Tweets : L'histoire s'écrit-elle en 140 caractères ?

Vous pouvez voir Twitter un peu partout. Même lorsque vous regardez la télévision, on vous invite à laisser vos commentaires sur le réseau social via un hastag spécifique.L'auteur, journaliste pour Télérama et chroniqueur sur le Mouv' et France Inter, s'intéresse de près à ce nouveau média. La forme du livre est assez déroutante, assez confuse, pourtant les bonnes idées sont là. En partant d'un tweet, il va s'intéresser à la personne qui l'a twitté (nom du compte, personne derrière le clavier), aux paramètres du compte (nombre de followers, de tweets, date de création, etc.) et au contexte (à quel évènement ce tweet fait-il référence ? quelles ont été les réactions ?).En clair, pour chaque tweet, l'auteur propose un rappel de l'événement, du contexte politique, social ou économique ou une analyse des habitudes de ceux qui twittent. Il met ainsi en avant l'importance du réseau social dans notre vie de tous les jours. On sent aussi la "liberté" que les gens semblent ressentir via ce médium. En 140 caractères, caché derrière son écran, ils se lâchent et peu importe qui ils sont. C'est aussi un formidable moyen de communication pour les entreprises, associations, partis politiques et autres. L'info circule rapidement. Peut-être trop, au vu des dérives que cela engendre, comme cette jeune fille qui a été invitée à se suicider pour avoir tweeté qu'elle n'était pas fan de Justin Bieber mais qu'elle reconnaissait que son album acoustique était bon.Le livre est très intéressant sur le fonds mais la forme n'est pas très claire et rend le tout un peu dur à lire. On ne comprend pas forcément de suite le lien entre le tweet et l'analyse proposée. Il reste quand même un excellent moyen de découvrir le véritable impact que peut avoir Twitter.

Justement, à travers de nombreux tweets devenus célèbres, marquant des faits historiques, ou marquant des sceaux de la grandeur ou de l'ignominie leurs auteurs, Olivier Tesquet et Christelle Destombes ont entrepris une recension du rhizome des tweets, en ce sens ou chaque message est un noeud « relié à tous les autres », dont la dispersion horizontale peut toucher jusqu'à 231 millions d'utilisateurs actifs. Comment et d'où réagissons-nous ? Parfois avec la télécommande d'une main, et avec notre Smartphone d'une autre, sommes-nous tous des « psychos », un peu mégalos, plus ou moins smarts, « en verve et contre tous », avec une « poissonnière » que l'on follow, ou un président annonçant, avec humour : « Cette place est prise » ? Attention : « twitter n'est pas tromper » ? L'Histoire, son monde ou soi-même ? A lire d'urgence !

(paru dans Blake 62)
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