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sur 393 notes
PANIQUE AU PALAIS.
Le naufrage du palais de Versailles les 14, 15 et 16 juillet 1789 est raconté à sa manière par Agathe-Sidonie, lectrice adjointe de Marie Antoinette qui rédige ses mémoires 21 ans plus tard à Vienne. Elle ne témoigne dans cette page d'histoire que de ce qu'elle a observé à travers le prisme de sa fascination pour la Reine, en toute subjectivité. La vie trépidante de la cour est d'abord admirablement dépeinte : « Accumulation de sons rituels, militaires, religieux, de la relève de la garde et de la sonnerie des cloches, d'un fond continu d'aboiements, de hennissement, de roulements de voitures, d'ordres criés, d'éclats de voix en fin de journée, dans la nuit, de musique un peu partout jouée, et du va-et-vient infini des pas des serviteurs sur le parquet » Ce train fastueux, égoïste et aveugle de la cour dans une France affamée va se transformer en 3 jours en un sauve-qui-peut généralisé... sauf pour le Roi, qui, en bon capitaine de navire, décide de rester malgré les supplications de la Reine. Ce pauvre Louis est en effet resté complètement à côté de la plaque : il a pourtant eu l'exemple de la monarchie parlementaire anglaise, déjà équilibrée entre les trois pouvoirs, admirée par Voltaire et Montesquieu, et qualifiée par eux de « chef d'oeuvre de l'esprit humain ». Louis tombe de haut : « J'ai appris que le peuple ne veux pas seulement du pain, mais il veut aussi le pouvoir. À ce point d'insanités, j'avoue, je suis confondu». (Nous aussi !) En trois jours le palais passe du batifolage à un silence mort ; uniquement interrompu par la revanche des serviteurs, hier serviles, aujourd'hui insolents.
Du grand style, prix Femina 2002, dont Benoît Jacquot a fait un film.
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Voici un livre qui nous décrit avec une justesse de narration saisissante les trois jours qui suivent la prise de la Bastille à travers les yeux d'une occupante de Versailles. Et pas n'importe qui : une jeune femme modeste et simple mais dont la charge de lectrice l'amène à fréquenter, observer et connaitre les hautes sphères de la royauté et plus précisément la reine Marie-Antoinette.
J'aime ces livres qui soulèvent un sujet que l'on ne soupçonne pas : oui, on sait que la Bastille a été prise, oui, on sait que le peuple a marché sur Versailles...Mais quelle est la vie des gens de Versailles à ce moment précis? Quels sont les sentiments des courtisants? du roi, de la reine?
Ce livre nous donne une idée de ce qui s'est certainement/peut-être passé.
Certes, le personnage de Mme Laborde est un personnage de fiction mais c'est une idée de génie de nous faire découvrir les derniers jours de Versailles à travers les yeux de ce personnage là, impliquée mais pas en réel danger, proche mais pas intime.
Je regrette cependant quelques longueurs de narration.
Une belle lecture qui me donne envie de rattraper le film qui en a été tiré.
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1810. Agathe-Sidonie Laborde, ancienne lectrice de la reine, se souvient, quasiment heure par heure, de ses trois derniers jours à Versailles. Cette jeune femme, qui n'est pas une aristocrate mais pas tout à fait non plus une domestique, fascinée par la Reine qu'elle idolâtre, refuse la réalité. Elle refuse de croire que la Bastille est tombée, elle refuse de croire que le peuple se soulève, elle refuse de croire que la royauté touche à sa fin.
Ce déni ne va pas résister aux nouvelles qui arrivent à la Cour ainsi qu'à la Panique, qu'elle personnifie comme étant une femme vêtue de haillons ensanglantés.
Contrairement au film du même nom, Mme Laborde ne se retrouve que très rarement en présence de la Reine pendant son récit. le plus souvent elle est dans les couloirs, avec le reste de ceux qui logent sur place, à essayer d'en savoir plus sur les événements. Alors que dans le film la Reine lui montre de l'amitié et de la tendresse, ici, c'est à peine si elle lui jette un regard, à peine si elle l'écoute d'ailleurs lors des séances de lectures.
Pourtant, à être trop près des puissants, Sidonie en oublie qu'elle n'est pas des leurs. Elle regarde de haut domestiques, valets et peuple, comme les aristocrates la regardent. Pour le peuple et pour la domesticité, elle fait partie des « grands » ; pour l'aristocratie, elle est entre-deux : pas assez insignifiante pour qu'on l'ignore totalement, pas assez importante pour être leur égale.

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Voilà un livre historique qui traite de la période de la Révolution d'un point de vue putôt original.

En effet, ce roman se focalise sur 3 jours essentiels de l'Histoire de France : le 14, 15 et 16 juillet 1789 à la cour versaillaise via le prisme de la lectrice de Marie-Antoinette, Agathe-Sidonie Laborde.

Quelle bonne idée, de nous faire vivre à travers ce personnage principal, les derniers jours et les dernières heures du règne de Louis XVI de l'intérieur.

En tant que lecteur, nous assistons aux craintes, aux peurs des gens de la cour, aux tentatives de fuite de certains, aux bruits, et à la rumeur d'une révolte du peuple.

Comme tout passionné de lecture, le fait de mettre en premier plan la lectrice de la reine m'a motivé encore plus à dévorer ce petit bijou de lecture historique.
Puisque aux détours des pages, il est possible de réviser les principales oeuvres littéraire du 18ème siècle. de se laisser aller à rêver, à ce qu'étaient les différentes bibliothèques du Château de Versailles.

Et surtout, à s'amuser d'une situation qui paraît grotesque pour la plus part des gens, mais qui est compréhensible en tant que "livre -addict", lorsque Agathe-Sidonie, se prépare au pire et envisage de fuir le château de Versailles, celle-ci se pose la question de quels livres emporter au lieu de s'interroger sur les vivres à prévoir pour ce genre de situation.

Ce livre se lit en un rien de temps car l'on se laisse prendre par le récit et l'histoire d' Agathe-Sidonie. Au fil des pages nous devenons impatients de connaître le dénouement de cette histoire et le devenir du personnage principal.

Un livre à lire sans hésiter!

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Il a fallu d'abord me débarrasser du souvenir du film, que je n'avais pas apprécié. En lisant les premières pages de cette oeuvre, je comprends mieux pourquoi : les différences sont énormes. Dans le film, l'héroïne est une toute jeune fille qui découvre la cour, permettant ainsi d'être touchante par son dénouement et sa naïveté. Ici, Agathe est lectrice depuis une dizaine d'années. Elle connaît parfaitement la cour, ses rouages, son étiquette, elle maîtrise sur le bout des doigts les cérémonies, du petit lever au grand coucher. En un mot, elle est une aristocrate, élevée avec les principes de son Etat, qui ne lui viendrait pas à l'instant à l'idée de remettre en cause – même si les enfants des nobles pauvres doivent mourir de faim et de froid, puisque leurs parents ne peuvent travailler.
Au final, nous saurons peu de choses sur ses trois journées de la Révolution, même vu par ce prisme « du dedans ». Agathe est témoin, sans qu'elle sache réellement de quoi. Elle est extraordinairement passive, passant de son rôle de lectrice à celle de l'exilée à Vienne, rattachée à une maison (Polignac), puis à l'autre (Ligne) sans qu'elle choisisse quoi que ce soit, pas même de partir de France (le film est plus explicite à ce sujet).
Certains moments sont cependant fort émouvants – comme le dénouement. D'autres permettent de cerne une personnalité, une problématique, comme la mort du frère aîné de Louis XVI, celui qui aurait dû être roi à sa place. Les descriptions sont richement organisées, peut-être un peu trop. Au final, ce roman m'a donné envie – ce que j'ai fait – de faire des recherches sur les personnages historiques qui parcourent ce livre. Je regrette tout de même qu'il n'en raconte pas assez sur l'intimité de la reine et sur ses « adieux ».
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Si l'on connaît l'intrigue et la période dans laquelle elle se joue, on s'intéresse généralement plus à ce qui s'est passé du côté du peuple que de celui de la cour. Les Adieux à la reine a pour intérêt majeur de nous propulser directement dans le quotidien de la cour de Versailles sous Louis XVI. On y découvre un palais qui semble l'antre de la crasse et de la puanteur, un palais en train de se délabrer et de se déliter, à l'image de sa monarchie, une cour qui ne s'intéresse qu'à l'apparence et camoufle les défauts sous du maquillage, des perruques, des jupons et des dorures. On s'immerge dans un univers en complet décalage avec la réalité du peuple, un univers dans lequel la prise de la Bastille apparaît tout d'abord comme un pur canular à l'image des rumeurs dont bruisse une cour friande de ragots sur tout et n'importe quoi. On touche du doigt la peur qui va s'emparrer de tous les courtisans lorsque chacun va réaliser que ce monde immuable est en train de s'écrouler et que devant eux, l'horizon est vide et incertain.

Très bien écrit, avec une grande précision historique, Chantal Thomas réussit à rendre un minimum d'humanité à un couple de monarques qui n'avait sans doute pas suffisamment d'expérience pour réaliser l'impact de leurs décisions, sans doute mal conseillés alors. Les Adieux à la reine fait revivre l'un des tournants de l'histoire française sans fards, sans complaisance pour une royauté qui s'apprête à s'écrouler, comme le plafond vermoulu de la Chambre du Roi...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Prix femina 2002, Chantal Thomas nous entraine dans les dernières heures de la monarchie absolue aux travers des yeux d'Agathe Laborde, une logeante, lectrice de la reine Marie-Antoinette.
Réfugiée à Vienne, en 1810 alors que Napoléon approche, Agathe se remémore le faste de Versailles à sa déchéance du 14 au 16 juillet. Lectrice de la reine, elle assiste de loin aux grands bals, à toute la cérémonie du lever, petit, grand jusqu'au coucher des altesses royales. le déroulé d'une journée est organisé selon un rituel immuable autour de la personne sainte du roi et de la reine dans l'écrin de Versailles, château de Louis XIV. La vision d'une logeante nous permet de découvrir l'envers du décor avec un château artificiel, créé dans les moindres détails dans une zone marécageuse, provoquant nombreuses maladies mais qu'importe, c'était le lieu où il fallait être.
Un monde isolé, à part, totalement décalé des préoccupations du peuple, tellement qu'ils sont ahuris d'apprendre la prise de la Bastille. Rumeur, vérité ou sornettes? le doute s'installe peu à peu mais en seulement trois jours, un monde s'est brisé. La reine perd ses illusions et tente de protéger sa chère Gabrielle de Polignac à qui elle a tout donné. Quand tout n'est que déchirement pour la reine, Gabrielle affiche un visage double. A jurer son soutien indéfectible pour accepter la fuite dans la minute suivante. Loin de la dévotion et de l'abnégation d'Agathe, une invisible.
Les adieux à la reine ou la fuite déshonorante des rats quittant le navire après avoir contribué à sa perte. Un aspect méconnu de la Révolution, de la fin d'un monde révolu.
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Ce livre avait appartenu à feu mon père, je l'ai retrouvé par hasard, c'est le coeur serré que j'ai commencé cette histoire.
Ce récit historique et intimiste, merveilleusement bien écrit et très documenté, jette un autre regard sur le Versailles suranné des derniers jour de la monarchie.
Je n'avais jamais perçu Versailles sous cet angle, et j'ai appris beaucoup de choses sur la vie à la cour, du côté des coulisses.
Le style est fluide, le roman se lit très bien, l'action se concentre sur 3 journées, malgré quelques longueurs on ne s'ennui pas. Ce témoignage très crédible nous fait voyager à travers le temps et l'histoire. Des petits détails sensoriels font de cette lecture une véritable expérience olfactive.
Un roman historique captivant, un très beau portrait de femme, qui plaira à de nombreux lecteurs.
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Noblesse, achèvement, femme, sentiments.
J'ai été happée par ce roman. La délicatesse des sentiments, la justesse du regard est juste parfait. Comment ne pas s'attacher aux personnages?! On découvre le "monde" à un moment précis de l'histoire de France ; on se sent un peu plus l'intensité de la vie, le contraste et la répartition sociale et des ressentis qui en découlent.
Autant dire que j'ai adoré découvrir et aimer la plume de Chantal Thomas.
Bref ce fut une lecture royale. Je recommande vivement.
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Vous voyez, ces beaux ouvrages de dentelle, finement travaillés pour un résultat délicat ? Et bien, c'est à cela que m'a fait penser ce roman. Tout en finesse, en petites touches délicates.
Si l'héroïne ne m'a pas émue outre mesure, en revanche, j'ai vraiment apprécié de changer de point de vue de cette période primordiale dans notre culture "cocorico". Pour changer, nous sommes pour ainsi dire du côté des "méchants". Ça remet en question l'aspect assez manichéen "méchants aristos contre gentils pauvres" qu'on nous présente habituellement. Finalement, étaient-ils pires que leurs ancêtres deux cents ans plus tôt ? Ou que nos actuels maîtres du monde ?

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