AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 393 notes
Waouh, un vrai coup de coeur !

Une ambiance de fin du monde décrite avec beaucoup de sensibilité par une « logée » transparente et j'ai été transporté par ces trois jours de l'Histoire où L Histoire a basculé. Trois jours et le monde d'avant, le Versailles des Rois aux règles immuables, aux fastes mirifiques, aux jardins merveilleux, aux courtisans efféminés et obséquieux, aux serviteurs stylés et toujours présents, trois jours et tout a disparu.

Avec une plume parfois sévère, toujours sensible, au plus proche de la vérité historique, l'auteure nous ouvre les fenêtres d'un château fabuleux déjà gangrené par le temps et surtout l'évolution de la société. Elle nous décrit avec pudeur et amour aussi ce Roi et cette Reine, si dissemblables, si peu assortis, si peu préparés à une tâche qui ne les intéressait pas à savoir gouverner. Ce pouvoir que les révolutionnaires rêvaient d'avoir sans vraiment comprendre qu'il est un poids pour celui ou celle qui l'obtient de droit divin et qui n'a que le choix de l'accepter et d'en faire un devoir de toute une vie.

Trois jours, et c'est le naufrage d'un monde qui croyait en l'immortalité ; trois jours, et c'est la fuite les mains bien remplies des faux-amis ; trois jours, et c'est l'écroulement de tout un système qui avait bien sûr des côtés obscurs mais qui avait su maintenir la société pendant plusieurs siècles ; trois jours, et c'est la haine, la jalousie, la peur et la violence qui apparaît au bout d'une pique.

J'ai été happée par la verve de l'auteure alors que j'y allais avec réticence vu ma première expérience assez négative de la lecture d'un autre de ses romans, « Le testament d'Olympe ». Comme quoi, ça vaut la peine de persévérer, j'ai vraiment trouvé une perle :-)
Commenter  J’apprécie          150
Les Adieux à la Reine sont ceux de la favorite, Gabrielle de Polignac, que la Reine Marie Antoinette aide à s'enfuir hors de France, grâce à un stratagème, en se servant de sa lectrice du moment, cette Agathe-Sidonie Laborde qui est aussi la narratrice.
J'ai beaucoup aimé cette lecture que je viens de terminer. Un bon roman historique sur les premières journées de la Révolution française, vues et racontées par la lectrice royale, en 1810, alors qu'elle s'est réfugiée à Vienne, dans le quartier des émigrés, une fois terminée l'épopée napoléonienne.
Elle raconte les trois premières journées de la Révolution française, à sa façon, comme elle les a vécues, en lectrice très proche de la Reine qu'elle aime et admire mais aussi en tant qu'observatrice très humble, aux côtés de tous ceux qui, à Versailles, étaient logés dans les Communs du château,
Le point de vue est original: si près des Grands, les observant sans cesse, et si modeste cependant, par sa fonction, elle est presque invisible et pourtant au premier plan. Elle aime et défend la Reine, beaucoup moins la famille de Polignac.
Le contraste est saisissant entre les excès, les parures et les beautés de Versailles, en cet été 1789 et les trois jours décrits ici dans le détail, sans aucun ennui: les 14, 15, 16 juillet, avant la grande débandade de tous les habitants logés au Château, ces nobles qui abandonnent, sans scrupules, en un instant, le roi, la reine et leurs enfants qu'ils savent condamnés d'avance et qu'ils ne songent pas un instant à défendre. Ils s'en vont, affolés, désorientés, démunis, comme dans une volière, laissant seuls derrière eux la famille royale.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          140
Prix Femina 2002, le roman met en scène Agathe-Sidonie Laborde, qui était lectrice-adjointe au service de la Reine Marie-Antoinette, en juillet 1789. Personnage historique inventé, elle rend compte, nostalgique, alors qu'exilée dans une Vienne qui vient d'être envahie par les armées napoléoniennes, des trois jours ayant suivi la prise de la Bastille, entraînant la chute de Versailles. Trois jours d'attente et de terreur, puis l'abandon de ce qui compte et la fuite, éperdue. Elle reconstitue, de son rang, la vie au palais: les odeurs, l'organisation de la vie, les rituels, les fêtes... et la lecture ! Ayant peu étudié la Révolution française, je ne saurais juger de la précision des faits historiques rapportés; néanmoins, j'ai pris plaisir à m'y promener, et cela a ravivé mon intérêt pour cette dernière Reine de l'Ancien Régime.
Commenter  J’apprécie          120
Les adieux à la Reine, quel titre ! Tout y est dit, ou presque.
La fin d'une royauté, la chute d'un roi et d'une reine, le terme tragique d'une époque…

Le récit des souvenirs de l'ancienne lectrice de la reine Marie-Antoinette, Agathe-Sidonie Laborde, nous fait revivre 3 jours dramatiques, du 14 au 16 juillet 1789 ; trois journées depuis la prise de la Bastille jusqu'à la fuite du cercle proche et intime du couple royal…

Rien ne préparait véritablement Marie-Antoinette à ce glissement vertigineux, à basculer d'une vie certes désenchantée à la ruine de ce qu'elle avait toujours connu. Dans ce monde cloisonné, et en totale méconnaissance de la réalité de la vie du peuple, l'annonce de la prise de la Bastille laisse la cour incrédule et perplexe.
Ce n'est que devant le délitement de l'organisation interne du château de Versailles, devant la fuite des serviteurs, que ce petit monde quelque peu indolent passe de l'incompréhension à la sidération. L'impossible se produit : le château risque d'être envahi faute de soldats pour le défendre, la royauté et tout ce qu'elle implique est remise en cause jusqu'en son coeur le plus intime.
Et nous connaissons tous la fin de l'histoire…

Très troublant roman historique livré par Chantal Thomas, qui nous donne là un récit au premier abord sobre et froid, documenté, mais qui par certains aspects, prend des tournures de roman apocalyptique.
Cette spécialiste du 18ᵉ siècle réussit avec talent à reconstituer ce monde si particulier, depuis ses rituels jusque ces pièces richement ornées de tissus somptueux et décorées de leurs riches ameublements. Mais c'est aussi la rencontre de deux mondes qui jusqu'alors s'ignoraient totalement, et ce choc donne à Chantal Thomas l'occasion de scènes dignes de films d'horreur lorsque par exemple la narratrice croise des membres de la population en colère, décrits comme presque une meute de zombies prête à attaquer toute proie noble ou apparentée…

Le parti-pris est clairement en faveur de la Reine, et point de son époux, par la narration de cette jeune femme, totalement sous le charme de la souveraine. de même, Gabrielle de Polignac, l'amie proche et la confidente de Marie-Antoinette, sous la plume de Chantal Thomas, ne se remettra pas de son exil forcé ordonné par la Reine elle-même. Cet angle de vue affirmé m'a quelque peu gênée, dépossédant ainsi la narratrice de force de caractère.
Peut-être à l'image de ce monde en déclin...
Commenter  J’apprécie          114
Nous sommes en 1810 à Vienne mais la narratrice, Agathe-Sidonie Laborde, ancienne lectrice adjointe de la reine Marie-Antoinette, n'est pas réellement là : son passé, et plus spécialement trois jours précis, la hante.
Chantal Thomas nous renvoie en 1798, entre le 14 et le 16 juillet 1789, dans une période d'appréhension, de confusion et de grande inquiétude pour les habitants de Versailles. La monarchie est menacée et le château tremble : on parcourt grâce à l'autrice l'envers du décor, les combles, les corridors, les bosquets et recoins des jardins en compagnie des "petites mains", les invisibles au service des nobles.
On observe les derniers jours et les derniers rituels de la cour avant la disparition progressive des serviteurs et des scènes surréalistes pour Agathe-Sidonie : la reine ouvrant les portes elle-même ou arrivant dans une pièce sans y être annoncée.
Une lecture passionnante qui nous permet de revivre l'histoire d'un angle inédit.

Sur le processus de création du roman, petite citation de l'autrice dans Libération : "Quand j'écris des romans historiques, comme les Adieux à la reine, je tente l'exactitude des faits et des détails, en puisant dans les archives, et je m'engouffre dans ce qui n'a pas laissé de trace. Ma marge d'inventivité tient parfois aux seuls prénoms. J'avais ainsi trouvé dans les almanachs de Versailles, une Madame Laborde, lectrice adjointe de la Reine, et j'ai choisi de la nommer Agathe-Sidonie, car à l'époque, les prénoms doubles sont courants. Agathe pour la brillance et la résistance, et Sidonie, pour la musicalité."
Commenter  J’apprécie          110
Une ancienne lectrice de la reine Marie-Antoinette est à Vienne, en 1810, et elle se souvient de ses derniers jours à Versailles, les dernières fois qu'elle a vu la Reine, dans le début de la tourmente de la Révolution. Je m'attendais à quelque chose d'abordable, comme c'est un roman, mais très bien documenté, puisque Chantal Thomas est historienne, spécialiste du XVIIIème siècle et de Versailles au CNRS. Et en effet, les détails sont présents, et si l'on prend le temps de vraiment lire, on peut se sentir à Versailles. Mais le livre n'est pas abordable par des personnes qui ne connaissent pas déjà bien cette époque. J'ai lu plusieurs livres d'histoire sur cette époque, et pourtant j'ai parfois été un peu perdue. En fait, Chantal Thomas se situe vraiment au niveau de la lectrice, et donc des personnes qu'elle connaissait. Il n'est pas difficile de suivre lorsqu'elle parle de son amie Honorine, servante chez les La Tour du Pin, ou de M. Moreau, l'Historiographe du Roi. Mais lorsqu'elle parle sur telle famille de la noblesse, ses ramures, son histoire... Heureusement cela ne dure guère, et je pense qu'il ne faut pas se laisser déstabiliser en cherchant à tout prix à tout retenir et à tout comprendre lorsque cela dépasse un peu trop le cadre du facilement compréhensible.

Le récit est à la première personne, et comme ce sont des souvenirs d'une vieille dame, les choses sont parfois volontairement un peu confuse. Certaines associations d'idées perdent un peu en route, on saute de considérations politiques à tel détail du jardin de Versailles par exemple. Les personnages sont vu bien entendu très subjectivement, ce qui rend le récit très réel : ça aurait pu être une liasse de papiers retrouvée dans la chambrette de Vienne où la lectrice semble terminer sa vie. J'ai par moment été prise au coeur devant le désarroi des personnes de la Cour, grands ou non, car tous ne comprennent pas pourquoi Paris, et même la province, grondent. Le Roi est si bon, il essaie tellement de bien faire malgré ses airs patauds et son appétit d'ogre, comment pourrait-on en avoir après lui ? Et la Reine, que la lectrice admire profondément, comment lui en vouloir, à elle la déracinée, projetée à Versailles pour des raisons de politique matrimoniale, et qui aurait tant voulu être aimée par ce peuple de parisiens ? J'ai relevé une phrase que j'ai trouvé simplement sublime, presque à me faire monter les larmes aux yeux. La lectrice rapporte une entrevue entre la Reine et le Roi, qui lui a été racontée par une femme de chambre de la Reine (ce qui me fait dire que ce passage doit être en partie inventé, ou fondé sur des sources qui ne sont pas sûres, mais après tout je n'en sais rien, et ça reste magnifique et tout à fait plausible). La Reine et le Roi ont décidé de rester à Versailles, de ne pas s'enfuir malgré le danger, et Marie-Antoinette se demande si leur seul salut ne résidait pas dans cette fuite. Louis XVI dit alors :
"Cela veut-il pour vous, Madame, dire quelque chose ? J'ai appris - c'est Monsieur de Noailles qui me l'a confié à mon coucher - que le peuple ne veut pas seulement du pain, il veut aussi le pouvoir. A ce point d'insanité, j'avoue, je suis confondu. Je croyais jusqu'à maintenant que le pouvoir était un poids de devoirs et de responsabilités dont on héritait, et que l'on acceptait par humilité et respect pour Celui qui nous avait désigné. Une sorte de malédiction dissimulée sous un manteau d'hermine. Me serais-je trompé ? Y aurait-il quelque chose de désirable dans le pouvoir ?"

C'est un roman tourné d'une façon particulière, qu'il m'a été assez difficile d'appréhender, mais finalement je suis très contente de l'avoir lu.
Lien : https://withoutmuchinterest...
Commenter  J’apprécie          100
Une rapide lecture assez prenante sur l'écroulement d'un monde, celui de la Cour avec un C majuscule, la cour modèle de toutes les autres, la Cour de Versailles. Pendant que les députés du Tiers se réunissent, que Necker est renvoyé et que les Parisiens se rassemblent, la Cour continue sa vie hors du temps et du monde. Car elle est une France à elle toute seule, un monde à soi, avec ses campagnes qu'est le Trianon, sa mer avec ses poissons qu'est le Grand Canal, son soleil dont l'emblème du Grand Roi est partout, son centre de gravité qu'est la Reine...
La vie des courtisans, dont l'ambition est de voir est d'être vue, est reconstituée avec finesse, eux qui sont prêts à dormir dans des mansardes infestées de rats, froides, sombres et puantes, tant qu'ils sont prêts du roi. On passe ainsi de la splendeur des dorures à la noirceur infinie de la Galerie désertée la nuit, du parfum floral du boudoir de la reine à la puanteur des pustules, de la sensualité à l'angoisse.
La Narratrice est ainsi une un personnage intéressant d'un point de vue romanesque, puisqu'elle est admise dans l'entourage des nobles, au service de la reine, mais fréquente aussi la domesticité et d'autres détenteurs de charge. Elle peut donc nous introduire partout, du boudoir aux cuisines. et, partout, elle constate la Panique qui s'installe.
Grâce à tous ces contrastes, j'ai lu avec envie, pour connaître la suite. J'aurais bien aimé néanmoins que les interventions de la Narratrice âgée et exilée soient plus nombreuses, elles apportent une mélancolique et une dimension quasiment mémorielle qui auraient pu être approfondies.
Commenter  J’apprécie          80
En 1810, dans une Vienne où Napoléon triomphe, Agathe-Sidonie Laborde fête ses 65 ans entourée de ses amis, comme elle des Français exilés depuis la Révolution. Elle se remémore alors son départ...
Son récit nous fait revivre les trois jours qui ont véritablement marqué le début de la Révolution, les 14, 15 et 16 juillet 1789. Alors qu'au départ personne ne semble croire à la prise de la Bastille, la panique devient ensuite générale lorsqu'est publiée la liste des "286 têtes à couper", et tous veulent fuir... L'héroïne, lectrice adjointe de Marie-Antoinette, s'enfuit avec Gabrielle de Polignac, favorite de la reine, et sa famille, sur ordre de la souveraine qui souhaite les protéger.
Un très bon roman historique qui nous fait vivre une période sur laquelle on a déjà beaucoup écrit, la Révolution française, d'une manière nouvelle et différente, notamment par le choix original d'écrire tout un roman en se concentrant sur trois jours. Chantal Thomas, loin des descriptions habituelles, nous montre ici un Versailles sale et délabré, et une Marie-Antoinette qui a avant tout besoin d'amitié.
Commenter  J’apprécie          80
Dans ce roman, Cantal Thomas nous emmène à la Cour du roi Louis XVI dirant ces trois jours fatidiques pour la monarchie françaiqe (14,15 et 16 juillet 1789).

À travers les yeux d'Agathe-Sidonie Laborde, lectrice de la reine Marie-Antoinette (mais personnage fictif), nous découvrons la panique et l'effarement à Versailles suite à la prise de la Bastille et les décisions et évènements qui en ont découlés. C'est une véritable débandade, chacun craignant pour sa vie et cherchant par tous les moyens à fuir. Nous y voyons à quel point le train de vie habituellement fastueux est bouleversé, les règles bafouées et parfois la bienséance oubliée.

L'auteure nous y décrit également l'entêtement de la reine à vouloir partir (ce qui aurait peut-être pu la sauver, mais aussi son profond attachement à Gabrielle de Polignac, ainsi que les sentiments ambigus de la population envers cette reine étrangère.

Le rythme est assez lent et contemplatif, non dénué d'un intérêt historique, mais je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ni à ressentir de la compassion pour eux. Ce ne sera malheureusement pas une lecture marquante.
Commenter  J’apprécie          70
Déçue par cette lecture, je m'étais imaginée que ce livre serait aussi intéressant que "l'Échange des princesses" que j'avais beaucoup aimé.

Ne m'étant particulièrement jamais intéressée aux évènements qui se sont déroulés les 14/15 et 16 juillet 1789 à l'intérieur du château de Versailles, ceux qui se déroulèrent à Paris ont suffisamment retenus mon attention, je me suis sentie perdue. Wikipédia m'a informée sur le rôle de la Duchesse Gabrielle de Polignac, son "emprise" sur Marie-Antoinette, et en quelque sorte l'effacement de la Princesse de Lamballe qui en 1792 paya cher son attachement à la Reine.

Le récit d' Agathe Sidonie, personnage fictif en lectrice de Marie-Antoinette, nous décrit une Cour déboussolée , peuplée de courtisans paniqués , par le début de révolte des parisiens. Difficile pour le lecteur de sentir la moindre compassion pour eux. Seule Honorine, l'amie de la lectrice, semble consciente de la réalité des faits.
Je n'ai pas vu le film qui en a été tiré en 2011.
Commenter  J’apprécie          72




Lecteurs (930) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3184 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}