La famille est donc le lieu où le capital articule, dans son mouvement, les différents échanges et rapports de production et régule les différences de pouvoir qui s’établissent entre ses membres, comme conséquence de la division du travail qui a lieu en son sein. Cette « division » du travail à l’intérieur de la famille correspond évidemment à une stratification du pouvoir entre ses différents membres. (...) Dans ce contexte, on comprend facilement pourquoi la famille est un « nid de vipères », un gouffre de haine, une usine de folie. Elle représente, en effet, un enchevêtrement de patrons et d’ouvriers, une trame d’exploités et d’exploiteurs, un réseau de chantages affectifs, de frustrations et de dépendances. La famille est capital et la haine de classe, la révolte, le sabotage ne peuvent que se déchaîner contre elle. Les parents sont les « ennemis » les plus immédiats de leurs enfants, les premiers patrons et, vice-versa, les enfants par rapport à leurs parents, l’époux par rapport à son épouse, et ainsi de suite. Mais leur véritable ennemi, celui qui est le véritable responsable de leur malheur, c’est le capital.