long voyage jusqu'à Ia ville maudite qui ne décevra pas les admirateurs du maître de Providence. le talent de Gou Tanabe jaillit des doubles pages, des visions de la ville décrépie. Il dessine en quelques traits les récifs au milieu des flots écumants, les bâtisses en ruine, les abîmes obscures au fond desquels luisent des yeux globuleux. Un grand talent en noir et blanc qui sublime les cases de ce manga.
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Dans la famille des textes de Lovecraft adaptés en manga, je demande celui au titre le plus imprononçable : le Cauchemar d'Innsmouth. Avec lui, voici ma collection complète pour le moment jusqu'au prochain tome visant à compléter cette histoire et ensuite il ne restera plus qu'une ultime adaptation et on aura rattrapé la production japonaise !

Au programme de ce nouveau volume, une nouvelle belle édition avec une reliure imitation cuir dans un beau vert vaseux à l'image de cette ville de pêcheur où se déroule l'histoire. Une traduction et une édition de qualité dans l'ensemble avec quelques rapides pages de présentation de l'oeuvre, et comme toujours le dessin très singulier de Gou Tanabe pour adapter comme il se doit l'ambiance des textes de Lovecraft en étant le plus fidèle possible, comme j'ai pu le vérifier dans ses premières adaptations.

Le Cauchemar d'Innsmouth est une histoire à la frontière des deux ambiances qu'aime cultiver l'auteur : le mystère et la profondeur effrayante des anciens de les Montagnes hallucinées et la banalité qui bascule dans le fantastique dans La Couleur tombée du ciel. Cela donne un mélange singulier encore plus intriguant que dans d'autres histoires mais dans un rythme assez lent, presque entêtant pour mieux nous entraîner dans la spirale fantastique de la mythologie qu'il invente ici. Les connaisseurs de l'auteur ne seront pas dépaysés. Cela peut aussi être une bonne porte d'entrée pas trop compliquée, étrange et fascinante. Pour ma part, même si je ne fus pas soufflée comme sur d'autres textes, j'ai été bien prise par cette atmosphère singulière et immersive.

J'ai aimé me mettre dans les pas de ce jeune homme intrigué par l'étrangeté de la ville d'Innsmouth, qui va décider d'y aller en villégiature pour tenter d'en percer certains mystères et qui va se retrouver embarquer malgré lui dans une histoire séculaire bien singulière. La plongée progressive dans le fantastique est très bien menée. le lecteur est vraiment pris par la main, accompagné à l'aide du héros dans la peau duquel il se glisse pour suivre le récit.

On est dans une histoire qui repose sur les légendes urbaines et autres rumeurs qui aiment se transmettre et répandre dans les petites communautés. Cela plonge le lecteur dans une ambiance poisseuse, étouffante et limite claustrophobe où il se sent épié de partout, où le malaise est partout et où l'angoisse monte au fil des pages et de l'étrangeté qu'on découvre de plus en plus prégnante. C'est extrêmement bien fait.

Alors certes, l'histoire de ce tome s'arrête pile au moment où ça démarre mais est-ce vraiment dérangeant ? Non. Ça permet de donner encore plus envie de lire le suivant pour découvrir ce qui se passe dans l'étrange ville d'Innsmouth où la population semble être partie et où ceux qui restent ont des faciès très étranges et proches des poissons, avec qui leurs ancêtres semblent avoir passé un marché de dupe. La mythologie de Lovecraft change un peu ici, ce ne sont pas les Anciens au coeur du mystère mais un peuple marin et piscicole qui pourrait tout de même s'en rapproche et qui réveille certaines de nos peurs.

Dans un cadre urbain américain à l'ancienne, Lovecraft et Gou Tanabe dans cette adaptation, associent nouvelle mythologie marine poisseuse inquiétante et légende urbaine étouffante pour une histoire qui nous entraîne lentement mais sûrement vers une horreur du quotidien dont il est difficile de sortir. Encore une très belle réussite !
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- Avis valant pour les deux tomes -

J'ai la chance d'avoir découvert Gou Tanabe en 2009, lors de la sortie de The Outsider, qui a depuis été réédité. A l'époque, une amie achetait énormément de manga, et alors que nous papotions sur MSN, elle m'a parlé de cet étrange manga qui la perturbait un peu. Elle a alors allumé la webcam et m'a permis de le lire de cette manière (pas ultra pratique, ceci dit) et j'avoue avoir été étonnée de découvrir cette adaptation de Lovecraft qui, si elle était perfectible, était aussi très bonne ! Depuis, j'ai tout naturellement suivi le parcours de Gou Tanabe, et celui-ci s'est indubitablement amélioré jusqu'à atteindre aujourd'hui un travail proche de la perfection.

Le cauchemar d'Innsmouth nous raconte ainsi l'histoire d'un jeune homme qui, en quête d'informations généalogiques, décide de prendre un bus qui fait halte à Innsmouth, et ce en dépit des commentaires de tous les habitants du cru qui ont tout tenté pour l'en dissuader. Arrivé dans cette curieuse ville isolée, il va alors se mettre en quête de découvrir l'effroyable vérité...

Si cette nouvelle n'est pas ma préférée de Lovecraft, je la trouve tout de même excellente. L'ambiance, l'histoire, le sentiment d'enfermement et d'inéluctabilité, la chute... tout est magnifique, et bien qu'on puisse penser que ''l'indicible'' ne doit pas être aisé à dessiner, Gou Tanabe y arrive avec brio. Son style graphique est magnifique. Ses dessins sont précis, denses, mélange de clair et d'obscur, avec des aspects de gravures qui collent parfaitement à l'époque. Dans un soucis du détail, le mangaka joue avec ce qu'il peut montrer et ce qu'il est préférable de dissimuler, ce qui lui permet de composer des ambiances lourdes, oppressantes, presque claustrophobes. La tension est présente tout du long, et les dessins offrent la possibilité d'admirer la beauté (comme les bijoux d'Innsmouth) qui vient se mêler à l'horreur.

Côté découpage, le manga suit la nouvelle, au point d'intégrer certains passages du bouquins tout en les sublimant avec le dessin. Les bulles de dialogues sont bien choisies, elles apportent ce qu'il faut de dynamisme à l'histoire sans pour autant paraître décalées ou anachroniques. Les personnages sont également loin d'être figés, leurs traits sont expressifs et le mangaka sait parfaitement déformer un visage de terreur sans pour autant se perdre dans le grotesque.

Concernant les environnements, eux aussi fourmillent de détails, permettant ainsi une immersion horriblement aisée dans cette Innsmouth où il ne fait pas bon flâner. Les bâtiments sont très détaillés et le mangaka sait jouer avec le cadre pour mieux susciter cette désagréable sensation d'étrangeté qui colle à la ville. Les espaces ouverts sont denses et fourmillent de détails, là où les espaces clos sont sombres et lugubres pour mieux véhiculer l'impression de claustrophobie. Encore une fois, le jeu des cadres et des points de vue joue beaucoup, et Gou Tanabe les maitrise à merveille.

En bref, je trouve cette adaptation magnifique. Elle ne remplace pas la lecture de la nouvelle, mais elle vient la magnifier tout en étant suffisamment détaillée pour être compréhensible de quelqu'un qui n'a jamais lu Lovecraft (même si je ne conseille pas de lire les mangas sans connaître les nouvelles auparavant, sous peine de louper quelque chose).
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Extrait de ma chronique (portant sur les 2 volumes à la fois) :

"C'est sans doute là en effet ce qui est le plus intéressant chez Gou Tanabe : il ne se contente pas d'une adaptation (très fidèle) de Lovecraft, il souligne, par ses choix graphiques, les scènes-clés de l'oeuvre, celles qui contribuent à lui donner son sens profond – celui voulu par Lovecraft ?


Dans le cas présent, il suffit d'examiner ce qui se retrouve en pleine page : si, dans le volume 1, ce sont majoritairement des paysages urbains, décrivant la ville cauchemardesque d'Innsmouth, ce sont, dans le volume 2, des scènes centrées sur la chambre d'hôtel où se barricade le narrateur, et des peintures de foule, de "meute" (page 144), de "horde" (page 147) déferlant sur la ville.


Cela revient à souligner la peur primale à l'oeuvre dans le Cauchemar d'Innsmouth : la crainte (aristocratique ?) de voir son identité se dissoudre irrémédiablement dans une masse indifférenciée qui n'a plus d'humain que le nom"

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