Une nouvelle critique d'un roman grec, cette fois publié par les éditions Cambourakis.
Impossible de ne pas être touchés par
L'honneur et l'argent.
Quasiment inconnu en France,
Constantin Théotokis (1872-1923) est pourtant un des plus importants auteurs de la littérature grecque de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Comme l'écrit sa traductrice,
Lucile Arnoux-Farnoux, dans sa préface, "toute son oeuvre est à découvrir" : marquée par le courant du réalisme, elle est profondément enracinée dans la vie quotidienne de l'île de Corfou.
Ce roman, édité en grec pour la première fois.en 1914, nous plonge dans la vie des Corfiotes au tout début du XXe siècle à travers le récit de l'amour impossible entre Andréas, héritier d'une famille de notables ruinés, et Irini, fille d"une ouvrière de la fabrique locale et d'un père qui ne travaille plus et passe ses journées à la taverne.
Empêtré dans ses contradictions et sa situation financière désastreuse, Andréas ne parvient pas à échapper aux préjugés et traditions de son temps et de son milieu social pour épouser Irini qu'il a "enlevée" et "déshonorée" en s'installant avec elle sans l'épouser.
En revanche, les personnages d'Irini et de sa mère Epistimi sont remarquables de force. Face à l'injustice de la société qui condamne celles et ceux issus de milieux modestes, Irini prend avec courage et noblesse son destin en main dans le dernier chapitre.