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EAN : 9782709661829
200 pages
J.-C. Lattès (14/03/2018)
3.12/5   8 notes
Résumé :
Sami Tchak est né en 1960. Il est le premier enfant de son père à avoir appris à lire et à écrire. Après une licence de philosophie à l'université de Lomé, il termine des études à Paris par un doctorat de sociologie. Il écrit des essais puis des romans. Mais c'est dans la forge de son père qu'a commencé son éducation. Le charbon, les soufflets, le feu, l'enclume, le fer rougi et le marteau ont précédé les pages et la plume. Et surtout les histoires de son père. Sami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Découverte merveilleuse de cet écrivain-sociologue togolais....pleine d'amour pour son père , relatant toutes les paraboles, fables, conseils qu'il prodigua à son fils, dans la forge de son enfance. L'unique forgeron du village, infirme, boiteux... mais rempli de sagesse et d'humour...et si fier de son garçon, devenu très instruit et écrivain !!

"Va, Abou, va , mon fils, jusqu'au bout du monde. Mais où que tu ailles, où que tu t'installes, n'oublie pas ce village où tu es né, n'oublie pas cette forge, notre forge, qui fut le lieu de tes apprentissages (...), n'oublie pas les premières paroles qui ont fait nid dans ta tête et dans ton coeur. Va, mon fils, va, mais en esprit, reste arrimé à ton passé. Tu danseras d'autant plus fièrement même dans la tempête que tu seras à la fois aérien et enraciné. (p.8)"

A la fois attirée par la simplicité lumineuse du titre et le quatrième de couverture très explicite quant aux thématiques. Hommage absolu de l'auteur à son père. Premier fils de sa famille à savoir lire, et écrire, à poursuivre des études... les terminant à Paris par un doctorat de sociologie...

Une petite pépite que cet ouvrage où nous abordons frontalement le choc des émotions, comme le choc des cultures...

" Je suis un ignorant. Mais, chaque fois que je me rappelle que tu es mon fils, je me sens riche de ton immense savoir acquis à l'école et sur les sentiers du monde. Cependant , Aboubakar Sadamba Tchakoura, tu ne deviendras réellement, à ton tour, mon père que si, de cet immense savoir,
tu parvenais à m'offrir la clé d'une énigme : où vont les larmes des poissons ?" : ainsi parla mon père pour se moquer de tous les livres que j'avais exposés sur ma table, dans ma chambre, au village, au cours de ce mois de vacances. " (p. 53)

Un texte qui peut paraître répétitif...avec trois parties distinctes: la première ressuscitant la PAROLE du Père, chaque anecdote, souvenir, fable, racontés, se terminant par "Ainsi parla mon père..."; la seconde partie donne la parole à l'auteur, cette fois, s'adressant à son propre fils, la précieuse transmission paternelle continuant à cheminer...et s'intercalent souvenirs, réflexions , questionnements personnels, enthousiasmes littéraires , passion absolue pour les livres de Sami Tchak .

"Tous ces livres qui, dans ma bibliothèque, ignorent comme je les aime ! Ou peut-être, n'ont-ils pas besoin de se savoir aimés, ils se suffisent à eux-mêmes. Enfin, pour eux, je gravirais La montagne magique de Thomas Mann, et, une fois au sommet, même si une maladie là-bas m'empoignait, je pourrais crier que grâce aux livres je vole, m'envole, en étant solidement
arrimé à ma condition de mortel insignifiant. "(p. 246)

Tous les sujets de l'existence sont abordés: La Vie, la Mort, la transmission de la Parole,le savoir, la religion, la foi, la fraternité, le racisme, l'avenir de la planète, Le Progrès... la Famille, l'amour paternel et filial, etc.; parallèlement à ces leçons de vie paternelles, on se familiarise avec les usages et coutumes du Togo, où les esprits des morts ainsi que la sorcellerie
sont en bonne place dans les rites du quotidien !...

Un hommage filial bouleversant, émotionnant, à maints égards... dont cette complicité étonnante et admirable du Père, lorsque le fils-écrivain lui fait partager ses lectures, tant littéraires que philosophiques, le père participe allègrement, partage et se réapproprie ces nouvelles connaissances apportées par le fils....

Ce père courageux, forgeron de son état, souvent humilié car infirme, boiteux, ... mais aussi à cause de l'absence du fils quelques années, ce dernier étant considéré comme indésirable, car il était en désaccord avec le pouvoir politique en place...On s'en est donc pris au Père...qui
vaillamment continua à vendre les objets qu'il forgeait, avec à côté, fièrement, les livres écrits par son fils.!!...

Celui-ci lui offrit deux pélèrinages à La Mecque, il ne reviendra pas du second. Il mourut, surpris dans sa prière...Ce qui fait dire au fils... que si l'existence de son père a été parsemé d'épreuves et de douleurs, il aura réussi magnifiquement "sa mort", son départ... !

Subsiste un gros nuage sombre persistant pour l'écrivain: autant il adula son père-forgeron, qui fut pour lui un vrai sage, autant il ne sut pas aimer sa mère....décédée prématurément...
Leur relation restera malheureusement froide et inachevée....

"Le feu de la forge de mon père ne s'éteint pas dans ma mémoire. Mon village, si minuscule, est devenu ma lucarne pour regarder le monde. "(p. 107)

Cette lecture restera un moment fort d'émotions et de plongée dans un univers mental et géographique, des plus dépaysants... même si l'ensemble des questionnements, analyses, observations , offert reste UNIVERSEL!!
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Le challenge Globe-trotter a le mérite de nous faire découvrir des auteurs que nous aurions pas découvert sans. Des fois ces découvertes sont malheureuses et d'autres non. C'est le cas ici.
Sami Tchak rend hommage à son père. Il nous livre ses paroles remplies de sagesse.
Ces paroles n'ont pas de suite logique mais restent merveilleuses et nous font entrer par moments dans la culture togolaise.
Ainsi parlait mon père est un livre qui se picore dans le temps pour mieux l'apprécier.
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Ainsi parlait mon père
Sami TCHAK

Sami est élevé de façon ancestrale par son père forgeron en Afrique afin qu'il ait un métier.
Et pendant des années il abreuve son fils de ses réflexions sur le monde, la sagesse, le partage, la jalousie, la mort...
Alors quand Sami part pour suivre de hautes études de sociologie il repense à tout ça et décide d'en faire un recueil où il ajoute ses propres réflexions.

J'ai rencontré Sami TCHAK à Étonnants voyageurs l'année dernière et sur une conférence j'ai eu envie d'acheter son livre.
Comme il est à nouveau à Étonnants voyageurs cette année j'ai voulu le lire pour me le faire dédicacer.
Et bien non !
Je n'ai pas aimé ce livre.
C'est certainement intéressant de lire quelques petites réflexions de temps en temps mais pas en continu comme un roman.
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Dommage que ces quelques 600 pensées n'aient pas été inscrites dans un roman, comme Samy a su les écrire dans"Le paradis des chiots", "Place des fêtes", "Hermina", "La fête des masques", "Le paradis des chiots" et les "Filles de Mexico".
Car, même si beaucoup d'entre elles sont toujours aussi cyniques et humaines à la fois, ce type de formulation reste fastidieux.
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Je comprends maintenant le peu d'enthousiasme autour de ce livre et je ne lirai plus cet auteur.
Un entrelacs de leçons de morale qui transpirent une forme d'aigreur qui m'a dérangée tout au long de la lecture. Sans oublier le style trop 'has been'
J'attends toujours le grand roman de Sami Tchak.
Prévenez moi au passage.


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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Personne ne (re)lirait encore Dostoïevski si son oeuvre n'avait été qu'un exercice de style. Nabokov, ce grand esthète, a beau exprimer du mépris à l'égard de l'auteur de l'-Idiot-, il ne nous détournera jamais de l'une des plus magnifiques cathédrales littéraires. Les grandes oeuvres supportent toutes les insultes, qui ne font que les rendre encore plus majestueuses. (p. 230)
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Je suis un ignorant. Mais, chaque fois que je me rappelle que tu es mon fils, je me sens riche de ton immense savoir acquis à l'école et sur les sentiers du monde. Cependant , Aboubakar Sadamba Tchakoura, tu ne deviendras réellement, à ton tour, mon père que si, de cet immense savoir, tu parvenais à m'offrir la clé d'une énigme : où vont les larmes des poissons ?" : ainsi parla mon père pour se moquer de tous les livres que j'avais exposés sur ma table, dans ma chambre, au village, au cours de ce mois de vacances. (p. 53)
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" Tu es entrain de me dire que ce que tu écris ne peut avoir de sens pour moi ? Non, non, non, ne renonce pas. Ce qui est sorti de ton ventre dans cette langue, le français, tu dois pouvoir me le traduire en notre langue, le tem. Si tes mots ont réellement un sens, tu devras pouvoir me les traduire. A moins qu'il ne s'agisse de bruits, non de paroles. Sinon toute parole essentielle a son équivalent dans toutes les langues humaines. (p. 54)
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La langue est une arme plus dangereuse que le couteau et le fusil. (...) Car, après l'avoir prononcée, la parole blessante ne meurt jamais de nos excuses. (...) Ainsi parla mon père pour me mettre en garde contre ce que j'appelais ma liberté de parole. (p. 76)
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Va, Abou, va , mon fils, jusqu'au bout du monde. Mais où que tu ailles, où que tu t'installes, n'oublie pas ce village où tu es né, n'oublie pas cette forge, notre forge, qui fut le lieu de tes apprentissages (...), n'oublie pas les premières paroles qui ont fait nid dans ta tête et dans ton coeur. Va, mon fils, va, mais en esprit, reste arrimé à ton passé. Tu danseras d'autant plus fièrement même dans la tempête que tu seras à la fois aérien et enraciné. (p.8)
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Videos de Sami Tchak (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sami Tchak
Dans cette 3ème partie de notre entretien avec l'écrivain Sami Tchak, nous avons posé des questions essentielles autour de l'enracinement et de l'universalité. A partir de la citation de Miguel Torga, "L'universel c'est le local moins les murs", l'auteur nous expose sa vision de la littérature nationale, de l'altérité, de l'ouverture vers le monde, et de la question centrale : qu'est-ce-que l'Universalité.
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