Un récit très rythmé, une intrigue embrouillée à souhait dans laquelle tout le monde cherche à tirer son épingle du jeu, même s'il faut pour cela faire de petites choses peu recommandables. Espions, terroristes, voleurs, diplomates et militaires s'affrontent dans une histoire pleine d'actions et d'humour, mais parfaitement crédible. Un petit bijou.
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Voyez-vous, le problème c’est que dans ces dix ou douze dernières années, les Libyens se sont fait énormément d’ennemis. Quand les pétrodollars se sont mis à couler à flots, Khadafi a commencé à fourrer son nez dans les affaires d’autres pays. Aux Philippines, en Somalie, en Irlande du Nord, en Ethiopie, en Afghanistan, au Liban, au Tchad, en Ouganda et même, pendant un temps, en Iran. Il disposait de tout cet argent et il s’en servait pour financer des groupes terroristes comme Enclume 5. Il a même payé des pensions de mille dollars par mois à quelques types qui étaient « brûlés ». Alors, il est vraisemblable que les gens qui ont enlevé Felix aient voulu rendre la monnaie de sa pièce à la Libye.
Dunjee sourit. Un étrange sourire paresseux, chaleureux et plein de dents qui charmait la plupart des gens qui l’approchaient et que Dunjee considérait comme un moyen commode et sans douleur de dire « non ».
Il fallait être capable de passer constamment du coq à l’âne pour converser avec le riche Américain dont l’esprit vagabondait toujours dans des contrées mal connues.
Midi, c’était l’heure à laquelle Dunjee aimait s’asseoir sous le citronnier pour faire les mots croisés du Herald. Avant d’atterrir au Portugal, il n’avait jamais fait de mots croisés. Aujourd’hui, il les considérait comme un vice légèrement ridicule qui comportait un petit risque d’accoutumance.
Les grands événements ont souvent un côté ridicule au moment où ils se produisent. Mais après coup, on comprend qu’ils étaient tragiques.