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sur 849 notes
Du Jean Teulé dans toute sa splendeur et fidèle à son style particulier et décalé qui fait sa force.
Et la vie dissolue de Baudelaire convient parfaitement au ton adopté par l'auteur dans la biographie romancée de ce poète tourmenté.

L'écrivain entretient une relation fusionnelle avec sa mère, à tel point qu'il se réjouit presque de la mort de son père, âgé de 34 ans seulement. Eh oui, il pourra ainsi profiter pleinement de sa maman maintenant qu'elle n'est plus sous le joug de son défunt mari. Mais c'est sans compter sur son remariage avec M. Aupick. Charles Baudelaire détestera son beau-père, qui, en plus de lui voler sa mère, s'opposera avec véhémence à sa carrière de poète, jugée trop incertaine et dégradante.
Pour tenter de remettre Charles Baudelaire sur un chemin qui corresponde à ses souhaits, M. Aupick le contraint à partir un an sur un bateau, à destination de l'Inde. Finalement, il ne naviguera que quelques mois sur ce paquebot, synonyme d'enfer pour Baudelaire. Mais ce voyage a fait naître un de ses poèmes parmi les plus célèbres, L'albatros.
De retour en France, Charles mène une vie dissolue, prenant des doses de drogues inconsidérées. Il est empreint de rancoeur et se montre dépressif. Ses cocktails détonants n'améliorent pas son comportement, Baudelaire se montrant toujours plus irascible et injurieux.
Sa relation aux femmes est très particulière, Charles n'ayant jamais accepté de "partager sa mère" avec son père puis son beau-père. Il enchaîne donc les conquêtes et fréquente assidûment les bordels. Il y rencontre notamment Jeanne Duval, une jeune métisse qui le bouleversera jusqu'à sa mort.
En parallèle de sa vie affectueuse très tourmentée, Jean Teulé nous dévoile une facette cachée de Baudelaire, à savoir son souci du détail quant à la publication de son oeuvre majeure, Les fleurs du Mal. Son imprimeur ne supporte plus les retours incessants et souvent directif de ce poète, qui attache une importance considérable au vocabulaire employé, tout comme à la ponctuation, qui donnent leur sens au texte et rythment sa poésie. Ces échanges entre l'écrivain et l'imprimeur sont jubilatoires.
Faite d'excès en tout genre, la vie de Baudelaire s'achève assez tôt, à l'âge de 46 ans.

Entre fiction et réalité, Jean Teulé m'a littéralement embarquée dans la vie tempétueuse de ce poète mis au ban de la société pour avoir écrit un ouvrage considéré comme un outrage à la morale publique.
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Audiolivre.

Que la plume de Teulé est plaisante. Et quand il rencontre Baudelaire, l'auteur fait la part belle à des dialogues savoureux !

Parsemé d extraits de Les fleurs du Mal, ce roman donne du relief à la vie somme toute misérable bien que "complètement dingue" de Baudelaire.
Chaque texte illustre un morceau de vie.
Baudelaire qui ici paraît être un homme fort peu plaisant arrive à nouer des amitiés fidèles.
De son amour complet et déçu de sa mère dans l enfance, à celui irraisonnée de Jeanne Duval (amour fidèle) en passant par les amitiés, on découvre Baudelaire, génial, mais impossible !
Malade, qui semble vouloir détruire sa propre vie tout en s'y accrochant, cet homme qui restera dans le patrimoine français- étudié à l école- n'aura jamais le succès attendu durant son vivant.

J'ai passé un bon moment d'écoute, attristée mais amusée d'une liberté parisienne qui ferait pâlir les bien pensants actuels.
L'entourage du poète est fabuleux : tant de noms toujours et encore associés à la glorieuse histoire artistique française.

Teulé maîtrise son sujet et m'a donné le sentiment d assister à la vie de Baudelaire. Chaque fois il a l art,par des passages romancés, de rendre ses personnages comme s'ils étaient encore des nôtres.

Au décès de Baudelaire, j'aurais pu en pleurer malgré un ton de parole enlevé.

Bonne lecture, bonne écoute à vous. Car ici encore, est ce encore que mon opinion.
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Charles Baudelaire voit sa mère se remarier quelques mois après la mort de son père. Pour lui, c'en est fini, les femmes sont des être abominables qu'il traitera comme tels tout au long de sa vie. A commencer par Jeanne Duval, sa muse qu'il saccage et qui le lui rend bien. Tombé dans l'opium et l'excès, il n'aura de cesse de remuer la perversité qui l'habite pour en déclamer des vers, afin d'asseoir la puissance de son imaginaire, face aux artistes bien sages de l'époque. Tout en soutirant quelques centaines de francs à cette mère indigne, devenue un porte-monnaie sur pattes. Elle lui doit bien ça!

J'ai A-DO-RÉ découvrir ce Paris du XIXe à travers les yeux poisseux de Baudelaire. Je ne saurais dire ce que j'ai ressenti pour le personnage: clairement, je n'aimerais pas me retrouver dans la même pièce que lui, et encore moins recevoir des lettres signées (ou pas) de son nom, mais j'ai lu son histoire avec fascination. le mec est aussi taré qu'effrayant, dépravé, vulgaire et.. génial. L'auteur a réussi à provoquer sourires et rires chez moi, mais, avant que leurs traces ne s'effacent de mon visage, c'est l'effroi qui m'a traversée.

Au fil de l'histoire de Charles, Jean Teulé incorpore des vers et poèmes, que l'on lit différemment, puisqu'on a connaissance du contexte et de son inspiration. Réaliser des va-et-vient entre l'histoire particulière et ses mots immortels permet d'éclairer l'oeuvre.
A mettre entre les mains de tous les admirateurs de Baudelaire et/ou de l'époque et à ceux qui veulent le connaître.
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Un livre très intéressant c est parti

Franchement très bon livre, l auteur a réussi à trouver le bon dosage entre réalité et une touche de fiction du à la narration, l écriture est fluide et agréable, on voit qu il s est extrêmement bien documenté et qu il nous fait découvrir avec brio le poète mais aussi l homme qu était Baudelaire, sans filtre ni gêne.
J ai passé un très bon moment et je le recommande avec plaisir.
A bientôt
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Lorsque vous allez à la page des remerciements " pour leur collaboration plus ou moins volontaire", vous êtes surpris du nombre important de biographies dont Charles Baudelaire a été le sujet, en plus de celle présente ici.

Jean Teulé, récemment disparu, sa plume irrévérencieuse manquera à la biographie. En tout cas, celle de Baudelaire romancée ou fictionnelle par endroit, qu'il a servie à ses lecteurs est à la fois savoureuse, impertinente, embrassant le caractère difficile de son sujet et n'occultant ni ce qui fait sa grandeur, ni ce qui fait sa petitesse, ni ce qui fait sa bêtise. Teulé n'est pas un hagiographe.

Baudelaire a été un poète maudit et a choisi de l'être. Si son oeuvre en fait aujourd'hui un des poètes majeurs de la littérature, son comportement n'aura été en rien digne. Peut-être ceci explique -t- il cela. Mais peut-être...

En tout cas, Teulé, tout en mettant l'accent sur la vie dissolue de Baudelaire jusqu'à sa mort, mort assez pitoyable dans une quasi folie, déclare quelque part que, sans Jeanne Duval, il n'y a pas de Baudelaire. L'influence de celle-là est en toile de fond. Contrairement à R. Confiant, Jeanne Duval est en retrait quoique omniprésente.

Malgré l'irrévérence de ce livre, le dénouement en est profondément humain. On ne sait pas pourquoi cet imprécateur éprouvait tant d'humanité pour cette courtisane Jeanne Duval qu'il soutiendra jusqu'en sa déchéance ultime. Il y a des passions qui ne s'expliquent pas, mais celle de Charles et de Jeanne a donné de fabuleux poèmes.

Pat
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, mais une fois dedans, j'ai apprécié de mieux connaître Baudelaire et comprendre comment certains de ses textes étaient nés.
Une vie assez improbable et étonnante. Je me rends compte que je n'avais pas la moindre idée de qui était Baudelaire avant de lire ce livre.
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Un an et demi après le décès du père du petit Charles alors âgé de 5 ans, se sent trahi par sa mère qui se remarie. Lui qui avait été heureux d'avoir sa mère pour lui tout seul au trépas de son père, voici qu'un autre vient lui voler son bien. Blessure qui le transformera en un réfractaire à l'amour et l'entrainera dans toutes les exagérations, les turpitudes, les excès : Baudelaire c'est la fuite perpétuelle, pour se fuir lui-même..
Après avoir été chassé du collège, son beau-père le fait embarquer de force sur un paquebot direction Calcutta…Escale à L'île Maurice puis dernière étape de son périple : demi-tour à l'Ile Bourbon (La Réunion )… Ces quelques mois de voyage sont un pur cauchemar : il s'ennuie, trouve la mer monotone, ne fréquente pas les autres passagers… Mis à part sa rencontre avec l'Albatros – capturé par l'équipage pour en faire du pâté - ; l'albatros dans lequel il va se reconnaître, prisonnier, incapable de s'échapper, de s'envoler vers sa propre existence. L'albatros qui lui inspirera son poème (« Spleen et Idéal ») , tout comme d'autres événements de sa vie nourriront son oeuvre ( la mort de la servante de son enfance Mariette.. « La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse »
Retour à Paris pour y attendre sa prochaine maturité, son passage à l'âge adulte, son héritage qui lui permettra enfin de se libérer du joug du beau-père.
Et c'est parti !!! Enfin on avait déjà eu un aperçu de la manière d'appréhender la vie de Charles Baudelaire avant mais là, entre lui et Jean Teulé , c'est le festival !!!! Baudelaire c'est la désespérance, c'est la vie en perdition, le haschich, l'opium, l'alcool… C'est l'éternel nomade, le SDF qui s'enfuit dès qu'il est poursuivi par ses créanciers… C'est celui qui a « usé et abusé de tout ». C'est la rencontre avec sa muse, Jeanne Duval… (alias Berthe, Lemer, Prosper…) égérie de Baudelaire qui traversera toute l'existence du poète, dans les moments lumineux et les moments noirs, deux êtres indissociables, dans l'amour, la luxure, la maladie et jusqu'en dans l'ombre de la mort… On va croiser les personnages de l'époque : Gustave Doré, Alfred de Musset, Hector Berlioz, les frères Goncourt, Barbey d'Aurevilly, Ingres, Eugène Delacroix, Gérard de Nerval, Edouard Manet, Flaubert, Victor Hugo, le photographe Nadar, Courbet, du Camp, Théophile Gautier
Et on va suivre la naissance du recueil des Fleurs du Mal… Baudelaire est aussi un perfectionniste comme on peut le voir lors de la mise en page de son livre avant qu'il accepte de signer le bon à tirer… Création-édition- procès.. J'ai trouvé superbe que Teulé pousse la description au point de mettre les images des corrections rédigées par Baudelaire, le bon à tirer signé de sa main, un florilège des critiques à la sortie des Fleurs du mal qui aussi une révélation pour moi ! « Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l'esprit » ….
Le moins que l'on puisse dire c'est que lors de son voyage à Bruxelles il ne va pas se gêner pour étriller ces pauvres belges… Il insulte, choque, maltraite, agonit son -rare – public d'injures.
Et avec Teulé, comme toujours tout cela devient drôle… J'ai adoré la scène chez le barbier ou Baudelaire veut tour à tour raccourcir, rallonger, onduler, friser les cheveux… sans parler du traitement des favoris et des moustaches…
Car il faut bien le dire, Teulé c'est truculant, jubilatoire, sarcastique, jouissif, politiquement non-correct, outrancier, surprenant, picaresque, drôle, hors-norme et en même temps extrêmement documenté… en un mot « Hénaurme !!!! » Baudelaire, en deviendrait presque sympathique… j'ai dit presque…
Et maintenant à vous d'explorer la vie de ce poète de génie…
Baudelaire rejoint dans ma bibliothèque les trois autres poètes maudits auxquels Teulé a consacré un ouvrage et les oeuvres de Baudelaire. Et la Chevelure (Spleen et idéal – Les fleurs du Mal – XXIII – 1861) reste encore et toujours mon poème préféré…

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Une découverte mitigée de Jean Teulé. Certes, cette biographie fictive est de qualité et relativement bien documentée. Je suis plus dubitatif concernant le style et pourtant je suis loin d'être prude. Quelquefois on retrouve la verve argotique de Céline et cela est purement jouissif mais de nombreuses autres fois Jean Teulé se complaît dans la recherche de l'image la plus provocante en perdant toute finesse. Bref il se prend pour Baudelaire mais le costume est trop grand.
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Charles Baudelaire expérimenta, usa et abusa de la drogue et de l'alcool.
Doué pour les rimes et les vers comme pour les verres, son recueil des Fleurs du mal suscita autant de dégoût que de passion.
Jean Teulé, avec sa plume inimitable, nous fait découvrir la face obscure de ce poète « maudit ». Mais a-t-il-eu une face présentable ?
Amoureux de sa mère, amoureux de la différence et ne vivant que pour choquer, il brûla son corps  sur l'hôtel des plaisirs.
Nous découvrons dans ce roman le quotidien difficile et torturé d'un Baudelaire entre ombre et lumière.
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J'aime le style de Jean Teulé. Là il nous emmène dans les fonds et tréfonds de Charles Baudelaire et nous fait revivre Paris au XIXème siècle. On y croise Gustave Courbet, Théophile Gauthier, et même Victor Hugo (très succinctement). On approche surtout les coulisses d'une vie dissolue d'un toxicomane génial, pourtant avide de reconnaissance, puisqu'il s'est même présenté à l'Académie Française ! Ce récit, très vif, très documenté, se lit très vite, comme une cavalcade digne de la vie du grand Baudelaire.
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