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sur 393 notes
La Révolution française vue côté Cour ! Trois jours ,les 14,15,16 juillet 1789 ,racontés par la fidèle lectrice de Marie-Antoinette ,trois jours qui ont fait basculer la France et peut-être le monde dans une autre ère.
Ce roman est aussi une chronique de la vie quotidienne des courtisans dans le chateau de Versailles ,une vraie ville finalement où ceux qu'on appelle "les logeants" se rendent visite , sympathisent ou non .Après la prise de la Bastille une vraie panique s'est emparée d'eux et J'aurais aimé avoir un plan du chateau pour mieux suivre leur fuite dans le dédale de corridors , galeries , bosquets du chateau .Chantal Thomas est une très belle plume et ce récit un plaisir de lecture
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Ce roman m'a tout d'abord fait penser aux jeux vidéo culturels où un personnage qui doit résoudre une énigme se rend en différents lieux pour interroger des témoins et collecter des indices.
Ici, nous suivons la lectrice de Marie-Antoinette, dans les dédales de Versailles, entre le 14 et le 16 juillet 1789.
Elle rend ainsi notamment visite à Jacob-Nicolas Moreau, historiographe du Roi et au capitaine Laroche, concierge de la Ménagerie royale, chacun lui racontant une bribe des événements en cours.
J'ai d'ailleurs été surprise de constater des similitudes entre la description du capitaine Laroche dans Souvenirs d'un page de la cour de Louis XVI du comte d'Hézecques (consultable sur Gallica) : « le capitaine Laroche, bien galonné et aussi chargé de bagues et de diamants qu'un financier, était l'être le plus sale qu'on pût rencontrer, et jamais sanglier dans son bouge ne laissa échapper d'odeurs aussi fétides » et dans le livre de Chantal Thomas : « Laroche, grand, brun, de belle prestance, fort galonné et enrubanné, aussi couvert de bagues et de diamants qu'un financier était l'être le plus fétide qu'on puis imaginer».
Si le livre est assez intéressant sur le plan de la vulgarisation historique, il manque un peu de souffle et de chair. Il décrit notamment une passion non partagée qu'aurait ressentie la Reine pour la Duchesse de Polignac qui m'a laissée un peu de marbre.
Il prend un peu plus d'ampleur quand il décrit un Château de Versailles en partie déserté dès le 16 juillet 1789 qui voit la fuite de nombreux courtisans dont les Polignac et le Comte d'Artois, futur Charles X et il restitue assez bien l'ambiance délétère qui devait y régner et la perte de contrôle totale du Roi sur les événements.
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En cette année 1810, Agathe Laborde, ancienne lectrice de Marie-Antoinette, se souvient, depuis son exil viennois, des trois derniers jours passés en sa compagnie, les 14, 15 et 16 juillet 1789.

Sous la plume de l'héroïne, on plonge dans l'atmosphère de panique et de terreur qui étreint le Château de Versailles aux tous débuts de la Révolution française, aux heures de la débandade de la Cour.

Les frères du roi et Marie-Antoinette pressent Louis XVI d'aller chercher des troupes étrangères à Metz, ce que le dernier monarque du XVIIIè refuse. Agathe Laborde va passer ces trois jours à errer dans Versailles et dans le sillage de sa reine à qui elle voue une véritable adoration.

Spécialiste de cette époque, Chantal Thomas l'est assurément et c'est un vrai plaisir que de se retrouver à la cour de Louis XVI et de Marie-Antoinette mais j'aurai préféré que la narratrice soit plus intéressante.

Cette lectrice qui vénère sa reine m'a beaucoup agacée, j'ai trouvé cette vénération à la limite du grotesque et ses narrations parfois interminables, avec de très longues phrases, m'ont souvent profondément ennuyée.

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Premier roman de Chantal Thomas, par ailleurs auteur d'essais sur Sade, Casanova ou Thomas Bernhard, Les Adieux à la Reine séduit avant tout par sa capacité à restituer l'ambiance de Versailles au cours de ces quelques journées charnières du mois de juillet 1789, qui sonnèrent le glas de la Monarchie Absolue. le personnage de Marie-Antoinette n'est pas du tout au centre du roman, comme le titre pourrait le laisser penser, et les souvenirs de la liseuse évoquent surtout les charmes et les contraintes de la vie à la Cour, dans l'univers clos du château et de son vaste parc : nous suivons Agathe-Sidonie lors de ses promenades dans les jardins, et visitons avec elle la ménagerie, le Hameau de la Reine ou encore le Petit Trianon, croisant par la même une foule de personnages aux attributions clairement définies. Les descriptions sont très détaillées et admirablement réalistes, et nous invitent à ressentir les émotions de la narratrice.

"Même par temps maussade, le ciel de Versailles s'éclaire en fin de journée et c'est, à chaque fois, d'une beauté qui bouleverse. Je l'ai constaté encore ce soir là." (page 50)

Nous prenons connaissance des rites qui accompagnaient les journées du Roi et de la Reine, suivis du lever au coucher par une cohorte de courtisans et d'officiels, et pénétrons dans l'intimité de Marie-Antoinette et de son entourage. La narratrice évoque avec beaucoup de délicatesse les moments passés en compagnie de cette dernière, et son témoignage est sublimé par l'amour et la fascination qu'elle voue à cette souveraine solitaire et mal intégrée.

"Distraitement, elle a enlevé son bonnet de dentelle. Ses cheveux, flous, très blonds, se sont répandus en nuage sur l'oreiller, tandis qu'une puissante odeur de jasmin envahissait la pièce. Une de ses épaules s'est dénudée. Je restais immobile, subjuguée... Je ne pouvais me décider à partir. Je ne sais pas ce que voulait la Reine, mais je voulais toujours davantage." (page 37)

Plus surprenants sont les passages évoquant la puanteur d'un Versailles rongé par les odeurs nauséabondes et les miasmes. On est loin de l'image idyllique renvoyée par la sublime architecture des lieux ! La vie à la Cour semble en réalité bien peu attrayante et pleine de désagréments. Et pourtant, vivre dans le Château était alors le privilège ultime, celui auquel tous aspiraient, quels qu'en soient les inconvénients.


La lectrice assiste impuissante à l'effondrement subit d'un univers dont l'harmonie lui semblait pourtant immuable, ce qui parait effectivement douloureusement absurde et inimaginable. La Bastille tombe. Rien n'a changé, et tout est pourtant différent. Louis XVI, Roi par "accident", pas du tout intéressé par le pouvoir, et Marie-Antoinette, l'étrangère, planant à mille lieues des préoccupations de son peuple, forment un couple royal en complet décalage avec l'agitation qui les entoure. Ils sont dès lors condamnés à subir avec dignité le tumulte de l'Histoire en marche.

"Je l'ai appris depuis. La foule acclame ou insulte n'importe qui, n'importe quoi. L'objet ne compte pas. La foule s'excite de se sentir une foule. Son délire monte à la proportion de ce bizarre phénomène de conscience de soi ou de conscience sans soi. "Je ne suis personne", dit la foule. Multipliée par des milliers, cette nullité est irrésistible. Et je m'y livrais, le temps d'une bouffée d'émotion, compréhensible puisqu'il me semblait entendre, avoir à portée de mes sens, la preuve tangible de l'amour du peuple pour son Roi. Et je l'avais cette preuve, mais j'ignorais alors qu'il pût exister un peuple aussi versatile, aussi rapide à passer des larmes d'attendrissement à l'appel au meurtre que le peuple français..." (page 66)


Agathe-Sidonie Laborde erre désormais dans Versailles, où les derniers vestiges d'une aristocratie en déroute se préparent à la fuite inéluctable. Les nouvelles de la prise de la Bastille parviennent peu à peu au château, et la Cour ne prend pas tout de suite la mesure de la gravité des événements. L'inquiétude monte progressivement, et c'est finalement une peur panique qui s'empare de Versailles, où les langues du petit personnel se délient avec insolence. Choquée, la lectrice surprend une conversation entre deux huissiers de porte qui se moquent avec outrecuidance du si respectable Duc de Richelieu.

"Ils ont eu tous les deux un fou rire. Celui sur la statue s'est laissé glisser de son perchoir. L'autre se roulait de rire. je les observais comme on observe des monstres. Quelles métamorphoses étaient en train de s'emparer de ce lieu et de ceux qu'il abritait ? Ces deux-là qui, auparavant se tenaient muets et raides comme des piquets dans leur habit de drap et n'étaient pas plus vivants que les portes qu'ils gardaient, les voilà qui jactaient de toute la force de leurs poumons, et gesticulaient sur le sol ; ils se pressaient les côtes, gémissaient que ça leur faisaient mal de rire autant, mais l'un des deux répétait "il en peut plus de corriger" et leurs hennissements reprenaient..." (page 126)

Mais où va le monde ???

La reconstitution est minutieuse, et il est passionnant de découvrir la Révolution Française du point de vue de la Cour, quand on nous la présente souvent de celui du Tiers-Etat. La prise de la Bastille est d'abord une simple rumeur, et donne lieu aux suppositions les plus extravagantes, avant que les conséquences de cet événement fondateur ne s'imposent d'elles-mêmes dans l'esprit de tous.

La plume de l'auteur est superbe, et l'on se délecte de ces phrases magnifiques qui parsèment l'ouvrage, évoquant un monde voué à disparaître. N'oublions pas que tout est vu à travers les yeux de la lectrice, dont le regard est forcément nostalgique et sensible à la beauté des lieux où elle vécut pendant plusieurs années une existence heureuse, bercée par la routine du quotidien. La quiétude initiale est vite remplacée par un sentiment d'urgence, et l'on tremble avec Agathe, contrainte d'abandonner la Reine pour s'enfuir avec les Polignac.

Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans l'histoire (les parties se déroulant à Vienne en 1810 sont me semble-t-il moins réussies), mais je suis ressortie ravie de cette lecture captivante, quoique pas forcément facile d'accès. Ce n'est pas un roman historique traditionnel, dans le sens où il s'agit avant tout du témoignage d'une femme, qui nous livre ses impressions et le fruit de ses réflexions. Certains lecteurs risquent de le trouver un peu long, car trop descriptif. Ce ne fut pas mon cas, et je le recommande sans réserve !


Un excellent roman. Lumineux et captivant !
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Formidable idée de faire vivre les derniers jours du flamboyant Versailles de l'intérieur, grâce à la seconde lectrice de la reine Marie-Antoinette. Désormais vieille et recluse à Vienne, en Autriche, Agathe-Sidonie Laborde raconte ses souvenirs de la nuit du 14 juillet 1789. Elle emmène le lecteur au coeur du pouvoir vacillant. Un peu longuet passé la moitié du livre.
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A Vienne en 1810 – Agathe Sidonie – ancienne lectrice de la Reine Marie-Antoinette se souvient et raconte ses derniers jours à Versaille depuis la prise de la Bastille le 14 juillet à sa fuite la nuit du 16 juillet 1789
La première fois qu'Agathe-Sidonie a vu la Reine Marie-Antoinette, elle a été subjuguée et ce charme ne s'est jamais rompu. Elle lui restera à jamais dévouée.

Ce récit nous transporte véritablement dans le château de Versaille en 1789, nous y découvrons la manière de vivre de l'époque, le Roi, la Reine mais aussi la noblesse, les courtisans, les serviteurs…. Tout y est très bien décrit au point qu'on a vraiment l'impression que la narratrice Agathe-Sidonie nous livre un véritable témoignage.
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Exilée à Vienne après les évènements de juillet 1789, Agathe, ancienne lectrice de la reine Marie-Antoinette raconte les 3 jours qui ont changé le destin de la monarchie française.

J'avais entendu beaucoup de bien de ce livre et je suis vraiment déçue. le récit est laborieux et se traine. le livre fait moins de 250 pages et pourtant j'ai eu l'impression d'en lire 500!!! C'était long, long, long! L'héroïne est au coeur des évènements et pourtant elle n'y participe pas. On assiste à toute l'action de très loin. Dommage!
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Agathe-Sidonie Laborde vit à Vienne depuis quelques années, après qu'elle a dû subitement fuir Paris et la Révolution qui éclatait en France. Elle était la lectrice de la reine Marie-Antoinette, et se souvient avec nostalgie des jours passés à Versailles. Elle s'attarde sur trois jours en particuliers, qu'elle retrace heure par heure : les 14, 15 et 16 juillet 1789.

De l'insouciance à l'inquiétude, puis à la peur, Agathe décrit les événements qui se sont produits durant ces trois jours. La révolte gronde dans les rues, à la cour on sent la menace du peuple. Marie-Antoinette frémit, elle craint pour ses enfants et se lamente de ne pas réussir à convaincre le roi qu'il faut partir sur le champ.

Agathe adore la reine, qui la fascine. Elle l'admire, pose son regard sur elle en secret. C'est avec consternation qu'elle voit ce monde de luxe s'écrouler, un monde qu'elle devra quitter aussi.

Si je reconnais la qualité de l'écriture de Chantal Thomas, j'avoue être passée à côté de l'histoire. Je pense que c'est dû au fait qu'elle est très détaillée, et pour moi trop. J'aime bien lire un roman historique, dans lequel on sait que l'auteur s'appuie sur la trame réelle en étoffant avec de la fiction. Mais ici les journées sont égrainées quasiment heure par heure, et j'ai du mal à me figurer que tout y est authentique. Ce n'était peut-être pas l'objectif de Chantal Thomas, mais c'est comme ça que je l'ai ressenti.

J'ai aussi eu du mal à accrocher au point de vue de la lectrice, qui se pâme d'admiration pour la reine. On est sur le même plan qu'elle, spectateurs de ce qui se passe à la cour, avec uniquement des observations, des supputations, et au final peu de certitudes, car les conversations importantes se tiennent dans une pièce fermée à la lectrice. Je me suis donc sentie mise à l'écart du coeur des événements, et donc du roman.

Les adieux à la reine ouvrait le début d'une série, mais je pense que je vais m'arrêter là. Pourtant il a reçu le Prix Femina 2002 et le Prix de l'Académie de Versailles 2002 donc à priori c'est quand même un bon roman ^^ Vous l'avez lu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Le parti pris de Chantal Thomas a tout pour éveiller notre curiosité : raconter les derniers jours de la royauté à Versailles, les 14, 15 et 16 juillet 1789, à travers les yeux de la lectrice de Marie-Antoinette, Agathe-Sidonie Laborde. L'auteur cherche ainsi d'abord et avant tout à recréer une atmosphère de fin du monde, et parvient à nous faire imaginer ce château de cartes qu'était la Cour et qui, privé de ses organes essentiels, le maintien des règles, le pouvoir de l'apparat et surtout, fort pragmatiquement, ses serviteurs, s'écroule en quelques heures à peine... Toutefois cela ne va pas sans quelque longueur, et l'action tarde parfois à relancer notre attention malgré le travail d'écriture de Chantal Thomas. Il n'empêche : être plongé au coeur de cet épisode crucial de notre histoire est un privilège que seule peut nous procurer la fiction...
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Que ce soit clair : je n'aime pas les romans historiques. Je ne distingue jamais ce qui est vrai de ce qui est inventé ! de plus, en général L Histoire ne sert que de prétexte à une intrigue sentimentale. Malgré ces réticences, je me suis mise à lire
ce Prix Femina, la réputation de l'auteur (spécialiste du 18è et chercheur au CNRS) et les critiques professionnelles m'ayant convaincue.

C'est vrai que là au moins L Histoire n'est pas un prétexte. Au contraire, la forme romanesque sert plutôt à rendre vivante une période très courte (les 14, 15 et 16 juillet 1789) et un lieu clos (le château de Versailles). En trois jours, des siècles de certitude s'effondrent. Dans cet espace très resserré, on voit littéralement la Monarchie vaciller, des rites immuables perdre tout à coup leur sens, les dominants devenir les dominés. Et tout cela est vu par l'oeil de la lectrice de Marie-Antoinette qui, par son monologue intérieur (il y a très peu de dialogue) nous fait ressentir les bouleversements subis par les "logeants" du Château.

On retrouve un peu le ton de "L'Allée du Roi", çà ressemble aussi à un journal intime, le style est soigné, les descriptions minutieuses. du roman historique comme celui-là, d'accord !
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